C'est reparti pour un tour de piste ► Adriara

C'est reparti pour un tour de piste
— Adriel & Lara

Les yeux fixés dans le vide depuis plusieurs minutes, j'entendais la respiration d'Adriel lente et profonde, signe qu'il avait fini par s'endormir. Moi ? Moi j'étais ailleurs, repensant à ce qui m'avait amenée ici. Je crois que je m'étais sentie... seule. J'avais le moral dans les chaussettes en ce moment, ne cessant de penser à mon frère qui continuait de m'appeler dans le vide, laissant des messages que je ne prenais même plus la peine d'écouter, malgré l'élan de culpabilité qui me gagnait. Et puis il y avait ce type. Ce mec qui c'était encore bien foutu de moi la dernière fois. Ce type qui semblait s'immiscer dans ma vie, alors que je ne connaissais même pas son prénom. J'avais la haine contre lui, et je m'énervais à voir à quel point il occupait mes pensées, à quel point il attisait ma colère. Mais finalement ce soir, tout ça c'était estompé pour faire place à ce malaise, à cette solitude qui m'avait rendue morose. Alors j'avais envoyé un message à Adriel. C'était bête, stupide aussi quelque part mais.. j'avais eu besoin de ça. Besoin de ses bras qui m'étreignent, de voir le désir dans ses yeux lorsqu'il me regardait. A présent allongée sous ses draps, je ne pensais qu'à une chose: rentrer chez moi. J'avais cette ligne de conduite, cette fierté même quelque part qui faisait que je ne dormais jamais avec lui. Après tout, ce n'était que du cul lui et moi, rien de plus. Doucement, je me redressais dans le lit, lui jetant un coup d'oeil pour m'assurer qu'il dormait toujours. Mes yeux s'attardèrent quelques secondes sur son visage détendu, et finalement je m'extirpais en silence de sous les draps pour enfiler mon string, puis mon soutient-gorge, faisant bien attention de ne pas le réveiller.

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— lara

En ce moment, j'avais besoin de me sentir aimé. C'était dingue cette solitude qui faisait parti de moi, qui me rongeait de l'intérieur, qui me bouffait. Alors quand j'avais reçu ce message de Lara, me demandant si elle pouvait venir, j'avais évidemment accepté. Cela m'avait fait un bien fou de la voir, d'être prêt d'elle. J'avais tout oublié, je n'avais pensé qu'à elle et qu'au moment présent. Puis, je m'étais endormi comme un bébé à côté d'elle. J'étais certain de bien dormir, en sachant qu'elle était encore à côté, que je ne dormais pas seul. J'en avais marre d'être seul, je ne voulais plus l'être et je cherchais n'importe quels moyens pour réussir. Mais d'un coup, je sentais comme du mouvement autour de moi, je sentais que quelque chose n'allait pas et je sortais tout doucement de mon sommeil, ouvrant les yeux difficilement. Je tournais la tête sur l'autre côté du lit où devrait être Lara mais.. Personne. Elle était parti ? Je me relevais d'un seul coup et je la trouvais là, en train de se rhabiller. « Je peux savoir ce que tu fais ? T'es sérieusement en train de partir en douce ? » lâchais-je, brisant le silence qui régnait dans la pièce. Elle aussi, elle m'abandonnait. Elle aussi, elle partait et elle me laissait seul. Mais je ne voulais plus ça, je ne voulais plus me laisser faire, je ne voulais plus qu'on me fasse ce coup-là.

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— Adriel & Lara

Je voulais pas rester ici. J'voulais pas prendre le risque de m'attacher encore un peu plus à sa présence, à son odeur qui m'était devenue tellement familière. Les choses étaient simples entre Adriel et moi, alors pourquoi les compliquer ? Garder cette distance entre nous, ça me convenait parfaitement. Même si.. même si au fond je devais bien avouer que je l'aimais bien, ce mec. Que j'avais envie de me laisser aller à me faire câliner et m'endormir dans ses bras, pour me réveiller tranquillement contre lui demain matin, de rester dans son lit à rire à ses blagues pourries. Je savais pas vraiment ce que je voulais et.. ça me perturbait. Alors après m'être assurée qu'il dormait toujours, j'avais commencé à m'habiller en silence au bord du lit. Mais pas de manière suffisamment discrète apparemment puisqu'au bout de quelques secondes, je l'entendis remuer. Mince. Sachant que de toute manière, c'était foutu pour partir en douce, je me levais en petite tenue pour aller récupérer mon débardeur que j'avais abandonné par terre un peu plus tôt dans la soirée, voyant Adriel se redresser dans le lit du coin de l'oeil. Je peux savoir ce que tu fais ? T'es sérieusement en train de partir en douce ? Je soupirais légèrement en entendant ses reproches, faisant passer mon haut par-dessus mes épaules. Pas "en douce".. dis-je en évitant son regard. Tu sais bien que je reste pas.

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— lara

J'avais le sommeil plutôt léger, je sentais quand on bougeait près de moi. Alors quand Lara avait commencé à bouger, je l'avais senti. Je me réveillais doucement, remarquant qu'elle n'était plus à côté de moi mais debout, en train de se rhabiller. J'avais eu l'espoir en m'endormant qu'elle reste, qu'elle ne bouge pas, qu'elle dorme près de moi. Mais je devais arrêter de garder espoir sur ce genre de choses, parce que ça n'arrivait jamais malheureusement. Je brisais le silence, mais au fond, je savais d'avance ce qu'elle allait me dire. Qu'elle ne restait pas. Elle ne restait jamais. Elle venait, on faisait nos affaires et elle repartait. Cela se passait toujours comme cela. « Je sais.. » rétorquais-je en soupirant. Je passais mes mains sur mon visage, réfléchissant quelques secondes. Est-ce que je la laissais partir sans rien dire ? Ou est-ce que j'essayais de la retenir ? Je n'avais pas mis longtemps à me décider. « Tu pourrais changer ce point-là. Ca fait des mois qu'on fait ça maintenant, des mois qu'on se connait. Cela ne changera rien que tu dormes ici. C'est si horrible pour toi de dormir dans mes bras ? Et de réveiller dans mes bras ? » demandais-je en l'observant. Je ne savais pas si ça allait marcher, je ne savais pas si cette fois j'allais réussir à la faire rester. Mais au moins, j'aurais essayé.

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— Adriel & Lara

Je détestais quand on avait ce genre de discussions lui et moi. J'avais pas envie de me prendre la tête avec lui, vraiment. Et en même temps, je finissais toujours par m'énerver. Pourtant j'avais passé un bon moment. Avec lui, j'arrivais à oublier ma solitude, et tout ce que j'avais ruminé pendant toute la soirée avant de le retrouver. Jusqu'au moment où il c'était endormi, je m'étais sentie à l'aise, détendue.. Mais maintenant que la tension entre nous était retombée, c'était comme si ma conscience prenait à nouveau le dessus. J'allais pas rester là. Fallait que je file avant de m'endormir. Et si d'habitude Adriel ne disait pas grand chose face à mon attitude cette fois, il semblait avoir un autre avis. Je soupirais en entendant ses paroles, tout en ajustant mon débardeur sur mes épaules, fuyant toujours son regard. Mais non Adri c'est pas ça.. dis-je en levant les yeux au ciel, presque désinvolte. C'est pas ce qu'on avait convenu, c'est tout. On se voit pour le sexe et le reste on le laisse de côté, c'est ce qu'on avait dit dis-je en finissant par le regarder. Le pire, c'est qu'il était vraiment craquant Adriel à me regarder avec ces yeux là, son torse nu dépassant de la couverture.  

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— lara

A moitié assis dans le lit, j'observais Lara. Lara qui se rhabillait pour partir et rentrer chez elle, étant donné qu'elle avait eu ce qu'elle voulait. Mais moi.. Non pas que notre petite partie de jambe en l'air n'était pas agréable, oh loin de là, mais j'avais besoin de plus. J'avais besoin de la garder près de moi, j'avais besoin de dormir avec elle, j'avais besoin de me réveiller dans ses bras. Malheureusement pour moi, elle n'avait pas le même plan. Et elle restait là-dessus, me faisant comprendre que c'était ce qu'on avait convenu. Ca, je l'avais bien compris et surtout, je l'avais bien vu. « Oui, c'est ce qu'on avait convenu. Oui, c'est ce qu'on avait dit. Oui, c'est ce qu'on fait depuis le début mais j'en ai marre ! » disais-je en me levant du lit pour m'approcher d'elle. J'attrapais ses bras, l'empêchant de pouvoir continuer de s'habiller. Parce que je savais qu'une fois qu'elle aurait tout mis, je ne pourrais plus rien faire. Là, j'avais encore peut-être une petite chance. « Lara, je te demande pas la mort. Tu as déjà dormis avec d'autres hommes, alors dors avec moi. Je te laisse dormir, je dormirais de mon côté. Je te prépare même le petit déjeuner au lit si tu veux, tu me dis ce que tu aimes et basta ! » lâchais-je en haussant les épaules et en lâchant un léger rire. Ouais, tout les moyens étaient bons pour la faire rester, clairement.

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— Adriel & Lara

J'arrivais pas à être celle qu'Adriel voulait que je sois à cet instant. Les moments où je me lâchais avec lui étaient rares, et se produisaient essentiellement que lorsqu'on se sautait dessus. J'avais besoin de ça. J'avais besoin de le sentir contre moi, de le voir me désirer, de voir à quel point je pouvais le rendre fou par moment. De me dire que dans ces moments où on s'étreignait avec passion, il n'y avait que moi dans ses pensées. Mais cette perte de contrôle me revenait chaque fois en pleine face, me rappelant comme une litanie intérieure qu'il ne fallait pas que je déconne. C'était paradoxal de voir à quel point on pouvait être proche intimement et sexuellement parlant et qu'à côté de ça.. je faisais tout pour m'éloigner de lui. Je ne voulais pas que les choses deviennent bizarres, ou ambiguës entre nous. Je ne voulais pas commencer à me lancer là dedans, en sachant pertinemment que j'allais m'y noyer. Je détournais à nouveau mon regard du sien, chaud et pénétrant, cherchant une forme d'échappatoire à cette discussion que je ne voulais pas vraiment avoir avec lui. Mais lorsqu'il posa ses mains sur mes bras, je lâchais un léger soupir, sachant déjà d'avance que j'aurais du mal à le repousser. Lara, je te demande pas la mort. Tu as déjà dormis avec d'autres hommes, alors dors avec moi. Je te laisse dormir, je dormirais de mon côté. Je ne pouvais m'empêcher de le regarder cette fois, et je sentais cette faille s'ouvrir au fond de moi en voyant l'énergie qu'il mettait pour me faire rester auprès de lui. Sauf que justement, c'était exactement ça que je craignais. Cette petite faille là, qui pouvait me faire craquer d'un instant à l'autre, et qui signerait le début des problèmes. Je te prépare même le petit déjeuner au lit si tu veux, tu me dis ce que tu aimes et basta ! dit-il en lâchant un petit rire, certainement pour détendre l'atmosphère. Sauf que cette dernière phrase termina de me faire flipper. Oh non, pas de petit-déjeuné au lit. Pas de ce genre d'attentions aussi tendres qu'avaient deux personnes l'une pour l'autre quand ils partageaient justement plus qu'une partie de jambes en l'air. Je me refermais comme une huître, laissant l'agacement me gagner pour masquer ce que je ressentais réellement au fond de moi. Pourquoi tu veux tout gâcher comme ça ? lâchai-je froidement sur un ton las. De quoi vexer n'importe qu'elle personne sur Terre. Je me détachais le lui, me passant la main sur le front.

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— lara

Moi, tout ce que je demandais, c'était de ne pas être seul. De ne pas dormir seul. De ne pas me réveiller seul. Et quand Lara était sous ses bons jours, elle était adorable, gentille, drôle. Je l'adorais dans ces moments-là. Malheureusement, ils étaient de moins en moins présents. Elle était plus froide qu'autre chose, elle me repoussait plus qu'autre chose. C'était quelque chose que je ne comprenais pas, parce que je ne lui avais jamais fait du mal de mon point de vue. Je n'avais jamais rien fait de mal, je n'avais jamais été méchant avec elle. Mais peut-être que je devrais l'être. Peut-être bien qu'elle n'aimait pas les garçons gentils au final. Peut-être bien que le sexe lui suffisait, aussi. En même temps, c'était ça le deal de base. Juste du sexe. Pas d'attaches. Mais moi, j'y arrivais plus. Parce que je n'allais pas mentir, je m'étais attaché à elle et j'avais l'impression d'avoir besoin d'elle. Mais elle, elle n'avait pas l'air d'avoir besoin de moi. Mais je décidais d'essayer de la retenir quand même, me levant, attrapant ses mains et partant dans un petit discours pour essayer de la faire rester. J'essayais de trouver les mots justes, j'avais l'impression que ça marchait. Mais non. Elle me repoussait encore, se détachant de moi avec ce ton si froid. Je soupirais, retournant dans le lit. « J'essaye pas de gâcher quoique ce soit. J'essaye juste d'être heureux, j'essaye juste d'être quelqu'un de bien. Je veux juste plus être un connard avec les filles. Mais toi, tu as l'air de vouloir d'un connard, non ? » demandais-je en relevant les yeux vers elle, une fois la couverture remis sur moi. J'étais énervé, j'étais vexé, j'en avais marre de tout ça, de toute cette situation. « T'inquiètes pas, j'vais redevenir un connard. Alors je t'en prie, rhabille-toi et casse-toi. Puis, je t'appellerais quand j'aurais envie de baiser. » lâchais-je sur un sec, ne lâchant pas son regard. Le gentil Adriel était très vite reparti. Le connard que j'étais habituellement était de retour, alors que j'avais envie de tout, sauf d'être celui-là avec Lara.

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Je savais bien que j'étais pas juste avec Adriel. Qu'il méritait pas que je sois aussi distante avec lui, que je l'envoie balader comme je venais si bien de le faire. Mais je n'arrivais pas à faire autrement. Comme un mécanisme de défense que je mettais naturellement en place, comme une barrière que je dressais entre lui et moi quand je sentais que je commençai à m'attacher. A m'attacher un peu trop. Et le problème avec lui, c'est qu'au fil du temps, je sentais bien que nous nous rapprochions. Que j'aimais de plus en plus ces moments où on se laissait aller à être complices, à même parfois être tendres l'un envers l'autre. Alors oui, je pensais ce que je disais. Pourquoi gâcher ce qu'on avait déjà pour finir par se déchirer hein ? Pour finir avec ces jeux absurdes, avec la jalousie et tout le reste. S'attacher était synonyme de souffrance. La vie me l'avait déjà prouvé assez de fois. Je voyais Adriel retourner vers le lit, et je ne le retenais pas. Mon regard restait distant, froid même. Je ne voulais pas le blesser. Mais c'était ce que je venais de faire, de toute évidence. Son ton se durcissait, trahissant l'énervement qui le gagnait à présent. C'était mal de me montrer à quel point j'arrivais à le toucher. Autant pour lui que pour moi. Je relevais mes yeux vers lui lorsqu'il me demandait si je voulais d'un connard, le dévisageant un quart de seconde en silence, avant de me remettre à chercher mon jeans qui devait probablement être perdu au milieu des draps, et que je ne trouvais pas. Il m'énervait. T'inquiètes pas, j'vais redevenir un connard. Alors je t'en prie, rhabille-toi et casse-toi. Puis, je t'appellerais quand j'aurais envie de baiser. Un sourire ironique venait étirer mes lèvres en entendant ses mots, juste par pure provocation. Et simplement pour le rendre fou, je le regardais droit dans les yeux, le provoquant clairement. Quoi ? C'est ça le connard ? lâchai-je sur un ton moqueur. Va-y, déteste-moi. Haït moi même si il le faut.

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— lara

Clairement, c'était en train de dégénérer. Mais pour le coup, moi, je n'y étais pour rien. C'était elle qui me cherchait. C'était elle qui gâchait tout. C'était elle qui brisait tout. Je devais me faire une raison, elle ne voulait pas et elle ne voudrait jamais. Peut-être bien qu'elle avait trouvé mieux. Peut-être bien qu'elle voulait juste pas de moi. J'étais sûrement pas assez bien pour elle, allez savoir. Mais là, c'était les paroles de trop. Alors je repartais me coucher, parce que je savais qu'elle allait partir. Je savais qu'on allait encore se disputer. Je savais que ça allait être terminé. Pour aujourd'hui du moins. Alors je m'énervais, parce que j'étais vexé. Pauvre idiot, blessé par une fille qui s'en fout de toi. J'étais pathétique au fond. Mais le pire, c'était qu'elle continuait. Elle me provoquait, clairement. « Mais putain, tu veux quoi Lara ? C'est quoi ton problème ? T'en as pas marre d'être une garce parfois ? » lâchais-je en la fixant. Je n'arrivais pas à la comprendre, je ne comprenais pas son comportement. « En fait, ton problème, c'est que t'es une putain de trouillarde. Tu préfères fuir qu'affronter. Tu préfères être une garce plutôt qu'essayer d'être gentille avec les gens qui veulent ton bien. Parfois, j'ai l'impression que t'as peur d'être heureuse. » rajoutais-je en reposant ma tête sur mon coussin. J'en avais marre de m'énerver, alors j'essayais de parler calmement. De toute façon, gentil ou méchant, ça changera pas ses paroles et ses actes.