ELIAGE ৩ whatever you're facing, i'm here

Deux mois passés en Afrique et le voilà de retour, le Eliot. Son retour avait été, hm, étrange, comme attendu. Deux mois sans civilisation vous rendait plus ou moins étrange, c'est le cas de le dire; et il apprenait encore aujourd'hui, deux semaines après son retour à s'adapter à ce surplus de technologies et de modernité. A croire qu'il avait passé sa vie en Afrique, mais croyez-moi, deux mois à témoigner de la misère et la pauvreté suffisait à vous rendre compte de vos privilèges. Deux semaines pour s'adapter, et revivre parmi une société superficielle et condescendante, tout comme les personnes qui l'animent chaque jour. Deux semaines et il avait l'impression que c'était la même durée que l'éternité, toute cette comédie. Car il se forçait, à se socialiser, revoir ses amis, au risque de se sentir définitivement exclu et devenir un paria. Les seules personnes avec qui il ne se forçaient pas se comptaient sur les doigts de la main, et il était d'ailleurs revenu exprès à la Winthrop House cet après-midi, pour revoir celui-ci, Baptiste. Long time, no see, comme dirait si bien l'expression. Alors après un petit message de sa part l'indiquant de le retrouver dans leur maison de confrérie, Eliot s'enchantait déjà de ces retrouvailles et s'était dirigé vers la maison. Cette maison qui lui avait manqué. Il s'attendait à voir beaucoup de ses frères à l'entrée du bâtiment mais étonnamment, c'était loin d'être un d'eux qu'il bouscula légèrement lorsqu'il avait eu le malheur de ne pas regarder deux secondes devant lui. Il leva la tête, et jugea les cinquante kilos à tout casser qui se trouvait devant lui. « Sage ? » Tout d'abord, ce fut un ton surpris qu'il arbora à la vue de la Mather aux alentours, puis lorsqu'il constata son air triste, ses yeux mouillés et fuyants, son visage humide, il fronça des sourcils, soudainement inquiet. « Qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi t'es dans un cet état ? » Il se fichait de ne pas respecter la bienséance et s'incruster dans sa vie privée à ce moment-là, de poser des questions sans doute un peu trop personnelles, mais il n'y pouvait rien, quand il s'inquiétait, Eliot s'inquiétait, vraiment. « Attends, viens, on va rentrer. » Avant même qu'elle ait pu prononcer une réponse, il l'interrompit et la prit par les épaules, et l'emmena à l'intérieur du bâtiment, à l'abri.