Invité
est en ligne
Invité
LOUISE & STEWART
Il faut savoir annuler les projets même les plus intéressants,
pour capter, tout de suite, vite, sur le vif, le mensonge,
en train de se faire, en flagrant délit.
Il faut savoir annuler les projets même les plus intéressants,
pour capter, tout de suite, vite, sur le vif, le mensonge,
en train de se faire, en flagrant délit.
J'avais décidément eu une excellente idée en venant participer à cette sortie "scolaire". Totalement immergé au sein des étudiants, ou devrais-je dire des étudiantes, leur regard sur moi changeait. J'incarnais moins la figure inaccessible et défendue du professeur et pouvait mieux me lier à eux. Enfin, à "elles" surtout. J'adorais mon métier, c'était évident et je m'impliquais énormément. Mais ce n'était pas ma simple vocation qui m'avait poussé à venir ici. Trop de responsabilités, trop d'inquiétudes ! Non, mes motivations étaient autres et je ne m'en cachais pas. De toute façon, ce serait bien inutile, ma réputation n'était plus à faire. J'ignorais tranquillement les regards désapprobateurs, des autres professeurs, des hommes et même de certaines femmes qui ne m'avaient pas vraiment à la bonne. Aucune importance, il en restait encore bien assez pour me contenter. C'est d'ailleurs une dénommée Lydia qui se retrouvait assise sur le canapé du chalet des enseignants, à côté de moi, un verre à la main. Elle était majeur et vaccinée et n'étudiait même pas le droit ! Je ne vois donc pas ce que je pourrais avoir à me reprocher. Étudiante en Lettres, bavarder avec elle s'avérait passionnant. Et même si je n'avais pas l'intention de parler toute la nuit et encore moins les jours suivant, je pouvais bien m'offrir ce plaisir pendant quelques temps. C'était d'autant plus agréable pour moi de charmer ce genre de personne, plutôt qu'une quelconque idiote obsédée par ses ongles ou sa coiffure. Enfin, la question n'était pas là. L'endroit était désert, les professeurs vaquaient encore à leurs occupations, certainement auprès des étudiants à surveiller que tout se passe bien. Et moi, je profitais du moment délicieux qui m'attendait. Je brillais par mon humour, mon assurance, ma façon de parler, de la regarder. Je la sentait qui baissait doucement sa garde face à moi. C'était bon, c'était dans la poche ! J'étendais mon bras derrière elle, sur le canapé et le laissait doucement glisser jusqu'à ses épaules, la faisant sourire. Et quelques instants après, mes lèvres s'emparaient déjà des siennes, encore un peu hésitantes. Elle finit par m'accorder sa confiance, sa main se posant sur ma joue alors que je commençais à l'allonger sur le canapé. Mais ce moment fut plutôt bref. Elle me repoussa soudainement, l'air affolée. « Vous... vous avez entendu ? » Non je n'ai rien entendu, alors tais-toi et reprenons ! Mes lèvres glissèrent dans sa nuque, cherchant à la faire céder. Si elle s'inquiétait, nous n'avions qu'à monter dans ma chambre, ce n'était pas un soucis. Personne ne viendrait nous y déranger à cette heure-ci. Il était à peine 18h ! Elle posa ses deux mains sur mon torse et me poussa à nouveau avec plus de conviction, le regard fixé sur la porte du salon. Je haussais un sourcil et tournais la tête. Oh ... Louise. Je me redressais, un sourire amusé sur les lèvres, à peine embarrassé. La jeune étudiante elle était devenue toute rouge. Elle se leva, récupéra son sac en bafouillant. « Je euh.. merci monsieur maxwell.. euh.. bonne soirée. » Elle déglutit et la tête basse elle fila, offrant un sourire honteux à Louise au passage. Quant à moi je soupirais et me laissais retomber en arrière, étirant mes bras vers le plafond. Je jetais un coup d'oeil à Louise, toujours en souriant. Je sentais que j'allais avoir droit à quelques réflexions. Il paraitrait que ce ne serait pas très... moral, de faire ce que je faisais. Bon sang, comment pouvait-on ôter de tels plaisirs à un homme juste pour une question de morale ? C'était grotesque. « Déjà là ? Je m'attendais pas à voir quelqu'un de si tôt.. » Je faisais une petite moue et dans un mensonge provocant je lançais : « Je lui apprenais comment faire un feu de camp. Elle apprend vite. » J'eus un petit rire avant d'attraper mon verre de vin et de le porter à mes lèvres pour en boire quelques gorgées, le regard rieur, une lueur joueuse scintillant au fond de mes prunelles.
(Invité)