let's play | Peter

Une légère brise vient caresser mon doux visage, et rejeter en arrière les quelques mèches de cheveux blonds me tombant des deux côtés du visage . Un léger soupir s'échappe de mes lèvres tandis que j'avance le long du chemin me menant à l'hôtel. Un chemin que je fais tous les jours, mais dans le noir, et avec plusieurs centimètres de talons, les falaises semblent, malgré moi, plus menaçante . Je relève doucement les yeux en direction de l'hôtel, éclairait par les nombreuses lumières dans la nuit. Est-ce vraiment une bonne idée de passer la soirée à jouer au casino, alors que l'argent ne coule pas à flot sur mon compte ? Je n'en sais rien, mais j'ai réellement besoin de sortir de mon cottage . Ce dernier, malgré son confort, reste pourtant exigu, m'étouffant entre ses quatre murs. L'air frais me fait réellement du bien, tandis que j'arrive finalement devant l'hôtel. Je souffle un coup avant de monter les quelques marches me menant à l'intérieur du hall . Le bruit de mes talons résonne sur le carrelage blanc, tandis que je traverse la réception, débouchant dans un couloir à la gauche du comptoir d'accueil . Je n'ai pas encore eu l'occasion de visiter cette partie du somptueux hôtel qui nous accueille, mais je sais malgré tout ce qui m'attend de l'autre côté de cette double porte, que je pousse avec délicatesse, arrivant de nouveau dans une immense salle au plafond haut, le carrelage au sol a laissé place à une moquette rouge somptueuse, ainsi que le calme qui régnait dans le couloir s'est dissipé pour laisser place aux bruits des machines, à l'effervescence des joueurs, qui gagnent ou perdent, aux bruits des jetons que l'on jette pour miser sur les tables de poker, ou à la roulette qui fait claquer sa bille. Je m'avance en direction du bar, certaine de le trouver là, et je ne m'y trompe pas, tandis qu'il y est accoudé, un verre devant lui. J'approche mes lèvres de son oreille avant de murmurer. « Bonsoir. » juste de quoi attiré son intention, avant de poser mon regard sur son verre. « je ne pense pas que tu auras besoin de boire pour réussir à me supporter.. » dis-je un sourire venant s'accrocher à mes lèvres

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Let's play

On joue à la roue de la fortune

Les cliquetis incessants, les cris euphoriques des personnes autour de lui, ou les cris rageux. Le bruit des sous qui tombent des machines, de la bille qui tourne dans la roue. Les femmes somptueuses impatientes et désireuses de trouver un bon partenaire plein au as afin de mieux le voler. Les croupiers hurlant " tapis " au Black Jack ou annoncer qui perdait ou qui gagnait. Les hommes et les femmes jouant pour gagner de l'argent ou pour le perdre, nourrissant le casino de leurs ressources. Tout le monde était élégant, tout le monde jouait , tout le monde perdait ou gagnait. Tout le monde avait chacun ses méthodes pour gagner, la triche parfois. Un moyen de distraction. Un moyen de gagner mais qui se soulève toujours par une perte de gain. L'alcool, l'argent facile, tout était sale dans un casino mais tout le monde se fichait tant que son apparence restait luxueuse et propre. Les personnes ne voyaient pas à quel point que tout était sale. Si ce casino aurait été dans un bar miteux, aucune personne ici ce soir serait là-bas. Les apparences étaient encore et toujours tout ce qui comptait aux primes abords. Une idée de pièce lui vint à l'esprit à ce moment, bien vite chassé par le cri d'un homme à ses côtés, bien trop torché pour se préoccuper de ses pauvres oreilles. Peter était vêtu d'un smoking noir, d'une chemise blanche et d'un nœud de papillon noir, ses cheveux bruns assez bien coiffé mais toujours aussi désordonné lui donnait un petit air rebelle et charmant à la fois. Des chaussures noires faites sur mesure par un italien méritant d'être connu pour ses vêtements haut de gamme et de luxe. Peter regardait le monde du casino bouger d'un oeil hagard, observateur. Cela faisait seulement quelque jours qu'il venait de rencontrer son avocate et espérait de ne pas tomber sur elle en la compagnie de Mira, une élève. Il observait son monde, cette luxure qui était légale. Il regardait ce monde dont il en faisait partie. Tout cela, Peter connaissait. Il savait que certains hommes s'étaient éclipsés auprès de leurs femmes enceintes ou juste un peu insupportables pour aller s'en taper une autre, dans une des chambres ou dans les toilettes, dans l'ascenseur. Il savait que leurs femmes étaient en train de les attendre inutilement et qu'elles allaient partir soit dans un bar pour picoler, pour oublier que leur mari les trompe et que c'était pour ça qu'elles étaient ainsi, ou rentrer à l'hôtel en se demandant ce qu'il leur ait prit d'avoir épousé un tel homme. Il savait que certains hommes trichaient et cachaient des cartes dans leurs manches afin de gagner la partie. Il savait que certaines femmes montraient leurs atouts et allaient finir dans une des chambres d'un des milliardaire qui allait se retrouver faucher de ses gains, le lendemain même. Il connaissait ce monde, par coeur. Il prenait pitié des femmes qui devaient attendre que leurs maris finissent leurs basses besognes sur une autre. Il avait beau critiqué ce monde infecte , il l'adorait. Il regardait le liquide ambré danser dans son verre en cristal propre avant de le boire cul sec. Il sentit une voix murmurer au creux de son oreil, se tournant doucement, il découvrit avec joie, une belle élève blonde avec une tenue qui la mettait en valeurs.

-Bonsoir Mira, déclara-t-il et finit par se faire resservir. Tu es plus que belle dans cette robe, complimenta-t-il dans une voix où résonnait la banalité.

Il vint à lui lancer un regard et un sourire éclatant lorsqu'elle fit une petite plaisanterie. Boire, chez lui était un besoin vital comme pour respirer. Il fut presque gêné , il avait envie de le dire à quelqu'un qu'il était en réalité un alcoolique, mais il se tut. Peter s'était mis seul dans cette galère, il allait s'en sortir seul, c'était son poids, son fardeau à porter, pas celui des autres.

- Je bois plutôt parce que j'en ai plus envie, jamais, je boirais un verre pour supporter une femme, tu sais, lorsque je trouve une femme chiante, je sais comment la faire taire, répondit-il avec un humour plus que suggestif.

Peter savait qu'il ne devait pas jouer ce jeu avec les élèves, qu'il jouait avec le feu et que tôt ou tard, il allait finir par se brûler mais il n'arrivait, c'était plus fort que lui. Il adorait les défis , il adorait surtout jouer avec le feu.

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Le vent frais s'estompe dans mes cheveux lorsque je pousse les portes du hall de l'hôtel du Cap-Breton, ô logent la plupart des étudiants… du moins ceux ayant eu les moyens de se payer une suite, ce qui n'est malheureusement pas mon cas, qui me contente d'un simple cottage. Je n'ai peut-être pas le luxe, mais le confort d'être tranquille, de ne pas être obligé de manger tous les soirs aux restaurants, d'avoir même eu la possibilité d'amener mon animal domestique : un petit chat roux d'à peine un an. Pourtant ce soir, je m'en échappe, voulant retrouver une ambiance bien plus euphorique, bien plus effervescente, où l'on peut sentir l’électricité dans l'air . Aller jouer au casino, dépenser de l'argent inutilement n'est peut-être pas une bonne idée lorsque l'on voit mon compte en banque mais… la possibilité de gagner est toujours à portée de mains, jamais très loin. Le poker est quelque chose où la chance est de rigueur, mais il n'y a pas que ça... le bluff est un point important. Avoir une mauvaise main, mais savoir bluffer… cela peut faire des miracles. Toutes ses heures passés à faire semblant, à toujours cacher la vérité durant mon enfance et mon adolescence. Et puis, par la suite , j'ai continué d'une certaine façon avec le théâtre . Devoir jouer un rôle , c'est toujours enfiler un masque, celui d'un nouveau personnage que nous devons interpréter. Je m'approche d'ailleurs doucement de mon professeur, le bruit de mes pas étant étouffée par cette moquette somptueuse, recouvrant tout le casino. Les vigiles ne se soucient pas de moi, mon visage révèle un âge dépassant de quelques années la majorité, et ma robe noire moulante est loin d'être une tenue que l'on refuse dans ce genre d'endroit. Arrivé à la hauteur de Peter, je me penche légèrement vers ce dernier, laissant une de mes mèches de cheveux blonds venir caresser la peau de son cou avant de lui murmurer un bonsoir à l'oreille, avant de finalement me redresser, repassant cette mèche derrière mon oreille pour qu'elle aille rejoindre les autres. Un sourire s'affiche sur mes lèvres à ses dires « merci… le nœud papillon te va plutôt bien...même si la cravate reste ce que je préfère. » répondis-je avec un sourire en coin, avant de l'interroger sur sa boisson . Il était rare de le voir boire autre chose que l'alcool à vrai dire « et bien, je te propose d'essayer de quitter ce bar et par la même occasion, cette envie d'alcool... » dis-je, en me reculant d'un pas pour le laisser passer. Une simple proposition mais qui reste malgré tout pleine d'assurance, et de conviction. « … et faire taire une femme est bien plus compliqué que ce que tu penses ! » dis-je avec un sourire amusé tandis que j'avance doucement entre les machines à sous. « une préférence pour un jeu ? »

(Invité)

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