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maybe i should have stayed home after all
Deux mois qu'elle était arrivée à Boston et que la date de rentrée se rapprochait de plus en plus. Et pourtant, Adaline avait encore l'impression de n'être arrive que la veille. Malgré ses nombreuses vacances passées ici en compagnie de ses quelques amies de la région, elle devait constamment utiliser l'application Google maps pour se retrouver dans les rues de la ville qui, elle en avait bien la sensation, se ressemblaient toutes. Cependant, s'il y avait bien un chemin qu'elle connaissait par coeur, c'était celui entre son travail et son appartement qu'elle partageait avec deux autres filles : un changement de style de vie radical grâce auquel elle respirait enfin, loin de la pression médiatique française et loin de celle qu'imposaient ses parents sur elle. Elle était libre. Libre et pas totalement perdue.
Longer les quais jusqu'au restaurant italien, tourner à l'angle, marcher 500m puis prendre le métro jusqu'à l'arrêt juste en bas de l'appartement. C'était un chemin relativement simple qu'elle empruntait aujourd'hui depuis trois semaines. Son travail ? Maître nageuse dans l'une des nombreuses piscine de Boston, elle avait suivit de nombreux stages d'été en France qui payaient aujourd'hui puisqu'ils lui avaient permis de ne pas passer un mois de plus sans emploi. Et elle l'aimait plutôt bien ce job. La majorité ds clients étaient des enfants, ou des adolescents. Alors elle avait droit à des commentaires mignons, touchants et parfois drôles de par le visage déconfit de l'adolescent qui avait visiblement perdu un pari et devait dire X ou Y chose à la jolie maître nageuse. Un sourire éclaira son visage alors qu'elle marchait en y repensant. Il était 22h passé, elle avait dû rester un long moment pour faire le point sur son travail, étant la nouvelle recrue, et ses patrons étaient plutôt satisfait. Il ne manquait plus que la rentrée pour parfaire le tableau.
Mais il manquerait toujours une pièce à son puzzle, un jeune homme.
Son sourire disparut un instant en y repensant, qu'elle avait été stupide. Elle regrettait amèrement d'avoir été si faible d'esprit pour avoir craqué à la demande -qui relevait presque du harcèlement- de ses parents. Si elle l'aimait encore ? Peut-être. Surement. Sinon pourquoi serait-elle venue étudier ici en particulier, pourquoi n'avait-elle pas réussit à tourner la page avec un autre. Elle secoua la tête comme pour chasser ces pensées et continua à marcher le long des quais. Une brise souleva ses cheveux et des frissons lui parcoururent la nuque, elle avait froid et croisa ses bras sous sa poitrine regrettant de ne pas avoir pris de veste avant de partir. Il faisait chaud au moment de son embauche et maintenant la température avait terriblement baissée. Des pas autre que les siens résonnèrent au loin et elle ne pût s'empêcher de tourner la tête pour regarder derrière elle. Rien.
Instinctivement, Adaline accéléra le pas. Marcher seule dans la nuit n'était pas prudent, elle le savait, mais elle se pensait suffisament chanceuse pour ne jamais être de celles qui faisaient les gros titres des faits-divers le lendemain matin. Les pas se rapprochaient, elle les entendait, mais elle ne fit rien pour dévier sa route : de toute façon, elle ne connaissait pas d'autre chemin.
"Excuse-moi !" sonna une voix derrière-elle. Elle fit l'erreur de s'arrêter et se retourner. Un homme, la trentaine. "T'aurais pas du feu par hasard ? Mon briquet m'a lâché." Elle ne le sentait pas, mais elle était trop polie pour se retourner et continuer à marcher. "Non, désolée je ne fume pas." souffla-t-elle. "Bonne soirée." qu'elle ajouta comme une idiote avant de se retourner. Mais l'homme se fit plus insistant et posa sa main sur son épaule. "En fait, je fume pas non plus." cette révélation lui glaça le sang. "Je voulais juste te parler, parce que t'es vraiment jolie." et celle-ci lui noua l'estomac. Elle recula d'un pas, dos à la barrière de sécurité qui empêchait les plus maladroits de tomber dans le fleuve plus bas. "Merci, mais je dois y aller." répondit-elle, l'envie pressante de prendre ses jambes à son cou.
"C'est un joli sac que t'as là d'ailleurs." Ah, c'était donc ça qu'il voulait vraiment. Son sac. Elle l'agrippa fermement. "Laissez-moi tranquille. Je ne vous connais pas." tenta-t-elle de dire fermement. "Donne moi ton sac." elle attrapa la sangle de ce dernier et le plaqua contre elle, bien décidé à ne pas e laisser faire. Pourtant, on lui aurait conseillé de se plier à sa demande : il pourrait avoir une arme, elle se trouvait aux USA après tout, plus en France. Mais Adaline était une battante de nature. " Non. Laissez-moi tranquille !" lui dit-elle sourcils froncés. L'homme perdit patience et attrapa le sac sans réussir à ce qu'elle ne le lâche. "Donne le moi putain !" lui cria-t-elle dessus. Pendant un moment, Adaline se crispa de peur. Le coeur battant, le souffle court. Mais elle se ressaisit et tira le sac vers elle. "Lâchez moi !" cria-t-elle, elle aussi, mais la voix tremblante. Une idée lui vint. "À l'aide !" cria-t-elle plus fort dans l'espoir d'attirer l'attention de quelqu'un.
Ce n'était pas du goût de l'homme.
Il la gifla et lui attrapa le menton entre son pouce et son index. "Ta gueule, personne ne viendra. Donne moi ton sac et je te ferais pas de mal." Il était ferme, dur, froid. Ses yeux s'embrumèrent de larmes, certainement à cause de la peur qui la brûlait toute entière, mais elle ne courba pas l'échine. "Non." murmura-t-elle, n'y croyant pas elle-même. Il tira le sac vers lui, elle tira une dernière fois. Il perdit patience de devoir avoir à faire à une femme qui se débattait et il la poussa tout bonnement par dessus la rembarde de sécurité tout en attrapant le sac en même temps.
Adaline laissa échapper un cri de surprise, ou de terreur, elle ne savait pas elle-même, tandis qu'elle chutait dans le fleuve en bas. Alors comme ça, elle était finalement de celles qu'on agressait dans la rue et qui faisaient les gros titres des faits divers le lendemain. Et puis, elle n'était pas personne. On écrirait surement "Lady Chanel agressée à Boston.", "Lady Chanel poussée dans le fleuve de Boston." Etc. Etc. Son cri ne s'arrêta que lorsqu'elle rentra en contact avec l'eau en contre-bas, aussi subitement qu'il était apparu. À peine fût-elle dans l'eau qu'elle paniqua d'abord, avant de laisser place à l'instinct de survie qui la hissa la tête hors de l'eau. Là, elle inspira bruyamment, happant l'air comme si elel n'y avait pas eu droit depuis des heures. Les yeux pleins de larmes et les lèvres tremblantes. De froid, de peur, d'un peu de tout.
Elle tourna sur elle-même un moment, le fleuve éclairé par les lampadaires sur le chemin plus haut. La panique était encore là et l'empêchait de réfléchir ou d'y vois clair. Tout ce qu'elle savait, c'était qu'elle était seule, qu'on venait de lui voler son sac et tout ce qui s'y trouvait à l'intérieur, qu'on l'avait poussée par dessus bord. Que le fleuve en lui-même était très dangereux et que le courant y était puissant.
Le courant, oui, merde.
Il lui fallut tout ce temps pour comprendre qu'elle se faisait emporter plus loin. Alors elle nagea jusqu'au bord et s'aggripa à ce qui devait être un clou, un caillou, qu'importe, quelque chose qui sortait du mur longeant le fleuve et auquel elle s'était aggripée avec toutes ses forces pour ne pas être emportée plus loin encore.
Piégée.
Adaline leva la tête vers le chemin en haut sans y voir d'ombres, son coeur s'emballa. Et si elle restait là toute la nuit ? En était-elle seulement capable ? Alors elle tenta un autre "À l'aide..." plus petit cette fois, parce qu'elle-même n'y croyait pas.
Longer les quais jusqu'au restaurant italien, tourner à l'angle, marcher 500m puis prendre le métro jusqu'à l'arrêt juste en bas de l'appartement. C'était un chemin relativement simple qu'elle empruntait aujourd'hui depuis trois semaines. Son travail ? Maître nageuse dans l'une des nombreuses piscine de Boston, elle avait suivit de nombreux stages d'été en France qui payaient aujourd'hui puisqu'ils lui avaient permis de ne pas passer un mois de plus sans emploi. Et elle l'aimait plutôt bien ce job. La majorité ds clients étaient des enfants, ou des adolescents. Alors elle avait droit à des commentaires mignons, touchants et parfois drôles de par le visage déconfit de l'adolescent qui avait visiblement perdu un pari et devait dire X ou Y chose à la jolie maître nageuse. Un sourire éclaira son visage alors qu'elle marchait en y repensant. Il était 22h passé, elle avait dû rester un long moment pour faire le point sur son travail, étant la nouvelle recrue, et ses patrons étaient plutôt satisfait. Il ne manquait plus que la rentrée pour parfaire le tableau.
Mais il manquerait toujours une pièce à son puzzle, un jeune homme.
Son sourire disparut un instant en y repensant, qu'elle avait été stupide. Elle regrettait amèrement d'avoir été si faible d'esprit pour avoir craqué à la demande -qui relevait presque du harcèlement- de ses parents. Si elle l'aimait encore ? Peut-être. Surement. Sinon pourquoi serait-elle venue étudier ici en particulier, pourquoi n'avait-elle pas réussit à tourner la page avec un autre. Elle secoua la tête comme pour chasser ces pensées et continua à marcher le long des quais. Une brise souleva ses cheveux et des frissons lui parcoururent la nuque, elle avait froid et croisa ses bras sous sa poitrine regrettant de ne pas avoir pris de veste avant de partir. Il faisait chaud au moment de son embauche et maintenant la température avait terriblement baissée. Des pas autre que les siens résonnèrent au loin et elle ne pût s'empêcher de tourner la tête pour regarder derrière elle. Rien.
Instinctivement, Adaline accéléra le pas. Marcher seule dans la nuit n'était pas prudent, elle le savait, mais elle se pensait suffisament chanceuse pour ne jamais être de celles qui faisaient les gros titres des faits-divers le lendemain matin. Les pas se rapprochaient, elle les entendait, mais elle ne fit rien pour dévier sa route : de toute façon, elle ne connaissait pas d'autre chemin.
"Excuse-moi !" sonna une voix derrière-elle. Elle fit l'erreur de s'arrêter et se retourner. Un homme, la trentaine. "T'aurais pas du feu par hasard ? Mon briquet m'a lâché." Elle ne le sentait pas, mais elle était trop polie pour se retourner et continuer à marcher. "Non, désolée je ne fume pas." souffla-t-elle. "Bonne soirée." qu'elle ajouta comme une idiote avant de se retourner. Mais l'homme se fit plus insistant et posa sa main sur son épaule. "En fait, je fume pas non plus." cette révélation lui glaça le sang. "Je voulais juste te parler, parce que t'es vraiment jolie." et celle-ci lui noua l'estomac. Elle recula d'un pas, dos à la barrière de sécurité qui empêchait les plus maladroits de tomber dans le fleuve plus bas. "Merci, mais je dois y aller." répondit-elle, l'envie pressante de prendre ses jambes à son cou.
"C'est un joli sac que t'as là d'ailleurs." Ah, c'était donc ça qu'il voulait vraiment. Son sac. Elle l'agrippa fermement. "Laissez-moi tranquille. Je ne vous connais pas." tenta-t-elle de dire fermement. "Donne moi ton sac." elle attrapa la sangle de ce dernier et le plaqua contre elle, bien décidé à ne pas e laisser faire. Pourtant, on lui aurait conseillé de se plier à sa demande : il pourrait avoir une arme, elle se trouvait aux USA après tout, plus en France. Mais Adaline était une battante de nature. " Non. Laissez-moi tranquille !" lui dit-elle sourcils froncés. L'homme perdit patience et attrapa le sac sans réussir à ce qu'elle ne le lâche. "Donne le moi putain !" lui cria-t-elle dessus. Pendant un moment, Adaline se crispa de peur. Le coeur battant, le souffle court. Mais elle se ressaisit et tira le sac vers elle. "Lâchez moi !" cria-t-elle, elle aussi, mais la voix tremblante. Une idée lui vint. "À l'aide !" cria-t-elle plus fort dans l'espoir d'attirer l'attention de quelqu'un.
Ce n'était pas du goût de l'homme.
Il la gifla et lui attrapa le menton entre son pouce et son index. "Ta gueule, personne ne viendra. Donne moi ton sac et je te ferais pas de mal." Il était ferme, dur, froid. Ses yeux s'embrumèrent de larmes, certainement à cause de la peur qui la brûlait toute entière, mais elle ne courba pas l'échine. "Non." murmura-t-elle, n'y croyant pas elle-même. Il tira le sac vers lui, elle tira une dernière fois. Il perdit patience de devoir avoir à faire à une femme qui se débattait et il la poussa tout bonnement par dessus la rembarde de sécurité tout en attrapant le sac en même temps.
Adaline laissa échapper un cri de surprise, ou de terreur, elle ne savait pas elle-même, tandis qu'elle chutait dans le fleuve en bas. Alors comme ça, elle était finalement de celles qu'on agressait dans la rue et qui faisaient les gros titres des faits divers le lendemain. Et puis, elle n'était pas personne. On écrirait surement "Lady Chanel agressée à Boston.", "Lady Chanel poussée dans le fleuve de Boston." Etc. Etc. Son cri ne s'arrêta que lorsqu'elle rentra en contact avec l'eau en contre-bas, aussi subitement qu'il était apparu. À peine fût-elle dans l'eau qu'elle paniqua d'abord, avant de laisser place à l'instinct de survie qui la hissa la tête hors de l'eau. Là, elle inspira bruyamment, happant l'air comme si elel n'y avait pas eu droit depuis des heures. Les yeux pleins de larmes et les lèvres tremblantes. De froid, de peur, d'un peu de tout.
Elle tourna sur elle-même un moment, le fleuve éclairé par les lampadaires sur le chemin plus haut. La panique était encore là et l'empêchait de réfléchir ou d'y vois clair. Tout ce qu'elle savait, c'était qu'elle était seule, qu'on venait de lui voler son sac et tout ce qui s'y trouvait à l'intérieur, qu'on l'avait poussée par dessus bord. Que le fleuve en lui-même était très dangereux et que le courant y était puissant.
Le courant, oui, merde.
Il lui fallut tout ce temps pour comprendre qu'elle se faisait emporter plus loin. Alors elle nagea jusqu'au bord et s'aggripa à ce qui devait être un clou, un caillou, qu'importe, quelque chose qui sortait du mur longeant le fleuve et auquel elle s'était aggripée avec toutes ses forces pour ne pas être emportée plus loin encore.
Piégée.
Adaline leva la tête vers le chemin en haut sans y voir d'ombres, son coeur s'emballa. Et si elle restait là toute la nuit ? En était-elle seulement capable ? Alors elle tenta un autre "À l'aide..." plus petit cette fois, parce qu'elle-même n'y croyait pas.
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