J'ai besoin de Mo' d'amouuur

Tu étais en train d’étudier comme d’habitude, ce n’était pas comme ça que tu ferais plaisir à Roman ou que tu allais être un peu plus féminine. Tu l’étais, un minimum du moins, mais tu n’étais pas comme celle qui s’assumait complètement et totalement. Franchement, parfois, tu te demandais réellement ce qu’il était en train de te trouver, enfin après l’amour n’était pas qu’une question de physique, c’était sûr, mais bon. Vous étiez pas mal différents, en faîte, il y avait très peu de choses qui vous rapprochent, mais tu l’aimais, c’était comme ça. Tu n’avais pas besoin d’avoir des tonnes de point en commun avec lui, tu n’avais pas besoin d’avoir des ressemblances parce qu’on dit bien que les opposés s’attirent, non ? Tu n’avais pas envie de penser à ça, parce que tu allais automatiquement penser au sexe comme c’était la seule chose qui se passait entre vous. Tu avais enfilé un jogging et un de ses hauts, sachant que tu le faisais déjà avant et que rien ne changerait, il avait passé bien trop de temps dans ta chambre donc c’était normal que tu retrouves de ses vêtements, comme des tiens dans sa chambre. Tu secouas encore une fois la tête avant de te lever entendant quelqu’un frapper, tu n’attendais personne pourtant, c’était étrange.

Moana, surprise. Surprise, Moana. Sincèrement, il s’agissait de la combinaison parfaite, la piquante sicilienne demeurait imprévisible et souvent incontrôlable, surtout lorsqu’il s’agissait de maquillage, de shopping, de fringues et de trucs girly à souhait. Aujourd’hui, ses goûts et autres manies demeuraient au cœur de son action. C’était aussi la raison pour laquelle elle frappait joyeusement à la porte de Carter, sa petite Carter préférée, toute prête qu’elle était à l’emmener se faire bichonner un peu. Par qui ? Mais par ses soins bien sûr ! Moana n’aurait jamais confié le sort féminin de son amie à quelqu’un d’autre, pas assez confiance… « Ma Cartou en oooooooor !! » s’exclama-t-elle en bisoutant son amie sur le champ, fidèle à sa folie furieuse lui donnant pourtant un charme fou. « J’espère que tu faisais rien - et même si tu flanquais quelque chose tu oublies - parce que je te kidnappe ! »

Oui, tu étais une élève bien trop sérieuse, tu le savais et pourtant, tu n’avais pas envie de changer. Tu aimais bien tes petites habitudes et disons que depuis ton retour de chez tes parents, depuis ton agression, tu avais de moins en moins envie de sortir, tu avais trop peur que cela arrive encore une fois, même si cela ne s’était jamais passé dans cette ville, mais tu aimais être prudente. Tu sortais seulement de ta chambre quand tu entendis quelqu’un frapper, espérant que ce ne soit pas un ami de Roman, le dernier avait été suffisant à tes yeux. Un grand sourire se dessina sur tes lèvres en voyant Moana, tu étais juste super contente de la voir, tu n’allais pas mentir. « Mo’ d’amouuuur ! » Oui, il fallait le dire que vos surnoms avaient beaucoup de classe. Tu lui dis bonjour avant de rire tout en baissant les yeux vers ta tenue, tu devais absolument te changer avant de sortir. « Tu me laisses quand même le temps de me changer avant de sortir ? » Tu ne faisais pas spécialement attention à ta personne, mais tu avais quand même des limites et tu n’allais surtout par sortir comme ça, c’est pour ça que tu laissais Moana rentrait dans le loft alors que tu allais en direction de ta chambre pour te changer. « Tu vas bien sinon ? »

Rien que l’expression du surnom que lui donnait toujours Carter mis Moana dans une joie indescriptible. Elle savait que cette journée allait péter le feu et pour peu qu’elle réussisse à l’embarquer dans une bonne séance de shopping poussée, alors c’était gagné. Sa comparse adorée chez les Cabots ne sembla même pas opposer de vraie résistance, lui proposant néanmoins de se changer avant de sortir. L’air expert, la jolie sicilienne détailla effectivement sa tenue avant de hocher positivement la tête. « Ouais pas faux ! File je bouge pas ! » fit-elle d’un ton n’engendrant pas la morosité alors qu’effectivement, elle l’attendait armée de sa légendaire patience. Une qualité que l’on ne pouvait pas lui enlever et qui rattrapait un peu les quelques défauts récalcitrants qui agaçaient joyeusement son petit monde. « Bah écoute impeccable de mon côté ! Je me suis trouvé un boulot sympa dans un centre pour enfants figure-toi… j’me suis surprise moi-même ! Et toi ma poulette en sucre quoi de neuf ? »

Tu ne t’attendais clairement pas à ça, pas à ce qu’on vienne te sortir de force de ta propre chambre et pourtant tu n’étais pas mécontente de sa présence. Moana allait juste faire en sorte de mettre sur pause tes pensées, faire en sorte que tu passes une vraie journée de fille, comme n’importe qu’elle autre jeune femme dans ce monde. Tu passas ta langue sur tes lèvres tout en enlevant le haut de Roman, ok tu aimais bien le mettre, mais tu ne pouvais clairement pas sortir avec ça, c’était très peu pour toi ce genre de chose. Dans le loft, dans la chambre chez les Cabots, ce n’était pas un souci, mais pas en dehors de cette maison. « Ben ça va. C’est une bonne nouvelle que tu viennes me chercher Mo d’amour, il faut que je me trouve une robe pour vendredi soir. » Tu parlais tout en t’habillant avant de sortir de la chambre habillée simplement, un jean, un débardeur et une veste. Tu marchas vers la brune avant de continuer sachant qu’elle finirait par demander ce qui allait se passer ce jour-là. « Roman m’invite au restaurant. C’est notre première sortie en couple et première sortie tout court en faite. » Tu ris un peu avant de prendre ce que tu avais besoin pour partir et commencer cette journée avec ton amie. « On peut y aller ! »

Alors là, Moana aurait pu tomber sur son divin séant musclé, cela aurait été du même effet. Carter. Vouloir une robe. Mieux encore, être contente que la jolie sicilienne soit venue la kidnapper pour du shopping… non vraiment, cette grande première lui plaisait de plus en plus ! Elle se mit à papillonner des yeux de satisfaction, avant qu’un immense sourire n’étire bientôt ses lèvres. « Bordel je peux mourir c’est bon, j’ai entendu la sainte parole ! » s’exclama-t-elle avant d’applaudir littéralement, trop contente d’entendre ce que sa Cartou en or venait d’exprimer, et mieux encore qu’elle le fasse pour plaire à un homme. Son homme. Le beau Roman. « Tu as frappé à la bonne porte et putain j’ai été inspirée de vouloir te kidnapper… t’en fais pas, on fera quinze magasins s’il le faut, mais on va trouver LA robe qui te plais le plus, dans laquelle tu es la plus à l’aise et jolie. Faut vraiment que tu sois à l’aise, c’est le plus important ! » Inutile de se mettre la pression, Moana était la personne la mieux indiquée pour cette mission et se faisait forte de mettre à l’aise sa charmante recrue en shopping… histoire que le jour j, elle soit bien dans sa robe et dans ses talons, ce qui serait l’idéal. « C’est parti mon kiki ! Tu as une boutique qui t’a déjà fait de l’œil ou tu me fais confiance ? Et tu voudrais y mettre quel budget max ? »

Tu ne savais pas que la jeune femme prendrait la chose avec une joie aussi forte, tu avais presque envie de rire et tu ne pouvais pas t’en empêcher pour laisser un rire sortir de ta bouche réellement amuser de la réaction de ton amie. Tu passas ta langue sur tes lèvres avant de reprendre la parole montrant vraiment ton amusement. « Tu pourras dire merci à Roman alors, parce que c’est à cause de lui. » Ouais, pour une fois tu avais réellement envie de lui plaire. Tu avais envie qu’il te trouve sexy et pas jolie ou mignonne comme une enfant. Tu avais envie de faire juste plus femme alors, que ce serait votre première sortie ensemble, parce que ça rendait la chose encore plus réelle pour toi et c’était plus qu’étrange. « Je te fais confiance pour ça, c’est bien pour ça que je t’en ai parlé sinon je l’aurais jamais fais. Je sais que tu vas faire en sorte qu’on trouve quelque chose qui me plait, quelque chose qui conviendra pour un dîner au restaurant. » Tu souris en coin avant de sortir du loft avec la jeune femme derrière toi. Tu étais réellement contente qu’elle vienne sachant que tu aurais attendue le dernier moment sinon. Tu serais partie dans l’après-midi trouver une robe ainsi que prendre rendez vous dans un salon pour te faire une petite beauté essayant d’être la plus parfaite possible. « Non, j’en sais rien du tout. Et je n’ai pas de limite pour le budget. » C’est vrai que tu oubliais souvent que tes parents avaient beaucoup de moyens, plus que tu ne pouvais le montrer sachant que tu étais une fille plutôt simple.

Pour sûr, Moana allait tout mettre en œuvre pour que Roman trouve sa belle sexy et attirante, pas comme une enfant mais bien comme une femme avec des atouts féminins dont elle pourrait jouer. Savait-elle le faire, ça, c’était une bonne question. La sicilienne ne se permettrait pas de poser la question à sa Cartou en or, sachant que ce n’étaient pas franchement ses oignons. Elle s’occupait de la sexy attitude de sa protégée, pour le reste, autant laisser les fesses faire comme on dit… « Faudra que j’le remercie alors ! » rit-elle à nouveau, non pas de façon moqueuse mais juste joyeuse, tout bonnement. « Tu ne sais pas à quel restau il va t’inviter ton bonhomme par hasard ? Juste pour savoir quel champ d’action j’ai. Premier rendez-vous, faut que tu brilles comme une boule à facette ma bichette ! Voilà que je fais des rimes maintenant… que veux-tu ça m’inspire tout ça ! En tout cas, je suis honorée à fond les petons que tu me fasses confiance pour ça ! » Une fois dehors, la piquante étudiante en médecine se mit à réfléchir vite et bien quel type de magasin pourrait plaire direct à Carter, histoire de la mettre en confiance. Les deux acolytes ne trouveraient peut-être pas la robe parfaite du premier coup, mais qui sait… « Okay, c’est parfait ça ! Faudra que tu me dises si tu préfères une robe un peu longue ou plus courte, des talons ou plus des chaussures plates, si tu aimes les bottes qui mettent tes mollets en valeur… on verra ensuite pour la coiffure et le maquillage ! »

Le premier rendez-vous était toujours important non ? Enfin, tu n’en savais rien, mais tu voulais que ce soit important parce que ça serait réellement votre premier rendez-vous, tu avais envie d’être parfaite et grand dieu, tu ne dirais jamais une telle chose à haute voix. Tu avais peur qu’on te regarde bizarrement, tout le monde savait déjà pour tes sentiments pour Roman alors, tu n’avais pas besoin d’en rajouter une couche en disant que tu voulais réellement que le moment soit parfait, ça faisait trop niais. « Non, j’en sais rien. Il m’a juste d’être prête à 20h30 qu’il viendrait me chercher au loft pour aller au restaurant ensuite. Mas qu’importe le restaurant, il faut que ce soit le bon truc enfin, j’ai envie que ça le soit pour une fois. Je veux réellement me sentir comme féminine et qu’il voit autre chose que celle que je suis déjà en temps normal. » Tu haussas les épaules expliquant comme tu pouvais ce que tu voulais, montrant que tu avais réellement envie de te donner à fond pour une fois dans ta vie. Tu utiliserais les conseils qu’Abélard avait été capable de te donner pour juste plaire un peu plus à ton homme. « Une robe courte, des talons aussi et j’aimerais une robe rouge. » Ouais pour une fois, tu avais beaucoup d’exigence pour ce rendez-vous, putain, tu te rendais enfin compte de ce qu’il faisait de toi et ce n’était pas une bonne chose. Enfin pour Moana si et elle allait te le dire, mais pas pour toi. Tu ne voulais pas changer totalement, tu voulais rester toi-même.

Aux yeux de Moana, un premier rendez-vous devait être parfait. Au niveau du lieu, de l’habillement, des conditions… si le tristement célèbre Roman avait décidé d’inviter Carter, c’est qu’une étape importante venait d’être franchie entre les deux. D’un côté, la sicilienne avait hâte que sa Cartou en or lui raconte tout en détails, et d’un autre, le plus important pour le moment c’était de la rassurer, lui faire comprendre qu’elle prenait tout en main pour la rendre aussi belle qu’une princesse Disney, si ce n’est bien davantage ! « T’as bien raison ! Faut sortir le grand jeu de toute façon… que ça lui pète au nez tellement tu vas être sexy et magnifique, impossible qu’il en soit autrement ! Pas grave si tu ne sais pas où il va t’emmener, c’est même mieux, ça laisse une part de mystère je trouve… on va te rendre bellisima ! » insista-t-elle sur le dernier mot en sa langue maternelle, ultime preuve de l’honneur qu’elle ressentait d’avoir été choisie pour une tâche aussi capitale. « Robe rouge, ça roule ! Pour les talons je préconise du noir ou du blanc du coup, histoire que ce soit neutre et que ça aille… pour la coiffure, tu veux qu’on fasse des essais après notre shopping ? »