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Last Night • Denys

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Last Night
— Denys

 
C’est presque un peut trop romantique quand on y pense, mais ça enchante mon âme de fleur bleue qui n’a pas souvent la chance de faire surface.  J’aime un peu trop courir vers ceux qui ont l’âme un peu trop froide ce qui n’est vraiment pas le cas de Denys. C’est un piquenique sur la plage que nous nous sommes donner rendez-vous cette fois. À défaut de ne pas avoir assez d’argent pour souffrir plus, mais au fond je les aime mes poches vides et la poussière dans mon portefeuille. Ça me permet de bénéficier de certains moments plus uniques et originaux. Il suffit juste d’un peu d’imagination et le tour est joué. Je regarde les vagues en me rappelant notre bain de minuit, cette eau en qui je n’avais même pas confiance au début de l’été. Au fond j’avais l’impression d’avoir évoluer pour une fois, d’avoir un peu laissé l’Italie derrière moi, je lui avais laissé mon apprentissage inachevé. J’ai tout mis dans un panier d’osier comme la tradition le veut et je nous étendu une jolie couverture sur le sable fin.  Si au moins je peux nous offrir une dernière soirée et qu’elle soit merveilleuse avant de faire nos valises de nouveau. Parce que je ne sais pas si je pourrai lui donner d’autres moments féériques comme ceux que nous avons passé ensemble depuis le début de l’été. Boston c’est un autre monde.  Je me suis un peu égaré en l’attendant, j’ai même fermé les paupières pour me laisser bercer par le bruit des vagues. Une douce berceuse pour ma tête qui a besoin de se reposer.     

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Une dernière soirée avec ma fée Clochette ? C’était une évidence que je n’allais pas refusé. J’accueillais la fin du SC avec certaines appréhensions, un peu de nostalgie aussi. Laisser l’équipe, les jeux, les épreuves, cette chasse au trésir, retrouver les bancs de la fac, le sérieux, les études… Je chassais ses pensées en terminant de boutonner ma chemise blanche, regardant mon reflet dans le miroir, lissant un peu le tissu de mon vêtement. C’est en me glissant ensuite dans un short que je cassais un peu le look trop BCBG de ma tenue, avant de filer vers la plage où Veïa m’avait donné rendez vous. L’option pique nique s’était vite imposée vu nos l’états de nos finances respectives. Et puis, j’avais déjà invité Meleya au restau au début de l’été, j’aurais été un peu gêné d’emmener Veïa au même endroit, quand bien même il me serait resté de quoi le faire. Bref, j’arrivais et je la trouvais là, paupières closes, installée sur une couverture étendue sur le sable. Je posais dessus la bouteille de vodka emmenée pour l’occasion, en souvenir de notre première soirée au lac, puis mes mains vinrent se poser sur ses yeux clos, me penchant sur elle pour lui souffler à l’oreille : « Et si on remontait le temps ? Ca te dit qu’on retourne au mois de juillet ? Quand on venait d’arriver, quand on avait encore tout l’été devant nous ? »
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Last Night
— Denys

 
Je me suis même surprise à rester devant le miroir un peu plus longtemps, moi qui n’a jamais vraiment eu peur d’avoir une mèche de travers, j’avais presque voulu avoir la perfection pour cette dernière soirée de l’été.  J’avais quand même la pression de vouloir bien faire les choses, car c’est moi qui avais eu l’audace de lui envoyer ce message. Je l’entendais en restant détendu, la panique n’avait pas être au rendez-vous. Des mains se posaient sur mes paupières encore closes et un sourire se fendit sur mes lèvres  en attendant sa voix en me rappelant au même moment la fois que sage avait essayé de l’imiter au bar. Oui j’adorais l’idée de remonter les aiguilles, ramener le sable du sablier de l’autre coté et de tout recommencer. Revenir à ce moment près du lac, là ou l’inquiétude n’était même pas présente, on ne pensait même pas à l’idée de revenir, car on venait à peine de déposer nos valises. Si seulement c’était au facile, au moins on pouvait encore en rêver. Par chance ce n’est pas encore interdit.  Je me relève en prenant ses mains dans les miennes. «C’est la meilleure idée que tu pouvais me proposer. Je vois que t’as pensé à tout en plus.» dis-je en pointant sa bouteille de vodka. Je prends mon sac dans mes mains avant de sortir ma petite boite métallique avec les joints à l’intérieur. La deuxième partie qui manquait pour nous ramener en arrière.       

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Veïa se releva alors en se saisissant de mes mains, soufflant après mes mots à son oreille combien mon idée la séduisait. Le Summer Camp était passé beaucoup trop vite, et à mon avis, nombreux étaient les étudiants qui souhaiteraient le rembobiner pour en revivre les meilleurs instants. Et sans aucun doute, la rencontre féérique avec la jolie blonde serait en tête de ma liste. C’était peut être un peu pour cela que j’étais arrivé avec une bouteille de vodka en main, pour nous ramener un peu dans la même ambiance que lors de cette fameuse nuit. Elle désigna d’ailleurs la boisson que j’avais posé sur la couverture, avant d’elle même s’avancer vers son sac pour en sortir une petite boîte. Je me laissais tomber sur la couverture alors, sourire aux lèvres, ouvrant la bouteille pour la tendre ensuite à la demoiselle : « Honneur aux dames. » Dernière soirée, derniers excès. Je ne pouvais pas m’empêcher de penser à Gab, à nos vacances ensemble et à l’issue de notre idylle à l’époque. Est-ce que ça allait prendre le même chemin pour Veïa et moi ? Est-ce qu’on allait se retrouver sur le campus comme deux inconnus ou au contraire, allons-nous faire perdurer notre complicité ? Ma fée m’avait promis son adresse, c’était déjà de meilleure augure pour moi… « T’appréhendes pas trop la rentrée alors ? » demandai-je plus sérieusement, même si l’idée d’occulter un instant que septembre approchait à grands pas, il fallait se rendre à l’évidence, nous n’étions plus en juillet, malheureusement.
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— Denys

 
C’est un peu d’imaginer qu’on puisse revenir en arrière le temps d’une soirée, mais au moins si on peut être aussi téméraire et tête en l’aire pendant une soirée avant de retourner on va avoir l’impression d’avoir le cœur beaucoup plus léger. Il me tend ce bel élixir qui m’appelle, l’alcool, j’ai déjà bu un peu de la journée, car la mélancolie m’a gagné, mais ça sera un secret. Je prends la bouteille et l’emmène rapidement à mes lèvres. «Quelle galanterie ! »  Il se lançait dans une question qui en fait me rendait presque malade pour le moment. Je relevais mon regard vers lui avant de le rabaisser presque aussi rapidement.  Rentré voulait dire que nous allions avoir des responsabilité et donc j’avais peur de ne plus avoir le temps de te croisé, je devrai t’enfermer à double tour dans mon appartement le temps de quelques jours quand tu te seras trop éloigné de moi pendant trop longtemps.  Je haussais les épaules ne sachant pas vraiment comment abordé ce sujet.   «Toi tu as hâte de rentrer ? »   Comment éviter habilement un sujet. Je mérite une médaille parfois. J’ouvre ma petite boite et lui roule un joint, parce que sans lui ce n’est pas un retour complet au mois de juillet. Je le dépose sur ses lèvres que je me permets d’effleurer du bout des doigts un peu plus longtemps. Mince bout de peau qui me fait perdre le nord. Je sors un crayon de mon sac et je sourie. «Je t’es fais une promesse et je tiens mes promesses. »  Je reprends la bouteille pour barbouillé mon adresse sur l’étiquette, maintenant ne la perds pas elle sera ton compas pour me retrouver.         

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 Elle saisit la bouteille, soulignant ma galanterie ce qui m’arracha un petit rire. « La galanterie ça aurait été de te servir une coupe de champ, pas de boire de la vodka avec toi au goulot. » Mais c’était ce qui faisait le charme de nos moments ensemble non ? Leur naturel ? L’absence de chichis et de manière. On se montrait sous notre vrai jour, ne cachant pas nos vices et nos addictions. La vodka, les joints comme compagnons de soirée… J’aurais surement du me contenter de cela, mais y’avait des sujets à aborder quand même. L’imminence de la fin de l’été approchait, je craignais trop de la voir filer sans nouvelle, sans adresse, triste répétition de mon été avec Gab… Mais Veïa me retourna subtilement la question. J’haussai les épaules : « Je reviens à Cambridge après une année sabbatique… qui a duré trois ans. » Histoire qu’elle se rende un peu compte du laps de temps qui s’était écoulé, du retard que j’avais accumulé. Trois ans où j’avais vadrouillé, laissé mes études en suspend, ça voulait dire que j’allais plus que galérer, scolairement parlant, à la rentrée. « Je flippe surement un peu plus que je ne peux le laisser paraître. » avouai-je en la regardant alors s’activer, roulant un précieux réconfort pour moi, qu’elle vint ensuite glisser entre mes lèvres en s’y attardant un peu… Mon regard croisa le sien : « Je vois que t’as le remède à tous mes maux. » J’évoquai mon stress au sujet de la reprise des cours et ma petite fée me glisser de quoi tout oublier. Et c’est ensuite en souriant qu’elle attrapa un stylo pour tenir sa promesse : son adresse. Elle l’inscrivit sur l’étiquette de la bouteille. « C’est original comme bloc note. » me marrai-je alors, avant de saisir mon briquet pour allumer le joint, tirer une première taf dessus avant de venir le lui glisser entre ses lèvres à elle, laissant à mon tour mon index caresser sa bouche quelques instant.. Trop longtemps sans s’embrasser, on était presque sages ce soir. C’était probablement la rentrée à venir qui nous paralysait un peu.
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— Denys

 
J’ai ma propre image de la galanterie, de ce qui me rêver et me fait sentir spécial. Parce que parfois en sa compagnie j’ai presque l’impression d’être la seule femme au monde, alors que je sais très bien que ce n’est pas le cas, même si je voudrais m’enfouir la tête dans le sable en me disant le contraire, je ferais en sorte d’être plus fragile aux écorchures. . «On n’a pas besoin de se sortir le grand jeu. » On n’a pas besoin de cela pour se séduire et de passer un bon moment. On a craqué l’un pour l’autre dans nos folies et nos bêtises de jeunesse, dans notre maladresse et les secrets juste pour une nuit qui nous rappelle encore une fois. Peut-être que je devrais arrêter d’avoir peur, car au fond il connait déjà le diable en moi. Pendant un moment je me sentais relier à lui, quand il me disait qu’il revenait après une longue absence. J’avais été plus sage que lui, je voyais cette peur dans son regard qui c’était trop facilement niché dans le miens depuis quelques temps, cette sensation d’avoir l’impression de retourner sur un terrain inconnu, qu’on a pourtant piétiné plus d’une fois. Je prends une longue gorgée dans la bouteille avant de me lancer. «J’ai quitté au Cambridge au moment des examens de fin d’année et je suis partie deux mois. J’ai foutu mon année scolaire en l’air. » Je me perds dans les vagues, si j’avais la chance de pouvoir être bercer par elle constamment «Et je flippe aussi. » Je flippe toujours de retourner sur terre. Après lui avoir glissé un joint au coin des lèvres il me dit que j’ai remède à tous ces maux, je t’avais comblé ce vide ce soir au lac avec cette herbe j’espérais ne pas combler mon éventuel départ si tu décidais de ne plus m’accorder une place. «Je ne fais jamais les choses comme els autres » en réponse à la bouteille comme block note. Il me redonnait le joint après laissé un peu de fumée s’envoler caressant mes lèvres un peu trop longtemps. Si on vous voulait vraiment retourner au mois de Juillet il fallait être sage, se laisser désirer et s’échanger des baisers rapides et joueurs, mais seulement quand le temps sera venu. Je tirais sur le joint à mon tour avant de lui souffler délicatement le nuage vaporeux sur son visage en ne quittant pas son regard. Mes prunelles étaient remplis de mélancolie et d’un brin d’espoir.      

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 Elle avait raison, on avait pas besoin de ça : de coupes, de champ, de caviar… La preuve, la premier soir, on n’avait même pas eu besoin de s’échanger nos prénoms pour se sentir incroyablement connectés, planant sur le même nuage, délirant des mêmes bêtises et mêmes délires… Alors, peut être que la vodka au goulot et se pique nique sur la plage, c’était bien plus à notre image qu’un tête à tête aux chandelles dans un restau guindé. Je me dévoilais ensuite un peu, racontant que j’avais passé ces dernières années loin des bancs de la fac, que la reprise me paraissait un peu stressante, malgré mon caractère plutôt décontracté. Veïa me confia alors, à son tour, avoir déserté le campus au moment des examens, deux mois, du coup elle devait recommencer son année. D’où le fait qu’elle flippait, elle aussi. « Il s’est passé quoi ? » Les mots étaient sortis sans que je ne les contrôle. C’était pas de la curiosité malsaine, je voulais pas la mettre mal à l’aise, en fait je voulais juste savoir, comprendre ce qui l’avait fait fuir. Peut être que je redoutais aussi de la voir déserter à nouveau. Et bizarrement, cette pensée, celle de faire ma rentrée sans ma fée Clochette à mes côtés, ça me serra le ventre un instant. Mais elle ne semblait pas prendre ce chemin, et elle m’avait noté, sur un bloc note original, son adresse, avant de glisser un joint entre mes lèvres. Je fis voyager ce dernier sur ses lèvres ensuite. « On devrait se garder ce rituel… » lançai-je alors. « Une fois rentrés à Harvard, tous les jeudis, pour décompresser ensemble. » J’avais choisi le jeudi au hasard, histoire de se fixer un jour, d’avoir l’assurance de faire perdurer ces moments ensemble.  Le mix : vodka et herbe, pour bien planer, et prétexte parfait pour être sûr de la revoir même quand les cours nous prendraient tout notre temps et toute notre énergie, on se retrouverait quand même tous les deux dans notre petite bulle…
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