LUMIERE SUR

Souvent discréditée pour son manque d’implication dans la vie universitaire, regardée de haut, ou pas regardée du tout, la Lowell House fait pourtant partie du cœur historique d’Harvard. Rappelons sans plus attendre qu’elle porte le nom d’un des plus illustres présidents que l’université ait connu et qu’à ce titre, elle mérite ici sa place autant que les autres maisons. Seulement voilà, ces artistes un peu délurés se font discrets ces derniers temps et c’est avec peine qu’on constate une décroissance flagrante quant à leurs effectifs. Soucieux de raviver le mauve dans notre institution et de rappeler à tout le monde que la maison existe encore, nous sommes allés à la rencontre d’une de ses candidates pour les présidentielles. Avec verve et pugnacité elle a défendu ses couleurs laissant entendre à nos interlocuteurs que sous sa bannière, la maison ferait une rentrée en fanfare.

The HC : Je suis surpris d’apprendre que quelqu’un se présente encore à la Lowell. Cette maison semble éteinte depuis des mois. Si tu étais élue, que ferais-tu pour la relancer ?

Kaya : Eteinte ? Je pense que le mot est assez mal choisit. Disons plutôt que la Lowell reste une maison assez discrète dans l’ensemble. On n’organise pas les soirées les plus folles, on ne commet pas de dérapage, et forcément, on n’est pas exposé. La relancer est un bien grand mot, on a nos membres, nos passions. Disons simplement qu’on a eu tendance à rester entre nous sans forcément tenter l’intégration. Si j’étais élue, je pense que je miserais d’abords sur nos liens parce qu’au final, la force d’une maison ne se fait pas sur le nombre de membres mais plutôt sur la solidarité existante entre chacun. Pas besoin de réunir trois cent étudiants pour être au-dessus de tout, des fois, les minorités ça paye. Peut-être organiser un peu plus de soirées pour permettre à ceux de l’extérieur d’entrer dans notre monde à nous, pour découvrir ce qu’est réellement la Lowell House. Mais en soit, peu importe les efforts faits, l’important est que les gens choisissant d’intégrer notre maison se sentent chez eux. Et puis, qui sait, peut-être que cette année on vous réserve de belles surprises.

The HC : Est-ce que tu pense qu’il est judicieux de marginaliser la Lowell House ?

Kaya : Il n’est pas question de marginalisation. On a toujours participé aux fêtes et évènements des autres maisons sans aucun problème. Les Lowell ne restent pas entre eux sans se mêler à la foule, ils sont simplement plus discret, plus observateur.

The HC : Si tu es élue, est-ce que tu penses faire plus participer la Lowell à la vie universitaire ?

Kaya : Bien entendu. S’il faut qu’on organise plus de concerts, d’expositions, ou bien qu’on fasse plus de pub pour faire découvrir les dessous de la Lowell House, je le ferais. Tu sembles convaincu du fait que nous n’avons plus lieu d’exister, je me ferais un plaisir de te prouver le contraire.

The HC : Comment, concrètement, comptes-tu donner envie aux futurs étudiants de vous rejoindre ? Et surtout de rester ? Parce qu’il me semble que vous avez beaucoup de désertion à votre actif.

Kaya : Les étudiants choisissent de rejoindre la Lowell House s’ils le souhaitent. S’ils ressentent le besoin de rejoindre et exprimer leur côté artistique. S’ils se sentent à leur place parmi nous. De plus, permets-moi de te reprendre, mais il ne s’agit pas là de désertion. Les gens changent, évoluent, et quand certains pensent que quitter la Lowell House est bénéfique pour eux, ils ont tout à fait le droit de s’en aller.

The HC : L’intégration des membres à leur maison est certes fondamentale. Mais, il ne faut pas oublier qu’ils font partie, avant toute chose, de l’université. La Lowell House ne semble pas très active au niveau de la vie universitaire. Alors, si vous ne vous concentrez que sur l’intégration interne, comment voulez-vous que vos membres se sentent intégrés à l’université ?

Kaya : Je pense pouvoir affirmer sans me tromper que nous préférons largement briller de loin plutôt que d’être sur les devants de la scène pour des frasques répétées. De plus, l’intégration dans une maison n’a absolument rien à voir avec l’intégration à l’université. Ou alors, insinuerais-tu que les Students ne sont pas intégrés ?

The HC : Ce que j’insinue c’est, si la Lowell House n’offre pas un véritable ciment de cohésion à ses membres, pourquoi ses membres ne deviendraient-ils pas des Students ?

Kaya : Parce qu’ils appartiennent à quelque chose. Les Students sont les étudiants choisissant de ne pas intégrer une maison pour diverses raisons. Si les Lowell font partie de la Lowell House c’est parce qu’au moment des choix, ils ont trouvés une certaine harmonie avec cette maison en particulier. Je pense surtout que je ferais en sorte que les autres arrêtent de nous prendre pour une blague. J'ai la sensation que la Lowell est souvent discréditée quitte à devenir la risée de l'université et… On ne mérite pas ça. Peut être qu'au fond t'as légèrement raison, il faudrait qu'on tape du poing, qu'on montre un peu plus qu'on est là, qu'on existe. Pour les rapports avec les autres maisons, je tiens à ce que ça reste aimable, en bon termes. Je ne suis pas fan des grandes guerres, des prises de tête. On peut tous cohabiter ensemble sans avoir le moindre problème. Je sais que beaucoup font des alliances, chaque année une nouvelle mais je ne pense pas vouloir prendre part à ça. Et ce serait surtout montrer qu'on a besoin des autres pour être là alors que ce n'est pas le cas. Au fond, avec un peu de volonté et peut être un peu de prospection, il y a moyen qu'on arrive à être plus présents que l'an passé, mais il faut aussi que les gens y mettent un peu du leurs. Je ne veux blâmer personne, mais on a proposés/organisés pas mal d'évènements et rares sont les personnes à s'être montrées ce qui n'est pas vraiment fairplay dans le sens où nous participons aux fêtes des autres.

The HC : Une dernière question, quels sont les autres candidats en liste ?

Kaya : A l’heure actuelle, nous ne sommes que trois. Malicia Lewis, que je ne connais pas réellement, et Asia Ferrari qui est aussi ma meilleure amie. Je pense que chacune à quelque chose à apporter de différent à la Lowell House et je serais ravie, peu importe le résultat.

Noah Arjen d’Aremberg