BIDDIE M. MCFLY ► camilla rowe-pourcheresse

une vrai emmerdeuse, voila ce qu’est biddie. elle s'amuse à foutre le bordel partout. elle se nourri des douleurs des autres, de leurs peines, leurs tourments. elle est une petite princesse friquée qui ne se soucie que de son petit cul et rien d'autre. en même temps, ce n'est pas de sa faute; n'est-ce pas ? elle est née avec une cuillère d'argent dans la bouche. elle fait chier le monde en évacuant tout ce qui se passe par la tête sans y penser, sans peser le pour ou le contre. maussade ? cela ne fait pas partie de son vocabulaire. elle emmerde le monde et avec le sourire en prime. elle est toujours de bonne humeur à raconter des blagues bien pourries, à discuter avec des inconnus, à aborder des relous. rétive, rebelle, elle n'en fait qu'à tête. elle trouve un plaisir fou à défier ses parents, briser les barrières qu'ils lui ont fixés. ils ont peur, ils craignent la réputation qu’elle va se coller. ils ne veulent pas qu’elle finisse seule ou encore en cloque. elle est la seule héritière de la famille, de l'entreprise. elle doit arrêter d'être distraite; elle doit se concentrer, se calmer. elle, elle s’en fout. elle ne prend même pas la peine de les écouter. ils l'emmerdent, hein ? elle les trouve bien trop inutiles, vieux, grincheux. elle, elle est vive, une vrai boule d'énergie. elle vagabonde partout, elle n’aime pas le silence, le calme. elle manque  de manières, et elle trouve cela attrayant. elle est grossière et en est fière. elle est nihiliste, c'est pour ça. une vrai anarchiste. pour elle, la vie est dénudée de tout sens, de toute valeur. pour elle, la vie est une pute.

tu viens tout juste de rentrer. tu marques ta pause habituelle de dix minutes et tu la consacres pour une bonne cigarette. l'on dit qu'une femme qui allume une cigarette après l'amour n'a pas été comblée. c'est sûrement cela. tu attends que ton père quitte la grande villa des mcfly. non, tu ne le crains pas. tu ne veux juste pas te prendre la tête à discuter avec lui. il t'emmerde; il t'étouffe. une fois parti, tu te diriges vers la maison. tu passeras ces prochaines quatre heures à dormir. puis, tu décides d'aller à l'université juste pour pas qu'on t'agace. tu sèches la plus part des cours. tu as déjà l'argent et le pouvoir de tes parents qui te garantiront ton année ainsi que ton diplôme. a quoi ça sert de se fatiguer. tu traînes avec ta bande habituelle. tu dragues deux trois garçons pour paraître normale ainsi pour pas qu'on doute de la double vie que tu mènes. tu sors boire un café avec tes amis. tu rigoles, tu ris, tu blagues, tu te fous de la gueule des gens. bref, tu fais chier le monde comme à ton habitude. c'est ta dose; il le faut sinon tu perds ton équilibre. il se fait tard, alors tu inventes une excuse bidon n’importe quoi pourvu que tu puisses partir. tu ne programmes rien; tu improvises. tu es un vrai bordel. tu pars à la chasse aux garçons. tu squattes dans les meilleures soirées à la recherche d'un super riche extrêmement con mais canon. tu cherches de la viande fraîche pour faire taire ton désir. tu joues le rôle principal de ta double vie. tu es la pute, hors du commun. tu es la pute super riche bien plus que son client. tu es la pute qui n'encaisses pas. tu ne fais rien; inerte. tu fixes seulement le toit à regarder l'ombre de vos ébats se dessiner lentement sur le mur. tu ne sais pas son nom; rien. tu t'en fous. tu refuses son argent mais tu aimes ce que ça te fait. tu aimes sentir ce pouvoir; cette force extrême. que l'on te désire. et ensuite tu te casses. tu refuses de passer la nuit là-bas. ce ne sont que des pions; des imbéciles que tu renverseras rapidement pour arriver à la reine et réussir.

« c'est bon. on a baisé, c'était bien. on ne va pas en parler toute la matinée. » agacée, tu te lèves et te diriges vers la fenêtre. il fait beau dehors. c'est paisible, comme toujours à Princeton. rêveuse, tu commences à dessiner des cercles invisibles avec ton doigt sur la vitre. james se lève et se colle à toi. il passe ses bras autour de ta taille et commence à t'embrasser dans ton cou. tu soupires. c'est bien pour cette raison que tu préfères ne pas dormir après une bonne partie de jambes en l'air. tu regrettes d'avoir cédé. tu aurais du être ferme et quitter son appartement tout de suite après. mais pourquoi n'acceptent-il pas de te laisser partir ? pourquoi demandent-ils toujours plus ? qu'on te laisse tranquille. tout le monde te veut quelque chose. tout le monde s'attend à ce que tu changes; que tu réagisses autrement. putain. ne comprennent-ils pas que c'est ta vrai nature ? que tu ne fais pas semblant d'être mystérieuse ? que tu te lasses rapidement de la compagnie des gens ? que tu enchaînes les conquêtes l'une après l'autre juste pour t'amuser ? non tu n'es pas tourmentée. non tu n'as pas de soucis pour les évacuer en couchant avec des garçons. et non - milles non - tu ne fais pas ça pour l'argent. tu t'amuses, seulement. tu as besoin de ça. voila ce que c'est. « reste encore, bébé ». tu ne l'écoutes pas. il n'existe pas. tu continues de regarder par la fenêtre, égarée. tu es épuisée moralement plus que physiquement. tu t'écartes de lui et passe une main sur son visage. tu ne le regardes même pas. tu t'habilles rapidement et quitte la chambre qui a été témoin de vos ébats torrides et le restera pour toujours comme plein d'autres chambres.

il t'a frappée, il t’a buttée, il a sali ton visage avec un putain de rouge hideux, il t’a frappée, il t’a buttée, tu es tombée, tu retombes, mais tu as beau ye relever, lui glisser des je t'aime un peu trop amoureux, ta tête restera toujours baissée. pourquoi tu le laisses mutiler tes veines, tes pensées, ta liberté, ton cœur ? lui, james tout ce qu’il pensait c’était, t'emmener loin, dans un pays que vous ne connaîtriez même pas, et vous aimeriez, genre à s'en crever les poumons. il hurlait qu’il t’aimait qu’entre vous deux il y a avait ce lien fort qui vous unissait. mais toi tu avais refusé, c’est pour ça qu’il t’a frappé. c’est pour ça qu’il ne s’est pas arrêté malgré le fluide rouge qui dégoulinait de ses mains. tu souffres dans ton coin, que tu dises que ça va, que tu continues à faire ta tassepé fragile, alors qu'en fait t'es juste fragile. tu serais plus heureuse sans lui alors c’est pour ça tu lui cries de se casser. parce que dans la vie tu veux pleins de chose mais pas de james, pas lui bordel. pourtant il ne lâche rien il revient le jour suivant et le jour d’après. tu comprends alors que tout ce qu’il veut c’est d’abuser de ton corps comme la bonne petite pute que tu dois être.  dans un sens c’est un peu de ta faute, c’est à cause de toi que tu en es là.

James regarde sa poupée frigide encore étalée sur le lit. La porte claque violemment dans le minuscule appartement. elle fait trembler les murs et ton cœur.  pour une fois elle s'est laissée aller dans ton étreinte, elle n'a pas tenter de s'enfuir, elle ne sait pas débattu. Petit bête fragile qui part pour abattoir voilà ce qu'elle était. il lui lance un regard inquiet se demandant combien de temps elle va rester là, avant d'entrer dans la salle de main. l'eau coule dans ses oreilles, mais il l'entend bien le bruit de la porte qui claque et désigne la fin d'un chapitre. Le début d'une absence difficile. Le recommencement de quelques pages. il hurle "sale pétasse revient" tout en courant dans le salon. le regard de Biddie se dirige vers lui, à la recherche de réponses. Les yeux explosés, c'est à peine s'il comprend exactement ce qu'il vient de leur arriver. Biddie a juste claqué la porte, ce doit être du bluff, elle va revenir, comme toujours. elle va revenir et s'excuser d'avoir été si impulsive. vous aurez plus qu'à vous embrasser et repartir sur un bon pied. c'est toujours comme ça.ou du moins, c'est ce dont son cerveau tente de se persuader.


allez biddie, cours, cours, jusqu'à t'en crever les poumons. écoute pas ce sifflement qui bouffe ta gorge, cours.tu vois flou, ça va pas, t'es mal. ta tête, tes yeux, ta gorge, ton coeur, tes jambes baise la douleur biddie, fais pas la peureuse, si tu dois crever aujourd'hui, si le là-haut pense que ton dernier souffle doit arriver, alors autant courir pour sauver ta peau, t'éloigner de lui. alors tu comprends que tu dois fuir. tu changes alors de prénom, tu changes d’école, de pays. c’est ainsi que tu te retrouves à arpenter les couloirs d’harvard. cette expérience t’a fait réfléchir, murir dans un sens. tu ressens moins le besoin de chercher du piquant, bien que ça ne t’empêche pas de cultiver les hommes et de partager un moment charnel. t'es toujours aussi méchante et certaine de toi, mais maintenant tu te méfies. quoi qu'il arrive tu ne revivras plus jamais ça.