CALYPSO CORLEONESI ► barbara palvin

01. le prologue d'une connasse
  Si je dois te raconter toute ma vie, il faut d'abord commencer par le commencement. Tu vas me dire « Logique, merci de la précision, j'étais un peu perdu. », mais je préfère préciser, les confusions arrivent si rapidement. Alors que padre était enfant, grand-papa était déjà à la tête de la plus grande mafia européenne. Non pas Sicilienne, ni Italienne, mais du continent lui même. La brutale délinquance, le don de l'organisation du trafique, de l’installation de la peur coule dans mon sang depuis plus d'un siècle. Il y a toute une histoire derrière moi, mais franchement c'est trop long et chiant à retenir, donc on va s'en passer si tu le veux bien. Je ne compte pas trop m'attarder sur le passer. Les histoires sont faites pour dormir, et en l’occurrence tu dois rester éveiller pour la suite. Bref, grand-papa avait le pouvoir absolu. Il savait se faire respecter, et il espérait que ses fils suivent la même voix. Il était hors de question qu'ils fassent autre chose de leur vie. La mauvaise graine qu'il avait seumé s'est propage bien au plus loin que les frontière, mais je ne préfère pas savoir jusqu'où elle s'étend. Être dans l'ignorance c'est ce qu'il y a de mieux. Grand-papa a tout appris à mon oncle et padre. Être un mafieux a toujours été une très grande fierté. C'était signe de pouvoir. Gagner de l'argent salement, torturer et jouer avec la loi, padre était fort pour ça. Je ne sais pas combien de jours de prison la famille compte à son actif, mais ça doit bien en faire un bon paquet. Aujourd'hui, elle est comme inatteignable. Trop puissante pour qu'on puisse la détruire. La crainte régnait autour de la famille Corleonesi, elle règne toujours. Quand ma mère, une américaine, a rencontré padre, elle était loin de se douter de ses activités. Enfin, c'est ce qu'elle disait. Elle le voyait comme un homme d'affaires. De quoi au juste, elle ne savait pas vraiment. Elle savait qu'il aimait les armes à feu, mais elle était loin de se douter qu'il baignait dans tout un tas truc totalement illégal, mais pourtant autorisées. Oui, je sais, c'est assez confus. Moi-même j'ai un peu de mal à suivre tout ça. Quand elle a appris ce qu'il faisait, elle avait peur, mais elle disait que c'était trop tard : elle l'aimait déjà. Mon cul ouais, elle se disait qu'il devait y avoir un bon paquet de fric à se faire, elle qui s'en faisait déjà pas mal avec sa carrière de mannequin. Crois-moi, il ne faut jamais croire ce que dit un Corleonesi, c'est souvent un mytho pour en tirer profit.


02. une enfance dans une famille hors norme
 Quand on pense à la mafia, on se dit qu'il est impossible d'avoir des enfants dans une situation pareille. Ça ne peut pas être sain, c'est impossible. Perdu ! Je dois te rappeler qu'ils n'ont peur de rien, sinon que d'eux même ? Construire une famille était primordial pour padre, et il était hors de question qu'il zappe ça sous prétexte qu'il est un criminel avec du monde à ses trousses. Non, il n'y a jamais même jamais pensé, contrairement à ma mère. Mais je crois bien que son désir maternel a pris le dessus, sinon comment je pourrai te parler ? L'arrivée de mes frères, de ma jumelle et moi-même fut donc un véritable plaisir pour ma famille. C'était même, selon les dires de mes parents, le plus beau jour de leur vie. Je ne vois pas en quoi la venue de jumelles peut-être le plus beau jour de la vie d'un jeune couple. Aux yeux de notre famille, on est un véritable trésor. Gâtée depuis le jour de notre naissance, nous avons toujours su l'importance de notre existence. Petits, les autres enfants ne savaient pas s'ils pouvaient être nos amis. La plupart des parents n'aimaient pas que leurs filles et fils soient en notre compagnie. Tu aurais pensé la même chose à leur place, mais quand tu fais partie de la haute classe sociale, la mentalité est différente. La plupart des millionnaires.. touchent à tout ce qui est illégal, alors ils ont forcément à faire à des personnes comme ma famille.
Giada et moi sommes assez différentes, bien que l'on forme un duo de choc ! Malgré nos caractères assez différents, nous avons beaucoup en commun, et crois-moi tu préféreras te retrouver ailleurs que sur notre chemin.Son univers est bien loin du sport qui a toujours été important à mes yeux. Padre aurait préféré un sport de lutte. Quelque chose qui puisse véritablement servir dans la mafia. Comme si j'avais une tête à faire de la lutte. Il aurait également aimé que les armes soient nos jouets préférés. Mais ce genre de violence ne m'intéresse guère. Je préfère celle morale, celle qui salit nettement moins les mains, et qui procure plus de jouissance. Heureusement que padre nous aime plus que tout au monde. Sinon on aurait fini comme ses ennemis, ou comme Fabio, mon frère aîné. Alors, il nous a toujours soutenues dans ce que l'on faisait. Il voyait au-delà du loisir. Il visait toujours plus haut. Tu te trompes, c'est loin d'être une qualité. Mais pour une fois, je suis d'accord avec sa vision. Je voulais être la meilleure, toucher les étoiles ! La gym ne devait pas être un simple passe temps. Et si l'on veut savoir se faire respecter, il faut savoir se donner. Et non pas à dix pour-cent, mais à cent vingt pour-cent. Je peux te certifier que j'en ai bavé, mais j'étais douée. Je ne voulais pas de l'aide de padre, je voulais y arriver par moi-même. Alors même au pensionnat, je continuais à m'entraîner tous les jours. Je te rassure j'avais une vie bien à moi. Je ne me privais de rien, et encore moins d'une soirée et d'une virée aux quatre coins du monde.


03. et tout peut basculer
Malgré ce que l'on peut penser, la mafia n'apporte pas que de bonnes choses. L'argent et le pouvoir ne peuvent malheureusement pas constamment apporter du bonheur. Tu peux en prendre note, car beaucoup pensent le contraire. Et non, je ne dis pas que je me fiche de l'argent. J'aime ça, et je ne me prive pas de le crier sur tous les toits. La mafia m'a apporté beaucoup de choses et des bonnes, comme un caractère bien trempé et fort. Je suis fière de toutes ses choses, mais il y a le danger. Ce danger qui pèse énormément sur notre famille. Grand papa et padre n'ont jamais vraiment pris toutes ses menaces au sérieux. Ils disaient qu'ils étaient intouchables, pourtant il y avait de nombreux combats avec leurs niveaux. Lorsque avec Giada  on était en pensionnat à Florence, padre avait peur pour nous. Il n'aimait guère que l'on quitte la Sicile. Il y avait cette famille qui avait toujours été leurs ennemis. Il savait qu'elle pouvait nous faire du mal, que ce gang se fichait que l'on soit des filles ''innocentes''. Il aurait fait de même avec leurs enfants. C'était la loi de la jungle.
Ma famille a seulement pris conscience que la menace se trouvait également sur leur terre, en Sicile, quand Grand papa fut fusillé alors qu'il était en voiture. C'était atroce, tout le monde s'agitait, et ça ripostait. Chacun voulait plus de pouvoir, et les Corleonesi ne se laissent pas facilement faire. Padre avait peur pour les femmes et les hommes de sa vie. C'était devenu assez compliqué de continuer à vivre tranquillement avec toutes ces nouvelles règles. À chacun de nos faits et geste, quelqu'un nous suivait, et quand mon oncle fut lui aussi tué au ''combat'' tout bascula. Giaba et Luis quittèrent le pays aux côtés de mère pour aller aux États-Unis. Des hommes les avaient suivis pour veiller sur eux, mais je n'avais pas voulu les rejoindre. J'avais encore beaucoup de choses à faire ici. Ma carrière pro de gymnaste était très importante à mes yeux, surtout qu'elle battait des records. Alors je suis restée deux de plus auprès de mon père. Mais surtout, même si Giaba me manquait énormément, je n'étais pas prête à quitter padre. Tu peux comprendre, c'est ce qui se rapproche le plus de l'homme de ma vie. Mais les événements nous rattrape un jour où l'autre. Il y a quatre cinq ans, ma carrière s'arrêta brutalement après avoir été passé sous taba. On peut dire que j'ai été kidnapé, puis violenté pour faire enrager le reste du gang. Évidemment, ça n'a pas manqué. Après de multiples fractures, on me livra à mon père. S'en était trop pour lui, et lorsque je fus remis sur pied, il ne me laissa guère le choix : départ pour les USA. Pour une fois je ne pouvais être contre l'ordre de mon père, mais crois-moi. Cette merde m'a rendu plus forte. En aucun cas elle m'a affaibli, et les Corleonesi sont toujours début, une couronne sur la tête assis sur un trône dominant.
Désormais, cela fait des années que je suis loin de la mafia, enfin si on peut dire. Je ne vois plus actions menées, mais je sens toujours cette père qu'elle sème autour d'elle.


04. quand tout reprend à zéro
Arrivée en cours d'année scolaire avec plusieurs ecchymose sur le corps et un bras en écharpe, ce n'est pas forcément la bonne idée. Surtout quand on s'apprête à Harvard. Tout était assez difficile : inscription et intégration. Il a fallu beaucoup d'acharnement pour que le président accepte enfin de me prendre. Beaucoup de mensonges surtout. Dès mon entrée dans son bureau, j'étais catégorisée comme une fille à problèmes. Il n'avait pas tort dans un sens, mais en aucun cas j'étais responsable de ce qui m'était arrivée. Crois-moi, j'aurai préféré être ailleurs, et ne pas y participer. Mais voilà ce qui arrive quand on est la fille l'ennemi public numéro un. Finalement, c'est ma carrière professionnelle de gymnaste qui m'a sauvée. C'est toujours intéressant d'avoir une athlète dans son établissement. Mais pourquoi faire des études alors qu'on est déjà au top ? Bonne question. Demande à mon père. Je ne sais pas ce qu'il a avec les études. Il dit que c'est important, surtout quand on doit repartir à zéro. Ce qui est mon cas puisque je ne peux plus conquérir dans mon pays natal. Je ne vois pas l'intérêt d'être une descendante de la plus grande famille mafieuse, surtout si on ne peut pas rester chez soi. Bref, à ça s'ajoute les difficultés d'intégrations. Non, parce qu'autant dire que les étudiants n'avaient guère confiance en moi. Je faisais peur sans même ouvrir la bouche, ou alors on me prenait pour une victime. Je ne connais pas la vérité absolue, et puis je m'en contre-fiche pour tout dire. Certaines têtes ne m'étaient pas étrangères, mais elles se méfiaient. Même à des kilomètres de la botte, ma réputation m'a suivie. Les activités de mon père ne sont un secret pour personne. Tu peux me demander ce qu'il fait dans la vie, je te répondrai normalement et sans mensonge. J'en ai pas honte, mais beaucoup ne le voient pas de la même façon. Alors bien entendu ça a entraîné quelques petits soucis, mais rien de bien grave. Seulement certaines dépressions, mais je te rassure tout va bien pour moi. Finalement, j'ai pu intégrer une bonne équipe de gymnaste, mais tout est si différent. Je souhaite bien plus que ça. Je veux être dans les meilleurs dans toutes les compétitions. La route est longue, mais je promets d'y arriver. Et si je dois en écraser plusieurs sur mon chemin, alors il n'y aura aucune hésitation.