Milna ✢ I need your soul.

C'était incompréhensible. Il y a une bonne demi-heure, Milo avait reçu un message d'Anna, la copine de Charlie. Elle l'appelait à l'aide car elle s'était faite agressée par un mec dont elle ne connaissait, visiblement, pas grand chose. Son discours était bref et très évasif. Il avait du mal à savoir ce qui s'était réellement passé. Le beau brun lui avait même demandé si elle voulait qu'il lui défonce la gueule mais elle refusa. Cette fille était beaucoup trop gentille, elle devait souvent se faire avoir. Le Winthrop faisait de la boxe à haut niveau et pouvait maîtriser le mec très rapidement. Mais Anna ne semblait pas du même avis, elle prétexta ne pas connaître son agresseur. Perplexe, il lui avait proposé de passer la voir. L'idée d'une fausse agression lui traversa l'esprit. Après tout, certaines filles étaient prêtent à tout pour attirer l'attention sur elle. Même s'ils multipliaient les rendez-vous ces dernières semaines, il ne connaissait pas grand chose sur elle. Sa douceur infinie lui plaisait beaucoup mais était-elle capable de mentir pour l'attirer chez lui ? Il n'en savait rien. Au cas où ce serait un piège, il tombait bêtement dedans puisqu'il était en route pour son appartement. C'était bien la première fois qu'il allait y foutre les pieds. La plupart du temps, c'était Anna qui se rendait à l'appartement des Castellan. Quelques minutes plus tard et le voilà devant le pas de la porte. Il tapa tandis qu'une fille vint lui ouvrir. Milo afficha un large sourire avant de prendre la parole calmement. « J'suis venu voir Anna. » dit-il calmement. La jeune fille l’emmena jusqu'à la chambre de la brunette où il tapa deux fois sur la porte avant d'entrer. Milo ne prit même pas la peine de savoir si Anna était prête à le recevoir, c'était déjà un miracle qu'il ait tapé à la porte. Il se stoppa et la regarda en fronçant les sourcils. Elle n'avait pas menti, elle était bel et bien amochée par un vieux mec de merde. Ce genre de chose énervait le Winthrop au plus haut point. S'en prendre à une fille était faible et extrêmement lâche. Sans un mot, Anna se leva et vint se blottir dans ses bras. Prit de court, Milo n'osa pas la repousser, il vint même passer ses bras autour d'elle. Vraiment, il ne se reconnaissait pas. « J'suis là. » dit-il avant de serrer un peu plus son étreinte sur elle. Ils restèrent comme ça quelques instants avant qu'il ne recule pour mettre fin à ce câlin, légèrement mal à l'aise. « Fais moi voir. » lança-t-il doucement en posant sa main dans le cou d'Anna. Il suréleva légèrement sa tête et regarda attentivement le coup que l'autre abruti lui avait assigné. Son regard se porta au bleu qu'elle avait et machinalement, il effleura la blessure du bout de son pouce. « Putain, il t'a pas râté le fils de chien ! » grogna-t-il. Milo faisait de la boxe depuis de nombreuses années et il s'en était prit des coups avec les entraînements assez rudes qu'il suivait. Il savait donc ce qu'elle pouvait ressentir. Et pire encore, Anna était une femme, elle devait avoir besoin de réconfort et de se sentir en sécurité. Manque de chance, le Winthrop n'était pas du tout doué pour ça.

Milo n'a jamais été très doué pour réconforter les gens, en général, ses amis faisaient appel à quelqu'un d'autre qu'à lui. Loin d'être à l'aise avec la douceur, il se mettait des barrières avec tout le monde et avait beaucoup de mal à passer outre. Il ne se montrait jamais faible et cela se transformait souvent en défaut. Pour montrer son soutien, il était prêt à aller défoncer le mec mais faire des câlins ou avoir des mots réconfortants, c'était trop pour lui. Au dessus de ses forces, il n'y arrivait pas. Il ne savait pas faire et ne voulait pas chercher à apprendre. Ces situations le mettait mal à l'aise mais il faisait tout pour pas le montrer. La main délicatement posée sur la joue d'Anna, il regardait le bleu que ce connard lui avait fait. Il était en colère contre le mec qui avait osé mettre ses sales pattes sur elle. « Le capitaine de l'équipe ? C'est qui ? Tu veux toujours pas me dire qui t'as fait ça ? » demanda-t-il alors à la brunette dans l'espoir qu'elle lui dise qui était son agresseur. Le Winthrop allait prendre un malin plaisir à lui défoncer la gueule. Du bout de son pouce, il lui caressait la joue. Milo voyait bien qu'elle était mal et que ses larmes ne demandaient qu'à couler. Il déglutit difficilement, ne sachant pas trop quoi lui dire pour la rassurer. Les yeux rivés sur son regard, il lui fit un petit sourire. Elle était trop mignonne, sans parler de son bleu, bien sûr. Anna le regardait avec des yeux de biches. Il rigola légèrement avant d'enlever sa main. « Bon, si j'comprends bien, j'suis là pour un moment. » dit-il avant d'enlever sa veste et de la poser sur une chaise qui traînait là. Il enleva également son sweat, il faisait assez chaud dans sa chambre. Milo jeta un rapide coup d'oeil dans sa chambre, c'était l'occasion d'en savoir un peu plus sur Anna.

Je lui en demande peut être trop. Ce n’est pas sa nature ça se voit bien, il est tout sauf à l’aise. Je le sens, je le vois il ne sait pas quoi faire de ses dix doigts. Mais s’il me demandait s’il agissait bien je lui dirait que oui, que son pouce sur ma blessure me fait du bien, que son regard et son sourire me réchauffe le coeur. Seulement je ne lui dirais rien de tout cela de peur de le brusquer, de l’emmener à prendre la fuite. Je reste donc devant lui comme une enfant, à sa merci car je ne sais plus quoi faire de mon corps depuis hier soir. Alors je ne dis rien, ne fais rien attendant que se soit lui qui guide ce moment. « Non, enfin je ne sais pas comment il s’appelle. De toute façon je ne veux plus en entendre parler, sinon ça durera des mois et j’aurais marqué sur le front : la petite française qui fout la merde dans l’équipe de foot. » Ouais, c’est vraiment ce que je ressentais, je ne voulais pas me faire une réputation quelle qu’elle soit même si ça risquait de se reproduire avec une autre. Finalement il s’éloigne un peu et je regrette déjà ce petit contact de sa peau contre la mienne. Sa remarque pourrait m’exaspérer, me mettre en colère mais enfait je me mets à rire. « Non mais faut pas t’obliger à rester. » Il est comme ça, il n’est pas adroit et ça je le découvre de jour en jour. Je m’assois sur mon lit et l’observe enlever toute les épaisseurs qu’il a sur lui. Un silence s’installe et je le surprends entrain de scruter ma chambre. Il va sûrement remarquer les quelques croquis de bouteilles de parfums que j’ai accroché au-dessus de mon bureau, de la grande tour Eiffel en autocollant qui est accrochée sur la porte et les quelques rubans qui trainent dans un coin. Tous mes livres sont entassés en pile près de mon lit, je trouve ça juste trop chaleureux alors que lui pourrait trouver ça bordélique. S’il poussait la porte près de lui, il découvrirait une petite pièce où j’entrepose mon petit matériel de chimiste, de créatrice de parfums et sentirait une odeur douce, légère et acidulée. Je l’observe et je prends enfin la parole. « Je peux te proposer de regarder un film mais ce n’est peut être pas assez pour Monsieur Castellan ? » Je lui souris, essayant d’enlever cette putain de tristesse qui recouvre depuis hier mes traits plutôt agréables à regarder d’habitude.  

Milo enlevait sa veste et son pull en sachant pertinemment qu'il était là pour un moment. Peu-être même pour la nuit, sait-on jamais. Il n'était pas à l'aise avec tout ça mais voulait quand même être présent pour Anna. La pauvre s'était prit un coup, il ne pouvait décidément pas faire comme si rien ne s'était passé. Certes il n'était pas tendre dans ses gestes et dans ses paroles mais avec elle c'était, semble-t-il, différent. Cette fille paraissait vraiment très fragile et il ne voulait pas en rajouter une couche. Non, il allait se montrer présent pour elle et même s'ils devaient se regarder dans le blanc des yeux pendant des heures, il le ferait. « J'sais bien Anna, j'ai envie de rester. » répondit-il tout naturellement. Le Winthrop posa donc ses affaires sur une chaise juste avant de zieuter le contenu de sa chambre. Cette dernière était vraiment atypique, elle avait un style bien à elle. Milo s'y connaissait un peu dans la mode et appréciait vraiment l'atmosphère que sa chambre dégageait. Faisant pas mal de shooting photos, il avait un oeil avisé sur le monde qui l'entourait. Il voyait en sa chambre, un bon support pour un éventuel shoot. Non vraiment, il devait y avoir de très beaux clichés à prendre ici. Anna le sortit de ses pensées en lui demandant s'il voulait regarder un film. Il fronça les yeux en la regardant. « Monsieur Castellan ? Ca veut dire quoi ça Miss Guerlain ? Allez pousse-toi que je m'y mette ! » demanda-t-il en rigolant légèrement. Il s'approcha du lit et lui fit signe de se décaler. Il enleva rapidement ses chaussures et vint s'allonger sur le lit. Contre toutes attentes, il suréleva les couettes pour venir s'y glisser dedans. Il regarda Anna et lui afficha un large sourire qui l'invitait à le suivre. « Viens là. » lança-t-il calmement. La brunette vint s'installer également sous les draps. Milo se risqua même à lever le bras pour qu'elle vienne se caler contre lui. Délicatement, il vint encadrer la brunette de son bras. Anna avait besoin de tendresse, cela crevait les yeux, il allait donc lui apporter ce qu'elle voulait. Après tout, il pouvait faire un petite effort, ça n'allait pas le détruire.

Il a envie de rester. J'imprime cette phrase dans ma tête alors qu'un sourire se dessine sur mes lèvres. Il a compris, il sait que j'en ai besoin. Il ne donne pas l'impression de se forcer, il a l'air un peu plus à l'aise et entrain à me donner ce que je désire de lui. Dumoins pour ce soir. Il fait un tour d'horizon, délaille chaque recoin de ma chambre. J'ai l'impression qu'il me passe aux rayons X et qu'après ça je ne pourrai plus rien lui cacher. J'ai l'air tellement faible et fragile ce soir, que je n'aimas la force de jouer le rôle de la femme forte. Forte je le suis, mais quand Milo est dans les parages tout ce que j'ai réussit à construire s'effondre. Il a finit son petit tour, son analyse de la personnalité qui se dégage de cette pièce et visiblement je l'amuse. Monsieur Castellan car avec toi, js'ais jamais ce qui peut te satisfaire, si ce sera assez. Je lève les yeux au ciel en me mordant la lèvre pour ne pas sourire. Les choses se font souvent naturellement, il ne faut juste rien forcer. C'est donc de cette manière que Milo me dit de me pousser pour pouvoir se mettre sous mes draps. Je le regarde faire un sourire aux lèvres. C'est rare que j'ai un mec habillé sous ma couette. Je fais exprès de dire cette remarque, pour le taquiner et je ne peux m'empêcher de rire avant de lui obéir. J'aime la tournure que prennent les choses surtout quand je me retrouve blottis contre lui, son bras sur moi pour me serrer un peu plus contre lui. Je ne sais pas vraiment ce que je suis autorisée à faire et ce qu'il est disposé à recevoir de ma part. Alors je laisse glisser ma main lentement sous son t-shirt pour pouvoir caresser la peau de son ventre. Nous n'avons jamais été si proches, les choses auraient pu déraper après le cours de boxe qu'il m'a donné la dernière fois mais je suis partie avant qu'il ne se passe quoique se soit. Seulement ce soir, je suis disposée à me laisser aller, j'en ai besoin. D'ailleurs je sens que mon corps est plus que près lui aussi à se laisser aller. Mon pouls s'accélère et mes joues rougissent à ce contact. Mes cuisses se serrent l'une contre l'autre et mon esprit divague complètement.