WILDINFORD • " Spend my life in the dark for the sake of you and me "

Week-end en amoureux tu parles.. On était bien loin du compte là pour le coup ! C'était prévisible, moi dans une relation toute belle toute rose c'était TROP beau pour être vrai. Je me doutais bien qu'à un moment ou autre j'allais Tout faire foiré et, là, en l'occurrence, c'était Royce qui venait de tout faire foirer. Un texto de Tate, un misérable texto et j'en apprenais une bonne ! Monsieur se tape une Lowell à la con et me le dit seulement quand JE décide de l'emmener en voyage.. Quand JE ressens quelque chose pour cet enfoiré. Mon meilleur ami va se réjouir de savoir que le sac à MST est finalement.. Vraiment un sac à MST. Pour le coup, je pense qu'une croix définitive sur la gueule de Royce était faite. Et puis merde ! C'était pas le problème là, Cole était mal en point apparemment et je me devais d'être là pour lui, c'était lui avant n'importe qui dans ma vie. Je n'avais donc pas hésité une seconde pour prendre mon billet d'avion direction Cambridge rapidement, plus fusionnel que nous ? Tu meuuuuurs ! D'après le peu dont il m'avait mise au courant par texto il venait d'être célibataire et pour la peine, moi de même, cette soirée, j'allais en faire NOTRE soirée. Je soupire en me garant devant chez moi, Cole est censé m'y attendre et je prie pour ne pas trouver une strip-teaseuse chez moi en tenue en latex. Fermant la portière derrière moi, je monte rapidement les deux trois marches qui mènent jusqu'à la grande porte de bois et j'ouvre la porte. - Cole ? Criais-je de l'entrée en levant les yeux vers l'étage pour lui signaler ma présence. Je retirais mon manteau rapidement, il faisait un froid de canard, il pleuvait des cordes, j'en avais la chaire de poule. - Merci Mike. Dis-je en direction de mon chauffeur qui venait de poser la dernière valise. Sans prendre le temps d'enlever mes bottes je me dirigeais d'un pas accéléré jusqu'au salon où je viens enfin y trouver mon meilleur ami. - Maria ne t'as pas retiré tes vêtements ?! Grognais-je faussement outré, posant une main sur ma poitrine en écarquillant les yeux. Je relâchais mes membres et j'avançais jusqu'à lui en faisant la moue. - J'ai besoin d'un verre.. De toi et d'un verre. Répliquais-je en me laissant tomber en arrière sur le canapé derrière moi.

Je me repassais la scène. Je ressassais ses mots. Je revis Kyla entrer dans la salle de bain l’air furieux, mon portable en main, m’annonçant que j’avais reçu un message de Lucky. Et je la revoyais là, s’énervant, moi en face qui montais dans les tours, pour finalement qu’on en arrive à ça, cette vérité, qu’elle me l’avoue sur un coup de nerfs, sur un coup de sang : elle avait couché avec Wade. Je crois que j’aurais préféré qu’elle se tape tout le campus plutôt que cette seule et unique fois avec lui. Ce type. Cet arnaqueur. Ce batard. Ce voleur de vie, de fric, de père, et désormais de petite amie… L’histoire avait beau être ancienne, remonter à avant notre couple, je n’arrivais pas à digérer l’info, encore moins le fait qu’elle l’ait gardé secrète durant tout de temps. Et quand j’avais constaté que ma meilleure amie n’était pas chez elle, j’avais pêté un plomb : on ne pouvait donc compter sur personne en ce bas monde ! Parce qu’Hippo était partie batifoler dans le pays des ritals avec son baiseur sur pattes de winthrop. Au moins ça changeait du clodo. J’étais furax, dingue, fou… J’attrapai nerveusement le scotch que Maria me servit, installé dans le canapé, en attendant bougon l’arrivée de ma meilleure amie. Et sa voix résonna alors dans l’entrée. Je ne pris pas le temps de répondre, m’appliquant à garder ma mine fâchée. J’avais beau vouloir jouer les boudeurs, y’avait en moi une certaine satisfaction à la voir bousculer ses plans pour me rejoindre en un claquement de doigts. J’aimais cette confiance qu’on pouvait avoir l’un en l’autre, le fait qu’on répondait toujours présent malgré quelques désaccords. Et sa relation avec Royce, je désapprouvais complètement. Lorsqu’elle apparut devant moi et s’étonna, surjouant, du fait que je ne me sois pas fait arracher mes vêtements par sa gouvernante, je répliquai : « Elle m’a servi un verre… Elle voulait surement me saouler avant de pouvoir abuser de mon corps. Mais elle n’a pas de chance, je tiens très bien l’alcool. » Et quand la demoiselle se laissa tomber près de moi dans le sofa, réclamant un verre, ma présence et un verre, c’est ma propre boisson que je lui glissais au creux de la paume. « Troubles in paradise ? » Est-ce que la poisse sentimentale c’était quelque chose de contagieux ? On dirait bien vu la tête que tirait miss Dunford, le petit séjour en amoureux avec son rouge avait du tourner au désastre…

Ça devait être un séjour parfait, un séjour inoubliable, un séjour qui me ferait apprendre que oui, je peux et j'ai le droit d'avoir des sentiments pour quelqu'un mais.. Ce fut tout le contraire, ça m'a juste prouvé un peu plus que ces histoires là c'est pas pour moi, ça ne sera jamais pour moi en fin de compte et sûrement que c'était pas plus mal. J'avais décidé de raccourcir le voyage en votant les textos de détresse de Cole, et pour mon meilleur ami je peux déplacer des montagnes, peu importe qui se trouve en face de moi, il passera en priorité avec Nina. C'est comme ça et ça le sera probablement toujours. Je viens à entrer chez moi, épuisé de cet aller retour inutile, dans une mini robe en laine et mes cuissardes, c'est trempé que je retire mon manteau en lançant un regard en arrière sur les gouttes d'eau que j'avais laissé. Maria aura du boulot mais pas ce soir ! Je cris pour signaler ma présence mais pas de réponse jusqu'à ce que je me dirige vers le salon où je vois mon meilleur ami qui tire une salle gueule. - Il faut que je lui apprenne comment faire pour avoir le grand Wildingham à ses pieds.. Lançais-je avec un désintérêt abusé avant qu'un sourire narquois en coin se dessine sur mes lèvres. - Merci ! Lui soufflais-je quand il glisse son verre entre mes doigts, verre qui ne fait pas long feu puisque je verse tout ce qu'il reste au fond de ma gorge. Je me crispe, fermant les yeux en sentant le liquide me brûler. J'avais besoin d'un remontant pour répondre à sa première question. - Je dirais qu'une fois de plus tu avais raison en ce qui concerne mes pathétiques conquêtes.. Et toi ? Quelle est la raison de ton -très attendue- célibat ? Je lui donne un coup de coude amical, impossible de cacher ma joie et je remue mon verre sous son nez pour l'inciter en m'en servir un autre.

« Parce que tu crois que je suis à tes pieds ? Tu rêves Dunford. Je suis juste là pour le sky. » protestai-je, genre pas du tout prêt à avouer le pouvoir que pouvait avoir ma meilleure amie sur moi. Le genre de pouvoir qui m’avait fait poireauter comme un con sur son canap en compagnie de sa bobonne, tout le temps que Mademoiselle Dunford abandonne son plan cul, ou qu’importe comment qualifiait son nid à MST de mec, et qu’elle ne le laisse en plan en Italie pour me rejoindre. J’en avais presque oublié qu’à l’origine, j’étais en colère qu’elle ne soit pas là pour me consoler de ma rupture. Elle était rentrée pour moi, c’était tout ce qui comptait. Mon verre voyagea, de ma main à la sienne, offrande parce que vu sa tête, l’expression de son visage, qui devait ressembler à la mienne, elle en avait tout autant besoin que moi. Je souris, malgré moi, à son –pathétiques conquêtes-, et à son –tu avais raison-. « J’ai TOUJOURS raison… » Quand elle me questionna ensuite sur la cause de mon célibat, je repris mon verre pour me lever. La servante n’était pas dans les parages, j’allais jouer les serveurs. Je fis couler le liquide ambré, le bus d’une traite avant de remplir à nouveau le verre, pour miss Dunford cette fois. Je retournai le lui confier, me laissant tomber à nouveau sur le canap, avant de lâcher, l’air amer, la raison de mon trouble, celui qui m’avait fait perdre Kyla, celui qui gâchait ma vie, encore et toujours, cette enflure… « Forbes. »

- C'est mignon cette fois que tu as de te mentir à toi même ! Je sais que je reste encore ton plus grand fantasme.. Dis-je en faisant un petit jeu de sourcil et un sourire malicieux en coin. J'étais sûre de moi de ce côté là, il pouvait essayer de se défendre par n'importe quel moyen merdique qu'il puisse, mon assurance sur le sujet n'en démordra pas. J'attrape le verre qu'il me glisse et il ne reste pas plein très longtemps, je pense que ce soir, la bouteille n'allait pas faire long feu vu nos deux états d'esprits. Je soupire alors qu'il me nargue, forcément, je pouvais m'y attendre, il doit tout autant jubiler que moi pour ce nouveau célibat vu l'amour qu'il peut porter à Royce. - ON a toujours raison alors.. N'oublie pas que tu en es au même point que moi, voir encore pire puisque toi tu en était amoureux. Crachais-je ouvertement mon venin sur mon meilleur ami. Bien évidemment, il ne pensait quand même pas que j'allais jouer à la meilleure amie compatissante et triste vis à vis de sa rupture quand même ?! - J'espère que tu t'en mords les doigts Wildingham, que tu ne répétera plus jamais cette misérable erreur et que la prochaine fois, tu prendras un peu plus compte de mon avis sur les nanas que tu fréquentes. Je détestais voir Cole comme ça, ça me faisait de la peine au fond de moi et, le seul moyen pour qu'il ne tombe pas deux fois dans le même panneau c'était d'être dure. Il boit un verre de whisky rapidement avant de m'en servir un et de me l'offrir en venant s'installer près de moi. Je savoure une bonne gorgée quand je manque de m'étouffer à sa réponse. Forbes ?! - Comment ça Forbes ? Ça veut dire quoi concrètement ? Stop les devinettes, j'avais l'impression de jouer au Cluedo depuis le début de cette discussion.

 Je souris. Elle était magique cette fille, réussir à me faire sourire ce soir. Parce que j'avais quand même eu envie de la tuer, j'étais furieux, quand j'avais lu son sms comme quoi elle était partie en amoureux avec l'autre nigaud là. Et maintenant, elle était à côté de moi et elle me faisait sourire. "Un fantasme que j'escompte bien un jour réaliser…" Il était de retour notre petit jeu. Comme quoi, même à terre, le coeur arraché de la poitrine et piétiné par des talons aiguilles, Cole Wildingham restait Cole Wildingham. Surtout avec Hippolyte Dunford près de lui. Et notre duo diabolique semblait subir les mêmes tourments. J'avais raison au sujet de Royce. Elle avait eu raison au sujet de Kyla. Et elle glissa que mon état était surement pire aux vues de mes sentiments amoureux. Je grimaçais au mot prononcé, comme si elle avait dit un juron : "Pas de gros mots entre nous Hippo…" N'utilise pas mes faiblesses, ma faiblesse contre moi… Surtout que je le voyais, à la lueur dans ses yeux, que son accrochage avec son Jules l'avait ébranlé. Et que si il n'avait été qu'un plan cul, si il n'avait pas été question d'un tant soit peu de sentiment, elle n'aurait pas eu l'air si blessée. "Tu sais quoi Hippo ? On va faire un pacte…" Je la regardais alors, regard vif, malgré les nombreux verres bus en l'attendant : "TU ne sors pas avec un type avant que j'ai validé votre relation, et JE ne sors pas avec une nana avant que tu n'aies validé notre relation…" proposai-je alors, tout à fait sérieux. "Je ne parle pas des plans culs, bien sûr, ceux là sont exclus." Si on commençait à donner notre avis sur le premier flirt de l'autre, on allait passer notre temps à ça. Elle me questionnait ensuite sur la raison de ma rupture et je me rembrunis, crachant le nom de mon crétin de demi frère avec un air amer. "Elle m'a avoué qu'elle avait couché avec lui l'an passé." expliquai-je, regard sombre, poings serrés à m'en faire blanchir les phalanges. "Ce type gâche tout. Ma vie entière est sans cesse ruinée par cet enfoiré et je ne peux plus le supporter." rageai-je alors avec un air menaçant.

Un sourire s'affiche sur son visage, c'est tout ce qui compte à ce moment-là. Le voir mal pour une fille, tristement pathétique et Cole Wildingham n'est pas le genre d'homme pathétique, il est loin de l'être alors qu'il range cette gueule que je déteste le voir porter et qu'il redevienne celui que j'ai connu. - Des mots et toujours des mots.. Lançais-je dans un pique déguisé, faisant référence à notre petite douche improvisée de la dernière fois où il faillit faire dans son pantalon. Ce soir, nos peines de.. Coeur si on peut appeler ça comme telle iront à la poubelle avec les personnes qui vont avec, tant que Cole Wildingham est avec Hippolyte Dunford rien d'autre n'a d'importance, rien ne compte parce que c'est vous. Parce que c'est nous. Et je ne manque pas de le titiller là où ça fait mal, il le mérite, j'attendais ce moment depuis longtemps, le moment où il rencontrerait enfin la vérité et ce moment est arrivé. Alors avant de lui faire passer un bon moment, il passera le nouveau pour lui faire passer l'envie de recommencer son erreur absurde. - De gros mots ? C'est pas ce que tu disais encore récemment..[/b] Et je venais siroter une gorgée de mon breuvage sans le quitter des yeux, sournoisement, un sourire que je ne peux m'empêcher de cacher. Je redresse finalement la tête, intrigué par ce fameux pacte qu'il me propose et je pose mon verre sur la table basse en me hissant jusqu'à lui. - Quel genre de pacte ? Que je demande piqué par la curiosité. Et rapidement il me développe son idée, relevant les sourcils, je le dévisage quelques secondes en tordant la bouche avant d'acquiescer à sa proposition. - Ça me va, et si l'un de nous deux ignore la désapprobation de l'autre ? Qu'est ce qu'on encoure ? Il fallait bien un risque, sinon c'était trop simple pour lui comme pour moi de briser cette promesse. - Elle a quoi ?! Je restais figé devant ses paroles, je m'attendais à tout sauf à ça, c'est pire que ce je pensais mais j'ai envie de dire que c'est tant mieux, qu'il réalise un peu la médiocrité de son choix. Je lâche un long soupire en voyant ses traits de durcirent et ma main glisse dans la sienne pour la serrer. - Hey.. Soufflais-je pour attirer son attention avant de me lever pour lui faire face, je viens poser mon front contre le sien, lâchant sa main pour qu'elle rejoigne sa nuque chaude. - Cet enfoiré gâche ta vie ? Qu'en dis-tu si on gâché la sienne maintenant ? Je voyais la tristesse à travers le visage de mon meilleur ami et, ça, ça mérite vengeance.

Jouer les détachés, jouer les indifférents, jouer les cœurs de pierre. Ca marchait peut être avec la planète entière, mais pas avec Hippo. Elle était de celle qui lisait en moi comme dans un livre ouvert, qu’importe l’image que j’obstinais à renvoyer. Quand je jouais les taquins au sujet du fantasme qu’elle représentait, qu’un jour j’escomptais bien réaliser, c’est par une réplique Dunfordesque qu’elle me renvoya bouler. « Vas-y, brise moi le cœur un peu plus… » mimai-je avec un air déçu en portant mes mains sur mon torse un instant. Tellement plus facile d’en rire, d’en jouer, de ridiculiser cet état de mal être dans lequel on se retrouvait tous les deux, comme deux idiots. Au jeu de sentiments, qui aurait cru que deux personnes telles que nous se laisseraient prendre. Alors oui, c’était vrai, elle avait raison, j’étais surement dans un pire état qu’elle, parce que oui j’avais aimé Kyla, je l’aimais encore, je l’aimerais surement un peu toujours… Elle allait rejoindre le panthéon de celles avec qui j’étais sortie. Je m’étais épris, mais je m’étais surtout mépris. Alors voilà, il fallait que je me reprenne. « On ne m’y prendra plus à ce jeu là… » Et pour m’en assurer, quel meilleur moyen que celui de faire passer à mes futures une audition avec ma BF ? Je savais Hippo exigeante en intransigeante. Et je m’autorisais à tenir le même rôle, casteur de ses futurs mecs. Le pacte lancé, la demoiselle approuva, suggérant simplement l’hypothèse où l’un de nous deux ignorerait la désapprobation de l’autre. « Si j’ignore tes avertissements, ou si tu ignores les miens, on remettra ce soir sur le tapis, on devrait signer quelque chose, pour marquer le coup. » Je me levai d’ailleurs, saisis un papier, et écrivis quelque chose qui sonnait surement un peu solennel mais qui ferait office de vrais contrats : Moi, Cole Wildingham m’engage en ce soir du 30 septembre 2016 à écouter et suivre tous les conseils et recommandations de mademoiselle Hippolyte Dunford. Blablabla. Sur mon honneur… Blablabla. Et mon crayon effleura le papier pour y apposer le gracieux gribouillis qui me servait de signature. Une autre feuille, le même texte mais en version Moi, Hippolyte Dunford et je tendis le tout à mon amie pour qu’elle les signe également. « Si on enfreint ça, l’autre sera en droit de ruiner la relation qu’il désapprouve par tous les moyens possibles et imaginables. » Sourire diabolique. Sourire qui s’effaça au moment de reparler de ma récente rupture, de ce que Kyla m’avait appris avoir fait, ce qui nous avait précipité vers cette fin. La main d’Hippo vint se saisir de la mienne avec douceur alors que je commençais à évoquer Wade fébrilement. Sujet sensible. Piquant. Désarmant. Cette guerre entre nous semblait sans fin. Mais je retrouvais un peu d’espoir en entendant la voix de ma meilleure amie. Ma partner in crime. Je redressai le visage vers elle, scrutant ses yeux. Je voulais connaître son idée, parce qu’elle respirait la vengeance à plein nez : « Qu’est-ce que tu as en tête ? » Il fallait faire attention : « Sa meilleure amie a des dossiers sur moi… Lui a quelque chose sur Victoria. » Ma jumelle donc autant dire que c’était cela qui m’avait modéré jusqu’à présent. « Et puis y’a cette close stupide avec la Cabot House. Je peux pas m’attaquer physiquement à lui. » Mais ce n’était même pas tant un frein que ça. Je n’étais pas vraiment du genre à donner du poing, j’étais plus subtil que ça dans mes attaques généralement.