JUKEBOXNi une, ni deux, j’la tire à l’intérieur de la chambre, partagé entre ma montée et le fait que j’ai envie qu’elle y goute elle aussi : «
C’est pas ma gueule le pire, matte ça », et devant Jud, j’baisse mon futal et mon caleçon pour lui laisser admirer les petits lapins dessinés sur mes fesses : «
Ils vont rester là pendant des semaines ! ». J’m’en branle assez question pudeur, j’suis pas là pour jouer les nones. Puis avec Jud c’est tellement spontané, que j’y réfléchis même pas. Et j’suis là dans ma piaule complètement désorganisé, ouai, j’suis pas le genre à faire le ménage, j’crois que la pizza qui moisit sur mon bureau en atteste assez bien. J’ferme les yeux un bref instant pendant la montée et revient à elle tout excité, un sourire espiègle et cet air enfantin sur le visage : «
Ils sont venus à moi tout seuls, comme des grands ». Et j’la regarde amusé avalé son champi avant de récupérer le pochon et d’en prendre un plus gros morceau. J’tourne dans ma piaule à la recherche de ma boite magique, ahhh, la voilà. Mon petit trésor, cette boite à chaussure pleine de substances illicites et de tout ce qui peut rendre un homme heureux. J’laisse Jud faire son petit train train, elle est comme chez elle ici de toute façon, et vient me caller à côté d’elle, le dos appuyé contre le mur, les jambes tendues sur le matelas. J’prends de quoi rouler un pétard, et le toncard au coin des lèvres, j’lève la tête vers elle : «
T’es passé où hier soir ? ». Et au même moment, j’la vois faire tomber son tabac et sa feuille et quand elle me regarde avec ces yeux hystériques, j’éclate de rire. Elle est en pleine montée, et comme je ris, le rire entraine le rire et je me mets à grimper loin, très loin moi aussi : «
Oh mais ! », j’commence à m’exclamer tandis que plus aucun mot ne veut sortir de ma bouche. Elle me montre un briquet, mais tout ce que je vois, c’est une tâche de lumière. Le toncar qu’était entre mes lèvres tombe sur le matelas, j’pousse d’une main ma boite à chaussure pour la poser à côté de moi et me relève brusquement : «
J’ai un truc parfait pour accompagner ça ». Manquant de trébucher, j’vais à ma chaine hifi, enclenche mon Ipod. La
musique se lance et j’reviens vers le lit en esquissant quelques pas de danse. Elle est jolie quand elle regarde le briquet comme ça : «
Putain, j’te jure, tes cheveux sont trop beaux, ils ont un gout de spaghetti », et j’danse encore un peu avant de me jeter sur le lit, étendu à ses pieds. J’tends la main vers elle : «
Fais moi fumer steuplé ». Et j’peux pas, j’peux pas m’empêcher de rigoler, j’ai chaud putain.