Aaron Morgan ► James McAvoy

Je suis né à Boston, en plein centre ville. Je n'irais pas jusqu'à dire que la vie était parfaite mais je n'ai jamais eu à me plaindre. Ma mère était.. En fait, je ne m'en souviens pas vraiment. Elle est parti très tôt et je suis resté avec mon père et mon petit frère. C'était un bon père, vraiment. Un peu bourrin sur les bords, il faut avouer mais il faisait de son mieux. Il était cadre en assurance. Il était un peu difficile de joindre les deux bouts mais on était quand même tout les deux heureux. Du moins, tout les trois.
J'ai toujours ignoré où ma mère était parti. J'avais trois et donc, même son visage m'est totalement inconnu à présent. Mais revenons en à mon père. Autant que je m'en souvienne, il ne nous a jamais fait la moindre remarque sur nos notes ou ce genre de chose.
Lorsque j'étais petit, j'étais comme tout les gamins. A courir partout, manquant de concentration.. Je me serais bien amusé, aurait pu me faire pas mal d'amis si je n'avais pas eu un détail en plus des autres. Un affreux bégaiement. On pourrait croire que la société d'aujourd'hui est moins pourri, moins poussé sur le jugement. Eh bien non, jusqu'à ce que je m'occupe de ce problème, les enfants se foutaient énormément de moi. C'est vrai que c'est hilarant de se foutre de la tronche d'un gamin bègue qui n'est même pas capable de se défendre. Du moins, de vous faire taire.
Du coup, ce n'est pas avec une superbe image de moi que j'ai grandis. Ajouté un corps de lâche, un respect inexistant à un bégaiement et vous obtiendrez.. Eh bien, moi.
Je n'étais pas le plus populaire, vous vous en douterez. J'étais classé dans la catégorie des bizarres, ceux que vous venez voir quand vous avez réellement besoin ou que vous ne trouvez personne pour manger à la cantine. Si vous vous reconnaissez, alors.. vous étiez une belle bande de sans coeur.
Mais ce n'est pas important pour le moment. A l'école, rien ne m'intéressait réellement mais j'arrivais à garder une moyenne assez.. moyenne. J'avais quelques facilités et je me reposais essentiellement sur celle-ci. De l'autre coté, mon petit frère rendait mon père vraiment fier. Il était très intelligent, plutôt mignon et bien sous tout rapport.
Certains disent que le premier est un peu raté. Pour le coup, c'était peut-être vrai. Mais, je m'égare. J'étais le plus souvent penché sur les livres, j'adorais ça et j'avais déjà une jolie collection. Vers l'âge de quinze ans, j'ai décidé de remédier à mon problème de bégaiement. Parce qu'au final, c'était lui le responsable de mon mal-être.

Avec l'aide de mon père, j'ai suivi une sorte de thérapie. Le but était de régler le problème de fluence, la vitesse de la parole, ce genre de chose. Au final, ça a fonctionné puisque j'arrive encore aujourd'hui à contrôler la vitesse de mes mots et à limiter le plus possible le bégaiement. Bégaiement qui revient d'ailleurs en période de gros stress, très peu sexy quoi qu'il en soit.
Ce n'est qu'après mon bégaiement réduit presque à néant que je me suis.. un peu transformé on va dire. J'ai pris bien plus confiance en moi, avait la possibilité de parler un peu plus aux autres. C'est fou comme un petit détail peut changer un trait de caractère.
Quoi qu'il en soit, je suis entré au lycée par la suite et... A partir du lycée, je crois que toute ma vie à changé. Je n'étais pas le plus beau ni le plus intelligent mais j'avais un peu de succès tout de même.
J'ai commencé à vraiment bosser à partir de là. Je n'ai jamais réellement su ce que je voulais faire. Je n'avais aucun métier de prédilection. Du moins, ce n'est pas totalement vrai. A force de lire tout et n'importe quoi, je suis tombé sur un livre consacré à la psychologie. Et celui-ci m'a beaucoup intéressé. La naissance psychologique de l'être humain. C'était le titre.
J'ai commencé à m'y intéresser, je voulais comprendre les comportements, processus mentaux, fait psychiques des autres.

Avant de pouvoir entrer à l'Université d'Harvard, à Cambridge et connaissant très clairement le coût de l'opération, j'ai travaillé durant les vacances, demandé une bourse d'étude et mon père m'a aussi beaucoup aidé pour l'aspect financier du terme. J'ai décidé de m'orienter vers la psychologie puisque c'était ce qui m'intéressait le plus sur le moment. Très honnêtement, j'avais postulé pour plusieurs universités étant donné que je ne pensais pas réellement entrer à Harvard. C'était un peu le rêve de beaucoup d'étudiant.
Alors imaginez la tête que j'avais en recevant la lettre d'acceptation. L'université était proche de chez moi alors je pouvais très bien aller voir mon père et mon petit frère quand l'envie me prenait.
Comment expliquer mon premier jour dans l'université ? Je me suis perdu, j'ai trébuché dans les escaliers et me suit cassé le poignet.. Je suis sérieux.
Je tentais de me repérer et trop penché sur le plan, je suis tombé dans l'escalier. Premier jour et l'infirmerie m'ouvre ses portes..
Résultat, mes premiers mois à Harvard, j'avais un plâtre de couleur blanche sur le bras gauche. Fort heureusement, je n'ai pas eu à porter cette affreuse écharpe.
Comme je l'ai déjà dit, je suis très maladroit.
J'ai intégré la Quincy House et je me suis fait plusieurs amis là-bas. J'étais vraiment bien dans cette maison et toutes l'aides qu'elle apportait, que l'on apportait. J'étais content de pouvoir aider les gens autour de moi. Même si c'était juste pour montrer à des nouveaux les chemins à prendre.
Durant mes années à l'université, il n'y a pas eu énormément de chose intéressantes, j'en ai peur. Les fêtes, les œuvres caritative pour plusieurs causes. Non, je n'ai pas eu plus de problème que ça. Je n'étais pas bien bagarreur et préférais discuter plutôt que de frapper qui que ce soit.
J'ai continué l'université jusqu'au doctorat.. Que j'ai obtenu oui ! Ce serait un peu du gâchis de ne pas l'avoir obtenu alors que je travaillais quand même pas mal.
Comme je l'ai déjà spécifié, en dernier année de doctorat, mon professeur de psychologie m'a donné l'envie d'enseigner à mon tour.
Je voulais transmettre des connaissances, aider et être aussi actif dans leurs apprentissages. A la fin de mes années universitaires, j'ai trouvé du travail dans un garage situé dans la ville.
Je n'y connaissais rien mais j'avais vraiment besoin d'argent. Le propriétaire m'a formé pendant qu'en parallèle, je travaillais sur le concours pour devenir professeur. J'avais vingt-huit ans à ce moment.
Au final, j'ai acquis beaucoup de compétence en mécanique et ça m'a pas mal plus. C'est en sortant du bâtiment où le concours avait lieu que j'ai rencontré celle qui devait devenir ma femme. Une brune un peu plus petite que moi, des yeux magnifiques et un sourire à vous en faire perdre la tête. Littéralement. Je ne crois pas que nous avons mis énormément de temps avant de sortir ensemble. Bon, entre nous, j'ai pu l'avoir chez moi le soir même mais ce n'est pas important.
J'ai décroché mon diplôme, une petite amie et tout roulait plutôt bien.
Il y a sept ans, j'ai décidé de tenter ma chance pour travailler à l'université. Le plus drôle fût de revoir mes anciens professeurs qui avait du mal à croire que je veuille retourner entre les murs de l'université.
Quoi qu'il en soit, j'ai décroché l'emploi que je voulais. J'ai finalement commencé à travailler et après deux ans, j'ai décidé avec ma petite amie de nous marier. C'était loin d'être romantique. Pas de genou au sol, juste un câlin et une question aussi banal qu'un "Ca va". Honnêtement, je n'ai jamais été bien romantique.. Quoi qu'il en soit, le mariage devait se passer au mois de Mars 2009. Mais ça ne s'est pas fait. Tout simplement parce qu'elle se tapait bien gentiment mon petit frère.. Gentil, la famille. Autant, se faire tromper avec son pote, c'est déjà douloureux mais avec votre propre frère, c'est.. explosif.
Je me suis senti trahis d'une telle force.. J'ai donc quitté cette femme, donné un bon coup de poing à mon petit frère et je suis parti tout simplement.
Jusqu'à aujourd'hui, je me suis un peu plus concentré sur mon travail, moins sur la recherche d'une autre petite amie. Je n'irais pas jusqu'à dire que je suis dans le cas de célibataire endurcie mais plutôt sur les relations qui ne durent pas vraiment. Pas du tout même.
Très sérieusement, je me concentre sur mon travail et je verrais par la suite comment ça se passe.