ZELDA C. HAMPTON ► Astrid Bergès-Frisbey

On a tous nos épreuves d'une manière ou d'une autre et dans mon cas je n'ai jamais été du genre à m’appuyer sur mon sort. J'ai balayé les choses bien loin au fond de ma boite crânienne. Qui suis-je ? Une jeune femme qui change de cheveux comme de vêtements ou une personne tout droit sortie de jeux vidéo ? Oui, car pour une raison qui m'échappe encore ma gentille mère a décidé de me refiler ce charmant prénom. Comment mon père pouvait-il être en désaccord s'il ne c'est même pas pointé à la chambre d'hôpital cette journée-là. Mais je n'avais pas peur dès mon premier jour, car elle était une des plus grandes battantes qui soit. La naissance c'est fait sous la nuit où les montres s'éveillent. Oui, je parle en effet de l'Halloween. Elle était d'ailleurs très glaciale. Cette fameuse maternelle était sans doute une des plus spéciales qui soit pour le quartier que nous habitions. Oui parce qu’elle s'entourait d'une tonne de jeux vidéo, de thé et de cigarettes à la bouche. Pourtant malgré les apparences elle venait d'une famille de haute modestie et pourtant elle a tout laissé tomber. Elle a fondu sous les beaux yeux de mon paternel qui suivait en parfaite mélodie sa guitare. Nous n'avons peut-être jamais eu beaucoup d’argent, mais ma mère ne m'a jamais rien fait manquer. Elle courait les deux ou trois boulots pour voir des sourires sur mon visage. Moi j'étais une enfant qui faisait peur. Moi je riais devant les monstres. Moi je passais mon temps à me rendre à l'école déguisée. Moi je passais de grands moments dans la bibliothèque et moi je faisais peur aux gens. J'étais un génie qui ne voulait rien écouter en classe, celle qui pouvait répondre aux grandes énigmes, mais qui préférait s'allumer une cigarette à la place. J'ai composé des centaines de fois des partitions de musique sous le regard découragé de ma mère qui s'arrachait le cœur en repensant à mon géniteur. J'ai passé des heures à n'en plus finir chez ma voisine. Une riche perdue dans les quartiers modestes avec ses grandes œuvres d'art qui se perdaient sur ses grands murs. Une demeure aux allures simples de l'extérieur qui en était un palace de l'intérieur. Elle était vieille, laide , car on la perdait dans ses rides et sa peau accélérée sur la vieillisse à cause de tous les traitements pour rester jeune. Elle me faisait rire à ses façons qu'elle pouvait me répondre sec et pourtant elle m'ouvrait toujours de nouveau la porte, même après m'avoir foutu à grand coup de pied dehors. J'étais en fait la seule personne du quartier qui l’apaisait, car j'avais un vocabulaire très varié et j'écoutais ses histoires de pauvres femmes gâtées. J'ai sans doute trop profité de ces fauteuils moelleux et de ses petits gâteaux, mais elle était la seule personne que je considérais intéressante. À part bien sûr ma mère, mais elle n'était presque jamais à la maison.

Mon corps a grandi, car mon esprit a préféré rester à un certain stade. C'est à ce stade que la rue est devenue ma deuxième grande maison. Je me baladais avec les gens que je pouvais trouver. Ce qui est toujours un grand problème avec moi, ma peur de rien, de foncer de n'importe quelle manière et de frapper un mur et recommencer sans arrêt , comme si ça n'avait pas encore fait assez mal. Tout semblait pour moi une simple aventure. J'étais prise dans un éternel jeu vidéo qui ne se finissait jamais. C'était marrant, c'était drôle, c'était intriguant jusqu'à ce ne le soit plus. Je pousse tout jusqu'au bout. Je dormais partout où je le pouvais. Mon sac à dos était mon meilleur ami, mon briquet aussi d'ailleurs. Ne vous inquiétez pas pour moi je n'étais pas seule. Il avait Élie. Élie elle avait le visage explosé 24h sur 24h et elle avait tendance a me refiler son stock dans mon sac. Sauf que dans mon cas j'étais beaucoup plus sage et je ne touchais qu’à quelques joints de temps en temps. Elle me croyait naïve et à tous ses services, mais je lui refilais à n'importe quel moment un coup bas. Pour la plupart des gens j'étais qu'une simple vagabonde sans avenir qui mangeait trop souvent des coups à la figure. Ce n'est pas pour autant que j'avais oublié ma maison. Je me sentais seulement étouffé entre ses quatre murs. J'ai couché de tout bord tout coté pour avoir un lit, je me suis faite embarqué dans des plans qui aurait pu m'emmener en prison. J'étais une fille de rue qui se battait comme cela lui chantait. Je passais mes soirées sur les bancs de parc une cigarette à la main l'air rêveur. J'observais les gens, je les analysais. J'offrais mon corps, mais pas mon coeur. Je leur faisais peur, je les intriguais puis je partais. Comme une trainée de poudre au vent, comme si je n'avais jamais été là . Je ne cherchais pas à cacher une souffrance, à fuir la réalité. Je cherchais à être libre, je cherchais à me découvrir. Quand ce chapitre fut achevé, je suis retourné d'un pas lent à la maison. Maman elle était toujours là pour m'accueillir avec un grand sourire. Sa chevelure sentait toujours aussi bon et la fatigue recouvrait toujours son visage. Elle n'avait pas dit un mot, car son étreinte l'avait fait pour elle. Maintenant que j'étais revenu, elle m'avait demandé de lui faire une promesse. «Promets-moi de ne pas tout gâcher comme j'ai fait. Maintenant que tu es revenue, ta grand-mère viendra te chercher d'un moment à l'autre. Je ne veux pas que tu me fasses une crise c'est seulement pour ton bien. Reprend tes études avec une ta grande intelligence tu iras loin.»

Je me souviendrai toujours du jour où j'ai vu ma grand-mère pour la première fois. J'avais bien vite compris qu'elle était l'opposé complet de ce qui rimait avec joie de vivre. Je ne pouvais toucher à aucun objet dans la maison. Le silence régnait et les meubles de luxes semblaient eux même tristes dans les grandes pièces sans vie. Malgré que je me retrouve en Amérique, ma grand-mère était une pure anglaise contrairement à mon grand-père et elle m’enseigna les vieilles coutumes. Après quelques mois je m’étais métamorphosé, le garçon manqué, celle qui n’arrivait pas à tenir à place savait se tenir à table et faire bonne figure. Chaque jour j’avais la tête dans les livres pour rattraper mon retard, par chance que j’avais toujours été bonne à l’école. «Tu as un casier judiciaire il va falloir que tu travaille fort pour qu’ils oublient ce détail sinon je donnerai quelques billets.»   Oui parce que je n’avais pas un dossier immaculée et malgré tout ma grand-mère ne s’inquiétait pas trop. «Si tu travaille fort tu seras notre première héritière» Malgré que moi et ma mère nous avons toujours vécu modestement elle n’a jamais oublié pour autant que mon grand-père est le PDG de la compagnie GAP. Ma mère a longtemps refusé de la reprendre surtout qu’elle c’est très vite mise dans le pétrin en tombant enceinte à moi à 17 ans. Pourtant je ne suis pas la seule dans la course il y a mes oncles aussi, mais ma grand-mère voyait en moi ce qu’elle n’avait pas réussi à récupéré de ma mère.  Puis les heures sombres sont arrivées, j’ai appris le décès de ma mère, un cancer du col de l’utérus pris trop tard, je comprenais mieux son empressement de faire de moi une meilleure personne, même si elle était déjà très fière. Elle est partie trop rapidement sans vraiment m’avertir avant. Je suis resté près de son lit d’hôpital jusqu’à ce qu’elle expire son dernier souffle avec l’idée en tête de tenir ma promesse.

Il a eu la dernière ligne droite, l’inscription à Harvard et pour mon plus grand bonheur je fus accepté. J’ai passé les premières années en dehors des confréries. Ma grand-mère m’avait laissé un tranquille un moment avant de me demander une certaine requête «Tu vas intégré l’Eliot, toute notre famille est y allé. Ne fait pas en sorte que je dois leur donner de l’argent pour cacher tes erreurs.» Au départ je n’étais pas forcément d’accord avec ce choix.Elle en a profité en investissant dans la maison quand elles se sont retrouvé en danger par le Doyen. Ma famille est resté un des plus grands investisseurs de la maison depuis et le nom Hampton est tout simplement reconnu.  J’ai appris à aimé ce choix en voyant à quel point ils sont prêt à tout dans la vie, mais je n’ai pas pour autant peur des pauvres comme certain, vu que je n’ai pas toujours eu un mode de vie prestigieux et parfois j’ai besoin de me retrouver en vivant de façon plus modeste. Si je ne suis pas accepté j’irai tout simplement dans la Dunster en espérant que cela puisse plaire.