it feels like we only go backwards (maxey)

Priam est parti. Genre définitivement parti. Genre il a pris ses valises et est monté dans un avion. Et après le moment qu'on a passé ensemble, je me sens encore plus mal, il me manque encore plus, comme si c'était possible. J'ai l'impression d'être vide à l'intérieur de mon petit corps chétif. J'ai l'impression qu'il a pris mon coeur avec et qu'il est parti à Londres retrouver sa famille. Je ne lui souhaite que de les retrouver, de se sentir aimé et complet, de ne plus se dire qu'il loupe quelque chose. C'est tout ce que je lui souhaite. À un tel point que j'attrape mon téléphone et l'appelle rapidement. Un sourire, une petite discussion sur son arrivée dans la capitale anglaise et sur la rencontre avec ses parents. Et puis, je vois l'heure. Il est vingt heures ici mais ça veut dire qu'il est une heure du matin là haut. Je l'embrasse, je souris et raccroche rapidement. Je dois me préparer et, même si j'ai le coeur lourd, je ne veux pas annuler ma sortir avec Maxence. Il me manque aussi, celui là. J'ai l'impression que tous mes amis me manquent en fait. Je me prépare, me maquille, me coiffe, m'habille et enfile une paire de talons quand j'entends un coup de klaxon en bas de l'appartement que je partage avec Isaiha. J'envoie un texto à mon meilleur ami en lui disant que j'arrive et file rapidement après avoir laissé un mot à mon frère. " Tu m'as manquééééé Maxou " Soufflais-je en embrassant sa joue rapidement. Ça se voit que j'ai déjà bu un verre d'alcool avant de venir ? J'en ai besoin, je suis souriante comme ça, je vais pas trop ronchonner et bouder, ça sera plus agréable pour lui. Ou pas.

Passer du temps avec son meilleur ami, il n'y a rien de mieux sur terre, surtout quand on se sent seule comme c'est le cas en ce moment. Je me rends compte que depuis le summer camp et tout mon temps passé avec Priam, je n'ai pas vu grand monde, même mon propre frère et pourtant, je vis avec lui ! C'est pour dire à quel point le Dunster est devenu important pour moi avant de quitter ma vie aussi rapidement qu'il y avait trouvé sa place. Je finis de me préparer et tente de chasser tous ces souvenirs, ces moments. Je veux profiter de cette soirée. Avec Maxence, on va parler de nos vies, de notre summer camp et des projets qu'on a pour cette année. J'espère que j'en fais partie, de ses projets. Je descends rapidement et quand il m'appelle Casou, je souris largement. Il n'y a bien que lui que je me laisse appeler comme ça. Les autres, c'est Casey et rien d'autres. Enfin, je n'ai pas un très grand nombre d'amis pour qu'ils puissent m'appeler comme ça. On passe une vingtaine de minutes à rouler, on discute et quand on arrive au Lord Hobo, je souris largement. " Que de galanteries " soufflais-je avec un large sourire. Il était comme ça Maxence, c'est un bisounours, un homme au grand coeur et je crois que c'est ça mon type d'hommes : ceux qui ont le coeur sur la main parce qu'ils me rappellent la maison. " Quoi de nouveau alors ? " Demandais-je simplement avec un sourire sur le visage. " Une femme dans ta vie ? " Lâchais-je un peu sur la défensive, jalouse.

« J'essaie de prendre de m'améliorer en tant qu'homme. » Je le regarde et ris légèrement. " Non mais n'importe quoi Maxence. T'es très bien comme tu es hein ! " Pour moi, il est parfait mon petit Maxou et rien ni personne ne pourra me dire l'inverse. C'est mon ami, mon meilleur ami et je l'ai toujours trouvé très gentil, très serviable, très... tout quoi. Je l'écoute et je suis un peu choquée de ce qu'il me dit. Je le regarde avec de gros yeux. Sérieusement ? Il a changé tout ça ? " Mais pourquoi tu changes tout ? T'aimes pas qui tu es ? " Demandais-je simplement, surement un peu trop naïve comme je suis... Parce que je suis comme ça moi, je ne vois rien, je ne vois pas la maison au milieu du village, le nez au milieu de la figure, j'ai pas forcément vu qu'il était mal à faire des conneries parce que je l'ai toujours connu comme ça, en fait. " C'est nul le célibat " Lâchais-je simplement. J'aimerais tellement être avec quelqu'un, être avec Priam. " Mais je t'interdis d'avoir une copine si tu m'oublies. Et on va au bal ensemble je te rappelle " Lâchais-je simplement. " J'ai reçu une bourse pour étudier donc voilà... Et Priam est parti vivre à Londres. Il est venu me voir à la maison, on a discuté, on a... " Je n'arrive pas à le dire. J'ai pas honte, c'est juste que... Il me manque. " Et il est parti à Londres retrouver sa famille " Soufflais-je en baissant les yeux, la mine triste.

Maxence n'avait clairement pas l'air d'aller bien mais... Mais je ne le voyais pas plus que ça puisque j'avais bu plus que de raison. L'alcool c'est mal, je l'ai bien compris mais ça fait un bien fou de ne pas réfléchir et de ne pas avoir envie de réfléchir en fait. Parce que c'est ça le pire, ce moment précis où on pense à quelque chose puis à une autre jusqu'à tomber dans une réflexion philosophique digne de Freud et de ses amis. Personnellement, je ne veux plus ça. Je ne veux plus me demander comment va Priam, où il est, ce qu'il fait et le seul moment où je ne pense plus à ça du tout, c'est quand j'ai bu. Alors forcément, ça coince un peu. " T'as pas de relations sérieuses parce que tu ne trouves pas les bonnes filles " Parce qu'il faut être deux pour une relation sérieuse non ? Je ne sais pas trop, je n'ai pas de relations tout court alors franchement, je suis quand même super mal placé pour lui donner des leçons ou quoi que ce soit. " T'es pas un moins que rien Maxence. T'es un type extra, arrête de dire de la merde ! " Commençais-je rapidement à m'énerver en fronçant les sourcils. Avec l'alcool, mes émotions sont poussées à bout et je vrille pour un oui pour un non... C'est moche à voir et à dire mais bon, c'est la pure et simple vérité en fait. " J'ai failli avoir un copain... Ouai, t'as utilisé le bon mot, failli. Au final je suis seule au monde. Et copain ou pas, ça sera toujours toi mon préféré " Lâchais-je simplement, un peu plus énervée. Non mais oh.. C'était pas mon potentiel mec qui allait râler mais plutôt sa future meuf qui allait se sentir en danger face à moi. On y croit, oui oui. Je pose mon visage sur son torse quand il me dit que je suis extraordinaire et tout ce qui va avec. Je ne sais pas trop. Je crois que je suis surtout une belle cruche, la dindon de la farce aussi, en quelque sorte. " Ouai, je sais pas... Il me manque tu sais... J'ai l'impression que tout le monde part dans ma vie, je veux pas que tu partes toi, jamais " Soufflais-je, les larmes aux yeux. Une vraie boule d'émotions prête à exploser au moindre faux mouvement, au moindre mot de travers, d’intonation de voix un peu fausse, un peu dure... L'alcool me met à nue... " Tu m'abandonneras jamais hein ? Même si tu m'as vu toute nue, même si on s'est déjà embrassée, même si c'est bizarre entre nous des fois, tu m'oublieras jamais hein ? " Parce que c'était mon pilier ici, mon roc. Y avait Isaiha aussi mais Isaiha c'est mon frère et c'est donc pas comparable...

J'avais déjà bu et surement un peu trop. Je ne m'en rendais même pas compte parce que pour moi, j'étais juste joyeuse, heureuse et dès que je commençais à penser à quelque chose de négatif, c'est comme si un papillon passait sous mes yeux, j'étais absorbée par autre chose. Et Maxence devait se retrouver dans le même état de jolie euphorie que moi, je le voulais, je le voulais vraiment. Je voulais être avec lui, je voulais rire avec lui, encore et toujours. Je l'écoute et lève les yeux au ciel. Bordel, faut que j'arrête ça, ça tourne. " Peut être qu'elles se disent la même chose que toi. À cette allure, tu vas rater la femme de ta vie Maxence ! " Lâchais-je en fronçant gravement les sourcils. Non mais oh, c'est quoi ce cinéma qu'il me fait ? " Priam ne voulait pas être avec moi au début, il m'a repoussé quand je l'ai embrassé et au final... " Au final on a couché ensemble et on a une très bonne relation à l'heure actuelle. Je l'écoute et je ris un peu. Je passe littéralement du rire aux larmes et des larmes au rire. " Eh bien si c'était le cas, j'aurais un petit ami non ? Et tu vois quelqu'un ? Moi je vois personne. C'est pas des âneries tout ça, c'est la vérité Maxence. T'es génial comme garçon et si les filles ne s'en rendent pas compte, c'est dommage pour elles " Lâchais-je simplement. Ouai, tant pis pour elles ! Elles laissaient passer un homme extraordinaire et ça, elles ne s'en rendront jamais compte. Dommage. Moi, je connaissais la perle qu'était mon meilleur ami et s'il ne l'était pas, mon meilleur ami, je crois que je lui sauterais dessus. Mais bon... C'est mon ami et ça, j'peux pas faire un trait dessus. Je l'écoute et hausse les épaules. " Parce que je n'ai pas les moyens et que rentrer serait encore plus douloureux " J'avais la tête sur les épaules, on pouvait pas me le reprocher ça, c'est clair et net. Je le regarde et le prends dans mes bras après toutes ces confidences. " On va se marier, ça ira plus vite tu vois " Soufflais-je en fermant les yeux, la tête sur son torse. " J'te jure que tu vaux mieux que tout ça, tu vaux tout l'or du monde Maxence... Et si t'étais pas mon meilleur ami, je t'embrasserais. Tu vaux tellement plus que tout ce que tu penses " Confiais-je, presque ivre alors qu'on était enfin dans le bar. " Je veux un Mojito, tu veux quoi ? " Demandais-je en souriant simplement. Allez, un petit verre pour nous prouver qu'on est les meilleurs !