T. NOE TIMCHENKO ► Monami Frost

« Tout a commencé le deux décembre 1993. Noé, elle n'est pas le genre du fille qui aime raconter son histoire. Elle se contenterait de vous dire trois phrases, et les trois seraient  sûrement un mensonge. Elle n'aime pas parlé d'elle. Vous pensez que je vais vous raconter sa naissance et la magnifique enfance qu'elle a passé avec deux parents aimants ? Et bien, ce n'est pas le cas. Du plus loin que je me rappelle, Olga l'engueulait parce qu'elle était en train de frapper Dimitri avec ses poings. Olga, c'est la maman des orphelins du centre où j'ai vécu bien longtemps, et où on a fait les 400 coups avec Noé. Je ne m'en plains pas, elle a toujours été une femme juste, mais nous en avons prise des roustes, parce que souvent, c'était elle qui cherchait la bagarre, qui donnait le premier coup, et moi qui la suivait.
Olga, c'est aussi celle qui nous aidait pour les devoirs. L'école était juste à côté de l'orphelinat. Noé m'a rapidement donné son secret : légèrement écouter, prendre des photos avec ses yeux pour les enregistrer dans son cerveau, et faire le bordel. Et elle excellait particulièrement dans la dernière discipline. Le seul moment où elle était plus calme, c'était pendant les cours de sport, où elle brillait par ses capacités. Noé a toujours été un modèle, une meilleure amie, celle qui me réconfortait quand je n'allais pas bien malgré ses airs de dure. Nous étions un couple, fusionnelles à souhait.
A ses 12 ans, elle fut repérée par un homme dans la rue, qui lui proposa de faire du hockey sur glace. Évidemment, la réponse fut rapidement positive et je m'empressais de la rejoindre tous les soirs après  l'école. Et j'ai été adoptée par une famille étrangère, et depuis ce soir de novembre, nous avons perdu contact. » Milana, amie à l'orphelinat.

« Elle était une jeune femme tellement dynamique, et elle le reste encore. Quand je l'ai vu sur ce terrain désaffectée, couverte de boue, taper dans le ballon rond en donnant des coups d'épaule  tellement fort qu'elle faisait tomber tous les garçons qui jouaient avec elle. Je me suis dit qu'il fallait que je la teste pour le hockey. Elle fut rapidement mon étoile, une surdouée des patins sur glace malgré le retard évident de l'apprentissage. Et je voyais ses yeux briller à chaque fois que je venais la chercher. Cela a duré peu de temps, à peine deux mois, et j'ai fait une demande d'adoption. Noé tout court comme elle me disait souvent, et devenue Noé Timchenko. Et que mon nom soit porté par une femme aussi forte me rend extrêmement fier. Depuis que Madame Timchenko est décédée d'un cancer, elle devint la seule femme de ma vie. » G. Timchenko, père adoptif et entraineur.

« TNT ? C'est une tarée ! Je ne vous conseille pas de la défier sur la glace ou n'importe quel terrain de sport. Si elle se rend compte que vous êtes meilleur qu'elle, elle fera en sorte que vous ne touchiez plus rien, et si vous devenez un peu trop récalcitrant à son goût, elle fera tout pour vous blesser. Elle peut être extrêmement violente dans ses gestes, mais peut aussi le faire si subtilement que même le meilleur arbitre ne s'en rendra pas compte. Elle est la meilleure partenaire, celle qui vous défendra corps et âme sur le terrain mais qui vous collera une gifle si vous la cherchez trop en dehors. C'est comme ça qu'elle a su se faire respecter dans une équipe masculine. » Lasko, équipier dans l'équipe masculine de hockey sur glace.

« J'ai engagé quelqu'un pour faire une enquête sur sa famille biologique. J'ai rapidement découvert que sa mère était une éminente  politicienne, que la corruption a assassinée. Et le soir de son décès, Noé a été abandonnée dans la neige, laissée pour morte au pied d'une poubelle dans une petite ruelle de St Petersbourg. Elle fut retrouvée par Olga, la femme de l'orphelinat. Le hasard fait parfois bien les choses. Pour son père, mes recherches me ramènent en France, mais je n'en sais réellement pas plus. Et j'ai vraiment peur de ce que je vais découvrir. Noé a mal pris l'assassinat de sa mère, malgré qu'elle essaye de me le cacher. Mais je vois bien que cela l'a  blessée. Elle joue toujours la fille forte, et quand j'entends ses pleures la nuit, je comprends qu'il y a un énorme cœur sous les tatouages. » G. Timchenko.

« On a encore gagné cette putain de coupe ! Je ne l'ai jamais vu aussi heureuse. Enfin si, quand elle débutait le roller derby et qu'elle se cassait la gueule sur  le bitume. Elle m'a balancé un coup de poing sur le casque qui m'a même un peu secouée. Je l'aime cette fille putain, elle est belle avec cet air de reine des glaces. Mais je sais qu'elle joue avec moi, enfin, qu'elle n'est pas amoureuse. Elle m'embrasse pourtant avec tant de fougue que parfois je pense qu'elle peut ressentir plus que de l'amitié. Mais elle est comme ça TNT, elle explose de joie comme elle peut t'exploser la tête, et le cœur... » Tatia, équipière et petite amie ?

« Je suis un peu déçu qu'elle prenne son envol loin de moi. Elle a trouvé une très bonne équipe de hockey à l'autre bout du monde, et je sais que là bas, elle va pouvoir continuer le roller derby qu'elle aime tant. Ma tatouée va me manquer affreusement. Sa mauvaise tête le matin, son sourire rayonnant, ses insultes qui fusent mais jamais contre moi. Harvard est assez bien pour elle, et je ne doute pas qu'elle va en faire voir de toutes les couleurs à ses camarades. Ma petite Noé est devenu une belle jeune femme, avec un fort caractère. Prenez garde à vous. » G. Timchenko.