DOUGLAS GREGORY ► lucky blue smith

La première chose à savoir sur Douglas, c’est qu’il a été très désiré par sa mère et en revanche considéré par son père comme une erreur monumentale. Il faut dire qu'aucun d'eux n'était majeur et prêt à accueillir un enfant dans ce monde à l'époque. Dans leur naïveté de jeunes adolescents voguant vers l'âge adulte, ils avaient décidés de s'accorder une nuit d'amour dépourvue de toute protection et dont Douglas est le fruit. Le fruit d'une erreur aux yeux de son père, alors adolescent. Il n'avait ni les moyens ni la maturité pour prendre soin d'un bébé. Lui-même était encore perçu par ses proches comme un enfant immature. Elle n'était pas plus prête à un tel tournant dans sa vie. Issue d'un milieu plus aisé, les gens se montrèrent très durs à propos de la conséquence de son erreur. Elle fut montrée du doigt, vivement critiqués par des parents offusqués de réaliser qu'ils avaient mis au monde une enfant trop peu soucieuse des conséquences de ses actes.

Le futur père pris la première porte de sortie qui se présenta à lui, arguant qu'il ne pouvait pas s'occuper d'un gamin, votant en faveur d'un avortement. De son côté, la maman en devenir était ravagée par ses émotions, ne cessant de se laisser aller à des crises de larmes suscitant l'incompréhension de ses proches. Les mois de grossesse se déroulèrent dans ce climat de chaos et s'achevèrent au cours d'une matinée de mars. Mis au monde à Helsinki en Finlande, Douglas poussa son premier cri dans une chambre immaculée. Sa mère refusa obstinément de le prendre, de peur que sa proximité la pousse à changer d'avis sur la marche à suivre. Les larmes aux yeux, elle se détourna, restant campée sur ses positions, abandonnant son bébé aux mains de l'infirmière qui le tenait alors dans ses bras.

A la suite de cela, le dénommé Arno fut envoyé dans l'orphelinat de la ville. Jusqu'à ses onze ans, il enchaîna les périodes passées à l'orphelinat et celles au cours desquelles il fut placé dans différentes familles d'accueil. Il n'y restait jamais longtemps cependant. Ce n'était pas tant qu'il était turbulent, mais il était incontestablement un gamin difficile, comme hautain, prisonnier de la bulle dans laquelle il avait pris la précaution de s'enfermer. Ce qu'il faut savoir de ce gamin balloté, c'est qu'il n'a jamais accepté sa vie telle qu'elle a commencé. Il a développé une haine tenace pour l'orphelinat et ne s'est jamais fait d'amis là-bas. Il restait dans son coin, s'inventant un monde de sa propre création. Un monde dans lequel il n'était pas un pauvre garçon abandonné par ses parents et coincé entre les murs tristes d'un orphelinat avec des gosses aux existences respectives tout aussi mornes et pathétiques la sienne. Dans son imagination, il se plaisait à s'imaginer ailleurs. Il a toujours eut des rêves de grandeur et la sensation d'être fait pour beaucoup mieux que ce dont quoi il était bien forcé de se contenter. Alors qu'il n'avait rien qui puisse faire envie à quoi que ce soit à l'exception peut-être d'une jolie frimousse, il se montrait déjà hautain, persuadé de mieux valoir que tous les enfants au destin d'apparence semblable au sien.

Sa vie a changé quand il avait onze ans. C'était une journée sans saveur parmi bien d'autres passées à l'orphelinat. Douglas vaquait à ses propres occupations dans son coin quand un couple d'américains s'est planté devant lui. Ce couple, c'était la famille Gregory, deux américains en vacances et désireux d'adopter un petit garçon. Bien que d'ores et déjà parents de trois filles, ils avaient dans l'idée d'élargir leur famille en offrant à un enfant une vie plus douce auprès d'eux. Contre toute attente, ils eurent un coup de coeur pour Douglas. Madame Gregory elle même avait eut une enfance semblable à la sienne et avait été recueillie par une famille enfance à l'âge de dix-sept ans. Ce fut elle qui fut submergée par une bouffée d'émotions en croisant le regard de Douglas. Bien qu'ayant de base en tête l'adoption d'un enfant nettement plus jeune, elle se pris d'affection sur le champ pour ce garçon dont il lui ressemblait par ailleurs tellement physiquement que quiconque aurait put avalé le fait qu'elle lui eut réellement donné la vie.

Il fallut quelques jours pour réglementer l'adoption, remplir les papiers, faire ce qu'il y avait à faire et lorsque les Gregory rentrèrent à Los Angeles où ils étaient établis, ce fut avec Douglas. Il débarqua dans une famille d'ores et déjà constituées de cinq membres et se retrouva catapulté dans une fratrie contant trois filles. Ce ne fut pas simple, mais avec le temps, les choses devinrent plus naturelles sous le toit des Gregory. Douglas doit beaucoup à sa mère adoptive pour cela. Un beau lien assez inédit pour Douglas s'est créé avec celle qui devait désormais appeler "maman". Il faut dire qu'ils se ressemblent beaucoup et n'ont pas manqués à développer une belle complicité, ce qui n'était pas rien sachant que avant elle, Douglas avait tendance à peine furieusement à créer du lien avec les autres.

Avec le temps, il est très bien parvenu à s'insérer dans cette famille, il faut dire que les Gregory mènent le genre de vie à laquelle Douglas s'est toujours estimé promis. Le père de famille est chirurgien, un homme travailleur et respecté au niveau professionnel et la mère n'est pas non plus en reste, s'étant fait un nom dans le stylisme. Une famille vernie aux revenus aisés tout en demeurant très unie. Avec les années, Douglas s'est parfaitement intégré devenant un véritable membre à part entière de la famille. Après des années à se sentir comme un intrus dans un orphelinat à ses yeux lugubre, Douglas a grandit dans une grande maison au bord de la mer et c'est là-bas qu'il a passé son adolescence, entouré de ses trois soeurs.

Une adolescence très douce, surtout en comparaison à une enfance rongée par l'insatisfaction. Douglas s'est fondu à merveille dans ce qu'on pourrait caractérisé de cliché du gosse de riche. D'un coup, du pauvre petit garçon abandonné par ses parents, il est devenu le fils d'un couple reconnu et menant une vie particulièrement confortable. Douglas n'en est apparu que plus hautain qu'il ne l'était déjà à l'époque où il n'avait rien. De façon générale, il a tout du petit garçon riche. Très accès sur les apparences, très fan de mode (passion qu'il partage avec sa mère adoptive), il est très soucieux de l'image qu'il dégage et de celle que les autres dégagent. Il est sélectif dans le choix de ses fréquentations et pas franchement simple d'approche. Il dégage une certaine sensation de froideur.

Chaleureux qu'envers ses proches, les quelques personnes qui ont réussis à se frayer un chemin jusqu'à son proche, Douglas est d'une nature peu expressive. Tout chez lui semble être travaillé, y compris lorsqu'il sors du lit. Il dégage une grâce aux allures travaillée, une élégance ainsi qu'une assurance qui n'a rien de simulée. Douglas a une haute estime de ce qu'il est et de ce qu'il vaut. Il se sait promis au meilleur depuis toujours et a toujours eut à coeur de l'obtenir. Or, quand Douglas veut quelque chose, il ne lâche jamais l'affaire. Bosseur, perfectionniste, il est obstiné, borné et ne manque jamais de tout mettre en oeuvre pour atteindre les buts qu'il se fixe.

Il est brillant à force de travail et n'aspire toujours qu'à la première place. Douglas, il joue tout simplement pour gagner. Très mauvais perdant, il ne fait pas franchement un meilleur gagnant. La défaite a un goût d'humiliation pour lui. Tout est affaire de compétition à ses yeux, il a la gagne. Au delà du sport, il met en oeuvre cette soif de victoire notamment dans ses cours. Etudiant en médecin, marchant dans les pas de son paternel, il est l'élève par excellence dans le sens où il n'a pas peur de passer des heures et des heures à bosser. Il n'a pas tellement des facilités, mais il a la volonté nécessaire.

A la fin de ses années lycées, il y a deux ans, il a postulé à Harvard, suivant les traces de ses soeurs et a été accepté sans peine, son dossier frôlant la perfection. Investi dans ses études, il ne perd jamais de vue qu'au delà de tout ce qui se rattache à la vie universitaire, il est avant toute chose là pour bosser. Douglas a un côté controle-freak. Il a du mal à se lâcher, essentiellement car il aime avoir toujours le contrôle de sa personne. Rien ne lui apparaît plus pathétique que les gens qui se mettent dans des états pathétiques et humiliants en soirée. Douglas est un garçon mature qui s'épanouit beaucoup dans une vie aujourd'hui bien plus à la hauteur de ses espérances.