Veïa&Milan - I can make your storm feel sky blue.

JUKEBOX
J’suis content. J’sais pas pourquoi, j’suis content. J’ai envie d’faire la fête, envie de m’éclater. J’souris tout le temps comme un niais, j’adore ma chambre à la Mather, et même si les cours me prennent mille ans de temps en devoirs, j’résiste jamais longtemps à sortir m’éclater le soir. J’avais jamais rien connu à part Brooklyn et Washington DC. Du coup, j’me sens comme un enfant la veille de Noël quand j’me balade dans les rues de Boston avec mon skate et que j’vois tous ces magasins. Moi je n’ai connu que les quartiers populaires, l’épicier du coin, le skatepark de fortune, les ruelles et le bitumes pour se fondre un joint. Le centre ville, j’y ai jamais vécu. A part deux trois courses une fois tous les 36 du mois, j’y mettais jamais les pieds. Et j’sais pas, j’suis un peu comme Julia Roberts dans Pretty Woman là quand j’découvre tous ces magasins, toutes ces lumières, tout ces mecs en costard, et ces filles en petite jupette. Y’a pas à dire, j’vais m’plaire ici. Reste plus qu’à trouver des potes qu’ont autant envie d’faire la fête que moi, parce que là, j’crois qu’ils sont tous plus préoccupés par leurs cours et leurs relations que par ça. Quelle idée ! Et comme j’ai visité la ville, et que j’avais pas envie de m’arrêter, j’ai pris un bus un peu au hasard et j’ai découvert cette petite baie, genre plage naturelle fermée, sur la côté, à trois quart d’heure de route. J’sais pas pourquoi, j’ai instinctivement pensé à la fille qui ressemblait à une fée quand je l’ai vu. Elle était gentille, elle était douce, j’sais plus comment j’ai eu son numéro, mais le fait est que j’lui ai écrit. Pour lui dire que si elle avait besoin de nouveaux cours, j’étais à sa disposition. En fait, c’est surtout un prétexte pour la revoir, bah quoi ? Y a pas de mal à apprécier les blondes ?

Alors, me voilà deux jours après. J’ai fais les choses en grandes pompes, j’suis passé au magasin de sport, j’ai acheté à peu prés tout ce qui se fait pour apprendre à nager : gilet de sauvetage, planches, frites, lunettes, tuba, bouées, je crois que j’ai même pris des couches pour bébé. J’suis un peu encombré avec tous ces sacs, mais j’me débrouille pour monter dans le bus. J’profite du mini temps de repos de mes bras pour envoyé un texto à la petite fée, Retrouves-moi là. Oh mais … j’suis dans le bus, il a démarré, j’ai trois sacs dans les bras, j’me retrouve un peu con si elle ne se ramène pas. J’avais pas réfléchis.