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La queue était longue et interminable. Pourtant J'avais choisi le dernier de projection de Total Recall. A mon avis, j'étais pas le seul à penser que personne viendrait le dernier jour. J’espérai au plus profond de moi même qu'il resterait encore des places quand j'arriverais à la caisse. Jour de chance. Je payai mon ticket et me dirigea vers les distributeurs de boissons. Tout le monde se précipitait dans la salle pour prendre les meilleurs places, moi je m'en fichais j'étais seul. M'asseoir à côté d'un inconnu ne me dérangeait pas, encore moins si c'était Une inconnue. Je pris une canette de coca-cola, puis un paquet de pop-corn.
En rentrant dans la salle, je pus constater que le film avait déjà commencé, enfin que le générique. Les chuut et les asseyez-vous fusés. J'haussais les épaules et m'écria.

« Hey calmez-vous les gars, c'est que le générique. Des pubs merdiques !»

Je crois avoir reçu quelques pop-corn sur la tête. Je ne pus m'empêché de rire. Je cherchai une place du regard, mais c'était dur d'en trouver une dans cette salle sombre. Je sentis quelqu'un me tirer la manche, une vielle dame me montrait une place libre dans son rang. Je la remerciai, et m'assis à côté d'une jeune femme. Très jolie. Je remerciai encore une dernière fois la vieille femme, un sourire narquois au lèvre. Et je me mis à regarder la jolie créature à côté de moi. Elle me disait vaguement quelqu'un. Son visage m'était tellement familier. Je lui demandai si ça la dérangeait que je m'asseyais là, elle secoua la tête et se concentra sur le début du film. Soudainement, les souvenirs revinrent par milliers dans ma tête. C'était Elle.

« Bordel, putain c'est toi ! »

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Séance souvenirs

Rosenzo

J'avais quittée le Summer Camp il y a quelques jours seulement comme tous les autres étudiants, retrouver Cambridge était une bonne chose. Vivre dans la nature sans centre commercial, sans un petit confort et sans cinéma avait été pour moi une vraie torture en réalité. Je pouvais le dire je m'étais complètement ennuyée là bas, à la différence de mes amis et donc retourner à Harvard me procurait une immense joie. Je n'avais rien d'exceptionnel de prévue alors je m'étais dit que retrouver les salles obscures pour visionner un film me permettrait de me changer les idées même si j'aurais comme toujours la fâcheuse habitude de décrypter tout le film dans ma tête.

Alors que j'étais devant l'entrée du cinéma, je regardais les affiches et choisis au hasard l'un des programmes, pour aujourd'hui ce serait Total Recall. Le nom me disait vaguement quelque chose, mon père avait sûrement du glisser une phrase sur ce film durant nos longues conversations. Récupérant mon ticket et ma monnaie à la caisse, je pénétrai dans l'enceinte du cinéma pour me rendre dans la salle de projection qu'on m'indiquait. A mon plus grand bonheur, il y avait encore pas mal de places à ma disposition et je finis par prendre place rapidement. Il faisait frais et c'était vraiment agréable comparé à la chaleur de l'été qui pesait en ville. Peu à peu la salle se remplissait de monde et le nombre de places diminuaient. Je n'appréciais pas réellement les salles bondées de monde mais je devrais faire avec aujourd'hui et je devrais également prendre sur moi les bruits intempestifs des gens mâchant bruyamment leur pop corn. Les gens et leur éducation, ça fait peur des fois.

Les pubs commencèrent à défiler sur le grand écran et pourtant des gens se battaient encore pour trouver une place dans la pénombre. Et du coup la place libre à côté de moi ne tarda pas être convoiter, j'aurais du m'en douter. Un petit sentiment de stress m'envahit comme à l'habitude lorsqu'un inconnu se présenta à seulement quelques centimètres de moi. Je m'étais d'ailleurs contenter d'un simple mouvement de tête pour répondre à sa requête. Le film ne tarda pas à commencer et le niveau des lumières lui baissa considérablement, plongeant ainsi la pièce dans la pénombre. « Bordel, putain c'est toi ! » cette phrase prononçait par l'inconnu me fit faire un bond de sur mon siège et accéléra mon rythme cardiaque surtout que je sentais les regards des gens pointaient vers nous pour dire au jeune homme de se taire. Ma tête fit un quart de tour et mes yeux se plissèrent pour découvrir l'identité de l'homme dont en réalité la voix m'était familière. Il me fallut un bon bout de temps pour fouiller dans mes souvenirs et lorsqu'enfin j'eu la réponse à ma question, je m'en voulais de ne pas l'avoir reconnu dès la première seconde. "Mister Hawkes, Enzo Hawkes, pour une surprise ça c'est une surprise." avais-je faiblement murmuré pour nous éviter de nous faire remarquer une nouvelle fois. Une surprise oui c'en était une mais une bonne surprise.

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J'en revenais pas. Je ne l'avais plus vu depuis des années, on s'était perdu de vue et malgré toutes mes tentatives pour lui reparler, je n'avais pas réussi. Et voilà que je la retrouve au cinéma, à côté de moi regardant tranquillement le film. Je restai bouche bée, la fixant essayent de voir chaque parcelles de son visage malgré le peu de lumière qui régnait dans la salle. Mon coeur fit un bon en arrière, littéralement. Tout mes souvenirs d'enfance, et d'adolescence revinrent en trombe dans ma mémoire. Les anniversaires, les fêtes de fins d'années, les gros repas qu'organisaient nos pères.
J'avais tellement envie de la prendre dans mes bras, pendant toutes ces années, elle m'avait tellement manqué. C'était une des seules femmes que je respectais et que j'adorais avec Minnie. Toute la salle se mirent à lancer des chuts et des " aucun respect vraiment ". Instinctivement je brandis mon majeur en l'air tout en contemplant Rose.

« Mister Hawkes, Enzo Hawkes, pour une surprise ça c'est une surprise. »

Cette voix. J'eus des frissons quand elle parvint à mes oreilles, cela faisait tellement longtemps que je ne l'avais plus entendu. J'ai essayé maintes fois de m'en souvenir, mais en vain. J'étais tellement heureux de la revoir, moi qui d'habitude était froid et impassible mon visage s'illuminait d'un sourire. Mais laissa place quelques secondes plus tard à la colère. Pourquoi n'avait-elle pas essayé de me joindre ? De renouer les liens. Je dis pas que c'est sa faute si on s'était perdus de vue, mais elle aurait pu faire un effort. Je lui ai envoyé des tas d'e-mails, de messages vocaux et de textos. Mais aucune réponses. AUCUNE. Je fronçai les sourcils avant de lui répondre.

« Pourquoi t'as plus donné de nouvelles hein ? Pourquoi tu répondais pas ? A croire que ça te faisait ni chaud ni froid qu'on ne se voyait plus. »

Je chuchotai, c'était un peu gonflant de recevoir des pop-con sur la tête. Je ne m'intéressai plus au film, elle était là, l'une des personnes les plus chères à son coeur était à côté de moi. Et je ne voulais plus la perdre. Depuis la mort de ma mère et ma soeur, il ne me restait que Minnie et Rose.
Elle avait quelques peu changé. Peut-être ses cheveux. Mais son visage s'était adouci, plus belle qu'avant. Oui c'était le cas de le dire. J'avais toujours eu un faible pour elle. Normal, qui ne serait pas attiré par une jeune femme comme elle ? A moins que vous n'ayez de la merde devant les yeux.

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Séance souvenirs

Rosenzo

Je me retrouvais plonger des années en arrière, repensant à mon enfance avec Enzo, il avait été plus qu'un ami vu que nous avions grandi ensemble dès le berceau un peu comme des frères et soeurs. J'étais vraiment stupéfaite de le revoir que j'en tremblais. Je ne m'étais pas préparé à le revoir et encore moins dans un lieu public, cela gâché presque la magie de l'instant alors que je tentais malgré le noir de lire dans ses yeux.

J'étais toute retournée de l'avoir en face de moi, que je ne savais pas comment réagir, ni quoi dire parce qu'à vrai dire il y a tant à dire vu le nombres d'années où nous sommes restés éloignés. Nous n'avions pas su garder contact, et je savais que j'étais bel et bien en tort. Il faut dire que voyager de continents en continents ça n'aide pas puis arrivé à Harvard je me suis laissé envahir par les études certainement. Mais d'ailleurs s'il se trouve ici dans ce cinéma, cela signifie sûrement qu'il est lui aussi à Harvard et ce n'est que maintenant que je le rencontre? Machinalement je passai ma main dans mes cheveux pour cacher le stress qui m'envahissait de plus en plus. Et puis la réaction des gens aux alentours qui nous critiquaient ne m'aidait vraiment mais vraiment pas.

Un long silence s'installa alors que maintenant j'étais plus concentrée sur Enzo que sur le film qui défilait. Je décelai un froncement de sourcils sur ce visage, ce n'était pas un bon signe. " Pourquoi t'as plus donné de nouvelles hein ? Pourquoi tu répondais pas ? A croire que ça te faisait ni chaud ni froid qu'on ne se voyait plus. " Je baissai la tête en entendant ces paroles et ces remarques qui étaient fondés. Je les ai lu et entendu tout ces messages mais jamais je n'y ai répondu pour la simple et bonne raison que j'avais peur. Je n'avais pas su faire face à mes sentiments à l'époque. Ne pas pouvoir lui parler avait été dur mais faire semblant de ne ressentir qu'une simple amitié aurait été encore plus difficile. Je ne trouvais pas cela honnête de lui mentir donc j'avais choisi la solution la plus facile, le silence. Mais cela ne veut pas pour autant dire que je ne prenais pas de ces nouvelles au contraire mon père m'en fournissait. "Hum... Tu sais j'ai eu quelques passages à vide, mais je sais que ce n'est pas une bonne raison. Je suis désolé Enzo mais ne vas pas croire que je t'ai oublié." Je sais que mon excuse était nulle mais qu'est ce que je pouvais dire? La vérité? Non j'étais loin d'en être capable.

Tout ce que je souhaitais c'était rattraper le temps perdu, revivre cette joie de passer de bons moments avec lui. Etre moi même parce qu'avec lui j'en avais le droit et ça me manquait d'être apprécié pour la personne que j'étais réellement. " Tu veux pas sortir non parce que je pense pas que ce soit vraiment le bon endroit pour parler." avais-je écris sur mon portable que je lui tendis. Un bon moyen pour nous éviter de nous faire encore engueuler. Je n'étais pas vraiment à l'aise ici dans le noir entouré de gens qui nous méprisent.

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Je pouvais lire l'étonnement et la gêne dans ses yeux. Dans le ton de sa voix, j'avais vu qu'elle était surprise de me revoir, dans ces conditions. C'est vrai que des retrouvailles dans un cinéma bondé avec des gens qui vous balancent des pop-corns parce que vous parlez fort à cause de l'étonnement. Et la gêne, parce qu'elle savait que c'était un peu de sa faute si on en était arrivé là. Si elle m'avait répondu, je serais surement allé au cinéma avec elle. Mais ne vas pas croire que je t'ai oublié. J'avais finit par se persuader c'était le cas, qu'elle avait oublié et que toutes les années passés à ses côtés ne représentaient rien pour elle. Ses excuses étaient vagues et ne me permettaient pas de penser qu'elle ne m'avait jamais oublié. Je savais qu'elle mentait.

Maintenant que je savait qu'elle était à Cambridge, et surement à Harvard, je n'allais plus la laisser partir. J'avais passé de nombreuses années à me questionner sur l'endroit où pouvait se trouver la femme avec qui j'avais passé environ une dizaine année de ma vie. Elle avait été là pour moi, on a rit, pleuré ensemble. Et quand je les revu quelques minutes auparavant, un sentiment que je pensais avoir enterré depuis mon adolescence venait de refaire surface. Ce qui me stressé au plus haut point.

Rose tapa quelques choses sur son téléphone et me le montra. Je ne réfléchis pas, sans hésitation j'empoignai la main de Rose et l'entraîna à l'extérieur du cinéma. Les gens et leurs " on va pouvoir regarder le film tranquille", je les emmerdais. On allait pouvoir enfin s'expliquer sans avoir à chuchoter. C'était l'occasion ou jamais de mettre les choses au clair.

« Réponds sérieusement à ma question, Pourquoi ne m'as-tu pas donner de nouvelles ? Je te connais que trop bien pour savoir que l'excuse que tu m'as donnée est bidon. »

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Séance souvenirs

Rosenzo

Je m'étais vendue toute seule comme une idiote prétextant une vie compliquée ces dernières années; C'était le cas évidemment, la vie ne m'avait pas épargné mais de là à en oublier un ami avec qui vous avez partagé la moitié de votre vie, non ce n'était vraiment pas valable. Je savais sans qu'il me le dise que je l'avais blessé, cela se voyait dans ses yeux empreints de doute et de non dit. Je suis trop faible pour laisser mon coeur et mes sentiments parler. Et puis le choc de le revoir n'aidait pas. Si je m'étais attendu à le revoir, peut être que j'aurais préparé un discours bien rôdé qui m'aurait évité cette situation embarrassante.

Après qu'Enzo eu jeté un rapide coup d'oeil sur mon message écrit, il attrapa ma main d'un geste rapide. Ce premier contact me laissa toute chose et ne fit qu'une fois de plus, me retourner le cerveau. Arriver jusqu'à la sortie de la salle ne fut pas chose aisée, car il nous avait fallu esquiver les pop corn qui volaient autour de nous, on se serait cru dans un de ces films de guerre mais dans une version plus comique. Et encore heureux je n'étais pas tomber au sol alors qu'Enzo m’entraînait avec lui. Enfin nous sortîmes de la pièce noire, finit les insultes, le stress, le film en fond sonore et mes yeux se réhabituaient peu à peu à la lumière. " Réponds sérieusement à ma question, Pourquoi ne m'as-tu pas donner de nouvelles ? Je te connais que trop bien pour savoir que l'excuse que tu m'as donnée est bidon." Touché, coulé. C'était l'expression exacte. Comment avais-je osé pensé que mon mensonge passerait inaperçu alors qu'il est l'une des personnes sur Terre, qui me connaît le mieux. Répondre la vérité me sortirait de mon mensonge mais pourrait très bien mettre un terme à mon amitié avec lui donc je n'en avais pas la force, pas maintenant que je le revoyais enfin. "J'ai été une idiote. Je pensais que parce qu'on resterait éloigné à cause des déplacements incessants de ma famille, ils seraient préférable de ne pas te parler au lieu de souffrir. J'ai cru que la distance aurait tort de nous mais j'ai eu tort." Là était une des raisons de mon mauvais choix de ne pas donner de nouvelles, peut être pas la plus importante mais l'une des raisons qui m'avait fait faire la grave erreur de couper les ponts avec lui. Je m'en voulais terriblement et mon stress resurgissait à cause de cela. Je jouais avec les bracelets entourant mon poignet pour essayer de calmer, c'est la seule solution au problème que j'avais trouvé. J'étais troublée par sa présence et ses questions qui frappaient là où ça faisait mal.

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