COLNA + Ne jamais s'enticher des mauvais garçons.

Quelques heures de pause avant mon prochain cours, je décide d'aller marcher un peu. La pluie s'est arrêtée et dans cette partie du campus il n'y a pas grand monde à cette heure ci. J'arpente les allées entourées d'arbres couverts de feuilles oranges qui se préparent à tomber pour laisser libre cours à l'hiver. Mes pensées divaguent dans tous les sens, je ne sais pas vraiment dans quel état d'esprit je suis. J'ai fait pas mal de rencontre depuis mon arrivée et elles sont toutes uniques. Certaines accaparent mon attention plus d'autres. Je me demande de quelle manière l'année va se poursuivre, je crois que je suis paumée. Oui, paumée, c'est bien le mot qui me caractérise en ce moment. Les hommes vous font souvent perdre la tête comme me l'a souvent répété ma mère. Alors même si je suis du genre à écouter ce que ma mère me conseille, en ce moment je suis entrain de perdre la tête. j'ai tellement besoin d'affection que je donne mes sentiments à n'importe qui, à un mec brut qui lui n'éprouve rien. Je secoue la tête en pensant à ça, me demandant ce qui ne tourne pas rond et pourquoi je ne suis pas fichue de tomber sur quelqu'un qui pourrait s'intéresser vraiment à moi. Je ne suis pas du genre à m'apitoyer sur mon sort mais aujourd'hui je suis à bout.

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Je devais passer la soirée avec Moana, et je dois dire que la cabot avait aiguisé ma curiosité avec ses sms. Il me tardait de savoir quel genre de surprise elle me réservait sauf que… Sauf que j’eus entre temps, le droit à un mail incendiaire d’Oksanna, me rappelant que je n’avais pas fini de taper les accords d’alliance avec nos confréries alliées, qu’elle les voulait absolument ce soir, que je lui devais bien ça… Et la dernière phrase faisait clairement référence à ma boulette avec les rouges. Je m’étais mis les winthrops à dos et Oks m’en voulais pas mal pour ça alors je devais me soumettre à la volonté de ma présidente et annuler ma soirée. Je pianotais un sms à mon amie Cabot pour reporter la soirée au lendemain puis, regardant par la fenêtre, constatant une éclaircie, j’en profitais pour aller prendre l’air. Je méritais bien une pause avant de me mettre à la corvée que miss Petrova venait de me donner. J’enfilai une veste, descendis l’extérieur et mes pas me conduisirent sur le campus. La silhouette d’une jolie brune se profila devant moi et mon regard se fit quelque peu insistant, observant la demoiselle de dos qui avançait quelques mètres plus loin. Si je ne pouvais pas finir ma soirée en charmante compagnie, je pouvais peut être passer l’après midi avec une belle inconnue non ? Je m’avançais donc, sourire charmeur, posant ma main sur l’épaule de la demoiselle : « Excusez moi, est-ce que vous auriez l’heur… » Ma question resta bloquée dans ma gorge lorsqu’elle fit volte face et que je la reconnus : cette française que j’avais charmé, jouant les romantiques amoureux jusqu’à ce qu’elle cède et que je réussisse à l’avoir dans mon lit, celle que j’avais laissé tomber aussi sec ensuite, dans un grand élan de galanterie colesque. Je me figeais en la reconnaissant, tellement surpris de la retrouver là, en plein Cambridge.

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