SCARVY ✰ LET ME BE SO STUPID WITH YOU

LET ME BE SO STUPID WITH YOULa fin des vacances approchent de plus en plus et j'ai clairement hâte que ça arrive. Des vacances pourries j'en ai passée plusieurs, mais faut dire que cette année c'est l'une des pires. Depuis l'hospitalisation de mon fils Oscar je déprimais totalement et j'avais bien du mal à profiter de mes vacances. En même temps, normal non ? Et dire que j'avais attendu toute l'année pour me retrouver sur un transat à bronzer et profiter de la chaleur du soleil et de la fraîcheur des cocktails. J'essayais quand même de m'occuper, quand je n'étais pas à l'hôpital de l'île, je buvais un peu trop puis m'amusais un peu trop alors disons que pour aujourd'hui je voulais faire quelque chose de plus productif. Quelque chose qui me changera réellement les idées, parce que clairement l'alcool ça ne dure seulement que quelques heures. Alors oui, pourquoi pas du surf ? Je me souviens en avoir déjà fait pendant mon adolescence et avoir adorée ça alors peut-être que c'était une bonne idée. Surtout qu’apparemment les plages du Cape Breton sont assez connue pour ça. Me voilà sur la plage, habillée de mon maillot ainsi que de ma planche attachée par une ficelle de plastique autour de ma cheville. Il y avait pas mal de vent et d'assez grande vague alors j'étais certainement tombée sur la bonne journée pour surfer. Je mettais au moins vingt bonne minutes pour trouver un équilibre mais j'avais finalement réussis à me lever sur ma planche pour glisser sur les vagues. C'est clair que sur le moment je me disais que cette sensation d'adrénaline était encore meilleure que l'ivresse de l'alcool. Sauf que d'accord je m'en sortais plutôt bien pendant un temps mais, j'étais loin d'être une surfeuse professionnelle alors évidemment, le pire arriva. Un moment d’inattention et paf je perdais tous mes moyens en tombant de ma planche ainsi qu'en perdant tout contrôle en me faisant emporter par la vitesse des vagues. Je me prenais un coup de planche sur le dessus du crâne qui rendait la situation encore plus difficile, j'étais sonnée et j'avais l'impression d'être incapable de retrouver la surface. Bon, je crois que c'était le moment de voir ma vie passer devant mes yeux parce que c'était la fin non ? J'avais beau être forte mais disons que l'eau et le courant était beaucoup plus fort que moi.

LET ME BE SO STUPID WITH YOUL'air marin était agréable. Je fermais les yeux pour profiter de ce cadre enchanteur. Le clapotis des vagues contre les roches était apaisant. Assis sur ma planche de surf, je regardais le soleil se coucher sur l'horizon. L'océan m'appelait. J'avais envie de rejoindre ses bras douillets. Me plonger dans ses tréfonds pour ne plus en sortir et oublier tous mes problèmes. Parce que finalement, c'est la constante. L'océan. Qu'importe le pays côtier où vous êtes, l'océan est là. Sécurisant et dangereux à la fois. Je souriais en me redressant pour m'élancer dans ses humeurs. Les vagues étaient parfaites pour une fin de soirée. De légers rouleaux s'étaient crées au large, gâtant les plus aventureux. Je profitais des derniers rayons du soleil, les laissant réchauffer mon épiderme avec douceur jusqu'à ce qu'un bruit vienne m'interpeler. Au loin, je voyais le corps athlétique s'effondrer dans l'eau. Je descendais de ma planche, détachant la petite cordelette de ma cheville pour rejoindre la jeune femme. Son corps s'enfonçait dans l'eau, j'enlaçais sa taille pour la sortir de l'eau et la porter jusqu'au rivage, là où le sable était fin et doré. Lorsque je posais le corps de la jeune femme sur le sable, sa beauté me frappa. Je connaissais cette femme. Leevy. Merde Leevy, ça va ? dis-je en tapotant ses joues avant de les pincer pour entrouvrir ses lèvres et lui insuffler un peu de vie. Sa poitrine remontait sous l'oxygène, mes mains se posaient dessus pour entamer un massage cardiaque. Je recommençais le massage encore et encore jusqu'à ce que son corps ne se soulève et que de l'eau ne sorte d'entre le pourpre de ses lèvres. Un sentiment de soulagement vint me prendre, tant que je laissais mon fessier épouser les courbes des grains sableux. A croire que je suis toujours là au bon moment soufflais-je en plongeant mon regard dans le sien, enlevant d'une main douce, les quelques mèches qui s'étaient collés contre la finesse de ses traits.  Tu vas bien ? demandais-je en l'aidant à se redresser.