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The Ferrembergs - J'aime plus les gens depuis que je t'ai vu.

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Je me réveille encore. Comme toujours, face à ces machines qui détonent. A cette courbe uniforme, comme si nos cœurs ne pouvaient battre que d’une seule manière. Comme s’il était possible de dessiner leurs virtuosités. Comme toujours, c’est douloureux. Comme toujours, c’est angoissant. Ça me tire de part en part, j’ai mal au pectoral et j’crois que la cicatrisation est encore plus douloureuse que l’impact de balle elle-même. Je n’arrive pas à bouger. Quelques minutes, je reste là, figé, les yeux dans le vide, à essayer tant bien que mal de faire redescendre mon esprit. Mais il ne redescend pas mon esprit. Je me sens loin, tellement loin. Comme si je regardais un rêve ou un film de loin. J’entends les bruits, je vois les visages, mais il me faut toujours beaucoup de temps pour réaliser que c’est palpable que c’est effectivement face à moi. Mes yeux s’habillent de larmes comme à chaque fois. Depuis le 26 septembre, je revis sans arrêt le supplice d’une nouvelle naissance. Comme un nouveau-né qui hurle à l’intérieur, et toujours cette même et affreuse douleur qui me tord de le ventre. Je suis plat, fade, sans saveur. Terne et morne. Je ne m’agite pas parce que je n’y trouve pas d’intérêt. Bien sure, certaines de mes visites m’ont réconforté, d’autres m’ont laissé de marbre et indifférent. J’ai la sensation atroce d’être toujours dans l’attente de quelque chose que je ne devine pas, que je ne définis pas. La chambre est plongée dans le noir, il n’y a que le néon au dessus de mon lit et les lumières des machines qui l’éclairent. Je ne sais pas quelle heure il est, je ne sais même pas quel jour on est. J’ai mal au bras, je crois qu’ils ont planté l’aiguille de travers, à peine je bouge, que je sens des picotements électriques. Pourtant, quand je semble revenir à moi, quand je prends un peu plus conscience de tout ça, du fait que ce soit vrai et pas seulement imaginé, mes sens remarquent une présence. Je ne saurais pas tellement l’expliquer, c’est comme si tout à coup, ils se retrouvaient connectés, en pleine possession d’eux-mêmes. Tant bien que mal je me tourne dans ce lit, grimaçant à la douleur dans le bras, à celle dans ma cuisse, à celle sur mon torse. Je me laisse tomber sur l’oreiller, je n’arrive plus à bouger. Et là-bas, dans le coin, je la vois. Elle. Gabrielle. Je mets du temps à réussir à penser, me délectant de son visage assoupi, de son corps recroquevillé. Je la regarde et j’ai ce pincement au cœur. Je m’en veux de lui infliger ça, je m’en veux de la savoir en mauvais état. Dans le sens inverse, si ça avait été elle sur ce lit d’hôpital, j’crois que j’me serais jeté par la fenêtre. Gabrielle est plus forte que moi, je l’admire pour ça. Une main fébrile grimpe à mon visage pour l’essuyer, je la regarde encore, comme si elle était la plus belle chose que je n’avais jamais contemplée. Plus belle encore que la légèreté que m’avait procuré ce coma. C’est elle que j’attendais. C’est elle que je voulais voir. C’est elle qui me manquait, voilà, je le comprends enfin. Un sourire timide et mélancolique s’esquisse à la commissure de mes lèvres. Je voudrais la réveiller, lui dire que j’suis réveillé. Y a mon téléphone sur ma table de chevet, mais il me semble hors d’atteinte. Pourtant, c’est le seul moyen que j’ai de la faire venir à moi. Alors tant pis le bras et la douleur, je tire un grand coup, attrape le téléphone, et me relaisse tomber dans le lit, sur le dos, avec des gémissements d’agoniques. J’peux plus bouger le bras gauche, ça me fait atrocement mal. Je refoule cette douleur, je refoule ça, et d’une main j’envoie un texto à Gabrielle. En espérant qu’elle se réveille quand son téléphone se mettra à sonner. Qu’elle me voit là, réveillé, se languissant de la retrouver.  

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Mon corps avait trouvé un moyen pervers d’expulser toute la douleur que mon âme s’efforçait de contenir et puisque les larmes ne voulaient pas couler, alors mes muscles s’étaient mis à me faire souffrir, j’avais l’impression que mon cerveau voulait s’enfuir de mon crane à coup de marteau et j’avais cette nausée constante, comme si je m’apprêtais à gerber la souffrance à n’importe quel moment. Même si je faisais mon possible pour lui tourner le dos je la reconnaissais, l’angoisse. Cela faisait longtemps que je n’avais pas eu aussi peur du vide, longtemps que je n’avais pas craint de me retrouver seule dans ce labyrinthe d’illusion. Noah était dans le coma et moi, j’étais devenu un corps sans âme, le regard vide, les traits tirés et le teint pâle … on m’aurait sorti de la tombe que  j’aurais eu meilleure mine. Pour la première fois depuis longtemps, j’arrivais à m’endormir uniquement en pensant au réconfort que serait le suicide si jamais l’autre parti de mon âme choisissait de quitter le corps de Noah. Et lorsqu’il arrivait, le sommeil sonnait comme une bénédiction, c’était le néant, pendant un nombre limités d’heures mon cerveau arrêtait de me harceler, la douleur cessait d’exister mais ce n’était qu’un maigre réconfort par apport à choc qu’était le réveil. Tous les jours, lorsque je me réveillais dans cette chambre d’hôpital je prenais un moment avant de réaliser ou j’étais, pourquoi j’étais là et ce qui se passait et à chaque fois j’avais l’impression que toutes les cellules qui composaient mon corps hurlaient de douleur. C’était un cri silencieux constant, que seule moi pouvais entendre. C’était une nuit comme les nuits précédentes, j’avais à peine mangé et j’avais tenu à veiller tard, jusqu’à ce que mes yeux ne se ferment et que la douleur me laisse un répit. J’étais loin, loin de tout ça, loin du cauchemar que je vivais éveillé et je tenais à y rester aussi longtemps que mon amour serait endormi. On l’a tous souhaité au moins une fois, de s’endormir sans pouvoir se réveiller et bien moi je voulais m’endormir et rejoindre Noah ou il était. Un bruit lointain me sorti du néant réconfortant dans lequel le sommeil m’avait amené et je pris quelques instants avant de sortir de l’endroit où je m’étais perdu. Un léger soupire plaintif s’échappa de mes lèvres, alors que mon corps me rappelait à quel point le fauteuil sur lequel j’étais recroquevillée était inconfortable. Je finis par émerger, douloureusement comme d’habitude avant de chercher ce qui avait pu causer mon douloureux réveil. Voyant la lumière de mon téléphone clignoté je poussai un soupire agacer avant de regarder sans changer de position. « Réveille-toi », je ne fis presque pas attention à celui qui m’avait envoyé ce message et ce ne fut que lorsque mes yeux s’habituèrent la lumière beaucoup trop forte de l’écran que mon cœur manqua de s’arrêter. Je restai figée, ne bougeant pas et j’osai relever la tête vers le lit de Noah. Est-ce que c’était mon cerveau qui se foutait de moi ? Est-ce que Morphée avait décidé de me faire rêver pour que  mon réveil soit encore plus douloureux ? Non, c’était réel et c’était tellement réel que je cru mourir de joie. Mes yeux se figèrent sur lui, lui et ses yeux magnifiques et lentement comme si j’avais peur de m’écrouler je posai mes pieds nus au sol alors que mes escarpins reposaient contre le mur. Je finis par me redresser, fébrile, avant de m’approcher de lui et j’inspirai intensément, bruyamment, comme lorsque l’on tente de retenir un sanglot. Une main tremblante vint effleurer son visage, puis ses cheveux avant que mon corps ne me fasse ressentir le point de rupture et là dans un soupire qui laissait entrevoir le fait que mon cœur allait exploser je vins cacher mon visage dans son cou humant de toute mes forces son odeur, laissant mes larmes couler silencieusement. Il avait ouvert les yeux et je devais laisser le temps à mon âme de revenir de l’endroit où elle s’était enterrée.
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J’ai tellement voulu … ne jamais me réveiller, que pour la première fois de ma vie, je suis devenu l’objet de ma propre peur. J’pensais que mon côté torturé était un apanage que j’avais pris l’habitude d’arborer parce que ça me permettait de garder une distance d’avec le monde, une distance d’avec les autres. J’pensais que quand j’clamais haut et fort que j’voulais crever, c’était une manière déguisée d’implorer qu’on vienne me sauver. Et j’réalise avec un tragique vertigineux que mes sens l’ont vraiment pensé. Que là, dans cette morne volupté, ces plaines inconsistantes qui faisaient le lit d’un profond sommeil, je voulais vraiment rester. J’étais … léger, délesté, en paix, je crois. En paix pour la première fois, sans colère ni animosité à l’intérieur de moi, j’avais finit par m’oublier et ce fut la plus douce des libérations. Ne plus avoir à me supporter moi, Noah. Alors quand mes yeux s’ouvrent, j’accueille cette vérité comme un coup de poignard porté à mon cœur. J’ai peur de ce que j’ai pu ressentir, peur de ce que je ne ressens plus. Avec cette appréhension angoissante de devoir rhabiller mon âme de son costume de glace et retourner bientôt dans le grand jeu des illusions. Et dans ma chambre pleine et vide, je saisissais une affreuse sensation de manque sans jamais avoir pu en déceler le contenu. Je pensais, peut-être naïvement, qu’il s’agissait là d’une manière qu’a trouvé mon corps de me signifier qu’il était plus heureux là où il était. J’avais faim, constamment faim, rien ne pouvait me rassasier. Comme si en regagnant la vie, je redécouvrais ses travers, ceux qui depuis le début m’ont toujours meurtris et frustré : jamais comblé, incomplet, toujours inconstant, à la recherche perpétuelle d’un graal stellaire pour le remplir. Insuffisant. Foutrement insuffisant.   C’est là le grand fardeau je crois, savoir que de toutes les prisons, notre corps est la pire. Prendre conscience de notre impuissance avec une résignation forcée et se contenter de sourire, encore et encore, pour encaisser. Le manque incompréhensible. Qui tout à coup se colore de noir pur quand je pose mes yeux sur Gabrielle. Comme une flagrante évidence, un coup de poing en pleine gueule. C’est elle qu’avait manqué à mon être tout ce temps, comme si en partant, je laissais derrière la plus belle partie de moi. Elle est la plus belle partie de moi. Et je ne retiens pas ce sourire mélancolique quand je la vois. Comme une première fois. Mon dieu ce qu’elle est belle. Et tout à coup, ce que j’ai vécu se met à me terroriser. J’aurais pu ne jamais me réveiller, ne jamais la revoir. A trop me concentrer sur les futilités qui m’ont aspiraient dans leurs caves nauséabondes, j’en oubliais l’essentiel. Comme on s’oublie soi-même. J’en oubliais que même dans le calme et la légèreté d’une autre dimension, je serais à jamais incomplet si elle n’est pas à mes côtés. Je ne dis rien parce que je ne peux pas parler. Elle ne dit rien non plus quand elle se lève de son fauteuil. Je ne peux pas la quitter des yeux, le manque devient trop grand, trop fort, même quand je la sais à quelques mètres à peine de moi. Et son visage … son visage me donne envie de crever tant j’y lis la fatigue et la peine que j’ai pu lui causer. Sa main sur ma joue, elle tremble. J’ai comme un choc électrique à ce contact physique, mon épiderme réalisant que c’est bien vrai, je ne suis pas entrain de rêver. Sa tête plonge dans mon cou et je sens bien les larmes y couler. Je me retiens. Je me retiens de pleurer. Ma main libre passe autour de sa taille pour la serrer fort contre moi, qu’elle comprenne à quel point j’suis désolé. Désolé d’avoir voulu partir, d’avoir pensé l’abandonner. Un mouvement de rehaussement, je grimace à la douleur dans mon bras. Mais je la veux là, je la veux à côté de moi. J’lui fais comprendre comme je peux de monter, de s’allonger prés de moi. Je veux à tout jamais rester là, dans ce lit. Et me souvenir que de toutes les peines, il n’y en a pas de plus atroce que d’être loin d’elle, quelque soit le lieu. De tous les rêves, de toutes les expectatives, de toutes les illusions qui pourraient m’apaiser, il n’y en a pas de plus beaux qu’elle. Allonge toi, viens, prés de moi. J’ai vu des choses ici, j’ai vu des choses là-bas. Et j’te jure Gabrielle, il n’y a rien de mieux que toi. J’aime pas mon monde si tu n’y es plus. J’aime plus les gens depuis que je t’ai vu.  

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Il y a cette sensation détestable, étrange, au point que l’on en vienne à douter de notre santé mentale. Celle qui nous enferme entre la vie et la mort, ou ne se sent jamais vraiment vivant mais pas tout à fait mort. Un flou constant, assommant, qui endort l’âme au point qu’elle ne réponde plus, nous transformant en automate qui agit par habitude, le sommet de l’inconscience, le bord de la falaise et cette sensation qui précède la chute. Et je n’en pouvais plus d’attendre la chute, je voulais plonger dans la vie ou sombrer dans la mort, que l’on me tue ou que je renaisse, parce que ce flou devenait insupportable. Alors j’avais passé mes journées et mes nuits assise sur ce fauteuil, les jambes ramenées à ma poitrine, le regard vide et le visage fermé. J’avais passé mes journées et mes nuits à attendre, laissant l’impuissance me ronger, alternant entre l’envie d’exploser tout ce qu’il y avait dans cette chambre et celle de m’allonger sur le sol, sentir sa fraicheur et fermer les yeux pour ne jamais les rouvrir. J’avais fait le deuil de la vie, j’étais passé par le déni et la colère, j’avais embrassé la tristesse, plongé dans la dépression mais jamais je n’avais vu l’acceptation. La seule chose qui m’empêchait de lâcher complètement était cette certitude profonde que Noah était encore là quelque part, parce que je ne pouvais pas supporter sa perte. Et de toutes les façons, si jamais il venait à partir, je savais que je resterais accroché à lui, laissant ce qu’il avait été pourrir et gangréner ce que j’avais été, jusqu’à venir le rejoindre. Il n’y avait pas de Gabrielle sans Noah, il n’y aurait jamais de Gabrielle sans Noah. Lorsque la lumière de mon téléphone m’avait fait plisser des yeux et quand j’avais plongé mon regard dans le sien, j’avais senti cette renaissance et mon corps avait décidé sans mon consentement de libérer la douleur qu’il avait. Le visage caché dans son cou, je laissais les larmes couler silencieusement, je n’avais pas la force de sangloter, j’avais à peine la force de respirer. Je sentis sa main passer autour de ma taille et j’avais envie de me confondre avec lui, de me perdre dans les traits de son visage, que ma peau fusionne avec la sienne, je voulais que cette barrière physique qui nous empêchait d’être disparaisse, que mon essence et la sienne se retrouve enfin. Et ça me frustrait, ça me frustrait parce que je ne pouvais pas transcender la chaire.  Je compris  son geste et doucement, je montai sur son lit, me blottissant contre lui faisant attention à ne pas le blesser, ne pas tirer sur les nombreux fils qui me rappelaient douloureusement le fait que j’avais failli le perdre. Je pleurais encore, pendant quelques minutes, les larmes coulaient toute seule et il m’était impossible de savoir si je pleurais de joie, de soulagement, de douleur ou de tristesse. Tout était confondu, comme si mon être, après s’être effondré sur lui-même se reconstruisait en me rappelant tout ce que cela pouvait faire d’être vivante. J’avais perdu la notion du temps et quand mes larmes s’arrêtaient pour laisser place à un souffle fébrile, je tentai d’ouvrir les lèvres et en faire sortir un son semble être ridiculement difficile. Ma voix enrouée tremblait et je murmurais doucement à son oreille « Je savais que tu étais là … » , je savais que même si ses yeux étaient fermés, que même si je n’entendais pas sa voix, il était encore là et c’était pour cette raison que je m’étais appliquée à caresser son visage, glisser mes écouteurs dans ses oreilles, lui raconter des histoires d’enfants insolents. Je n’avais jamais pleuré à son chevet, jusqu’à aujourd’hui, parce que je n’avais jamais lâché, jamais arrêté de croire qu’il était encore là. « Je le savais parce que si jamais tu étais parti … mon âme l’aurait senti, mon cœur se serait emballé et mon corps aurait lâché». Cette intime conviction que nous étions liés par quelque chose d’indéfinissable et m’en aller avec lui n’aurait pas été une mort, nous aurions juste rejoins l’étoile d’où nous venions. Mes doigts vinrent caresser son visage, son front, ses joues, son nez et ses lèvres et je laissai échapper un faible « Je suis désolée …». Désolée de ne pas avoir été là quand ces enfoirés l’avaient plongé dans cet état, désolée de ne pas avoir deviné, désolée de ne pas avoir eu un programme à lui proposer au lieu qu’il aille à ce stupide mariage. D’une façon irrationnelle, je me sentais coupable de ne pas avoir senti qu’il allait lui arriver quelque chose. « Je t’aime Noah ».  

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Je n'avais jamais réalisé la manière étrange dont mon coeur battait quand j'étais en présence de Gabrielle. C'est comme s'il se mettait à jouer une mélodie entêtante, il bat fort, mais ce n'est pas douloureux. Et s'il suffit d'un coup de foudre pour tomber amoureux, avec elle, je suis dans le tonerre constant. Elle me rend dingue cette femme et j'en suis fou. De sa bouche à ses yeux, en passant par ses joues. Tout chez elle est beau, je ne parle pas que d'esthétique. Beau comme un truc abrasif qu'on ne peut s'empêcher de regarder. Elle est faite de couleurs inconnues à mes yeux, je tente de les deviner, tente de la définir, mais c'est impossible. Il n'y a pas de mots, ni assez de lettres pour en former un nouveau. Mon ventre se rempli d'une sensation étrange de chaleur. Brûlure même, quand elle se retrouve à côté de moi. Bon sang, j'pourrais rester là en fait, j'pourrais crever là, maintenant, tout de suite, et ça me paraitrait parfait. Parfait, parce que c'est elle, et que de toute ma vie, je ne pourrais jamais aimer aussi fort, aussi brutalement, aussi violemment, aussi naturellement, aussi sauvagement que je l'aime elle. Raison pour laquelle mes viscères se crispent. Quand j'devine dans le silence ses larmes qui perlent, et cette affreuse sensation de soufrir avec elle. La voir pleurer, la voir triste, c'est clairement plus douloureux que les balles, le comas, la mort de ma mère et l'reste. J'empeste la culpabilité. Moi qui regrettait d'avoir rouvert les yeux me retrouvait là face à une évidence qu'était trop forte, bien trop forte, pour être attraper. Je ne peux pas vivre sans elle, je ne peux pas mourir sans elle. C'est comme ... je ne sais pas. De ne pas avoir de jambes ou de bras. Je la sers fort contre moi et j'voudrais tellement qu'on fusionne. Que nos corps se détachent, qu'ils s'évaporent, qu'on s'endorme comme ça, âme contre âme. Jusqu'à se rendre compte qu'on porte la même. Je m'en veux Gabrielle, je m'en veux de ne pas être assez fort. D'continuer à m'entêter sur les illusions futiles, d'croire que n'importe quel effet de ce monde pourrait me rendre triste. Alors que je le sais, au fond de moi, que rien ni personne ne peut me rendre triste en dehors de toi. Parce que je t'aime. J'veux dire, vraiment. Pas comme un mot, ou un sentiment. Je t'aime comme on peut s'étouffer et adorer ça, je t'aime comme si c'était le seul truc qui donnait sens à tout ça. Je savais que tu étais là, mes yeux se ferment. Ils se ferment fort parce que tout dans sa voix résonne comme un appel à la mort. Une invitation à la vie. Tout dans sa voix me dit que je n'ai pas le droit de tourner le dos, que si j'dois être dans le flou, je l'assumerai, parce que mieux valait un flou partagé avec elle qu'un des deux mondes sans Gabrielle. Elle me fait mal. Elle me fait du bien. Elle m'avait manqué de ma tête aux reins. Elle relève le visage, se met à caresser le mien. Je la regarde comme si j'voulais l'aspirer, la faire entrer par mes yeux, et l'installer là, dedans moi. J'hoche à peine la tête négativement à son je suis désolée. Parce qu'elle n'a pas à l'être. De quoi voudrait elle être désolée ? De quoi pourrais-je lui en vouloir ? Ne sait-elle pas qu'elle vient de me rappeler pourquoi il était nécessaire que j'me réveille ? Mon visage, pourtant fermé pour contenir la peine, lui hurle à quel point il est amoureux d'elle. Et comme je ne peux pas parler, comme ça serait insuffisant de parler, j'avance ma tête péniblement, presque front contre front, et pose mes lèvres sur les siennes. Timidement. Pas une question de gêne. Comme ça, doucement, qu'elle se souvienne de qui nous sommes. Qu'elle se rappelle que rien, jamais, ne pourras nous séparer. J'veux la rassurer, parce que la voir comme ça est insupportable. Et ce baiser léger se transforme en quelque chose de plus prononcé, de plus vindicatif, de plus sincère encore si cela est possible de faire plus que ce qu'on faisait déjà. Si ma bouche ne sait plus parler, elle saura lui faire comprendre autrement. Qu'elle est à moi, comme je suis à elle. Qu'elle est moi, comme je suis elle. J'peux pas vivre sans Gabrielle. J'viens d'comprendre, j'peux pas mourir non plus sans elle.  

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De toutes les peines aucune n’a pu surpasser celle que j’ai pu ressentir en le voyant allongé dans ce lit. Même en regardant le corps inanimé de mon père, en regardant le sang écarlate de ma mère, je n’avais pas ressenti de peine aussi profonde. Je pense qu’un enfant comprend à partir d’un certain âge que ses parents mourront avant lui, mais Gabrielle ne pourra jamais comprendre et encore moins accepter de vivre dans un monde ou Noah n’existe pas. Mon corps c’était fait l’expression même de la douleur, dans son habit le plus simple, le plus pur, alors que les jours passaient et que les nuits se succédaient. J’avais accueilli cette douleur les bras ouverts, je l’avais embrassé et j’en étais arrivé jusqu’à la supplier de ne pas s’en aller. Je souffre donc je suis, je souffre donc il est. Parce que s’il n’est plus alors je ne ressens plus rien, trou noir, néant… cette chose que notre cerveau ne peut pas concevoir. Je me suis  accrochée à la douleur comme à une certitude, j’avais mal parce Noah avait mal, je n’avais pas mal parce qu’il était parti. Alors oui, je savais qu’il était là, je n’en ai jamais douté. Et oui je suis désolée, désolée de ne pas avoir été là, de ne pas avoir vu, de ne pas avoir su … je suis désolée pour tout, pour ce monde qui ne le mérite pas, pour ceux qui ne savent pas le regarder, pour leur sourire faux, pour leur je t’aime creux. je suis désolée pour nos corps qui nous empêchent de nous confondre, pour mes larmes qui viennent lui rappeler la douleur d’appartenir à ce monde, pour l’imperfection de mes mots quand je lui dis que je l’aime. Pardon mon amour, pardon parce que je n’ai pas encore trouvé un moyen pour nous sortir de là, mais je cherche, je te promets que je cherche.  Mes yeux encore humides dessinent chaque millimètre de son visage et je le vois son amour, il ressort … en relief sur son visage absolument parfait. Je ne sais pas pourquoi il ne parle pas, en fait je ne veux pas savoir pourquoi il ne parle pas, je ne veux rien savoir, rien entendre … j’ai envie d’hurler aux machines d’arrêter leur bipbip agaçant. Ne voient elles pas qu’on s’aime ? N’est-ce pas suffisant pour que le monde arrête de tourner ? Alors le monde n’a rien compris hein …
Il se redresse doucement, son front vient se collé au mien, je ne bouge pas, j’arrive à peine à respirer et quand ses lèvres se collent timidement aux miennes, elles ne bougent pas non plus. Je suis paralysée d’amour, mon cœur bat tellement fort que je l’entends comme s’il cherchait à déchirer mes tympans. Mon souffle devient brulant et  il me devient difficile de respirer, comme si cette sensation d’avoir ses lèvres contre les miennes faisait oublier à mon corps qu’il avait besoin d’air pour vivre. Mes lèvres ne bougent pas, puis elles commencent à suivre les siennes et plus son baiser devient prononcé, plus mes lèvres se laissent entrainer par les siennes. Mes mains se posent de part et d’autre de son visage et tout, de ma façon de l’embrasser, à celle dont j’ai d’entourer son visage … tout lui cri que je suis folle d’amour pour lui. Je l’aime d’une façon qui a dépassé les limites de la raison. Il n’y a ni sagesse, ni équilibre, ni sens dans ma façon de l’aimer. C’est un putain de chaos constant et mon cœur me supplie d’y mettre fin, parce qu’il n’est pas fait pour battre à ce rythme. Pulsation désordonnée, anarchique, violente. Et moi, je le pousse à ses limites, j’aime Noah un peu plus chaque jour, je dépasse l’impossible parce que je sais que demain, je l’aimerais encore plus qu’aujourd’hui. Qu’il explose mon cœur, je m’en fiche. Je détache mes lèvres des siennes doucement, elles tremblent un peu, je crois que mon corps resté endormi trop longtemps est en état de choc « Je les emmerde tous … », je lui murmure. Tous, tous autant qu’ils sont, tous ceux qui ont pensé t’aimer, qui ont pensé m’aimer, tous ceux qui ont pleuré ton sommeil, ceux qui ont tenté de me consoler … je les emmerde tous parce qu’ils ne sont pas toi.  
 

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Tout est odieux, affreux, médiocre, artificiel, et horrible, en dehors de Gabrielle. Je me suis échiné dans ce comas à essayer de comprendre ce qui n'allait pas chez moi. Pourquoi j'étais incapable de choisir l'un des deux mondes. Lequel était fait pour moi, lequel m'attirait. Et j'réalise avec une douce brutalité que les deux mondes sont laids chaque fois qu'elle n'y ait pas. J'veux dire, ma place est là où s'trouve la sienne, parce qu'on partage la même. Parce que c'est inévitable. Innommable. Un véritable blasphème d'haïr la vie et la mort avec autant de haine. Un véritable blasphème d'aimer Gabrielle comme on adore un dieu sans que qui que ce soit, à part nous, puisse y saisir le chaos originel. Et j'en ferais rougir le diable de mes sentiments trop forts pour être appelés, trop vrais pour être déguisés. Je la regarde avec désolation tant je déteste la savoir triste, la voir triste, la deviner pleurer. Tant il m'est insoutenable d'imaginer l'état dans lequel j'ai pu la plonger. C'est évident, elle était dans le comas, comme moi. Elle s'est arrêté de respirer, comme moi. Je libère à sa bouche la sotte vérité qui me saute aux yeux. Je suis réveillé, je suis là. Regarde, tu le sens toi aussi, quand je pose mes lèvres sur les tiennes. C'est le seul truc qu'est réel, cette connexion. C'est le seul truc qu'ai de l'importance. Et je l'embrasse de plus en plus frénétique. Je voudrais l'avaler. J'ai réellement l'impression d'être entrain de m'embrasser moi-même tant la communion est parfaite. Je suis religieux de ses yeux, dévot de sa bouche. Elle est au centre, au-dessus, et partout à la fois. Elle n'est pas quelqu'un, elle est une âme, fluide, éparse, éclatée ça et là à l'intérieur de moi. C'est pas humain d'aimer comme je l'aime. C'est même pas infernal, l'enfer parait terne quand je me met à l'embrasser avec toute la pureté et la cruauté qui sied à détrôner la nature elle-même. Ses mains de part et d'autre de mon visage réchauffe mon corps qu'était devenu froid, trop froid. Je la regarde avec intensité, la dévisage, la bouffe des yeux. Lui dit sans le dire à quel point je peux l'aimer, à quel point je suis désolé. D'être insuffisant, d'être ici, dans ce lit, et pas à l'intérieur de sa peau. Je les emmerde tous .... Je n'ai même pas envie de sourire. En fait, elle a raison. Elle a foutrement raison. Les emmerder tous et toutes. En dehors d'elle, ils n'ont pas la moindre signification. Ils n'arriveront jamais à me faire sentir aussi complet et insuffisant qu'elle. Tous sont aussi laids que le monde qui les porte, et les illusions avec lesquels ils tentent de me bercer, on doit les brûler. Y mettre le feu, en cendre. Elle y met le feu. Avec ses yeux, elle met les feux, détruit tout, et je retrouve dans le paysage vide sa silhouette. Rien que sa silhouette. Je suis fatigué. Fatigué pour elle. Je sais qu'elle n'a dormi que très peu, qu'elle n'était ni morte, ni en vie. Et je me souviens de cette fois, dans cette chambre d'hôtel pendant l'été, où je me suis écroulé sur son sein pour y trouver le repos. Avec elle, je l'avais trouvé. Le havre de guerre, le havre de paix. Je voudrais lui faire ressentir ce qu'elle m'avait fait ressentir ce soir là. Qu'elle peut dormir, que je suis là. Mon bras sous son cou la tire encore plus à moi. Qu'elle pose sa tête sur ma clavicule, qu'elle vienne s'allonger. Péniblement, du bras branché, et je n'en ai rien à faire, j'essaye de soulever la couverture, de l'envelopper avec. Qu'elle soit tout contre moi. Mon bras branché tendu à côté de mon corps. L'autre sous Gabrielle, et ma main posée dans ses cheveux. J'embrasse son front, pose mes lèvres sur sa tête. Tu peux dormir mon amour, reprendre les forces dont tu as besoin. Puise-les mêmes dans le peu qu'il me reste. Je me suis réveillé, il va falloir repartir au combat. Tuer les illusions, assassiner la médiocrité. Plus encore, trouver la force matérielle de soutenir tous les sentiments que je te porte. Tu peux dormir, je suis là. Avec toi. Toujours qu'avec toi.  

© charney for ilh
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