FLASHFORWARD ♣ Wake me up when september ends

GEE & ASLINN

L'Eliot House, après six mois d'absence entre ses murs. Mes affaires sont déballées depuis quelques semaines, les cours ont également repris. Retour sur les bancs de ma troisième année, ayant raté mes examens l'an passé, à cause de mon séjour en centre psychiatrique. Ceci dit, avant mon départ, j'ai fait connaissance avec une fille qui devrait maintenant être en deuxième année. Elle est un peu comme moi, la schizophrénie en moins. Elle fume, elle boit, elle est drôle, et son nom de famille me donne envie de boire une bière Guinness. Le retour à Harvard s'est fait tranquillement, aussi inaperçu que mon départ ou presque, étant donné que j'étais partie en ambulance dans une camisole de force, étant donné que je ne voulais pas quitter ma chambre étudiante. J'ai essayé de mordre, frapper, attaquer à coup de poëlle à frire les mecs qui voulaient m'emmener, alors que c'est moi qui les avaient appelés. J'étais vraiment partie loin dans mes délires psychotiques. Je me sens mieux dans ma tête et dans ma vie, c'est le plus important.

Au détour d'un couloir qui menait à ma chambre, je croisais la fameuse Aslinn, que je trouvais toujours délicieusement belle. J'allais donc vers elle en souriant, pour engager la conversation. "Hey ! Ca va bien, depuis le Summer Camp ?" Et ouais, j'étais partie pour le Summer Camp quand tout s'est passé. Je n'étais pas encore partie de Cambridge, j'allais prendre le bus avec mes camarades et j'ai craqué. J'aurait dû être chez les Haunters il me semble, je ne sais plus tellement, cette partie de moi était devenue un peu floue. J'avais envie de passer du temps avec elle, autour de quelques verres et quelques joints, un peu comme je faisais avant avec Katarina. Sauf que je couchais avec Katarina, et que je ne pense pas coucher avec Aslinn, sauf si vraiment elle m'en laisse l'opportunité. Je ne suis pas un don juan, je ne suis pas une salope non plus. Je suis un être humain qui a des besoins, surement un coeur aussi.

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La rentrée, ce moment que tout le monde attend,que tout le monde souhaiterait fuir comme la peste. Une autre rentrée chez les Eliot. Ca fait bientôt 2 ans que tu as pris tes quartiers à Harvard, tu commences à être habituée à ses rentrées et tout le bordel qui va avec. Le Summer Camp est terminé, enfin. Tu n'as pas tellement apprécier ses moments en pleine nature. T'es pas comme ça. La ville est ton domaine, pas la forêt. Tu t'es démerdé, t'as survécu, y a pas de problèmes. Ton arrivée à Harvard est la seule chose qui t'as fais retrouvé le sourire. L'idée de retrouver toutes ses personnes avec qui tu as pus te lier d'un semblant d'amitié durant ses deux dernières années, te ravies plutôt. Tu veux retrouver ta chambre, ton lit et tout le confort qui va avec. La familiarité du campus te ravies, tu marches la tête haute au milieu des étudiants, ton sac serré contre toi. Tu retrouves ses visages familiers, ses gens que tu ne connais que de loin. A croire que les retrouvés te rends ta confiance en toi. Ils t'ont manqué après tout. A croire que c'est comme si tu revenais d'un long voyage et que tu revoyais ta famille. Tu souris. Tu vas t'installer.

Tu marches le long des murs qui t’entraînent vers ta chambre, regardant de temps en temps par la porte les Eliot qui commençaient déjà à s'installer. Tu les salues, leur parle 5min et tu continues ton chemin. Tu retrouves toutes ses personnes que tu as laissé il y a de ça deux mois. Tu souris encore et encore. Il t'en faut peux pour te faire retrouver le moral. Tu finis par tomber nez à nez avec Gwen. Cette meuf plutôt mignonne avec qui les soirées sont toujours une réussite. Tu n'es pas tellement fêtarde mais quand tu t'y mets, on ne t'arrête plus. Tu lui souris alors qu'elle s'approche de toi. Tu l'as pas vu de tout l'été, va savoir pourquoi. "Hey ! Ca va bien, depuis le Summer Camp ?" Depuis le Summer Camp? Beaucoup mieux. Finit les arbres, les pestes dans ta chambre. Enfin la solitude et la quiétude de ta chambre d'étudiante. Tu passes une main dans la mèche qui t'encombre le visage pour la repoussée en arrière, histoire d'y voir quelque chose. « Salut Gwen. Ca va bien et toi? Ca fait un moment que j't'avais pas vu. J'aurais presque cru que tu avais disparu de la circulation ou que tu m'évitais. » Tu ris légèrement. Après tout, tu restes qui tu es, beaucoup de gens doivent essayé de t'éviter pour ne pas avoir à affronter tes paroles parfois trop blessantes.

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Gee & Aslinn

Quand j'étais un peu plus jeune, j'ai un souvenir d'une parole que ma mère me disait souvent, quand je ramenais des filles à la maison, seulement quand elle était sobre. Ca disait "N'oublie pas que la tentation est mieux que l'attente, et que l'attente entraîne la tentation." Au début, je ne comprenais pas tellement pourquoi elle me disait ça, moi, je baisais la meuf et je lui disais de se barrer après, j'en avais rien à foutre, puis j'ai grandi, j'ai fréquenté des filles régulièrement, toujours les mêmes, parfois en relation de couple, d'autre fois en simple plan cul régulier. A l'heure d'aujourd'hui, je suis plus mature, peut-être même plus sentimentale, sait-on jamais, c'est peut-être pour cette raison que je comprends de plus en plus ce qu'elle voulait dire. L'attente mêne à la tentation...c'est surement vrai.

Revenir à Harvard me fait le plus grand bien, je me sens enfin chez moi, enfin libre des démons de mon passé, je vis, enfin. La mort de ma mère ne m'affecte toujours pas, je m'étais toujours préparée à cela, en la voyant se piquer le soir, faire le tapin alors que je me baladais avec mes potes de Los Angeles. Le pire a été le jour où mon pote s'est arrêté en demandant "C'est combien la pipe ?" et que je me suis retrouvée nez à nez avec elle, défoncée et transpirante, comme si elle avait fait un marathon du sexe. Je me suis retournée vers ce fameux pote, lui demandant de partir au plus vite, lui expliquant que c'était ma mère. J'ai souvent eu du mal à l'admettre, qu'elle était pute pour payer sa consommation de drogue alors qu'elle était pétée de thunes. J'ai tout eu, j'étais la seule héritière. Je ne sais même plus quoi faire de tout ce pognon, il y a trop de chiffres sur mon compte en banque, et j'ai besoin de rien. Peut-être que je suis une fille simple, qui n'a pas besoin de diamants, de grosses voitures et de caviar à tous les repas. Je préfère des bijoux en acier, ma vieille Camaro et bouffer des pâtes. Peut-être que j'crèverai étouffée dans mes biftons, mais au moins, j'aurai vécu normalement. Et là, t'es face à Aslinn, qui remet sa mèche rebelle en place et tu fonds devant elle. Le son de sa voix m'avait manqué. Je lui souris alors.

"Ouais, j'ai eu des petits soucis d'ordres...personnels. Et pour rien au monde j'aurai voulu t'éviter ! Ca m'fait plaisir de te voir aussi." Je la regardais avec un grand sourire, je comprenais de plus en plus que l'attente menait à la tentation. Elle est la tentation incarnée, le fruit de l'envie, poussée par l'attente. "Tu veux qu'on aille boire un verre chez moi ? J'ai rempli le frigo !" dis-je en riant légèrement, passant une main dans mes cheveux, en attendant une réaction de sa part, tout en me mordant la lèvre inférieure, le signe avant-coureur qu'elle me fait craquer.

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Il doit bien exister une once de gentillesse en toi. Même infime, même cachée sous un tas de couvertures toutes les plus bidons les unes que les autres. Existe-t-il réellement un bon côté chez toi ? T'es peut-être juste cette garce à la réputation bien trouvée. Tu n'as jamais chercher à montrer une autre facette de toi. C'est un geste de faiblesse chez toi. Montrer qui tu es en réalité prouverait que tu n'es pas capable de tenir un masque, de te cacher derrière une identité qui te permet de vivre mieux. Tu n'es qu'un tissu de mensonges, tous magnifiquement bien ficelés les uns avec les autres. Tu sais être gentille, quand quelque chose se cache derrière. Multiples casquettes, une seule personne. Tu n'es peut-être pas si mauvaise que les gens le pensent, mais à force tu t'es perdue toi même. Tu te mens à toi même, tu t'amuses à rabaisser ses mecs et ses meufs qui n'ont absolument rien demander, pour le simple plaisir de te sentir plus puissante. Tu n'es qu'une manipulatrice qui fait tout pour arriver à ses fins. Tu as juste quelques faiblesses bien cachées qui seront t'anéantir le jour où quelqu'un les trouvera. Si ils savaient, tous autant qu'ils sont, que tu n'es pas bien dans ta peau, que tu fais juste semblant d'être sure de toi, ils auraient un regard bien différent à porter sur la personne que tu es. Un coeur qui bat, comme tout le monde, se trouve dans ta poitrine. On oublie simplement qu'il est là, parfois, souvent même. Tout n'est qu'apparence. Quand on dit qu'il ne faut pas juger un livre à sa couverture c'est qu'il y a bien une raison. Tu fais pas mieux pourtant. T'attaques les gens sur leur apparence. Après tout, tu leur retournes ce qu'ils te font. Ils ne te laissent pas une chance, tu ne leur en laisses pas non plus. A la guerre comme à la guerre, qu'ils ne se plaignent pas.

Gwen c'est une de ses filles que t'as jugé au premier regard mais avec qui t'as passé des soirées plutôt pas mal. Elle fait partit de ses meufs que t'arrives pas trop à cerner, tu les comprends pas. Pourtant cette fille tu l'apprécies, au fond. Elle est plutôt cool, elle te juge pas. Tu peux lui dire des conneries, tu peux être la pire des garces, elle te le renverras surement au centuple. Elle te fait plutôt marrer, ce qui est rare. Peu de personnes ont cet effet là sur toi, éternelle insatisfaite des relations amicales. Au fond, mettre de côté ton côté garce n'était pas une si mauvaise idée, la preuve, Gwen faisait partit de ton entourage. Pour une fois que tu ne gueulais pas partout, que tu ne te plaignais pas d'une personne, elle pouvait en être " fière " disons. Tu ne cherches pas tellement à ce qu'elle te déteste, pour une fois. C'est aussi bien d'avoir des gens de son côté.

"Ouais, j'ai eu des petits soucis d'ordres...personnels. Et pour rien au monde j'aurai voulu t'éviter ! Ca m'fait plaisir de te voir aussi." Tu souris, flattée. C'est tellement rare qu'une personne soit contente de te voir, ou même ne voudrait pas t'éviter. C'est tellement rare qu'on te voit parler à une fille, dans l'couloir, sans que tu ne l'insultes, que tu ne lui balances des conneries du genre " tu devrais te regarder dans un miroir, personne ne voudrait de toi " et autres. Tu es douée pour ça, pour rabaisser les gens. Pourtant Gwen, elle, tu veux pas la blessée, ca serait con de perdre l'une de tes rares alliées. " J'espère que ça va mieux tes problèmes alors. " Tu la vois, tu souris. C'est tout ton inverse surement physiquement, mais tu t'en fous. C'est pas tellement ça qui importe. "Tu veux qu'on aille boire un verre chez moi ? J'ai rempli le frigo !" Son rire s'échappe alors qu'elle se mordille la lèvre. Boire un verre? pourquoi pas. Après tout, t'as besoin d'un remontant après avoir réaliser correctement que c'était la rentrée. " Bah si tu veux écoutes. Ma chambre est déjà impeccablement rangée et j'ai rien de mieux à foutre. Allons y " Tu affiches un immense sourire alors que tu t'avances.

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