you fucking kiddin' me - alezael

Probablement qu'elle allait trop loin dans ses paroles, comme bien souvent. Mais quelque part, elle sortait aussi ce qu'elle pensait. Disons qu'elle manquait juste cruellement de tact et que les mots passaient la barrière de ses lèvres sans aucun filtre. Y avait tout qui allait bien ces derniers temps, vraiment. Pas de prise de tête, rien du tout. Et là, ça venait de péter les ramenant à la case départ sans toucher le pactol. Comme au monopoly. « Ouais c'est vrai, t'as raison. On est pas proche » Et pour une fois, c'était lui qui partait. C'était lui qui fuyait la maison attrapant ses clés pour sortir de l'appartement. Une nouvelle fois, poupée se retrouvait seule. Dans le silence le plus total. Hendrix n'était même pas là pour occuper son esprit. C'était juste elle en tête à tête avec ses démons. Ses prunelles dérivaient un instant sur le mini bar et après une légère hésitation, elle quittait la cuisine à son tour. Non. Elle ne pouvait pas une nouvelle fois se laisser aller de la sorte. Franchir toutes les limites et perdre la tête face à de l'alcool. Et y avait les heures qui passaient sans aucune trace d'Alex à l'horizon. La brune finissait par échouer sur le canapé fixant la télévision éteinte pendant ce qui lui semblait être une éternité. Pourquoi était-elle aussi fâchée contre lui ? Elle savait même pas au fond. C'était comme si elle le blâmait pour ses échecs, ses abandons alors qu'au fond, il n'avait rien à voir dans tout ça.

Apprendre comme ça, durant une dispute, qu'elle avait retrouvé sa soeur et, en plus, qu'elle balançait qu'on était pas proche, c'était dur à encaisser. Très dur. Et c'était pour cette raison que j'avais décidé de me barrer de l'appartement. Trop c'était trop. Bordel, pourquoi elle faisait ça à chaque fois ? Me repousser avec les mots les plus durs qui soient. Non, clairement, c'était pas la meilleure idée qui soit. Alors j'me suis barré, me réfugiant dans un bar. Mais pas d'alcool, je tournais au coca. C'était surtout pour être face à une planche de bois qui me permettait de me concentrer sur mes pensées. Pourquoi c'est parti en vrille comme ça ? Combien de temps j'suis resté ? Aucune idée. Mais après cinq consommations, je décidais de rentrer. Porte toujours ouverte, faut croire qu'elle est encore là. J'ouvrais, je refermais. Me dirigeant dans le salon, je la trouvais installée sur le canapé, fixant une télévision éteinte, écran noir. « Az » J'osais espérer qu'elle était calmée. Le seul moyen de le savoir ? M'installer à côté d'elle, sans pour autant tenter le contact. « On est proche Az, on est proche. En tout cas, j'suis proche de toi » C'était elle qui faisait pas d'efforts envers moi.

Elle était simplement un échec à elle toute seule, elle ne pouvait blâmer personne pour cela. Si elle foirait tout, c'était juste à cause de son tempérament. Juste parce qu'il était probablement écrit qu'elle ne pouvait rien réussir de bien, qu'elle n'était bonne à rien. S'en prendre à Alex de la sorte c'était pas fairplay. C'était juste de la méchanceté. Ouais. Peut être qu'elle aurait du le féliciter, être fière de lui, agir comme la femme aimante qu'elle aurait du être plutôt que lui claquer toutes ses horreurs en plein visage comme si ses sentiments n'avaient pas d'importance. Et ça ne cessait de tourner en boucle dans son esprit. Encore et encore. Jusqu'à son retour. Elle avait entendu la porte s'ouvrir poupée mais n'avait pas bronché. Elle restait impassible sur le canapé, incapable d'aligner deux mots. « Az » Pas de réponse. Elle gardait le silence le plus complet alors qu'il prenait place à ses côtés sans pour autant la toucher. « On est proche Az, on est proche. En tout cas, j'suis proche de toi » Ouais. Peut être. Elle savait pas. Ils communiquaient pas tellement. Ou peut être que c'était juste elle qui parlait pas. Poupée gardait bien trop souvent les choses pour elle et lui reprochait par la suite de ne pas comprendre. Mais Alex, il lisait pas dans sa tête, comment aurait-il pu avoir accès à tout ce qui la tourmentait ? Donc moi je ne le suis pas ? Sur la défensive. Légèrement. Elle ne l'attaquait pas mais il lui semblait que c'était le message qu'il lui faisait passer. J'suis contente pour toi qu'elle finissait par balancer. Pour ses études et tout le blabla.

Je m'étais pointé à l'appartement, n'ayant pas cédé au désir de boire de l'alcool. Non, je ralentissais la cadence et c'était clairement pas idéal que de rentrer bourré. Je savais à quel point je détestais ça quand Az le faisait, je n'avais pas tellement envie de lui faire subir ça. Et puis, j'voulais arranger les choses, pas les empirer. Alors pas une goutte d'alcool, juste mes deux pieds et mon corps avachi sur le canapé. Bien sûr que je ne voulais pas m'engueuler avec elle, c'était la femme que j'aimais et c'était assez affligeant comme ça que de devoir hausser le ton. « C'est pas ce que j'ai dit... Je sais pas comment tu nous vois, j'suis pas dans ta tête. Mais j'sais que pour moi, on est proche. On est pas non plus le couple collé H24 ensemble qui se dit des mots doux dans l'oreille mais on est proche parce qu'on vit ensemble, on s'aime suffisamment pour se passer la bague au doigt. » Parce que ouais, on était marié et je ne voulais pas qu'elle me quitte pour des broutilles comme celle qui était à l'origine de cette engueulade. « Parce que je t'aime Az, je t'aime et j'veux pas que tu quittes la maison, j'veux pas que tu me quittes moi et Hendrix » Et c'était ce qui me faisait sûrement le plus peur dans l'histoire. Qu'elle s'en aille sans se retourner. M'abandonnant.

Mais ça la faisait chier. Elle arrivait pas à concevoir qu'il puisse reprendre ses études sans même lui en parler avant. C'était pas comme si.. Comme s'ils étaient tout les deux des adolescents. Non, ils étaiet mariés, avaient un enfant nouveau né et dans la tête de poupée, il était logique de construire une vraie vie loin de l'université. C'était juste pas le cas d'Alexander apparement et le fait qu'il n'ait même pas daigné lui soumettre l'idée avant d'envoyer son dossier, ça la rendait dingue. « C'est pas ce que j'ai dit... Je sais pas comment tu nous vois, j'suis pas dans ta tête. Mais j'sais que pour moi, on est proche. On est pas non plus le couple collé H24 ensemble qui se dit des mots doux dans l'oreille mais on est proche parce qu'on vit ensemble, on s'aime suffisamment pour se passer la bague au doigt. » Bien sûr qu'ils s'aimaient. Ils l'avaient prouvés tout deux à mainte reprise. Personne ne pouvait douter de l'amour qu'il se portait l'un l'autre et les diverses épreuves qu'ils avaient surmontés avec succès finissait de prouver la chose mais.. Y avait toujours un mais. Et des fois, y avait des bas. Aujourd'hui était un bas. « Parce que je t'aime Az, je t'aime et j'veux pas que tu quittes la maison, j'veux pas que tu me quittes moi et Hendrix » Elle fermait les yeux inspirant un grand coup avant de secouer la tête. Tu sais que je t'aime aussi Alex. Tu sais que je t'aime plus que n'importe qui au monde mais tu m'fatigues. Cette fois, elle osait le regarder mais gardait toutefois le silence pendant un instant. C'était compliqué parfois d'être amoureuse d'Alexander Strudwick. Bien plus que ce qu'elle avait pu imaginer. T'aurais pu.. M'en parler avant de passer à l'action. Me concerter parce que j'trouve que mon avis comtpe quand même. Je.. Non, en fait tu fais les choses et tu me fous devant le fait accomplit. J'supporte pas quand tu fais ça parce que tu donnes l'impression que de toute manière, j'ai jamais le choix.

La maturité, ça frappait d'un coup.. ou pas tellement en fait. J'avais eu envie de boire, oublier les paroles qu'Az m'avait balancé dans le feu de l'action. Mais je n'avais pas cédé, restant alors sur des sodas concentrés en sucre. Ils m'ont plus excité qu'autre chose au final, vu la dose de glycérine. Mais bon, j'étais rentré et je m'étais posé sur le canapé à ses côtés, pour avoir la discussion posée, qu'on aurait du avoir tout à l'heure. Je sais que je n'étais pas blanc dans l'histoire, nous étions mariés et fallait qu'on discute avant toute décision importante. Chose que je n'avais pas fait, et qu'elle me reprochait à présent. J'ai cru comprendre ouais que je la fatiguais, mais en même temps, des fois je me fatigue moi-même. Je suis un mec compliqué, elle l'a toujours su et elle a quand même voulu m'épouser. Alors maintenant, c'était les conséquences. « J'sais que j'aurais du... t'en parler, demander ton avis. C'est juste que sur le moment on me dit "il reste une place, tu veux en être ?"... bah ouais j'veux en être. C'est un truc super gratifiant pour mon expérience, mon CV. T'sais que j'veux toujours en apprendre plus » Ce genre d'opportunité n'était pas à balancer. « Et ils voulaient une réponse tout de suite, sous peine de la filer à un autre » La bureaucratie américaine, de loin la plus chiante qui soit. Je soupirais avant de poser ma main sur la sienne, le regard fixé au sien. « J'suis désolé »

C'était peut être ça le truc au fond. Il ne lui laissait pas le choix. Et elle détestait ça poupée. Elle détestait le voir prendre des décisions importante sans même prendre la peine de lui en parler avant. Elle pouvait dire quoi maintenant à par râler et péter des crises ? Rien. Parce que de toute façon c'était fait et peu importait la violence de ses mots, y a rien qui changerait. Alors non, elle comprenait pas pourquoi il agissait de la sorte. Pourquoi est ce qu'il pensait toujours à lui avant de penser aux autres. C'était quand même dingue d'être aussi égoïste que lui. Et pourtant elle l'aimait quand même et elle savait qu'elle devait le prendre autant avec ses qualités que ses défauts. « J'sais que j'aurais du... t'en parler, demander ton avis. C'est juste que sur le moment on me dit "il reste une place, tu veux en être ?"... bah ouais j'veux en être. C'est un truc super gratifiant pour mon expérience, mon CV. T'sais que j'veux toujours en apprendre plus » Ouais. Le truc c'est que peu importait les excuses qu'il pourrait fournir, ça ne changerait rien. Il avait fait les choses sans la concerter et du coup, poupée était énervée. « Et ils voulaient une réponse tout de suite, sous peine de la filer à un autre » Bien sûr. Là, elle y croyait même pas. Y avait toujours un laps de temps pour prendre une décision. Pas forcément très long mais ce genre de truc, ça s'planifiait. On obligeait personne à donner une réponse dans la seconde qui suivait. Alors quand il posait la main sur la sienne, elle l'a retirait presque automatiquement. « J'suis désolé » Comme toujours. Il faisait un truc, elle pétait un câble et il s'excusait. Le schéma se répétait tout le temps à vrai dire. T'façon c'est fait qu'elle marmonnait avant de se redresser. C'était pas comme si il pouvait revenir en arrière ou un truc du genre. A quelle heure faut récupérer Hendrix ? Pour le coup, c'est elle qui irait. Elle avait besoin de prendre l'air un peu.

Je sais que je suis pas le meilleur quand il s'agit de prendre des décisions qui ont un impact sur ma vie. Mais je savais qu'elle non plus n'était pas la meilleure dans ce choix et c'était un peu équivalent des deux côtés. Mais si là j'étais en tort, forcément que c'était à moi de m'excuser. Je savais même pas comment rattraper la situation pour le coup, et j'allais devoir passer un bon bout de temps à y réfléchir, tant elle pouvait être difficile à satisfaire quelques fois. Et puis, j'y suis quand même allé fort. Après, ça changeait pas grand chose en soit dans la vie de famille que nous allions avoir. Mais ça, elle n'en était pas tellement au courant, puisqu'elle s'est directement mise à me gueuler dessus en fait. « C'est fait ouais » On pouvait plus rien y faire. Enfin si, j'pouvais encore me désinscrire, mais je n'en avais juste pas envie. Et puis qu'est-ce que ça allait changer. Dans tous les cas, je l'avais fait, sans la consulter et maintenant elle m'en voulait plus que de raison. La preuve, sa main s'était retirée de sous la mienne immédiatement, prouvant par A + B qu'elle était encore en colère. Bref, je regardais ma montre pour voir l'heure qu'il était et finalement je répondais « Dans dix minutes » Et si elle demandait ça, c'était sûrement parce qu'elle voulait y aller. Soupirant, je me levais et je me dirigeais dans la salle de bains.