Stay Awake • Camilo

Je rentre de la cabot house tard le soir, je me suis faite à l'idée de vivre dans un monde uniquement féminin, même si malgré moi j'adore la présence masculine. Il n'est plus question de seulement un domaine artistique c'est plus que ça, elles sont mes soeurs à présent, mais je reviens rapidement à l'appartement parce que j'ai envie d'être avec Camilo. Il est bien une des raisons pourquoi je n'ai pas pris de chambre chez les roses. Je rentre dans notre petite domaine où plusieurs cartons trainent encore un peu partout. On a été retardé par certains détails surtout que la rentrée n'aide pas. L'appartement est plongé dans le noir, je crois qu'au final il dort déjà ce qui me rend un peu triste, mais je ne m’avoue pas vaincue, j'espère toujours qu'il ne m'en veut pas trop à l'idée que je puisse le réveiller. Je me glisse à pas de souris vers sa chambre, c'est à peine si on peut entendre mes pas frôler le plancher de bois. Je m'assoie sur son lit avant de lui faire un câlin tel un chaton en manque d'affection.   « T'aurais pu m'attendre avant de dormir» dis-je d'une voix un peu triste, mais plus manipulatrice d'une certaine façon. Je n'ai peur de rien, car il aurait pu ramener une histoire d'une nuit.

Mon intégration (ou plutôt réintégration à vrai dire) à la Winthrop House se faisait relativement lentement, en l'espace de 6 mois il y avait tellement de trucs qui avaient changer, du président aux membres. En fait, même la maison elle-même avait grandement changée, l'intérieur avait été rénové avec l'argent obtenu lors des campagnes de fonds de l'année dernière. Bref, j'étais prêt à rentrer dans le bain des cours, pour un deuxième année j'avais tout de même beaucoup de trucs à gérer, comme cet appartement par exemple. Je me souciais de toutes choses et de tout le monde, je me souciais trop, et je savais que c'était terrible pour ma santé d'esprit. Voilà, la vraie raison pour laquelle j'étais partie dormir plutôt ce soir... D'une certaine manière j'étais en fait aller dans le lit juste pour fermer les yeux et réfléchir, en espérant trouver le sommeil et pour oublier tout ce qui pouvait possiblement me peser sur la conscience. Je sentis des pas dans la maison, et rouvrait les yeux, fixant la fenêtre de la chambre, du côté opposé à la porte. Puis, la couverture bougeait un peu; j'entendis une voix douce, mélodieuse et provocatrice à la fois dans mon dos. "Je ne suis pas encore endormi, t'es chanceuse."

J'ai besoin de sa présence ce soir, qu'il me fasse rire juste pour un peu pour que je puisse rêver paisiblement. Je ne pense pas que j'aurai la force de regagner mon lit de toute façon je resterai contre lui. Quand j'entendis sa voix faire surface dans l'aire un grand sourire revenait à mes lèvres. Pendant un moment j'avais pensé qu'il avait déjà rejoins le monde de morphé sans même que j'ai puisse lui dire bonne nuit. La nuit vient à peine de commencée, sommes nous déjà si faible et incapable de garder les yeux ouverts. Je restais contre son dos à la recherche de réconfort comme si je venais de faire un mauvais rêve. J'étais apeurée par cette rentrée et mes problèmes de coeur. Je regardais vers la fenêtre en lâchant un soupire et une mine plutôt boudeuse. «En ville on ne voit jamais les étoiles... on était mieux à Cap-Breton» J'avais l'impression d'être au paradis pendant ces deux mois, parce que j'avais su évité mes problèmes et maintenant je devais les affronter, comme tout le monde en fait. «Qu'est-ce que tu fais déjà dans ton lit à cette heure ? » Je posais mes grands yeux bleus sur lui en attente d'une réponse. Il était peut-être fiévreux.

Elle avait raison, d'une certaine manière on était beaucoup trop serré dans ce petit appartement et on avait de la difficulté à trouver du temps pour se voir. En ajoutant à ça le fait que pendant le Summer Camp, on était beaucoup plus sains d'esprit qu'on l'était maintenant. Mais ça ne rendait les moments comme celui-ci qu'encore plus importants. De toute manière, s'ils continuaient à se plaindre du passé et d'à quel point c'était parfait contrairement à leur situation actuelle, on n'allait jamais réellement être heureux. Je soupirais, puis respirais à nouveau. "On va y retourner un jour, si ça te manque tant..." Je ne savais pas trop quoi dire, je me contentais de tourner la tête et d'enfin lui faire face pour la première fois depuis qu'elle était rentrée plus tôt ce soir. Elle était voilée par la couverture, on ne voyait que l'azur de ses yeux qui se distinguais dans la noirceur de la chambre. Je soupirais, la fixais dans les yeux en lui parlant. "Je voulais réfléchir c'est tout, pas besoin de t'inquiéter... Et toi, tu as quelque chose sur le coeur ou tu es juste un peu fatiguée?" Je souris en coin, assez pour qu'elle puisse le remarquer de toute façon, attendant sa réponse, pour me changer les idées.

Je l'avoue j'étais mélancolique depuis que j'étais rentrée à Cambridge. Comme quand j'avais quitté l'Italie la première fois. Je m'en voulais de lui faire subir ça et je le sentais dans ses soupires et dans ses réponses que cela l'agaçait. Je le savais que bientôt je me sentirais à la maison, je deviendrais cette petite mère au foyer que j'ai toujours été. Je ferai le ménage et des tas de petits gâteaux. Je ne réponds pour ne pas continuer dans cet élan un peu trop triste. Je l'écoute me dire qu'il pensait simplement et je me détends un petit plus. Je remarque son sourire en coin et je lui rends malgré qu'il ne reste pas le voir à cause des couvertures. Je plongeais mon regard dans le siens . Nous avions besoin de nous sentir chez nous et de s'amuser un peu. Pour ma part je ressentais ce besoin. Vu que les cartons n,avaient pas fini d'être déballés.   «Non moi j'ai juste pas envie de dormir pour le moment c'est pour ça que j'espérais que tu ne sois pas encore endormi. » Je repousse un peu les draps pour qu'il voit mieux mon sourire qui est beaucoup plus grand à présent. «On devrait jouer à des jeux d'alcool pour rigoler un peu OU si tu veux vraiment dormir je pourrais te lire une histoire. » Je rigole comme une enfant et je viens me blottir contre lui encore une fois. Je sais pas ce que je ferais sans lui sincèrement.

C'était totalement plausible comme explication. On avait tellement de trucs auxquels penser que de trouver le sommeil était mission impossible; ca devait expliquer pourquoi elle voulait se changer les idées avec une histoire ou des jeux d'alcool. Je soupirais doucement, avant de sourire en coin, puis de me retourner vers elle. Elle se rapproche de moi, et je passe mon bras autour de sa nuque puis dans son dos pour la tirer contre moi, déposant un léger baiser sur son front. Elle était peut-être pas fatiguée, ni moins endormi, mais elle ne débordait pas d'énergie ou de joie non plus ça se voyait. Je pouvais faire un effort pour elle dans ce cas. "Si tu veux, on peut commencer par l'un et finir par l'autre. C'est toi qui décide, je crois qu'on a tous les deux envie de se changer les idées, non?" Je souris, et déposais un autre baiser sur son front et me reculait un peu pour voir si elle était d'accord.