Appel : Noah vers Mira.

Je ne sais pas encore comment je vais construire cet article, le fait est que ça se présente bien. Presque tous les candidats ont accepté une brève interview. Je ne vais pas me la jouer grandiloquent avec des phrases à rallonge. Je voudrais faire quelque chose de simple, de précis et d’efficace. Pourquoi pas sortir les articles les uns après les autres, comme un genre de feuilleton des présidentielles : « Bonjour Mira, Noah d’Aremberg de l’Harvard Crimson ». Un temps de silence, et je poursuis : « Je ne vais pas te retenir longtemps, j’aurais seulement quelques questions à te poser par rapport à ta candidature. Tu me permets ? »

Je me dirige vers la cafetière du bar, servant rapidement un café pour le client de la table 15, tout en balançant ma tête au rythme de la musique qui passe à la radio. La tasse pleine, je me dirige vers la table servant le client accompagné d'un sourire avant de déposer l'addition sur la table. Le temps de retourner derrière le comptoir que mon téléphone portable sonne. Je me permet de répondre, cela peut toujours être urgent. J'écoute le nom de l'interlocuteur et ce qu'il souhaite avant de répondre " Euh oui , tu peux attendre deux secondes?" dis-je avant de retirer le téléphone de mon oreille, cherchant du regard un de mes collègues. Finalement je capte le regard d'un d'entre eux. " Je prends ma pause." dis-je avec un sourire à ce dernier qui hoche la tête, signe qu'il a compris qu'il devait s'occuper du comptoir également. Je tourne les talons et me dirige vers l'arrière du bar pour sortir dans la petite cour privée. L'occasion de fumer une clope en même temps. "Allo? Noah c'est ça? Je t'écoute. "

Je ne me suis jamais autant activée qu’aujourd’hui, à courir les gens et les numéros. J’suis exténué d’avance, et heureusement que j’ai le squash avec Cole et Tate plus tard pour décompresser. Mira décroche, j’arque un sourcil quand elle me demande de patienter, je n’ai pas vraiment l’habitude qu’on me mette en attente et je déteste ça. Mais j’prends sur moi, m’arrête en pleine rue, allume une clope avant d’avoir toute son attention : « C’est ça », dis-je en expirant la fumée avant de reprendre : « Bon, je vais commencer par une question assez simple. Si tu étais élue, à quels problèmes t’attaquerais-tu en premier ? Quelles seraient tes premières décisions ? Qu’est ce que tu aurais envie de changer ou d’améliorer à la Quincy House ? »

je ne peux pas non plus me permettre d'être au téléphone tout en restant au bar. Que ce soit pour les clients, l'image du Lord Hobo ou tout simplement pour moi. Mes conversations téléphoniques ne regardent personnes... et servir un cocktail à une main, c'est loin d'être l'idéal. Alors je préfère m'isoler, quitte à le faire attendre deux minutes, ça lui fait une petite pause comme ça.
Je le récupère quelques secondes plus tard, calant le téléphone entre mon oreille et mon épaule pour m'allumer une cigarette en même temps. " alors quels problèmes? A vrai dire je ne vois pas vraiment de problème à la Quincy House, on a toujours eu des membres motivés et solidaires entre eux. Mais j'essaierai certainement de sensibiliser les autres étudiants d'Harvard aux causes que les Quincy défendent. Ce que j'aimerai changer, c'est la vision qu'ont les autres étudiants sur les membres de la confrérie orange, comme quoi nous sommes des bisounours qui vivons dans un monde idéale, alors que c'est loin d'être le cas! J'aimerai réhausser l'image des Quincy, rendre ses membres populaires et surtout appréciés, car ils le méritent tous" dis-je finalement.

Je pars sur des questions lambdas, parce qu’il faut bien passer par là. La Quincy est réputée être la maison la moins problématique du campus en réalité, ses membres participent beaucoup à la vie de l’université, et ils sont quasiment irréprochables (ce n’est pas faute d’avoir essayer de trouver des informations sur eux) : « C’est loin d’être le cas ? Comment ça ? Tu veux dire qu’il peut y avoir de la méchanceté dans la Quincy House ? Que le monde des bisounours n’est qu’une illusion ? ». J’tire quelques lattes de ma cigarette et reprend : « Et les relations avec les autres confréries, tu en ferais quoi ? Est-ce que tu tisserais des alliances, ou bien déciderais que les oranges doivent rester dans leur coin ? »

Je ne sais pas trop ce qui m'a pris de me présenter à l’élection pour être élue présidente de la Quincy House . Peut-être simplement le fait que j'aime cette dernière, qu'elle m'a accueilli comme personne lors de mon arrivée ici, et que je veux faire de même avec les nouveaux arrivants , leurs montrer qu'il existe encore un minimum d'humanisme et de générosité sur cette terre. Enfin répondre à cette interview ne changera pas grand chose mais bon. C'est l'occasion de fumer une clope. " je ne dirais pas de la méchanceté mais disons que nous ne sommes pas du genre à nous laisser marché sur les pieds. Si tu cherches un Quincy, tu finiras pas le trouver . On n'est pas des enfants de coeur non plus." dis-je finalement. On a toujours tendance à croire que l'on peut jouer avec un Quincy, lui soutirer tous ce qu'on veut sans rien craindre en retour... " Je ne suis pas contre les alliances, bien au contraire. Certains nouveaux hésitent entre plusieurs confréries, avoir des alliances seraient donc un avantage pour plaire à tout le monde. Et également faire plus de choses, plus d'activités."

J’esquisse un sourire amusé en écoutant cette jeune fille parler. Comment ça, pas des enfants de cœur, veut-elle dire que la Quincy est agressé ? Que certains membres des autres confréries lui rentrent dedans ? Je ne comprends pas trop mais ça attise ma curiosité. Et mon machiavélisme. Même les plus gentilles du campus se mettent à se rebeller : « Mais, je ne comprends pas. Est-ce que ça veut dire que tu sens les Quincy menacés ? Je t’avoue que j’ai un peu du mal à imaginer un Quincy s’énerver, pour moi, vous êtes justement des enfants de cœur. Qu’est ce qui te pousse à vouloir sortir les crocs ? » Et je finis par la question des alliances avant de reprendre, un brin enjoué : « Et quelles alliances envisages-tu de faire ? »

Je porte ma cigarette à mes lèvres après avoir parlé , tirant une nouvelle taffe de nicotine , soufflant la fumée en petit rond dans le ciel sans nuage, avant de reprendre. " Non, les Quincy ne sont pas menacé, du moins, pas que je saches , mais il vaut mieux prévenir que guérir comme on dit." dis-je tirant de nouveau sur ma clope avant de faire tomber les cendre à mes pieds. " je crois que les étudiants d'Harvard ont l'habitude de confondre la confrérie des Quincy, avec le club humanitaires. oui nous faisons des voyages de ce genre, mais, la Quincy House, ce n'est pas que ça et c'est cela que j'aimerai changer! C'est parce que nous avons un tempérament pacifiste qu'il est difficile de nous imaginer nous énerver... mais je peux t'assurer que si tu me gifles, je ne vais pas tendre l'autre joue!" dis-je avec un petit sourire au coin des lèvres. les Quincy sont fort apprécié sur le campus, mais c'est peut-être aussi parce qu'il vaut mieux ne pas les avoir comme ennemis. " Je n'ai pas encore vraiment réfléchi à la question, j'attends plutôt de voir si je suis élue ou non pour m'y pencher réellement. Mais j'aime beaucoup la cause que défende les Cabots House pour défendre les femmes battues, et si nous pouvons à notre tour les aider , je ne pense pas qu'elle refuseront une entente. Tout comme avec les Lowells car on compte beaucoup d'artistes parmi les rangs de la Quincy " dis-je, ayant déjà réfléchi un peu à la Question, mais ne connaissant pas non plus qui sera élu à la tête de ces maisons, je ne peux pas faire de réel projet pour le moment.