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Les retrouvailles James & Benji

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J'trahis pas mes potes. Jamais de la vie
Un soupir, un soupir venait de s’extraire de ma cavité buccale. J’en pouvais plus. Je fusillais chaque passant qui osait poser un regard sur moi, c’était comme si en cette journée, je me sentais maudis. Je dévalais les rues, en crachant des grognements de mécontentement. J’avais sans faire exprès garé ma voiture dans une place qui n’était évidemment pas une place. Et bien sûr, c’était le moment où les personnes passaient pour appeler la fourrière et me la prendre quand j’étais au boulot. D’abord, j’ai cru que c’était un vol, mais finalement une bonne femme m’a accosté en m’insultant d’imbécile et d’ignorant, que ma voiture s’était fait prise par la fourrière et que je ne méritais pas de la reprendre, que j’étais un vieux sale riche. Ouais, je n’abuse même pas, c’était vraiment ces propos. Alors, imaginez-vous, marchant dans les rues, avec votre sac. Les yeux cernés comme jamais, la peau pâle tant vous êtes épuisé. Vous voyez un peu ? C’est l’état dans lequel je suis. Désemparé. Je ne vois plus personne, depuis quelques jours. À part Harley évidemment. Mais depuis notre voyage, j’évite grandement de sortir, histoire que mes proches ne puissent voir l’état de mon visage qui est encore gonflé par les impacts et quelques cicatrices qui logeaient ma nuque. Je ne vais pas nier le fait que cela ne m’empêche pas de vivre, je suis quelqu’un de très distant, et je dois avouer que moins de personnes, je vois, mieux je me porte. Cependant, c’était tout le contraire. Comme si je quémandais une sorte de besoin, de présence auprès de moi. Harley, était mon fiancé. L’homme que j’aime le plus au monde. Mais ce n’était pas comparable. Il n’avait pas le même avis, pas un rapport extérieur des choses. Et depuis cette bagarre des plus violentes, je préfère ne plus aborder le sujet, au risque de m’énerver de lui hurler dessus. Ce n’était pas lui le coupable, dans un sens, il n’a fait qu’écouter son cerveau, qui lui dictait d’aller discuter avec son fils de chien d’ami. Mais il ne m’avait pas prévenu, et encore aujourd’hui cette partie reste en travers de la gorge. Je monte le premier étage, et me réfugie bien vite dans l’ascenseur en posant mon doigt sur le bouton qui désigne le numéro de mon étage. J’habite tout en haut, en quelque sorte, c’est le plus grand appartement, nous sommes deux dans cet étage, et d’habitude, je réussis à monter sans prendre ce petit habitacle. Mais en cet instant. Je crois que si je monte ne serait qu’une marche, je tombe tant l’énervement me prive des autres sentiments.

J’arrive, les portes s’ouvrent. Je pousse un long soupire en me dégageant de cet endroit. Les cheveux en bataille, je repose ma mallette sur le bord de ma porte, alors que je tourne la poignée avec la clef à l’intérieur. C’est à ce moment précis, que cette chaleur familière vient me chatouiller les narines. Je pénètre dans mon petit paradis. Avant de me rappeler que je n’ai absolument pas pris les lettres qui étaient dans ma boîte. Putain de merde, tu n’es pas si con, si ? Je grogne pour moi-même, ma conscience est littéralement pliée en deux tant elle se fout de ma gueule. Alors, je ressors de l’appartement, en prenant le soin de verrouiller la porte. Ce n’est pas une question de confiance, mais plutôt une certaine habitude qui est dure à perdre. Au même moment, où je parviens à me retourner, je tombe nez à nez avec Benji. Mon sang se glace, mon cœur tambourine violemment, presque sauvagement dans ma cage thoracique. Je reste choqué par cet affrontement. Je pensais qu’il était au boulot, ou encore en vacances, que sais-je ! Mais non, il est bien là, face à moi. Je me suis éloigné comme un con, je n’ai pas voulu lui donner des explications, j’ai failli tuer quelqu’un, mais c’est vraiment nécessaire d’en parler ? Je prends sur moi, j’affiche un très léger sourire qui est à peine visible, mais qui déforme les traits de mon faciès. « Salut, Ben. » C’est mon meilleur ami, c’est le type pour qui je pourrai également tuer. Je me sens à l’étroit d’un coup, je sens mon mauvais côté reprendre le dessus. Mais je me calme, il ne faut pas que je panique. « Je vais aller chercher mes lettres. » Excuse de merde, ouais. Mais n’empêche que c’est la vérité.
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JAMES & BENJI

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De retour depuis peu de la Nouvelle-Écosse, ça me fait étrange, après deux mois, de revenir dans un appartement en me disant que c'est réellement chez moi. Que je n'ai pas vraiment de raison de partir et de ne plus jamais y m'être les pieds. Je n'ai pas à penser que je devrai fuir un jour ou l'autre, je me fais des attaches et je trouve ça space. J'ai pas pour habitude de reposer mes valises là où j'ai déjà habité. La première nuit m'a fait étrange. La deuxième, un peu moins. Là, je m'adapte peu à peu. Je me fais à l'idée. Je reprends certaines habitudes que j'avais. C'est comme déménager, en fait. Mais dans un lieu familier. Je me cherche des repères, mais au final, je les ai déjà.

Changement, cependant, depuis qu'on a quitté le Canada et que Boston nous accueille à nouveau Beth et moi : je bosse moins. Mais je suis toujours aussi absent de l'appart. J'essaie d'être là quand Annabeth y est, mais je passe la moitié de mon temps à Cambridge. Au manoir familial. À chercher parmis les effets de mon père pour trouver un filon. N'importe quoi qui me permettrait de remonter une piste pour savoir comment mon père a entendu parler de moi, plus de vingt ans plus tard. Surtout qu'il pensait que j'étais mort, acte de décès à l'appui. Je le cherche encore ce fichu bout de papier d'ailleurs! Avant de tomber dans une engueulade avec ma mère pour avoir falsifié un tel document et ne jamais me l'avoir dit. Y'en aura d'autre comme ça? Je sais qu'elle a fait ça pour fuir, mais ça m'emmerde comme mensonge! Seulement ça me prouve que c'est pas elle qui a dit à Frederick que j'étais encore en vie. Alors, je cherche qui l'a averti et lui a envoyé le colis contenant preuve d'ADN et résultats de tests de paternité. J'ai dû passer ce genre de tests pour prouver que j'étais bien le fils héritier de Fred, je sais que c'est compliqué. Donc qui pouvait avoir accès à ce genre de truc? J'ai beau remonter dans ma mémoire, moi, je trouve rien. Et ça m'énerve! Y'a trop de personnes qui m'ont vu, côtoyer, etc. Et tout est vague! Mon père n'est pas là pour que je puisse lui demander quoi que ce soit. Je l'ai jamais rencontré. Et ça aussi ça me fait chercher : pourquoi, j'ai pas eu de ses nouvelles? Ça faisait quatre ans qu'il était au courant. Le gratte-papier soutient que c'est parce qu'il était gravement malade, "oncle Stephan" aussi. Moi, j'ai des doutes. J'ai l'impression qu'il y a quelques chose sous ça. C'est à en devenir cinglé! Ma vie était tranquille et limite terne avant de recevoir un coup de fil pour me dire qu'il me restait de la famille quelques part. ...ou du moins qu'elle venait de s'éteindre en me laissant tout ce qu'elle possédait.

Soupirant, je décide de me rendre à nouveau à cette propriété que je serais censé appeler chez moi, mais dont je ne suis pas capable. Passant la porte, je tombe cependant nez-à-nez avec James. Mon voisin de palier et grand pote.

- Salut James, répondis-je simplement à sa salutation.

Ça fait un moment qu'on s'est pas vu, pas parler. Le fait que j'ai été absent presque tout l'été, qu'il aie été en voyage... Et là, il a une tête de déterré. Ça, même si ça fait un moment, je suis encore capable de le remarquer. Alors la paperasse attendra. Il me sort comme quoi il doit aller chercher son courrier avant de filer.

- Yo James! L'interpellais-je alors qu'il a déjà fait quelques pas.

Ma main encore sur la poignée que je n'ai toujours pas verrouillée, un geste et la porte s'ouvre à nouveau.

- Le Jack Daniel c'est toujours ta boisson préféré? le questionnais-je. Je crois qu'il m'en reste, t'as le temps?

Un mouvement de tête pour désigner mon appart et je l'invite à venir prendre un verre. Histoire de savoir pourquoi il tire une sale tête le poto.

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Viens donc me voir juste pour être là
Pour penser à autre chose qu'à ça
On fera comme si tout allait bien
Viens donc me voir
Pour passer le temps
Viens donc me voir en attendant

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J'trahis pas mes potes. Jamais de la vie

Je n’avais jamais été quelqu’un de très sociable, quelqu’un qui savait comment se tenir auprès des inconnus, même auprès des proches, quelques fois j’étais maladroit et j’estimais avoir ce besoin de m’éloigner, de ne pas me sentir en danger. Éviter que cette personne ne m’achève en sachant beaucoup trop de ma personne. Cependant, ce n’était pas pareil avec Benji. Il avait toujours été là, et avait su garder une place importante. Même si au fond de moi je n’assume pas vraiment, je crois que ça a toujours été le premier qui m’a écouté sans me juger, qui m’a donné des conseils sans me balancer ces paroles que quiconque dirait. Non. Mais j’en avais besoin. Du moins, je le pensais. C’était faux. Je me suis senti seul, encore plus que je ne l’étais réellement. Cette sensation d’être abandonné alors que c’est moi, comme un grand qui avait décidé de me reculer, de ne plus l’adresser la parole, d’éviter son chemin. Mais quel con, comment je pouvais l’éviter alors qu’il réside en face de chez-moi ? Qu’un simple couloir nous sépare ? Je me réfugie dans mes épaules, et je me tais. Je m’élance dans quelques pas, avant d’envisager de me presser pour arriver jusqu’à l’ascenseur. Mais il me prend de court. J’entends sa voix résonner dans l’ensemble des murs. Je suis fracassé. J’ai la tête pliée en deux, j’ai des sentiments en moi, qui ne fonctionnent plus trop bien. Je suis hanté par cette envie de vengeance, cette envie d’en vouloir au monde entier. La vision de cet homme, assommé par mes propres mains, ce sang inscrit dans ma peau. Pourtant, je ne me connaissais pas si violent. Je me connaissais comme un homme avec un caractère abominable, mais jamais je n’avais supposé en arriver là, jamais je n’aurai cru pouvoir autant faire de mal à une seule personne. Ma conscience me crache à la gueule, que je suis aussi pénible, que je n’arrive pas à avancer. Que mes nuits sont agitées par des rêves sombres. Des cauchemars qui me réveillent toutes les heures, en sueur. Seuls les bras d’Harley réussissent à me calmer, et m’ôter les images. Lentement, je me tourne vers cet ami, en lui adressant un faible sourire. Crispé, mais sincère. Je parcours les quelques mètres qui nous séparent, et je ne peux me contrôler de le regarder, de l’analyser. De voir ce qui avait changé, est-ce que j’ai perdu énormément de chose ? Je me doute bien. J’ai l’impression d’avoir été absent durant un siècle. Et c’est peut-être ça. Sans que je le sache vraiment. Je pénètre dans son appartement. Une odeur familière vient me chatouiller les narines, ça me fait plaisir. « Je crois que je vais avoir plus besoin que d’un petit verre. » Ma voix se transforme dans un léger rire à peine audible. Nécessairement, je ne bois plus en journée, même en début de soirée, j’ai un peu de mal. Enfin, pas d’alcool fort. Raisonnablement un ou deux verres de vin, mais rien de très corser. Je me déplace jusqu’à son divan, où je prends place, ma main vient automatiquement se fourrer sur ma nuque que je frotte énergiquement cette partie. Une sale habitude que j’ai pris au fil du temps. « T’es rentré depuis longtemps ? » Ce n’est pas parce que je donne plus de nouvelles, que je ne sais pas grand-chose, que je ne suis pas au courant.

C’est peut-être nos retrouvailles. Enfin, je n’en sais rien, je sais pas comment je peux appeler ça, même définir. C’est juste super étrange comme situation. En lançant un regard à mon ami, je le scrute du coin de l’œil en attendant qu’il revienne avec la bouteille. J’enchaîne avec une conversation, histoire que nous ne soyons pas marqués de blanc. Surtout que nous avions énormément à se dire, pas que moi, je suppose que lui, devait également avoir des nouvelles à m’annoncer. « T’as vu les voisins d’en bas ? Ils vont déménager. Enfin, à ce que j’ai compris. » C’est de la merde, bordel de merde, je ne sais pas pourquoi je parle d’un sujet pareil, surtout que c’est loin de nous ressembler. Je soupire, pour moi-même. Je joue avec mes doigts, alors que je fronce les sourcils, les traits comme à mon habitude tendue. « C’est débile, n’est-ce pas ? J’crois qu’on a mieux à faire que de parler de ça. » Je m’adosse contre le dossier du divan, passe mes doigts dans mes cheveux en les abordant en arrière. Je sors mon paquet de clope, et je me dirige vers la fenêtre que j’ouvre. Benji ne fume pas, mais je fais attention à ce que la fumée ne reste pas dans son appartement. Question de respect. Et j’ai toujours fait de la sorte. Après tout, on est meilleurs amis.
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J'avais l'intention d'aller - encore - passer du temps au manoir, fouiller toute la paperasse de mon père, mais à peine sorti que je croise James. Qui tire une tête. Alors c'est évident que je vais changer mes plans. C'est mon poto, je le laisserai tout seul s'il a un problème. Ou plusieurs. Et tandis qu'il me sort une excuse pour s'éloigner, je l'interpelle et l'invite à venir prendre un verre. Même s'il est faible, le sourire que j'ai en réponse me confirme que c'était une bonne idée. Il passe devant et je le laisse pénétrer dans mon appart avant de lui emboîter le pas et de refermer derrière. Il peut prendre ses aises : mi casa es su casa. Il sera toujours la bienvenue. À moins de faire comme Troy… mais ça m'étonnerait énormément venant de James.

- Il doit encore me rester au moins une bouteille et demi, l'informais-je avec un sourire en coin et un légère claque amicale dans le dos. Ça devrait être pas trop mal.

Un rire silencieux secoue mes épaules, quelques spasmes seulement. Et puis, c'est pas comme s'il avait besoin de faire des miles pour rentrer ensuite : y'a qu'à traverser le couloir! Son petit ami voudra probablement m'étrangler si je le saoule, cependant. Encore plus si ça se rends au point où je devrai le porter pour parcourir les quelques mètres, mais bon on verra en temps et lieu si y'a abus ou non.

Confortablement installé sur le canapé, il me questionne à savoir depuis quand je suis rentré tandis que fouille dans les armoires pour trouver ce dont on a besoin. S'il n'avait pas remarqué que j'étais rentré de Nouvelle-Écosse, ça explique peut-être pourquoi j'ai pas eu de ses nouvelles plus tôt. Ça a pris une coïncidence dans le temps pour qu'on sorte au même moment.

- À temps pour la rentrée d'Annabeth à Harvard. La veille, précisais-je.

Ouais, lorsque le Summer Camp s'est terminé et que tous les étudiants ont repris l'avion pour l'université, Blondie et moi, on a mis les bagages dans le camion et on est revenu tranquillement. Les 12 heures de route se sont transformés en un peu plus d'une journée. On avait le temps, alors on a fait quelques arrêts. J'ai essayé de lui faire profiter un peu du voyage et de ne pas la confiner dans la cabine pendant une demi-journée. Le plus long, je l'ai roulé de nuit et on est arrivés presqu'aux aurores le dimanche.

Alors que dépose les verres sur l'ilôt, j'ouvre la bouche pour lui demander ce qui a bien pu se passer en mon absence, mais il enchaîne avec le sujet des voisins. Je n'insiste pas et prends la même direction que lui, allant chercher de la glace au congélo et un coca, pour moi, au frigo.

- Oui, ils m'ont demandé de réparer leur air climatisé avant qu'ils ne rendent la clé, répondis-je avant de me concentrer momentanément sur le remplissage de nos verres respectifs.

Le silence commence à s'installer, jusqu'à ce que je l'entende soupirer. Je lève la tête pour le regarder, stoppant la coulée de liquide en redressant la bouteille. J'acquiesce silencieusement à sa question, d'un simple mouvement de tête. On a effectivement mieux à parler que des voisins qui partent. Surtout que, je sais pas pour lui, mais moi, je ne leur parle pas. C'est simplement parce que y'en a un qui m'a vu passer plusieurs fois avec mes outils ou travailler sur mon camion qu'ils ont fini par me demander pour leur système de climatisation.

Tandis qu'il se lève pour fumer, je remets le bouchon sur la bouteille de Jack Daniel's et regagne la partie salon. La bouteille gagne la table basse et je fais le tour du canapé, verres en main.

- Tiens, fis-je en lui tendant le sien.

Je m'appuie sur le dos du divan, le derrière sur le dossier, pour lui faire face.

- Est-ce que je dois te cajoler en te demandant ce qui va pas ou tu peux me directement pourquoi t'as une tête de déterré et nous éviter une scène qu'on voudra pas se remémorer ni l'un, ni l'autre? lui demandais-je avec un sourire en coin.

Je le charrie, mais c'est bien parce que c'est mon meilleur pote. Il sait que je déconne et qu'en aucun cas je serais capable de le cajoler justement. Ça serait donc des plus étranges comme situation. Et pour lui, et pour moi.

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L'amitié

T'sais des fois, dans ma tête c'le bordel.

Cet ami était là. Face à moi, presque immobile en me scrutant de ces prunelles. Je n’osais pas lui rendre ce regard, j’avais cette sensation d’avoir échoué quelque part, que peut-être que j’étais qu’un égoïste et que désormais, je ne pouvais me rattraper. Et pourtant, pourtant j’aimerai lui dire, j’aimerai lui avouer mes torts, mes conneries, le pourquoi j’ai été aussi distant… Mais à chaque fois que ça arrive, je me sens comme un con, et j’évite cette discussion. J’évite de faire face aux problèmes, parce que ça me fout les boules. Ça me fait peur de devoir parler de ce que je ressens, de devoir exprimer à voix haute ce que cette conne de conscience estime mieux savoir que moi. Il me tend un verre, que je tiens du bout de mes doigts, je regarde le liquide remué par mes soins et lentement j’avale une légère gorgée qui défile dans ma gorge afin de me donner cette sensation agréable de picotement. Je ne pensais pas en arriver là, je me disais même que peut-être je n’allais jamais le recroiser, qu’il devait sans doute être en vacances, et que le job lui prenait trop de temps. Mais encore une fois, la destiner ou la vie simplement m’a bien tranché la gorge. Je me tais, à sa question. Je hausse simplement les épaules en buvant une autre gorgée afin de prendre davantage de temps, même si cela allait tôt ou tard s’imposer à moi. Ma muqueuse passant entre mes chaires en récoltant ce liquide imprégné.

«Tu sais, le boulot ça n’aide pas trop. Honnêtement. Je fais des journées de malade, j’ai énormément de clients. Et tu sais avec Harley on est souvent en déplacement alors… Je crois que ma tête de cadavre vient de là.  »

Dans un sens, c’était plutôt vrai. Je ne cessais de courir à droite et à gauche, jonglant entre le boulot et ma vie privée. Ce qui dans le font était un miracle que j’en possède encore une actuellement. En me redressant, terminant le fond de mon verre en quelques gorgées. Je m’élançais vers la bouteille en fronçant les sourcils. Tout en dévisageant le peu d’alcool qui lui restait. Au pire, j’allais en chercher. Ce n’est pas ce qu’il manque chez moi.

« Tu parles de quelle scène d’ailleurs ? Non, parce que dans mes souvenirs c’est quand même toi qui m’a foutu une droite alors que j’étais encore bourré. »

Ouais, j’aimais parler du bon vieux temps, pas trop loin certes. Mais quand même. J’aimais me souvenir qu’à cet époque j’étais tellement déchainé, tellement énervé contre ma propre personne que Benji venait me chercher pour me ramener. Mais ce soir-là. Nous avions terminé dans un combat de boxe. Et il en avait profité pour m’en coller une. Cela m’arrachait un faible rire, avant de rejoindre mon ami sur le divan. Déposant ma jambe sur mon genou, tout en inclinant mon visage pour le regarder longuement. Il n’a pas changé. Il reste la même personne.

En relâchant la pression sur mes épaules. Je décide de lever les yeux d’un air exagéré. Peut-être qu’il devrait savoir que je me suis battu. Ouais, il n’a pas besoin de savoir que j’ai failli tuer quelqu’un, qu’ensuite j’ai repoussé Harley jusqu’à qu’il tombe, ou encore que toute humanité eût réellement disparu de mon corps.

« Oh tu sais, je suis allé à Paris. J’ai voulu connaître les potes d’Harley mais je crois que les français m’aiment pas trop. J’me suis juste bagarré. Les cicatrices vont partir normalement. C’est juste que les coups étaient plus violents que j’le pense. »

» Il m’a quand même bien rendu, ce bâtard. Je ne pensais pas qu’en étant limite dans le coma tu arrivais encore à bouger des bras. Mais, dans l’ensemble j’ai surtout des griffures assez profondes, et quelques bleus au niveau du dos et des bras. Rien de grave, mais les regards au boulot sont assez lourds. Et va expliquer ça à ton chef, en disant comme excuse que t’es tombé en vélo, et que désormais tu arrêtes toute activité où je n’aurai pas les pieds sur le sol. Mes doigts passent habilement entre les racines de mes cheveux en les rabattant en arrière. Je fixe le sol. J’imagine des formes danser devant mes pupilles noires. J’ai la gorge sèche, rien que de penser à cet instant. Alors je bois, je vide mon verre que je pose sur la table basse en frottant mes mains l’une contre l’autre.

« J’ai été con, de pas venir te voir. D’avoir évité les messages, de t’avoir évité. Je voulais juste pas que tu me vois avec cette gueule que tu connais si bien. »

Je hausse les épaules ainsi qu’un faible soupire transperçant mes dents. Je ne sais pas quoi dire d’autres. D’habitude quand on a des discussions ainsi profondes, c’est que je suis bourré. Pas quand je suis autant sobre.


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Me posant sur le dossier du canapé, je lui fais face après lui avoir remis son verre, attendant des explications qui ne tarde pas réellement à venir. Même si je les trouves plus ou moins… ordinaires? J'hoche la tête tranquillement, prenant également une gorgée dans mon verre. Ça peut être une cause, mais c'est pas d'hier qu'il a un boulot de fou et il avait pas nécessairement cette tête-là avant. Bon, c'est sûr que s'il est toujours en déplacement avec Harley, ça n'aide pas non plus, mais… C'est pas que ça, n'est-ce pas? Ça c'est que la surface. Y'a quoi en dessous de l'onde? Qu'est-ce que je capte pas encore? Ajuste le poste.

Il ne le fait, choisi plutôt de mettre une pause en choisissant un refill dans la bouteille qu'il semble observé. Elle était déjà entamée, on la finit aujourd'hui. Et avant qu'il ne croit que c'était la seule réserve que j'ai, je me dirige vers la cuisine pour récupérer la seconde bouteille, neuve et encore scellée. Allant m'installer sur le canapé, je la dépose sur la table basse. Il se servira quand il en aura envie. Si j'ai du Jack Daniel's chez moi, c'est que pour lui. Même s'il n'aurait qu'à traverser le couloir pour aller en chercher. Ça me parait simplement logique.

Je ris légèrement au rappel du souvenir.

- Je cogne moins fort de la droite James, affirmais-je en riant, pour l'emmerder un peu.

C'est la vérité cependant : je suis gaucher, alors forcément c'est le côté où je suis le plus fort. C'est aussi pourquoi je porte ma montre à droite : pour éviter de la rayer quand je bouge. Et sinon, je sais que le combat n'aurait absolument pas donner la même chose s'il avait été à jeun ou si on se serait vraiment battu. J'ai aucun doute sur le fait qu'il pourrait m'en décrocher une bonne. Être sérieux ou être furax, je ne sais pas lequel de nous deux gagnerait. Est-ce que je tiens réellement à le savoir? Non, pas vraiment. Retourner sur le ring avec lui pour s'amuser, j'ai aucun problème, ça serait même fun. Lui servir de défouloir parce qu'il a besoin de se calmer, pas de problème non plus. Mais je cherche pas à savoir lequel de nous deux est plus fort que l'autre. J'ai pas besoin. Tant que je sais que je peux tenter de le calmer ou inversement s'il nous arrive un truc sévère et que l'un de nous deux voit rouge, ça me suffit.

- Je parlais de la scène que ça ferait si je devais me mettre à te cajoler pour que tu me confies tes problèmes, répondis-je plus sérieusement.

Pas certain que ce soit intéressant pour aucun de nous deux comme situation. Le genre d'épisode qu'on voudrait probablement enterré au creux de nos têtes et ne répêter à personne. Le genre de trucs que si ça arrive et que Blondie passe la porte… ouf. T'expliques ça comment?

L'imitant, je penche la tête sur le côté à ses dires. Les explications pour les cicatrices bien apparentes. Il s'est pas loupé. Et quand il m'affirme que les coups étaient plus violents qu'il l'aurait cru, je le crois. Hochant la tête, mon regard se promène un peu sur lui. Je m'attarde sur les nouvelles marques, sur ces cicatrices qui se sont ajoutées durant l'été. Il s'est passé quoi exactement pour qu'il soit si marqué? C'est pas une simple bagarre d'égo : on dirait qu'il s'est pris contre un chat sauvage! Et c'est dans ce genre de moment que je valse dans une zone qui ne m'est pas des plus familière. Parce que j'évite normalement de me faire des attaches. Fairbanks, je me le suis permis parce que j'ai cru que je m'y installerais pour un bon moment. Ça a pas tout à fait été le cas. Et quand je suis parti pour venir à Boston, j'ai coupé tous les ponts. La seule à qui je parle encore là-bas, c'est ma mère. Et c'est la seule personne pour qui j'y remettrais les pieds. L'histoire là-bas, elle est fini, on passe au chapitre suivant. Et ça, c'est Boston, avec tout le nouveau patrimoine familial que ça implique, avec une coloc adorable et une amitié sortie d'un peu nul part, qui s'est forgée profondément sans que je ne m'en rendes vraiment compte. Je me suis créer une attache avec James. Mon meilleur pote. Assez pour que ça me paraisse étrange d'être parti tout l'été, que je trouve normal de le retrouver, et que je me sente mal de ne pas avoir été là quand il avait besoin.

- T'as pas eu à faire beaucoup d'efforts pour me louper volontairement depuis mon retour, je reconnais ne pas avoir été souvent là, admis-je. Avec tout le bordel du côté paternel… commençais-je avant de hausser les épaules et de revenir au sujet. Il s'est passé quoi pour que tu veuilles m'éviter? C'est pas comme si j'allais te faire la morale ou péter un câble. Ou du moins…

Je ne termine pas ma phrase et soupire, baissant les yeux sur mon coca, passant une main dans mes cheveux en les ébouriffant. Oui bon, j'ai pas toujours les meilleurs réactions. Si le fait d'apprendre qu'Harley était un mec, alors que je croyais que c'était une fille, ne m'a pas dérangé, à l'annonce de leur mariage prochain, j'ai pas assuré. Mais vraiment. J'ai même agit comme un imbécile. Je sais que je devrais me réjouir pour lui. Être heureux qu'il aie trouvé sa moitié en Harley et qu'ils pensent à vouloir officialiser le tout. J'arrive juste pas à baliser le sujet autrement qu'avec mes propres souvenirs, ma propre expérience. Et c'est limite si je panique pas.

- J'aurais dû être là, quand t'es revenu et ça aurait peut-être aider à ce que tu n'essaies pas de t'éloigner. Le fait que j'aie été deux mois en Nouvelle-Écosse… Je repars bientôt pour Miami, l'informais-je au passage. Une semaine environ. Une histoire à régler. Ensuite, je devrais rester en place. Ça me fait étrange de reposer mes valises à un endroit que j'ai déjà habité. Je suis pas habitué, avouais-je. Mais c'est agréable de savoir que t'es encore là, affirmais-je en levant les yeux de mon verre.

Sortez les violons, c'est limite dégoulinant de guimauve rose à paillettes ce petit moment. 'Pas habitué à ça non plus.

- Faudra quand même que tu m'expliques ce qui s'est passé. Un jour. Quand le coeur t'en diras. Mais dis tout de suite si je dois traverser un océan avec toi pour aller défendre tes intérêts.

Que je prépare ma tête au principe de quitter le sol. Oh merde que je serais pas à l'aise! Mais si c'est à faire, ça se fera. Et si, pour l'instant, il ne veut rien me raconter du reste, je ne lui tordrai pas le bras pour qu'il le fasse, j'attendrai. S'il veut, je suis tout ouïe.

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L'amitié

T'sais des fois, dans ma tête c'le bordel.

Benji et moi avions toujours été ainsi. Nous parlons rarement des sujets qui seraient à notre goût pas nécessaire. Nos émotions envers l'autre, comment l'autre se sentait. Non, nous étions deux meilleurs amis qui ne cessaient de rire, de parler de sexe à tout bout de champ parce que c'était des sujets neutres. Ou quelques fois, quand on sentait que c'était nécessaire, qu'on voyait l'autre disparaître ou s'éloigner. On le retenait, peut-être avec maladresse mais en général c'est là, où décidait de mettre de côté notre orgueil pour enfin dévoiler les choses qui se tassaient en fond de nous. C'est comme ça, que je vois cet instant. Je l'ai ignoré pendant tout ce temps, parce que je ne me trouvais pas assez intéressant, parce que j'avais la sensation de le décevoir, de ne pas être à la hauteur de ces attentes. Et pourtant, il était là face à moi. Prêt à débattre sur les cicatrices qui logeaient l'intégralité de mon visage, et malgré moi qui resterais pendant un certain temps. J'appréciais la compagnie de Benji, je l'ai toujours apprécié. Il est quelqu'un de simple, il écoute. Il est sincère. Ce sont ces qualités qui me font être aujourd'hui dans ce canapé. Parce que depuis quelques temps je me voilais la face en imaginant ma vie sans cet être. Je pris une grande respiration, quand il vint à terminer ce qu'il avait à dire. Et je me surprends à sourire. Sourire de nerf, d'inquiétude face à l'avenir. Parce que je suis totalement paumé, que je ne sais pas quoi faire, à qui en parler. Qu'avec Harley, je ne peux aborder cela, parce qu'il s'en veut déjà trop, que moi aussi… Peut-être. Je m'en voudrais déjà trop. Je me lève encore une fois, et je me dirige vers la fenêtre que j'ouvre en plantant ma phalange dans mon jean, attrapant une clope que je cale entre mes lippes avant d'allumer l'embout et d'aspirer cette fumée, qui me tirait petit à petit vers ma fin. Ironique, pour un médecin qui ne cesse de répéter à ces patients de ne plus fumer, ou d'arrêter.

« Je ne veux pas que tu mettes ça sur ton dos. Ce n’est pas toi. C’est juste que je n’avais pas d’autres solutions. Tu sais comment je réagis quand je panique, je m’éloigne et je ne veux pas parler du problème. Sauf que là, ce n’est pas pareil. Je vois ce problème constamment devant mon miroir. »

J'étais sincère, je ne me supportais plus. Depuis que je suis rentré de Paris, beaucoup de choses ont changés. Mon attitude, ma patience et mon caractère reflétait mes anciens démons. Quelqu'un de patient ? Je ne le suis absolument pas. Mais même envers Harley, j'ai peur de tout foutre en l'air, parce que je n'arrive pas à accepter le fait que de mes propres mains, j'ai presque tué un homme. Et que je n'aurai aucun regret. Aucun. La fumée valsait devant mes pupilles foncées, je prends le temps de la savourer jusqu'à la jeter par la fenêtre en la suivant de mon regard. Puis, je renfermais la fenêtre après ne plus sentir la fumée envahir la pièce. « Peut-être que je dois te le dire comme ça, sans perdre une seconde. Arrêter de me préoccuper. » Je m'avance vers Benji, j'empoigne ses épaules de façon à être à ma hauteur. Je veux qu'il soit debout, et non assis. Je ne veux pas qu'il détourne le regard, je veux voir son expression. Voir s'il ressens un dégoût.

« J’étais à Paris, quand j’ai rejoint les amis de Harley. Tout allait bien, sauf un type qui tournait autour de Harley et tu sais que j’ai horreur de ça. J’ai horreur qu’on ne le respect pas. »

Je ricane, ou plutôt. Je me construis rapidement un mur, où les traits de mon visage se déforment, pour faire apparaître des lignes neutres.

« On s’est disputé. Je voulais ramener la tranquillité pour pas qu’Harley soit déçu. Mais au moment où je paye les bouteilles une nana est venue me voir et elle a commencée à me draguer… Je n’ai pas compris, puis après elle m’a dit qu’Harley était dehors avec le type… »

Je pince mes lèvres l’une contre l’autre. Je ne veux pas céder. Non, je ne suis pas ainsi. Je baisse le regard, quelques secondes. Mes mains sont collées contre mon corps.

« Ce type, était en train de le frapper. Et Harley… Il se laissait faire. C’est comme si tout était revenu en moi. Alors je l’ai empoigné. Je te jure Benji, je voulais le tuer. Je voulais sauver Harley, parce que ce gars venait de le frapper comme s’il lui en voulait d’être heureux. »

J’avale de travers. Ma main droite vint soutenir mon front alors que je plisse de yeux. Mon cœur palpite dans ma cage thoracique. Et je relève le visage pour affronter mon meilleur ami. Encore une fois, une dernière fois avant de me sentir comme un minable.

« J’ai failli tuer ce gars. Je ne sais pas s’il a survécu. Je n’en sais foutrement rien. J’ai jeté mon tee-shirt dans une poubelle la plus proche, et Harley quand il est venu m’aider… Je l’ai poussé tellement fort qu’il est tombé. On est rentré… Et je ne pouvais plus le regarder en face. »



Ma rage se dissipe. Et elle laisse place à cette tristesse que j’ai tant de fois camouflée. Je prends sur moi, dans une respiration plutôt bruyante. Je me recule d’un pas, puis d’un autre pour prendre mon verre et de me diriger vers sa cuisine. Je sais que d’habitude j’ai une fâcheuse manie de demander les choses. Mais là, je me sers juste un verre d’eau que je vide en deux secondes. Je relève mon regard vers mon ami, qui se tenait toujours dans le salon, et ce debout.

« Il ne m’a rien dit, il m’a pas dit qu’il allait dehors discuter avec l’autre fils de chien. Je ne sais pas si tu réalises, mais j’en voulais à Harley. Et je lui en veux encore. »

C’est la vérité après tout. Depuis que nous sommes rentrés nous savions que lui et moi, nous irions avoir une longue discussion à propos des événements. Je venais de tout dire à Benji, à cet homme qui depuis quelques temps n’avait pas été dans ma vie, ou peut-être dans un coin… Je soutenais son regard, silencieux. Je regardais attentivement le fond de mon verre en soupirant. Je n’ai jamais été un expert sur comment formuler mes propos. Ou encore comment exposer le fait que mon meilleur ami me manquait.

 « J’avais besoin de mon meilleur ami. »

Je lui souris, cette fois. En guise de réconfort. J’ai toujours besoin de lui. Pour des travaux, ou même dans ma simple vie. Il a toujours été présent. Même quand j’étais totalement sous l’emprise de l’alcool et qu’il devait venir me chercher pour ne pas que je sois encore mêlé dans une embrouille pas possible.



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JAMES & BENJI

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Viens donc me voir...

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Y'a de ces moments dans la vie où, on a beau pas être super à l'aise avec la direction que prend la situation, faut quand même la suivre, se lever, faire face. Et là, c'est un de ces moments. La tête qu'il tirait quand je l'ai croisé dans le couloir, sur le pas de la porte, et l'espèce d'empressement qu'il avait a filer chercher son courrier. Excuse bidon ou pas, depuis quand il me regarde pas en face? La réponse est : quand y'a un truc qui le tracasse. Quelque chose d'assez gros pour lui foutre un embarras pas possible et qu'il aie de la difficulté à me sortir ce qu'il a sur la conscience. Normalement, un verre, peut-être deux et il finit par se délier la langue. Au moins partiellement. Ensuite, c'est pas super long normalement que la suite vient et après on retourne à nos conneries. Sujets plus légers, vannes à deux balles, etc. Les échanges habituels et confortables.

Il m'assure que ce n'est pas de ma faute si on s'est loupé souvent ou qu'on ne s'est pas réellement vu depuis depuis deux mois. Il me rappelle encore qu'il est du genre à s'éloigner lorsqu'il panique. Je sais qu'on a nos vies, poto, mais j'aurais quand même dû être là. Te tendre la pelle non pas pour enterrer le problème, mais plutôt pour s'assurer qu'il reste sortie et que tu peux l'affronter. ...ou lui filer un coup en pleine tronche avec la dite pelle, t'sais ça marche bien aussi parfois.

Je le suis du regard tandis qu'il bouge, je surveille ses gestes, cherche à décoder. Je suis doué pour ça, mais seulement quand les gens sont en colère, pompe et voit rouge. J'arrive souvent à voir le déclic avant que le coup parte. Sauf que c'est pas le cas de James aujourd'hui. Il est pas furax, c'est même loin d'être ça. Il a plus l'air de savoir quoi faire. Il revient et je m'attends à ce qu'il se réinstalle sur le canapé que moi je n'ai pas quitté, mais il m'agrippe plutôt les épaules pour me forcer à me lever, lui faire face. Sa nervosité est palpable alors qu'il commence enfin à me dire ce qui s'est passé et la raison de sa tête d'enterrement.

Il m'explique et rapidement, je reconnais mon meilleur ami, imagine la scène. Je ne considère pas que ce soit exagéré qu'il veuille qu'on respecte Harley. Y'a un moment où j'aurais probablement sauté aussi. Enfin quoi, il aime ce mec, c'est juste normal qu'il s'assure qu'il soit bien traité. Pas que tout le monde aie besoin de faire des révérences devant, mais y'a une certaine limite. J'hausse simplement un sourcil quand il parle qu'une fille le draguait ouvertement devant son copain. Genre, elle a pas compris? Je ne lui demande cependant pas, puisqu'il a fini par ouvrir la valve. Je veux pas couper le discours. Lorsqu'il me dit encore que ce qui se passait à l'extérieur, je fronce les sourcil, les traits de mon visage ses durcissent et je sers les poings. Je le crois quand il me dit qu'il aurait pu le tuer. J'ai bien fait descendre deux étages à un type…

Il ne semble pas savoir ou se mettre, recule puis va à la cuisine et fait comme chez lui pour se servir un verre d'eau. Il culpabilise et en veut à son copain. À croire que j'ai pas une aussi bonne conscience que lui, parce que le sort de l'autre, je m'en suis un peu - beaucoup - foutu. Mais entre les frères Barrow et moi, ça a jamais été la bonne entente, alors c'est probablement très différent comme situation. J'essaie de me calmer, trouver quelque chose pour ...le rassurer. Je suis zéro délicatesse et je suis un vrai boulet quand il s'agit de s'exprimer en émotion, mais là, faudra bien que je trouve. Alors, simplement, je me rapproche et m'adosse au comptoir pour lui faire face.

- Tu sais qu'il est encore là ton meilleur ami? demandais-je, comme une information lancée pour la confirmer. T'es pas un monstre, poto, alors respire, soufflais-je. T'as agit pour défendre Harley et j'aurais agi de la même façon si j'avais été là. Même si c'est ton copain et pas le mien. On aurait simplement été deux à vouloir le cogner. Ce qui s'est passé entre ce mec et lui, ça se fait pas, c'est tout. C'est pas moi qui vait te dire que t'aurais pas dû, expliquais-je en le regardant dans les yeux. De un, tu le sais, je suis pas comme ça. De deux, j'aurais été incapable de te retenir parce que j'aurais partagé ta réaction.

Y'aurait probablement eu plus de sang, plus de coups, pire résultat. Le seul truc qui m'aurait permis de le sortir de là, c'est que, lui, il a une réputation et un métier qu'il peut perdre. Alors, j'aurais peut-être essayer de le faire décrocher. Quitte à prendre le blâme. Parce que j'ai que dalle pour ma part. Outre peut-être ternir l'image d'une société dont on m'a récemment refilé les droits… Un mouvement simple et je lui montre l'intérieur de mon avant-bras droit, où court une longue cicatrice blanche, bleuté même en hiver parfois. C'est la plus grosse que j'ai et sensiblement la seule qui n'ait pas été cicatrisé "à la barbare". Après, y'a aussi les brûlures circulaires, et les coupures linéaires, mais là, elles sont en grande partie cachées par mon bracelet de montre. Enfin… celle de mon père.

- Je me suis fait casser le bras, y'a quatre ans, expliquais-je. Une bagarre à éclaté entre deux types et y'en a qui a vu qu'il pourrait pas avoir le dessus alors il s'est tourné vers ma mère et une de ses amies. J'ai peter un cable, je m'en suis mêlé et j'ai cogné, jusqu'à le faire sortir de l'appart. Je lui ai fait descendre deux étages… il a pas vraiment touché les marches, je te dirais, confiais-je. C'est son frère qui m'a cassé le bras... après...

Alors, tu crois encore que t'es un monstre?

- Quand quelqu'un qu'on aime est en danger, y'a des fils qui se touchent dans le cerveau. On a plus de raisonnement logique, c'est l'animal qui parle. T'as pas à t'en vouloir d'avoir protégé ton fiancé, lui assurais-je. ...mais si tu lui en veux encore d'être sorti parler à ce type sans t'avertir, faudrait peut-être que tu lui en fasses part.

Genre que ça risque plus de se reproduire, tu vois.

- Et sinon… faut prévoir quelques soirée de boxe encore pour plus que tu te retrouves amoché si tu te bagarres à nouveau? demandais-je avec un sourire en coin, prêt à déconner un peu à nouveau.

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Les meilleurs amis.
Les hommes n'ont plus le temps de rien connaître. Ils achètent des choses toutes faites chez les marchands. Mais comme il n'existe point de marchands d'amis, les hommes n'ont plus d'amis.


La seule chose dont je ne pouvais douter, était la sincérité et l’honnêteté de Benji. Il a toujours été ainsi, persévérant, attentif aux moindres petits détails qui seraient furtifs aux yeux des autres. C’est sans doute pour cela, que j’ai toujours apprécié sa compagnie. Je n’avais plus peur de lui avouer mes torts, non seulement, c’était un point fragile de ma personne, mais il savait pertinemment comment gérer cela. Avec des mots qui selon lui seraient maladroit où il ne se sentirait pas à l’aise avec cette délicatesse ou même cette tendresse qu’il laisse apparaître. Mais cela me rassurait, ça me rassurait sur la nature des choses, sur cette amitié qui est restée en silence depuis quelques temps, et qu’aucun d’entre nous n’avait eu le courage de téléphoner à l’autre, sans doute par peur de déranger, de ne pas se sentir à sa place. Ou de mon côté, par cette peur de lui montrer cette facette que je pensais avoir dégagée à coup de pied. C’était sans compter le voyage à Paris, qui m’a changé. Je ne sais pas vraiment expliquer si c’était une situation "déclencheur", où toute cette haine et cette rage enterrées depuis tant d’années en moi, grattaient pour sortir. Mais je sais, que je n’aime pas être dans un état pareil, un état dont je ne peux réellement contrôler. Tout va si vite, tout est si mauvais ou bon, qu’à mes yeux rien n’est au milieu. Pourtant, je ne suis pas le premier à me critiquer ouvertement, je ne suis pas de ceux qui ne pouvaient se regarder dans le miroir. Je sauvais des vies à longueur de journée, j’étais fier de ça, fier de pouvoir me dire que si je ne me sauvais pas. Je réussissais à sauver des innocents. C’est grâce à cette pensée que j’en suis là. Médecin, avec une spécialisation. Un appartement et préparé à me marier. Bordel de merde. Durant ces vacances, ou durant cette soirée catastrophique, je me suis surpris à douter de mon engagement. À douter sur la dureté de mes sentiments ou de mon couple avec Harley. Par ailleurs, cela ne m’était jamais arrivé, mais il me semblait qu’à tous moment, cet homme n’irait pas arriver à me stopper, qu’il ne savait pas calmer… Endormir mes vieux démons. Je m’en voulais de penser ainsi, je me maudissais d’hésiter sur quelque chose qui au fond de moi, m’avait toujours attiré. Être en couple, vous savez… Cette sensation de ne plus être seul quand vous rentrez chez vous, ou encore… De regarder votre série favorite au bras de quelqu’un qui vous aime, qui vous respect. Et qui vous prends comme vous êtes. Et je l’ai avec Harley, j’ai cet amour, cette passion malgré tout déchirante, cette espérance dans ces gestes dans ces paroles, et une confiance dont je n’avais à mon égard. Je sais, qu’il m’a changé, et j’en suis heureux. Je lève ma vision sur mon meilleur ami, qui m’annonce que lui aussi, il a eu des moments difficiles. Je ne veux pas lui faire face à son passé, il sait que c’est la dernière chose que je désire. Je le regarde attentivement, sauf que mes pupilles dévient sur son bras. Ces cicatrices, je suis attentif à chacune. J’aurai voulu être là, depuis bien plus longtemps. J’aurai été un de ces amis qui ne le retient pas, mais qui retient l’ennemi pour qu’il puisse se défouler, même si le regret avait été là ensuite. Je lui aurais tenu tête, je lui aurai posé mes mains sur ces épaules en lui disant que ça va aller. Parce qu'ouais, ouais mec. Le malheur a toujours une fin, même si on l’attend depuis longtemps. Je respire, j’affiche un léger sourire, fantôme. Mais bien là. « Je lui aurait cassé la tête, à ce gars. » Même pire, je lui aurais fait voir de toutes les couleurs. Il le dit-lui-même, on ne touche pas les gens qu'on aime et Benji fait partie de ces gens. Je me tourne pour prendre le verre d'eau, que j'avale d'une traite en reposant le verre dans levier. À ces dires, je m'étonne de ricaner, depuis mon séjour je n'avais plus vraiment ri. Ça me prenait aux tripes et j'avais la sensation de ne pas mériter de rire. C'est con non ? Mais quand tu passes tes journées à vouloir sauver des vies, ton cerveau débloque, quand t'as essayé d'en prendre une.

« Peut-être que ça me ferait du bien. Je bois moins, d’ailleurs. Ne t’inquiète pas, je veux une revanche. Il n’y a pas moyen qu’un petit merdeux comme toi me batte. » Je lui fais un clin d’œil en élançant une tape amicale sur son bras. Il n’est pas contact mais à mon avis cela n’est en rien dérangeant. Surtout que lui, ne s’est pas gêné de m’en coller une. Je croise une nouvelle fois les bras, inclinant mon visage sur l’une de mes épaules. Je le regarde, encore une fois. Je crois que je passe pour un véritable psychopathe. « Ça te fait quoi, de savoir que t’es mon témoin ? Non parce que tu sais que… Tu vas galérer ? Ah, mais tu le savais ? » Je fronce les sourcils. Je sais que j'avais cité le fait que j'allais me marier. Mais, je ne me souviens pas de lui avoir avoué que c'était lui mon témoin. Je creuse mes joues de l'intérieur pour ne pas rire. Parce qu'honnêtement je sais qu'il va paniquer. Il ne va pas le montrer, mais je le connais assez pour le savoir. « Putain, j’ai regardé sur internet… Et tu vas devoir faire trop de trucs… L’enterrement de vie de garçon, et tu dois m’accompagner pour le costard. Profite de ta semaine sans moi sur le dos. Parce que je suis encore capable de t’envoyer des messages à 3h00 du matin en te demandant si tu rêves de l’organisation de la chose. » Je le taquine, mais j'adore l'emmerder. Même en messages, on est du style à être très libre entre nous. Alors, je ne me gêne pas vraiment de lui avouer cela, surtout que ce n'était pas totalement faux. C'était une responsabilité. Ce n'était juste pas à être planté à côté du marié et sourire comme un idiot en tapotant l'épaule et lui dire que ça va aller. Non, non. Là, je parle du vrai témoin de mariage. Je reprends mon verre disposé sur levier, et je le remplis d'eau fraîche que je vois de plusieurs gorgées. Je bois de l'eau, pas par plaisir, mais seulement parce qu'il n'y a plus d'alcool. Je mordille l'intérieur de ma joue en levant mon bras pour ajouter. D'un air faussement pensif en exagérant bien les traits de mon visage, qui au passage me faisaient un peu mal. « À benji, et à ces semaines de préparations ! » D’un faible rire, je me retirais du champ de vision de Benji, ne sait-on jamais. Je ne préfère pas être devant lui quand il va réaliser l’étendu des choses à faire. Je me dirige vers le canapé, ou un sofa. Ou un siège, très bizarre en le pointe de mon index. « T’as déjà sauté quelqu’un ici ? Ou c’est un endroit neutre ? » Après la tristesse, faut bien jouer dans l’ironie.

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JAMES & BENJI

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Please men, tell me you're kidding
I can do it for you, but...
Tell me you're joking

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La meilleure façon que je peux trouver pour essayer de faire comprendre à James qu'il n'est pas un monstre, c'est de lui montrer qu'on est peut-être pas si différent. Qu'il n'est pas le seul à agir de la sorte. À vouloir protéger au point d'infliger de graves blessures ou d'en subir. Du moins, c'est la seule façon qui me vienne en tête. Alors je lui fais voir la cicatrice qui me court sur l'avant-bras droit. Affichant les autres aussi, plus vieilles, sur le poignet, mais ça c'est sujet totalement différent. Même s'il réaliserait peut-être qu'il n'est pas si mauvais au final. Je suis juste loin d'avoir le goût de m'embarquer là-dedans. Une crise à la fois. Là, l'idée c'est de le rassurer.

Un vague sourire étire mes lèvres à sa réplique.

- J'en doute pas une seconde, poto. Si t'avais été là, possible que j'aurais même pas eu le bras cassé, admis-je en hochant la tête. Mais c'était y'a 5 ans environ. On se connaissait pas. C'était une autre vie.

J'habitais à Miami dans le temps. Dans un quartier paumé, dans un appart minable, toujours empli de toxicos. Ensuite, après la bagarre d'ailleurs, j'ai habité Fairbanks, en Alaska. Quatre ans environ. Et y'a trente-six millions de trucs qui se sont passés. Ça me semble vachement loin comme période. Et foncièrement différent aussi! À l'époque, ma plus grande possession restait mon camion. Je devais trimé si je voulais bouffer. J'essayais de veiller sur ma mère aussi. Je surveillais l'entourage pour pas qu'on se retrouve pris avec des conneries ou que la police débarque et se mette à poser trop de questions. Toujours vérifier qu'une solution de secours était disponible. Jamais savoir si j'allais encore habité là le lendemain. C'était ce genre de vie. Maintenant, mon nom représente des millions et j'arrive pas à calculer l'ampleur de ce que je suis censé posséder. J'ai tout hériter d'un père dont je ne connais rien et dont le sujet semble soulever plus de questions qu'il n'en répond. James sait une partie de tout ça. Il sait que mon père m'est inconnu, c'est d'ailleurs lui qui m'a confirmé qu'il s'agissait bel et bien de mon père. Parce qu'en arrivant à Boston, suite à l'appel de l'avocat, j'ai dû passé un test de concordance d'ADN pour prouver que j'étais bien le fils héritier de Frederick Skelton. Et c'est James qui me l'a fait passer. L'une des premières âmes que j'aie rencontré dans cette ville. Allez savoir exactement pourquoi ça a cliqué aussi rapidement, alors qu'on est un peu solitaire, tous les deux, de base. C'est peut-être ça d'ailleurs. Ou pas. J'en sais rien. Je profite simplement de ce qui est là : une amitié tout en conneries et en acceptation. Scratch my back and I'll scratch yours. Rien à se casser la tête. Le genre de mec que tu vas retrouver pour prendre un verre et discuter et que la soirée finit sur un ring de boxe.

- Le "petit merdeux" il t'en a collé une la dernière fois, lui rappelais-je en riant doucement.

Il me décoche une claque amicale sur l'épaule et je contente de secouer légèrement la tête. Ouais faudra bien se reprendre pour un second match. C'était vraiment pas mal! Et puis, ça me fera pas vraiment de torts non plus. Ça me fera bouger un peu. Parce que là, c'est limite si je m'ennuie pas du parkour.

Je le vois se croiser les bras et m'observer. Je ne sais pas si je dois m'attendre à une vanne, une suite à son histoire ou… Wait! What!? Son...? Wooooooh! Woooh! Minute papillon! On rembobine! T'as dit quoi là!? Je le fixe, probablement avec les yeux ronds, espérant comprendre qu'il se fout de ma gueule. Il continue cependant sur sa lancée : enterrement de vie de garçon, costard, préparatifs, organisation… Non mais il peut pas être sérieux! Il peut juste pas être sérieux! Je suis ses mouvements d'un oeil attentif, j'attends qu'il éclate de rire, qu'il me dise qu'il me charrie d'un bout à l'autre. N'importe quoi merde! Parce que… Bordel, j'ai aucune idée de tout ce que ça prend! Je saurais même pas organisé une fête d'anniversaire! Alors encore moins un enterrement de vie de garçon! Et pour le mariage, je dis même pas! Le seul auquel j'ai assisté, c'était celui de Becca. Et j'étais plus là en soutien pour la mariée que pour le marié. J'ai pas été à l'enterrement de vie de garçon, même si j'ai été invité. Like no fucking way. C'était pas nécessairement une partie de plaisir tout ça… Alors que là, James me tire dans son projet de vie, en pleins processus, en m'impliquant à fond… J'ai le droit de paniquer non? Je veux bien être là pour mon meilleur pote pour le grand jour, mais je croyais pas que j'aurais à m'occuper de rien, sauf peut-être le calmer dans des crises de panique occasionnellement. Là, c'est majeur! Un peu sur le pilote automatique, je fouille dans les armoires, sortant la bouteille de Jack Daniel neuve qui s'y cache. Bouteille en main, je lève la tête à ses interrogations tandis qu'il est retourné dans la seconde partie de l'aire ouverte. De quoi il parle? Ha ouais, le machin de bois. J'ai jamais su si c'était une sculpture ou un siège, ou même si c'était censé être utilisable ou non.

- La seule chose que j'y ai jamais fourré, c'est des bouquins entre les fentes, répondis-je très franchement. J'ai signé pour l'appart meublé, c'était déjà là, lui expliquais-je en revenant au salon. Je m'approche pas de ce truc, dis-je avant de me laisser choir sur le bout du canapé.

Machinalement, je remplis son verre resté sur la table basse. Récupérant mon coca, je calle la dernière gorgée avant d'y verser de l'alcool également. Posant la bouteille, je prends le gobelet en main, fixant le fond un instant, tentant de me faire à l'idée de ce que je viens d'apprendre. Une inspiration et je le descend cul sec. Je peux sentir la descente du liquide qui me chauffe l'oesophage. J'en grimace légèrement avant de laisser la vaisselle de côté. Je peux pas croire dans quoi je m'embarque. Mais je peux pas laisser tomber. C'est mon meilleur pote. Pour lui, il voit probablement ça comme l'un des plus beaux jours de sa vie. Pour moi, comme univers, comme sujet, c'est juste… difficile. Mais je dois passer par dessus un jour. Et faudra que ce soit pour ce mariage. Continuant de fixer devant moi sans réellement y voir quelque chose, j'ouvre à nouveau la bouche pour m'exprimer.

- Je t'ai expliquer pourquoi j'ai paniqué quand tu m'as annoncé que t'allais te marié? le questionnais-je. Genre l'histoire au complet?

Je sais plus ce que je lui ai dit. Je sais que j'ai paniqué comme un con. Que je lui ai demandé si Harley avait répondu oui. Parce que j'avais stupidement peur qu'il vive ma propre déception. Alors que nos histoire sont très loin l'une de l'autre de ce que je peux en déduire quand il me parle de son fiancé, alors j'aurais pas besoin de m'inquiéter. Mais ça reste le cas. J'y peux rien.

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FICHE BY LAVENDER J. TREVENA
 


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