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coeur des femmes, abîme insondable (R)

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ROSE & STEWART
cœur des femmes, abîme insondable
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Il y avait cette chaleur qui m'écrasait, encore et encore. J'étouffais dans mon appartement et je n'aspirais qu'à une chose : m'échapper de là. Mon balcon, aussi spacieux soit-il était bien loin d'être agréable. Tout ce bitume autour ne faisait que me renvoyer la chaleur en plein visage. L'air ambiant vibrait et ondulait, floutant l'horizon. Les joies des grandes villes. Je sortais de mon frigidaire une énième bouteille fraiche, réalisant alors que c'était la dernière qui me restait. J'en prenais de longues gorgées et me dirigeait vers mon arrière cuisine pour en attraper des nouvelles et les mettre au frais. J'avais l'impression de fondre et j'étais tout bonnement incapable de me concentrer sur quoi que ce soit. Même regarder la télévision ou lire me semblait au-dessus de mes forces. La simple idée de devoir m'asseoir contre quelque chose me décourageait. Il était tant pour moi de m'échapper de cette prison de chaleur ou j'allais finir par me déshydrater sérieusement. Je filais sous la douche -déjà la troisième de la journée- histoire de me rafraichir une dernière fois et enfilait des vêtements propres. Un jean assez léger et un simple t-shirt en haut. J'étais certes un adepte des pantalons classes et des chemises, mais pas au point de mourir de chaud. Je glissais mon portefeuille dans ma poche arrière et attrapait mes clés de voiture au passage avant de quitter l'immeuble. Je roulais jusque dans le centre-ville, vitres fermées, clim à fond. A vrai dire, j'hésitais presque à élire domicile dans ma voiture. Les 23 degrés ambiant et l'air frais soufflé étaient un véritable bonheur auquel on s'habituait.. très vite. Après avoir tourné un moment, je finissais par trouver une place libre et m'y garais en quelques manœuvres. Le moteur toujours en route, j'hésitais longuement. Continuer à rouler au frais, ou affronter la dur réalité dehors ? Mon compte en banque se portait bien, mais il n'était peut-être pas nécessaire que d'utiliser tout mon carburant. Je coupais donc le contact et après une longue inspiration et me décidais à sortir de là. La différence de température fut brutale et je me retrouvais comme assommé par le soleil. Je soufflais, claquais ma portière et remettait mes lunettes de soleil sur le nez. Diable, pourquoi n'avais-je pas penser à emporter une bouteille d'eau ? Mes neurones ramollissaient à vue d’œil, ce n'était pas bon signe. Je m'élançais, partant en direction du parc le plus proche. Un peu d'herbe, d'ombre et d'eau, voilà ce qu'il me fallait. Et si vraiment mon corps continuait de crier à l'aide, j'irais m'immerger dans la piscine la plus proche. Certes, nous étions bien loin des records de canicule, mais je n'avais jamais supporté la chaleur. J'aimais l'hiver rude, la pluie, la neige et le froid battant votre visage. Là, je n'étais pas dans mon élément et mon humeur en pâtissait grandement. Je me retrouvais à fleur de peau, semblable à une femme enceinte. Mon dieu, dans quelles comparaisons j'allais encore me perdre ? Je secouais la tête, grandement gêné par mes pensées déplacées. J'avançais d'un pas assuré, l'allure fière, un sourire décontracté sur les lèvres. Derrière mes lunettes, j'observais sans gêne les passants, mon regard se perdant parfois dans des décolletés aguichants, je me retournais même sur quelques femmes, le regard bas, mon sourire s'élargissant bien souvent. Je me repérais sans mal, habitué des lieux. J'évoluais avec aise, comme si ce sol que je foulais m'appartenait. J'avais cette fâcheuse tendance à me croire maitre des lieux à chaque endroit où je me rendais. Une manie qu'on m'avait bien souvent reproché, mais je ne m'en souciais guère. Le jour ou Stewart Maxwell prendrait en compte les remarques des autres n'était pas encore arrivé. Et j'espérais qu'il n'arrive jamais d'ailleurs.

Au détour d'une rue, j'apercevais l'enseigne d'un glacier que je connaissais très bien. C'était exactement ce qu'il me fallait pour tenir jusqu'au parc. J'en profiterais pour acheter une bouteille d'eau au passage, histoire de ne pas finir desséché. Une seule personne patientait devant moi, passant sa commande. Et il ne me fallut pas plus de trois secondes pour reconnaitre cette silhouette fine et élancée. Ces longs cheveux bruns et cet air discret. Rose. Mon sourire se transforma, j'affichais un air satisfait et calme à la fois. Voilà une occasion qui ne se représenterait pas de si tôt et, ne croyant jamais au hasard, je prenais ça pour un signe. Une chance pour moi de l'aborder à nouveau et de comprendre sa fuite incessante à mon égard. A vrai dire, je n'avais pas comprit son changement d'attitude. Et j'avais beau eu y réfléchir longuement, je n'avais pas vu ou j'avais pu dire ou faire quelque chose de blessant, voir dérangeant. Mon comportement avec la jeune femme était proche de l'exemplaire et il m'avait semblé que le feeling était aussitôt passé entre nous. Jusqu'à ce que soudainement, pouf ! Plus rien. J'avais beau avoir fréquenté de nombreuses femmes, aucune ne se ressemblait et c'était toujours un véritable mystère -je dirais même casse tête !- que d'en cerner une nouvelle. Mais j'aimais ce côté défis et la jeune étudiante ne pourrait certes m'échapper bien longtemps. J'irais de confrontation en confrontation, jusqu'à obtenir des explications et un revirement de situation. Planté derrière elle, j'attendais sagement, amusé, me délectant de sa voix, toujours aussi douce. Portefeuille en main, j'attendais mon heure. Et lorsque la serveuse lui indiqua le prix à payer, je la devançais et tendait un billet en déclarant : « Ajoutez une bouteille d'eau et deux boules vanille/passion. Merci. » Mon dieu, quel gentleman je faisais à lui payer sa commande. Fier de mon coup, je me tournais alors vers elle, un large sourire planant sur le visage. « Ravis de vous revoir. » J'employais volontairement le vouvoiement, pour diverses raisons à vrai dire. En signe de respect tout d'abord, à cause de ma positon de professeur ensuite, et finalement pour conserver une part de mystère et de distance que ne permettait pas le tutoiement, bien trop familier à mon goût. J'attrapais ma commande et remerciait la vendeuse d'un sourire lubrique. Je décidais donc de changer mes plans. Je désignais une table libre et proposais : « Vous vous joignez à moi ? » Allons, je venais de lui payer sa glace, elle n'aurait tout de même pas l'audace de me refuser ça ?
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Stewart & Rose


    Profitant de la magnifique journée qui s’offrait à elle, Rose allait et venait au cœur de cet immense parc depuis plus d’une heure. Elle aimait la sérénité de ces lieux, elle s’y sentait comme perdue au beau milieu de nulle part et cette impression était d’autant plus vive que l’endroit semblait désert. Qui oserait s’aventurer dehors par une telle chaleur ? Autour d’elle, tout n’était qu’arbres en fleurs et verdure à perte de vue. Les premières rougeurs apparaissant sur ses bras lui rappelèrent immédiatement qu’elle n’avait pas l’habitude de s’exposer aussi longtemps à la lumière du jour. Elle était un rat de bibliothèque, pas l’une de ces adeptes de la bronzette. Perdue dans ses pensées, elle flânait tout en songeant aux évènements de ces trois dernières semaines. Sur un coup de tête, Rose avait décidé de faire ses valises et de retourner à Londres. Elle avait besoin de se changer les idées et surtout, de retrouver ses racines. Elle avait beau adorer les Etats-Unis et la vie qu’elle menait ici, la jeune femme n’en demeurait pas moins nostalgique de son pays natal. Cela faisait des années qu’elle n’avait plus posé un pied en Angleterre et pourtant, elle s’était sentie renaitre à l’instant-même où elle était arrivée. Sur les traces de son enfance, elle était retournée voir la maison dans laquelle ses parents vivaient autrefois. Une petite maison modeste et assez banale mais qui conservait égoïstement les plus beaux souvenirs de Rose. Désormais occupée par une nouvelle famille, elle lui sembla légèrement plus petite que dans sa mémoire. La jeune femme en avait fait le tour et avait découvert avec stupéfaction que l’écorce de l’arbre situé au fond du jardin, un immense chêne probablement là depuis des centaines d’années, était gravée de son prénom ; « Rose Jane »… elle reconnut immédiatement l’écriture de son père. Ses pas l’avaient ensuite menée jusqu’à l’orphelinat dans lequel elle avait grandi. Etrangement, elle n’en gardait pas de mauvais souvenirs en dehors d’une solitude parfois trop pesante. Le bâtiment était toujours là, il n’avait pas changé. Froid et hostile. Autrefois, elle avait détesté cet endroit. Continuant son pèlerinage, elle était retournée voir les petites bibliothèques qu’elle fréquentait étant enfant. L’une d’entre elles était désormais fermée et totalement insalubre. Une autre en revanche, s’était agrandie et renfermait de précieux trésors qu’elle avait volontiers pris le temps d’examiner quelques jours après. C’est à contre cœur que la jolie brunette était rentrée aux Etats-Unis…C’est ainsi que perdue dans ses pensées, Rose se voyait encore arpenter les rues de Londres en solitaire, affrontant un passé qu’elle s’était trop longtemps forcée d’oublier.

    Continuant sa promenade, la jeune femme fut tirée de ses songes par la chaleur écrasante qui l’empêchait de réfléchir avec discernement. Pas très judicieux de sa part, elle n’avait même pas prévu la moindre bouteille d’eau. Rose décida de retraverser le parc, elle savait qu’à une centaine de mètres de l’entrée, se trouvait un glacier dont on lui avait vanté les mérites à maintes reprises. Elle s’y rendit immédiatement et commanda une boule vanille ainsi qu’un grand verre de thé glacé, sa boisson préférée. Mais alors qu’elle était sur le point de régler sa commande, la belle se fit devancer par un homme qui lui était étrangement familier. Stewart. L’incarnation même de la perfection humaine et dont l’univers était à la fois fascinant et déconcertant… Dieu sait qu’elle avait apprécié leur première rencontre, leurs conversations profondes et celles plus légères durant lesquelles elle s’était permis quelques éclats de rire. Par la suite, Rose avait beaucoup songé à lui, tiraillée par son envie de le revoir … du moins jusqu’à ce qu’elle apprenne quelle était sa véritable identité et qu’elle n’ait vent de sa réputation peu glorieuse. Aux dires des autres étudiantes de l’Université, le professeur de droit avait tendance à être un peu trop … proche … de ses jeunes élèves. Il n’hésitait pas à leur faire croire monts et merveilles dans l’unique but de compléter son tableau de chasse. Du moins, c’est ce qui se disait. S’il pensait pouvoir attraper Rose dans ses filets, autant dire que c’était peine perdue. La belle était aussi inaccessible que les plus vieux trésors du monde et son intelligence au même titre que sa perspicacité, l’empêchaient de commettre l’irréparable. La conclusion à tout cela était donc qu’elle ne souhaitait plus le revoir. A quoi bon s’accrocher à une illusion ? Car de toute évidence, Rose était convaincue que Stewart s’était servi d’elle, tout comme il avait pu le faire avec d’autres. Pathétique.

    La belle anglaise croisa le regard bleuté du professeur, regard dans lequel elle se perdit quelques secondes avant d’adopter une mine presque offusquée. « Je vous remercie, mais ce n’était vraiment pas nécessaire. » Une phrase qu’il n’avait probablement pas l’habitude d’entendre, lui qui était habitué à être le centre de toutes les attentions des minettes du bahut. Que faire ?? Rose voulait partir mais en même temps, ses bonnes manières anglaises l’empêchaient de prendre la fuite de façon aussi incongrue. Après tout, Stewart venait de l’inviter à se joindre à lui et elle ne pouvait se permettre de refuser, ce serait bien trop impoli.Son corps et son esprit semblaient fonctionner indépendamment l’un de l’autre, autant dire que la belle se sentait vraiment absurde. Bien, alors elle allait rester cinq petites minutes et pas une de plus, elle échangerait quelques mots de façon simple, courte, concise, juste histoire de le saluer, après quoi elle s’en irait tout en espérant qu’il ne lui demande pas pourquoi elle avait tenté de l’éviter chaque fois que leurs chemins s’étaient croisés ces dernières semaines. Essayant de paraitre moins sur la défensive, Rose observa la table qui les attendait et se força à articuler un: « Avec plaisir.» Non en réalité, c’était une vraie calamité, pas un réel plaisir !!! Rose prit place face à Stewart et songea une fois de plus à la manière dont elle s’était appliquée à le fuir ces derniers temps. Il allait vraiment la prendre pour une cinglée. « Loin de moi l’idée d’être désagréable mais j’ai encore pas mal de recherches à faire dans le cadre de ma thèse et je n’avais pour ainsi dire, nullement l’intention de m’attarder bien longtemps.»

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« Je vous remercie, mais ce n’était vraiment pas nécessaire. » Et voilà, classique ! Celle-là, je l'avais vu venir à des kilomètres. Il n'était là pas question de "nécessité", mais de.. disons plaisir. Oui voilà, ça me faisait plaisir de lui offrir sa commande. Et c'était certes parfaitement calculateur comme action, mais ça elle n'était pas obligé de le savoir. Et puis, même si je n'avais pas fait ça "gratuitement", mes intentions étaient bonnes. N'était-ce pas le plus important ? J'étais un homme plein d'attentions, on ne pouvait tout de même pas me le reprocher, si ? Je haussais donc un sourcil, conservant mon sourire. « De rien, c'est un plaisir pour moi aussi. » Lançais-je plein d'ironie, car visiblement pour elle c'était plus une corvée qu'autre chose que d'accepter mon geste. Les femmes de nos jours, c'était à ne plus rien y comprendre ! Mais je conservais la tête froide, la persévérance finissait toujours pas payer. Je le savais, j'en étais sûr, je me l'étais moi-même prouvé maintes et maintes fois. Rose, aussi particulière soit-elle, ne ferait pas exception. Ne perdant pas plus de temps que ça, je l'invitais donc à se joindre à moi. Le parc, l'ombre et l'eau m'attendront bien un petit moment. Ou un long moment, allez savoir. Tout dépendait de Rose désormais. Le regard insistant, je la voyais hésiter, ce qui ne m'enchantait pas franchement. « Avec plaisir. » Ce n'était guère sincère, mais je m'en contenterais pour le moment. Le principal c'était qu'elle ait accepté, j'avais ainsi une chance d'obtenir des explications et de me rattraper si j'avais mal agit. Même si je ne voyais pas comment ce serait chose possible à vrai dire. Je contrôlais tout ce que je disais et faisais à la perfection. D'un signe de main je lui désignais la table choisit et m'installait en face d'elle, glace à la main. Je commençais par m'attaquer à ma bouteille d'eau, clairement assoiffé, le tout sous le regard peu enclin de la jeune femme. « Loin de moi l’idée d’être désagréable mais j’ai encore pas mal de recherches à faire dans le cadre de ma thèse et je n’avais pour ainsi dire, nullement l’intention de m’attarder bien longtemps. » Hmm... La jeune femme n'était visiblement pas d'humeur à supporter ma présence. Surprenant. J'étais, il me semble, un véritable plaisir comme homme. Qui n'aimerait pas passer un peu de temps en ma compagnie ? C'était à ne rien y comprendre. Je refermais ma bouteille, l'air songeur, la dévisageant comme si je pourrais ainsi obtenir un indice. Mais non, rien. « Pour avoir fait une thèse également je peux vous assurer que vous avez besoin de pause et de vous changer les idées. C'est le meilleur moyen pour mieux avancer ensuite. » C'était la vérité certes, mais c'était surtout une vérité qui m'arrangeait grandement. J'attrapais ma cuillère et portait un peu de glace à ma bouche, cette dernière fondant aussitôt au contact de mon palais. J'avalais et, curieux, la questionnait. « Et sur quoi porte votre thèse ? » Je reprenais la dégustation de ma glace, savourant ce froid qui glissait dans ma gorge. Quel délice ! Et ce goût sucré et doux à la fois.. Décidément, quelle merveilleuse trouvaille est la glace. Mais, pas vraiment du genre à tourner autour du pot, je cherchais un moyen d'arriver à ma véritable question : pourquoi ce silence radio depuis quelques temps ? Je n'aimais pas trop ce genre d'attitude et j'avais besoin d'une explication, tout ce qu'il y avait de plus franc et sincère. Je m'étais déjà imaginé un tas de scénarios, mais ils étaient tous plus rocambolesques les uns que les autres, ça ne tenait clairement pas debout. Mon imagination débordante n'était pas toujours un atout il semblerait. Alors, entre deux cuillerée, je lâchais d'un air désintéressé : « J'ai l'impression que ça faisait une éternité que je ne vous avait pas vu ! » Je posais ma cuillère et m'immobilisais quelques instants, posant mon regard dans le sien, particulière calme et sérieux. « Vous commenciez à me manquer. » J'esquissais un mince sourire et reprenait quelques gorgées d'eau, comme si ce que je venais de dire n'avait guère d'importance. Mais je surveillais le moindre de ces mouvements avec attention, curieux d'observer ses réactions.

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Stewart & Rose



    Déstabiliser Rose était chose aisée pour peu que l’on sache précisément comment s’y prendre. Outre son manque d’expérience évident en termes de relations humaines, la jeune femme était dotée d’un tempérament parfois excessivement réservé. De par ses expériences passées, Rose avait tendance à se montrer inaccessible et méfiante à l’égard de tout le monde. Gagner sa confiance relevait presque du miracle et autant dire que Stewart était encore loin de pouvoir accomplir celui-ci en dépit de tout son charme et de sa gentillesse apparente. Mais ne dit-on pas qu’il faut toujours se méfier de l’eau qui dort ? Rose était une jeune femme douce pour ne pas dire la tendresse incarnée, mais cela ne veut pas dire pour autant qu’elle était naïve et crédule. La manipuler était loin d’être évident et elle était presque certaine d’y voir clair dans le jeu parfaitement rodé du séduisant professeur de droit. Ainsi, la belle anglaise était désormais sur le qui-vive, analysant scrupuleusement les moindres mots et la moindre attitude de son interlocuteur. Quel beau parleur ! Le regard qu’il avait lancé à la serveuse quelques minutes plus tôt en disait bien long sur son rapport aux femmes mais si la plupart d’entre elles aimaient se perdre dans les méandres d’une telle hypocrisie, Rose préférait de loin la franchise et la droiture. Rêveuse jusqu’au bout, elle croyait encore au prince charmant et même si Stewart en avait l’apparence, sa réputation était bien loin de répondre à ses attentes. Alors pourquoi se sentait-elle aussi troublée chaque fois qu’elle plongeait son regard dans l’océan turquoise de ses yeux ?

    Etre troublée ne veut pas forcément dire se laisser manipuler et c’est bien ce que Rose essayait de garder à l’esprit. La retourner comme une crêpe était loin d’être évident, surtout quand on sait que la belle est elle-même une adepte de ce genre de pratique douteuse. Entendons par là que depuis le premier jour, elle parvenait à lui cacher quelque chose qui pourtant, sautait aux yeux de n’importe qui d’autre étant au courant. Passons. « Pour avoir fait une thèse également je peux vous assurer que vous avez besoin de pause et de vous changer les idées. C'est le meilleur moyen pour mieux avancer ensuite. » Rose sirota une première gorgée de son thé glacé, ne quittant pas le regard de Stewart une seule seconde. Elle n’était pas une séductrice dans l’âme, elle était même franchement nulle dans ce genre de rôle mais s’il fallait faire le test de celui qui déstabiliserait l’autre en premier, elle était certaine de pouvoir remporter la manche. « Et j’imagine que vous savez pertinemment de quoi vous parlez, cela ne fait pas l’ombre d’un doute.» Rose ne faisait pas réellement allusion à la thèse mais plutôt aux manières peu communes qu’avait le professeur pour se distraire. Ce qu’elle avait entendu à ce sujet était pour le moins intéressant. « Et sur quoi porte votre thèse ? » Rose lui parla de son sujet tout en restant relativement vague. Elle s’intéressait à la littérature anglaise du XVème au XVIIème siècle, un vaste sujet qui la passionnait. Malgré tout, elle s’interrompit quand Stewart reprit la parole et plissa légèrement les yeux, pas totalement certaine d’avoir compris ce qu’il venait de dire. Elle fixa ses lèvres un court instant et quand il affirma qu’elle commençait à lui manquait, la jolie brune eut la certitude qu’elle n’était pas en train de rêver. Bon sang, mais comment pouvait-il être vaniteux à ce point ?? C’était exaspérant à la fin !!! Que croyait-il qu’elle allait répondre à cela ? Qu’il lui avait manqué aussi ? Bon en un sens, ce n’était pas totalement faux. C’était même carrément vrai si on oublie ce qu’elle avait appris à son sujet. Mais désormais … Rose prit une grande inspiration et avec son éternelle et légendaire douceur se lança enfin :« Pourquoi ne pas m’avoir dit que vous enseignez à Harvard ? Vous saviez pourtant que j’y étudie, je ne m’en suis jamais cachée. Vous imaginez bien qu’un tel détail pour ainsi dire, n’allait pas rester secret bien longtemps. On entend beaucoup parler de vous et de vos exploits au sein de l’Université. Comme vous l’imaginez, je ne parle pas exclusivement de vos compétences en matière de droit.» Au moins, elle ne prenait pas de grands détours et entrait dans le vif du sujet.

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Sûr de lui, Stewart lui faisait tout son petit manège habituel. A vrai dire, quand il s'agissait de drague il était plutôt... primaire. Il adoptait toujours la même stratégie et quand il voyait que ça ne marchait pas, généralement il allait voir ailleurs plutôt que de persévérer et de trouver la faille chez l'autre. Il n'était pas de ses dragueurs qui ne supportent pas de voir une fille leur résister, alors prêt à tout pour la séduire. Non, il estimait que des filles il y en avait bien assez pour qu'il ne perde pas son temps avec une emmerdeuse qui refusait ses avances. Sauf que là, la situation était différente. Il y avait eu un premier contact avec Rose et tout c'était passé à merveille et depuis, elle le fuyait clairement. Alors, il voulait comprendre. Plus qu'un simple jeu de séduction, il y avait un véritable enjeu à la clé. Une explication qu'il jugeait importante d'obtenir. Faisant mine de s'intéresser à elle, il la questionnait sur sa thèse et lui donnait quelques conseils. Mais la jeune femme restait distante à ses paroles. « Et j’imagine que vous savez pertinemment de quoi vous parlez, cela ne fait pas l’ombre d’un doute.» Arrogant, il hocha la tête de bas en haut. Mais il était clair que les deux protagonistes n'avaient pas décryptés la même chose. Il voyait là simplement un compliment, parce qu'en effet oui il savait de quoi il parlait pour avoir effectué une thèse. Une thèse qui, qui plus est, avait été publiée ensuite. Que voulez-vous, il était l'excellence incarnée, c'était ainsi. Un sourire satisfait sur les lèvres, il se pencha un peu en avant et déclara : « Si vous avez besoins d'autres conseils, n'hésitez surtout pas à me demander. Ça me ferait très plaisir.» Sincère, sa proposition était gentille. Même si à première vue on pouvait le prendre pour un vieux prétentieux qui tenterait d'inventer tout et n'importe quoi pour aller faire un petit tour par l'appartement de son étudiante. Sauf que non, il aiderait volontiers Rose et ce, sans arrière pensée. Ou presque. Elle lui expliqua ensuite sur quoi portait sa thèse et il l'écoutait avec attention, continuant de manger sa glace, hochant régulièrement la tête au fil des explications. De brèves explications d'ailleurs. Il l'avait connu plus enthousiaste dit donc. Elle semblait même carrément de mauvaise humeur et il ne comprenait pas pourquoi. Sûrement ne dormait-elle pas assez avec sa thèse et se mettait-elle trop de pression. Qu'elle se rassure, il allait l'aider à décompresser lui ! En tout bien tout honneur, voyons. Et alors qu'il lui déclarait qu'elle lui avait manqué (quel charmant homme !) le visage de Rose se durcit. Stewart se redressa sur sa chaise, un peu étonné de cette réaction. Qu'avait-il dit de mal ? Et la sentence tomba. « Pourquoi ne pas m’avoir dit que vous enseignez à Harvard ? Vous saviez pourtant que j’y étudie, je ne m’en suis jamais cachée. Vous imaginez bien qu’un tel détail pour ainsi dire, n’allait pas rester secret bien longtemps. On entend beaucoup parler de vous et de vos exploits au sein de l’Université. Comme vous l’imaginez, je ne parle pas exclusivement de vos compétences en matière de droit.» Hmm, d'accord. Situation de crise. Stewart adorait gérer les urgences. Déjà, dédramatiser la chose afin de détendre à nouveau l'atmosphère. Un grand sourire sur les lèvres, à l'aise, il se mit à rire en secouant la tête de gauche à droite. Le secret c'était de gérer les choses une à une et de lui retourner le cerveau avec ses talents d'orateur (et de menteur). « Bien sûr que je savais que vous finiriez par le savoir. Quoi que j'espérais pouvoir vous l'annoncer moi-même. Mais le courant passait bien entre nous, je n'avais pas envie que mon statut de professeur vous amène à instaurer tout de suite une certaine distance. C'est tellement frustrant de voir toute cette matière grise à longueur de journée sans pouvoir parler d'autre chose que des cours. » Il fit une petite moue, feintant d'être véritable attristé par ça. Il haussa doucement les épaules et reprit quelques gorgées dans sa bouteille avant de poursuivre : « Et puis, je ne vous cache pas que je suis un tantinet déçu. Je ne pensais pas que vous étiez le genre de personne à se fier aux "on dit que". C'est vrai que parfois, j'ai quelques sourires peut-être.. inappropriés dirons-nous. Mais ça s'arrête là, je sais où sont les limites. » Et maintenant, le bouquet final. Il termina ce qu'il restait de sa glace déjà presque fondue et commença à se lever, s'apprêtant à s'en aller. « Mais je vois que votre opinion à mon égard est déjà fait, alors soit. Bonne chance pour votre thèse. » Ouais, le coup de la pauvre victime blessée par les paroles de l'autre ça marchait à tout les coups. Il avait prit un visage plus dur, plus sévère, comme s'il essayait de cacher toute la peine qu'il avait d'avoir été jugé aussi rapidement. En réalité, Rose avait vu juste. Décidément, sa réputation devenait gênante. Il ne pouvait plus faire un geste ou dire quelque chose sans que l'on croit qu'il tentait d'emballer une jeune fille. Bon certes, c'était vrai. Il n'avait jamais discuté avec une étudiante pour le seul plaisir d'échanger des connaissances. Mais ça, tout le monde n'était pas obligé de le savoir après tout.


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Stewart & Rose


    La réaction de la douce Rose ne se fit pas attendre et son premier réflexe fut d’attraper délicatement la main de Stewart afin de l’empêcher de faire un pas de plus. Son visage s’était soudainement détendu et la mine austère qu’elle affichait quelques secondes plus tôt laissa place à une expression navrée tandis que son regard le suppliait presque de ne pas la laisser. Pas maintenant. Elle n’avait pas envie de le voir s’en aller, pas plus qu’elle ne souhaitait mettre un terme à leur amitié naissante. A ses yeux, Stewart comptait beaucoup plus qu’elle ne voulait bien l’admettre et ce qu’il venait de dire la touchait profondément. Rose caressa doucement la main du professeur dans la sienne, sans arrière-pensée, simplement car elle était la tendresse incarnée et qu’elle s’en voulait de s’être montrée aussi hostile à son égard. Peut-être que tout ceci n’était qu’une vile manœuvre de sa part et qu’il était clairement en train de la manipuler mais pour l’instant, Rose n’avait que faire de ce genre de détails. A bien y regarder, elle avait apprécié chaque seconde en sa compagnie et depuis le jour de leur rencontre, Stewart n’avait eu de cesse de la surprendre dans le bon sens et pour sa part, Rose se surprenait à en demander encore et toujours plus, tout simplement car elle n’avait encore jamais eu le plaisir de rencontrer un homme comme lui, à la fois charmant et avenant, intelligent et drôle. « Vous avez raison, je ne suis pas ce genre de personne. » Sa main caressait toujours celle de Stewart, lui faisant ainsi comprendre qu’elle était vraiment, vraiment navrée d’avoir sous-entendu de pareilles atrocités. Comment avait-elle pu se laisser berner de la sorte ? D’autant plus que la belle anglaise en connaissait un rayon sur les « on dit ». Après tout, sa propre réputation n’avait rien de glorieuse, on la disait instable, lunatique, elle était celle qui ne répondait jamais quand on lui adressait la parole et la plupart des étudiants la qualifiaient de snobinarde de service. Certains allaient même jusqu’à mettre son attitude parfois étrange sur le compte d’une schizophrénie délirante qu’elle refuserait de faire soigner. C’était eux les malades dans l’histoire !! Le problème de Rose n’avait rien à voir avec une quelconque pathologie mentale mais plutôt avec son appréhension du monde qui était légèrement différente des autres. Il y avait malheureusement quelques failles dans sa technique, d’où la réputation qui lui collait au train. Si tout ce qu’on racontait à son sujet était faux, il n’y avait aucune raison pour que les ragots concernant Stewart soient vrais. « Je vous présente mes excuses, je n’aurais jamais dû réagir ainsi. C’était stupide, grossier et totalement injustifié. Je ne sais pas ce qui m’a pris. » Rose ne s’était jamais sentie aussi stupide de toute son existence. Elle ne voulait pas blesser Stewart, encore moins après ces fabuleux instants qu’ils avaient passé ensemble. Se rendant compte que sa main tenait toujours celle du professeur, Rose relâcha son emprise et piqua un fard absolument adorable. Elle espérait simplement que Stewart ne lui tiendrait pas rigueur de ce malheureux incident et qu’il accepterait de lui laisser une nouvelle chance. C’est sans doute la raison pour laquelle elle tenta de se justifier en dépit de sa timidité presque maladive. « J’ai toujours été catastrophique en terme de relations humaines. Je crois que c’est pour cette raison que j’aime autant les livres, je préfère de loin leur compagnie à celle de mes semblables. Du moins, c’est ce que je pensais avant de croiser votre chemin. Mais comme je vous l’ai dit, je ne suis pas du genre à accorder le moindre crédit aux bruits de couloirs. Et quand bien même seraient-ils justifiés, cela n’enlève en rien le respect et l’admiration que je vous porte. J’ai sincèrement apprécié chaque seconde passée en votre compagnie, c’est tout ce qui compte, non ?» Le regard intense de la jeune femme se braqua en direction des lèvres de Stewart, attendant une réponse de sa part, le moindre mot étant susceptible de lui faire comprendre qu’il n’avait plus l’intention de s’en aller. « Je ne veux pas que vous partiez…»
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ROSE & STEWART
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Bingo ! La main de Rose attrapa la mienne pour m'empêcher d'aller plus loin. Dos à elle, j'eus un grand sourire satisfait. Mais lorsque je me retournais, j'affichais une mine surprise, feintant de ne pas tout comprendre. Ce coup marchait à chaque fois et je sais bien que c'était malhonnête de faire ça, mais que voulez-vous.. Je n'aimais pas quand quelque chose ne se passait pas comme je l'entendais. Et je n'hésitais jamais à user de toutes mes astuces pour remédier à ça. Entre vous et moi... je dois bien avouer qu'en plus, je n'éprouvais aucune honte à ça, aucun remord. Je n'étais décidément pas très morale comme personne mais bien heureusement, ce n'était un secret pour personne. Excepté pour Rose apparemment. Tant mieux. Le jeu serait plus facile, ça avait aussi ses avantages, ne nous leurrons pas. Sa main caressait doucement la mienne et je devais bien avouer être quelque peu troublé par ce contact. Avant que les esprits ne s'emballent, je n'étais pas perturbé parce que je réalisais soudainement que j'étais fou amoureux de la jeune fille (pitié !) mais parce que depuis mon divorce je n'avais plus eu aucun contact de tendresse. Pas cette tendresse là en tout cas. Merde, un peu plus et je me ferais avoir à mon propre piège. Pas à l'aise avec ce genre de comportement, j'aurais voulu retirer ma main de la sienne. Mais je craignais d'éveiller quelques soupçons ou questions chez la jeune femme, alors je prenais sur moi et m'abstenais de tout recul. J'étais distant avec les gens, les seules fois ou je me laissais aller à un contact physique c'était quand j'avais l'espoir que tout ceci se termine dans l'intimité. Autrement, je fuyais ce genre d'élan d'affection. « Vous avez raison, je ne suis pas ce genre de personne. » Bien je préférais ça. Je hochais doucement la tête pour dire que je la croyais et que j'étais soulagé par la même occasion. Je reprenais donc place devant elle, silencieux. J'en voulais plus. Alors je restais stoïque pour l'inciter à parler encore, à développer ce qu'elle avait à dire. Je gardais une mine encore un peu renfrognée, comme si j'avais été véritablement blessé. Mon dieu, j'aurais dû penser à devenir acteur au lieu de professeur. Je pourrais avoir autant de fille sans qu'on me regarde d'un œil critique et je serais bien plus riche qui plus est ! Tant pis, j'avais raté ma vocation, je m'en accomodais. « Je vous présente mes excuses, je n’aurais jamais dû réagir ainsi. C’était stupide, grossier et totalement injustifié. Je ne sais pas ce qui m’a pris. » Et bien voilà qui était beaucoup mieux ! Je baissais les yeux, comme si j'étais en train de réfléchir. Dois-je lui pardonner ou ne pas lui pardonner ? Telle est la question. Finalement je soupirais distraitement, relevais mon regard vers elle et dans un petit sourire entendu je répondais : « Ne vous en faites pas, je vous comprend au fond. Il est toujours difficile de discerner le vrai du faux dans les rumeurs. » Et voilà, maintenant j'étais compréhensif et gentil. Mais quelle perfection j'étais ! Elle finit par enfin libérer ma main et immédiatement je me sentais mieux. Beaucoup plus détendu. Elle par contre, je pouvais voir ses joues prendre une jolie teinte rosée. A force d'être aussi adorable, elle allait finir par réveiller en moins la culpabilité. Fort heureusement, ce n'était pas pour maintenant, ni pour demain. Je me contentais donc de savourer le délicieux spectacle qu'elle m'offrait, des idées pleins la tête. « J’ai toujours été catastrophique en terme de relations humaines. Je crois que c’est pour cette raison que j’aime autant les livres, je préfère de loin leur compagnie à celle de mes semblables. » Et c'était d'ailleurs un véritable gâchis pour l'humanité. Rose était une femme passionnante, pouvoir discuter avec elle était un véritable plaisir et c'était fort regrettable qu'elle n'offre pas ce plaisir à plus de personnes. Quoi que, d'une certaine façon ça la rendait plus... disponible, dirons-nous. « Du moins, c’est ce que je pensais avant de croiser votre chemin. Mais comme je vous l’ai dit, je ne suis pas du genre à accorder le moindre crédit aux bruits de couloirs. Et quand bien même seraient-ils justifiés, cela n’enlève en rien le respect et l’admiration que je vous porte. J’ai sincèrement apprécié chaque seconde passée en votre compagnie, c’est tout ce qui compte, non ? » Oh, mais c'est qu'elle me flattait la tendre enfant. J'avais presque envie de me lever de ma chaise et de tourner autour de la table en sautillant, criant à qui voulait l'entendre combien j'étais génial et que s'ils ne me croyaient pas (ce qui me semblait totalement impossible) ils pouvaient venir demander à Rose de confirmer. Mais je restais tranquillement assit sur ma chaise, faisant mine de prendre ça avec modestie alors que je jubilais en silence. Je croisais mes bras et les posais sur le rebord de la table avec lenteur, en profitant pour chercher mes mots alors que mon regard bleuté se perdait dans le sien. Calmement, je prenais la parole : « Je crois que oui. Tirer un trait sur quelque chose d'agréable serait fort regrettable. » Un jour, je devrais songer à appliquer mes propres conseils, ça pourrait me servir. Un petit sourire prit place sur mes lèvres alors que j'ajoutais : « Et je suis bien heureux de voir que vous avez apprécié autant que moi nos moments. » Blablabla ! J'étais un baratineur hors paire certes, mais j'arrivais même à me fatiguer tout seul. Je savais que face à une fille un peu fleur bleue ça marchait à tout les coups, mais moi tout ça.. non, ce n'était définitivement pas mon truc. Mais j'étais persévérant et prêt à tout pour arriver à mes fins, ne l'oubliez pas. Dans ce genre de moment il fallait seulement que je me concentre et pense à l'aboutissement de tout ce travail et je retrouvais aussitôt tout mon entrain. « Je ne veux pas que vous partiez… » Oh, je n'en avais jamais eu l'intention, qu'elle se rassure. Mais je décidais de jouer un peu avec elle. Tout en me levant, je la fixais et déclarais : « Et bien je crois que si pourtant. » Une fois debout je prenais le temps de ranger ma chaise correctement, histoire de laisser un peu durer. Puis je m'approchais d'elle, cherchait à nouveau son regard et dans un sourire taquin j'ajoutais finalement : « Mais vous venez avec moi. » D'accord, c'était très nul comme blague. D'ailleurs, on ne pouvait même pas qualifier ça de blague. Mais cela avait été plus fort que moi, que dieu me pardonne ! Et en riant doucement, je l'invitais à quitter sa chaise pour me rejoindre. Je proposais la suite du plan : « Un peu de fraicheur à l'ombre d'un arbre du parc, ça vous conviendrait ? » Elle ne pourrait pas me refuser ça, pas après m'avoir "blessé". Question de principe.
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Stewart & Rose


    Douceur, tendresse et innocence. C’est peut-être ce qui faisait la différence entre Rose et toutes les croqueuses d’hommes qui régnaient au sein de l’Université. Si elle tenait la main de Stewart, ce n’était nullement dans le but de le troubler d’une quelconque manière, elle n’était pas douée pour ces choses-là. Ce geste était sincère, c’était sa manière bien à elle de lui faire entendre qu’elle regrettait amèrement sa maladresse. Il ne méritait pas ça. Certainement pas après tous ces merveilleux instants qu’ils avaient partagé ensemble. Rose était peut-être naïve et parfois un peu trop fleur bleue, mais elle avait le mérite d’avoir conservé une fraicheur presque enfantine qui la rendait touchante et caractérisait si bien ce qu’elle était. Puis il y eut cette phrase. Une bombe n’aurait pas fait davantage de ravages. Le visage de la belle anglaise se décomposa. Retenant son souffle, Rose sentit les battements de son cœur adopter un rythme nouveau. Il faut dire que la brunette n’était guère douée pour les relations humaines et en l’occurrence, elle n’avait strictement aucune idée de l’attitude à adopter afin de lui faire oublier son indélicatesse. Stewart devait probablement la trouver stupide et hautaine. Embarrassée comme elle ne l’avait encore jamais été de toute son existence, la jeune femme eut la vague impression que le temps s’étirait paresseusement en d’interminables secondes durant lesquelles son calvaire ne faisait qu’augmenter. Sondant le regard du professeur, Rose prit son inspiration dans l’espoir de lui faire entendre une fois de plus, combien elle était navrée. Enlisée dans sa confusion, la jeune femme était prête à tout pour qu’il lui accorde une seconde chance. Et soudain elle comprit. Son visage précédemment suppliant se teinta soudainement d’une surprise tendre, franche et presque enfantine. Le soulagement fut immédiat. Il n’avait pas l’intention de s’en aller de la manière dont elle l’avait imaginé. Ses lèvres s’étirèrent en un sourire franc, elle acquiesça et répondit doucement. « Ce serait absolument parfait.» Ne se faisant pas prier davantage, Rose se leva à son tour et ensemble, ils quittèrent les lieux pour marcher en direction du parc. Peut-être était-il réellement le chasseur et elle, une pauvre proie n’ayant d’autre choix que celui d’endurer le bon vouloir d’un tiers sans scrupule. Toujours est-il que Rose ne s’apercevait même pas de l’habileté avec laquelle il la manipulait. Si elle était une excellente comédienne, elle venait de trouver un rival à sa hauteur ! Quoi qu’en présence de Stewart, Rose tombait le masque lentement mais surement. Elle se dévoilait peu à peu, laissant de côté ses craintes et son incertitude. Elle ne voulait plus faire semblant. Mine de rien, ce genre de situation avait le don de l’épuiser. Cacher sa véritable personnalité et ce qu’elle était vraiment était son lot quotidien depuis des années mais elle détestait ce genre de représentation théâtrale et préférait mille fois être naturelle, sincère et adorablement souriante.

    Tandis qu’ils marchaient côte à côte sous la chaleur écrasante du soleil d’été, Rose retrouva lentement son calme et sa bonne humeur. Elle ne parvenait pas à s’expliquer pourquoi elle se sentait toujours aussi sereine en présence de Stewart. Probablement car il savait précisément comment s’y prendre pour apprivoiser l’animal sauvage et méfiant qui sommeillait en elle depuis toujours. C’était déroutant et tellement agréable à la fois... Finalement, après une ou deux minutes de silence, Rose se décida à reprendre la parole. « Pour être tout à fait honnête avec vous, il s’avère que votre présence m’a beaucoup manqué également. J’ai souvent regretté votre absence ainsi que nos longues et fascinantes conversations. Je ne crois pas avoir passé d’aussi bons moments depuis … depuis une éternité. J’étais impatiente de vous voir rentrer.» Ne nous emballons surtout pas ! Venant de Rose, ces propos revêtaient une certaine candeur et n’étaient nullement destinés à flatter l’égo du professeur. La jeune femme pensait chacun des mots qu’elle venait de prononcer et qu’importe l’interprétation qu’il pourrait en faire, jamais elle n’aurait eu l’audace de jouer les aguicheuses. Tandis qu’elle parlait, tous deux arrivèrent à l’endroit précis de leur rencontre. Un banc, sous un immense saule pleureur en plein cœur du parc. Un véritable havre de paix où Rose aimait venir lire à ses heures perdues. La demoiselle afficha un léger sourire et haussa doucement les épaules. « Alors, racontez-moi comment s’est passé votre été ? Je crois savoir que comme bon nombre d’étudiants et d’enseignants vous avez choisi de passer vos vacances au Summer Camp ? Votre séjour était-il agréable ? Il me semble que ce n’est pas de tout repos… Pour ma part, j’ai refusé d’y participer. Non pas par manque d’intérêt mais plutôt car j’ai tendance à me sentir mal à l’aise quand il y a foule. Je préfère de loin être au calme. Après s’être assise sur « leur » banc, Rose observa de nouveau Stewart avec ce qui aurait pu passer pour de l’insistance. Or, il s’agissait simplement de pouvoir déchiffrer une éventuelle réponse de sa part. La jeune femme avait cependant remarqué que son regard faisait souvent office d’appel silencieux. Les hommes pensaient qu’elle était directe et insistante tandis que les femmes voyaient en elle une véritable assurance dont Rose ne disposait absolument pas. Oscillant entre ses lèvres et son regard, elle attendait simplement de savoir ce qu’il allait lui répondre. Naïvement, comme toujours.


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Je me retenais de rire alors que je la voyais soudainement inquiète face à mon départ. Un peu plus et je me serais presque sentit cruel de lui imposer une taquinerie aussi stupide. Mais je mettais rapidement fin à son angoisse en lui expliquant alors ma véritable intention. Soulagement. Pour elle. L'idée qu'elle soit si mal face au fait de m'avoir "blessé" me plaisait grandement. J'aimais cette sorte d'attachement qu'elle créait avec moi, sans même s'en rendre compte. Tout ça parce que je savais viser juste pour faire appel à ses émotions les plus sincères. J'adorais cette sensation d'avoir un pouvoir sur autrui. Je me sentais fort, invulnérable. J'étais ainsi persuadé de contrôler ma vie de A à Z, écartant alors tout risques de souffrance. C'était parfait. Absolument parfait et je ne voulais pas que quoi que ce soit ne vienne ébranler ça. Pas même le plus joli minois de la ville. « Ce serait absolument parfait. » Bien sûr que ça le serait puisque c'était une idée de moi. Et tout le monde savait que tout ce qui émanait de moi était forcément parfais, grandiose, génial. Et j'en passe des meilleurs. Je lui offrais alors un sourire conquis, la remerciant d'accepter la proposition alors que de toute façon, il aurait été hors de question qu'elle refuse. J'aimais juste jouer mon rôle de gentleman à la perfection et lui laisser croire qu'elle avait encore son mot à dire. Nous nous élancions donc en direction du parc, bravant la chaleur avec un immense courage, croyez-moi. Il me semblait qu'affronter une pluie de grêlons aurait été moins difficile à cet instant. J'avançais d'un pas léger, le visage détendu, laissant transparaitre une certaine quiétude et jovialité afin de rester fidèle au Stewart qu'elle croyait connaitre. Bien loin du parfait connard que j'étais en réalité. Mais ça elle ne devait pas le savoir. Pas maintenant en tout cas. Rose quant à elle semblait retrouver toute son assurance et sa confiance en moi puisqu'elle reprit la parole, à l'aise : « Pour être tout à fait honnête avec vous, il s’avère que votre présence m’a beaucoup manqué également. J’ai souvent regretté votre absence ainsi que nos longues et fascinantes conversations. Je ne crois pas avoir passé d’aussi bons moments depuis … depuis une éternité. J’étais impatiente de vous voir rentrer. » Hmm ? Je haussais un sourcil, quelque peu étonné malgré tout face à une telle franchise. Je tournais finalement la tête vers elle et lui souriait, faisant mine d'être sincèrement touché par ses paroles. Est-ce que je l'étais en réalité ? A vrai dire... je n'aurais su dire. J'étais peut-être un peu troublé car venant d'elle ces mots prenaient une toute autre allure qu'avec "les autres" filles. Mais ce n'était pas le moment de m'interroger sur quoi que ce soit. Je devais rester concentré sur mon but final. Je venais poser une main sur mon torse pour accentuer mon émotion et répondait : « Rose ! C'est absolument adorable, je suis touché. Vraiment. » Je retirais ma main de ma poitrine pour venir la poser sur son épaule frêle, posant mon regard insistant dans le sien. « Je l'étais tout autant, il m'a rarement été donné d'avoir une compagnie aussi agréable que la vôtre. » Et voilà, ça, c'était fait. Si mon expression faciale elle ne changeait pas, intérieurement je ricanais, ayant déjà l'impression de toucher la victoire du bout des doigts. Mais je savais que je devrais faire preuve de plus de patience encore, Rose était de ces filles-princesses qui ne s'abandonnent pas au premier venu. Et c'était ça qui me plaisait tellement d'ailleurs, ce défis bien au-delà des pulsions de nos corps. Je visais plus haut encore cette fois, tout en ayant conscience de m'aventurer sur un terrain glissant. Qu'importe, le jeu en valait la peine. Nous arrivâmes finalement sur les lieux de notre rencontre, prenant place sur le banc qui avait bien souvent accueillit nos conversations animées. Je soupirais, laissant mon regard s'échapper quelques instants dans l'immensité du parc. Et je savourais surtout cette fraicheur soudainement retrouvée. Merci l'arbre. Merci ! A nouveau, ce fut Rose qui engagea la conversation et je tournais la tête vers elle, l'écoutant attentivement. « Alors, racontez-moi comment s’est passé votre été ? Je crois savoir que comme bon nombre d’étudiants et d’enseignants vous avez choisi de passer vos vacances au Summer Camp ? Votre séjour était-il agréable ? Il me semble que ce n’est pas de tout repos… Pour ma part, j’ai refusé d’y participer. Non pas par manque d’intérêt mais plutôt car j’ai tendance à me sentir mal à l’aise quand il y a foule. Je préfère de loin être au calme. » Mon été ? Oh. Et bien j'avais fait maintes fois visiter la chambre du chalet des professeurs à certaines élèves... Le reste du temps ? Je ne me souviens pas trop, je devais dormir certainement, bien peu intéressé par la nature et ses bestioles. Mais bien évidemment, cette réponse n'était pas appropriée. Mon regard s'éclaira brusquement, comme si je m'apprêtais à parler de quelque chose que j'adorais. Ce qui était royalement faux. Un large sourire flottant sur mes lèvres, je commençais mon récit : « A vrai dire, c'était formidable ! Pouvoir s'éloigner un peu de la ville, respirer un air non pollué... C'était vraiment agréable et il y avait bien longtemps que je n'avais pas aussi bien dormit ! » Faisant ici évidemment référence au calme de la campagne. Un calme que je ne supportais pas d'ailleurs. Les bruits de la ville faisaient offices de berceuse pour moi et j'avais bien du mal à m'en passer. « Et puis durant ce genre de sortie, les élèves ne nous perçoivent plus pareil, une autre relation s'instaure avec eux. Il est plus facile de leur parler et d'échanger. J'adore ça, je trouve ça... je ne sais pas.. enrichissant ? Oui, c'est sûrement ça. » Très enrichissant même, je pouvais alors tenter de nouvelles positions et viser à obtenir toujours une meilleure performance. Mais ça, elle ne pouvait le savoir. J'étais si parfait dans mon rôle d'enseignant passionné par son métier. « Dans un amphithéâtre il est difficile de créer une relation avec ses élèves et c'est bien dommage, je trouve que.. ça dénature un peu notre rôle de professeur. Comme si nous étions là uniquement pour balancer le cours et au revoir ! » Je haussais mollement les épaules, feintant d'être peiné par cette distance. Mais en réalité il n'en était rien, ça ne m'avait jamais empêché de faire d'agréables rencontres ! Ma tête se détournait quelques instants et je soupirais de bien être avant de me remettre face à elle. « C'est dommage que vous n'aimiez pas la foule... Vous gagnez à être connue. » Je lui offrais un sourire, peut-être un peu trop sincère d'ailleurs. Ma tête se baissais quelques instants vers mes cuisses alors que quelques feuilles s'étaient envolées jusque sur mon jean. Je les balayais du revers de la main et soufflais sans la regarder : « J'aime vraiment cet endroit, il ne m'inspire que des bonnes choses. » Le sous-entendu était clair, non ? Je parlais d'elle là. Je le relevais la tête vers elle en souriant, attendant une réponse.

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Stewart & Rose


    Evidemment, les propos de Stewart ne pouvaient que toucher la jolie brunette qui n’avait pas l’habitude qu’on lui porte un tel intérêt. Pour preuve, elle baissa le regard un court instant et sentit que son teint prenait une couleur rosée des plus ravissantes. D’ordinaire, ses interlocuteurs avaient tendance à la trouver totalement rébarbative et beaucoup trop cérébrale. Il faut dire que Rose était une cartésienne dans l’âme et qu’elle avait toujours une explication rationnelle à fournir pour chaque chose. Les futilités de ce bas monde ne l’intéressaient en rien et elle avait beaucoup de mal à se mêler aux autres étudiants. Ce n’était pourtant pas faute d’avoir tenté le coup à maintes reprises. Mais bon sang, ils étaient tous d’une stupidité affligeante ! Sans parler des sous-entendus grivois auxquels elle ne pouvait échapper. Converser avec Stewart, c’était … c’était … formidable tout simplement. Il était élégant et raffiné, cultivé et intéressant. Avec lui, elle pouvait aborder n’importe quel sujet sans se heurter à un regard ahuri lui signifiant clairement que ses propos n’avaient pas le moindre sens. Et puis au moins, elle était certaine qu’il s’intéressait vraiment à elle, sans la moindre arrière-pensée. Naïve petite chose qu’elle était. Peut-on simplement lui en vouloir ? Comment aurait-elle pu suspecter ne serait-ce qu’un instant qu’il n’était qu’un loup déguisé en agneau ? Rose avait plutôt tendance à idéaliser cet homme sortant de l’ordinaire. Aux yeux de la jeune femme, il était une rencontre troublante et merveilleuse. Il était sorti de nulle part et elle n’avait aucune intention de le laisser s’en aller. Levant les yeux vers le professeur, elle esquissa un léger sourire et reprit plus doucement : « C’est une sensation réciproque. Venir ici prend tout son sens désormais.» Rose n’osa pas admettre que, nostalgique de ces précieux instants qui n’appartenaient qu’à eux, elle était souvent revenue s’asseoir sur ce banc au cours des semaines passées. Se remémorant leurs conversations, il lui arrivait de se demander si Stewart pensait à elle de temps à autre. Pourquoi ? Elle ne saurait aisément se l’expliquer. Rose n’était pas coutumière de ce genre de ressenti et n’en avait que rarement fait l’expérience. Disons surtout qu’elle se sentait bien e sa compagnie et c’était un fait extrêmement rare pour elle. Pour ne pas dire, tout à fait exceptionnel...

    Après un court instant de silence, elle l’observa de nouveau et reprit timidement: « Peut-être que … que j’aurais fait un effort durant quelques jours si seulement j’avais su que vous y participiez. » Son regard plongea dans celui de Stewart tandis que les mots sortaient de sa bouche avec une facilité déconcertante. Beaucoup trop déconcertante. Aie!! Rose regretta presque aussitôt cet aveux des plus sincères et s’empressa donc de se rattraper en faisant appel à son sens de l’humour : « Bien que j’imagine aisément que votre fan-club ne m’aurait pas laissé le loisir de m’approcher de vous ne serait-ce qu’une toute petite seconde. Je vous en prie Stewart, ne prenez pas cet air surpris. Vous êtes l’égérie de toute une génération d’étudiantes. Je crois bien que vous êtes victime de votre succès professeur.» Un rire franc et cristallin s’échappa des lèvres de la belle anglaise et elle ne put s’empêcher de lui adresser un petit clin d’œil, mutine. Même si Stewart lui avait clairement fait comprendre qu’il n’était pas le genre d’homme à outrepasser les limites avec ses étudiantes, Rose savait en revanche que la plupart d’entre elles seraient prêtes à tout pour obtenir un tête à tête avec le séduisant professeur. Le gros avantage de lire sur les lèvres résidait dans l’aptitude qu’elle avait à suivre des conversations à distance. Ainsi, des étudiantes qui croyaient parler à voix basse et à distance raisonnable pour ne pas être entendues étaient aisément démarquées par Rose qui souriait volontiers à ces conversations dignes d’adolescentes peu farouches. Ce qu’elle avait « lu » au sujet de Stewart était pour le moins intéressant… Durant quelques dizaines de secondes, Rose s’enferma dans ce silence qui lui était étrangement familier. Se serait-elle sentie à l’aise au Summer Camp ? Quelle question absurde ! Non, naturellement ! Sortie de son élément, Rose perdait immédiatement tous ses repères. Mêlée à la foule, c'était encore pire. Comment comprendre ? Comment se faire entendre ? Comment suivre la moindre conversation ou faire semblant d'y parvenir ? Non, c'était impossible. « En un sens, c’est peut-être mieux ainsi. Vous savez, me sortir de ma bibliothèque, c’est comme sortir un poisson rouge de son bocal. Je suis pire qu’un animal sauvage. Sans compter que j’aurais beaucoup de mal à partir en vacances avec des personnes que je n’apprécie pas nécessairement. Mes relations avec les autres étudiants sont relativement limitées en raison de l’étroitesse de leurs cerveaux. Non pas que je sois une sorte de snobinarde perchée sur des talons aiguilles, mais disons que nous n’avons ni la même façon de penser, ni la même façon d’appréhender le monde alors vient forcément un temps où ça explose.» Il fallait qu’elle arrête, sans quoi, il allait véritablement la prendre pour une sauvage. « Si tout le monde était comme vous, les choses seraient tellement, tellement plus simples.»
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