Caïnage ☼ That's all we need right now

• Plus c'est calme et plus j'ai l'impression de mourir. Je n'aime pas le silence, je n'aime pas ne rien faire, je n'aime pas attendre, entendre le tic tac de l'horloge comme si j'avais des écouteurs dans les oreilles avec pour seul musique, ce bruit que l'on entend lorsque tout est éteint, lorsque tout est mort. Je suis allongé sur mon lit, le regard qui se perd sur le plafond, je réfléchis, j'imagine, je fume... Encore, je fume, je crache ma fumée, la regardant errer tel une âme perdu dans la pièce. J'attends que le temps passe, j'attends que l'heure vienne. Et je m'endors, comme une merde, je laisse mes yeux se fermer après avoir éteint ma cigarette, je laisse mon corps rejoindre le monde des rêves, et ça, pendant plusieurs minutes. Apaisé, sans aucun problème, sans aucune envie de faire des conneries, de boire ou de fumer, j'ai l'impression de vivre une vie qui n'ai pas la mienne, de vivre une vie calme, une vie ou tu respires bien, ou tes poumons ne sont pas encrassé par toutes ces merdes que je peux prendre. Mais c'est pas ma vie, ce n'est pas moi, ce mec, il est peut-être bien, mais ce n'est pas moi, c'est loin d'être moi, et jamais ça ne sera moi. Et d'un coup, je me réveil, d'un coup, j'ouvre les yeux, comme si je venais de faire un cauchemars. Je n'entends plus ce tic tac, j'entends seulement ma respiration, mon cœur qui bas dans mon oreille, comme si la pièce avait été vidé de tout sons, et ça, pendant plusieurs secondes... C'est l'heure. C'est l'heure de partir, l'heure de rejoindre cet endroit désert, cette plage déserte. Après être passé par la salle de bain pour prendre une douche, je me suis rapidement habillé. Un t-shirt, un jean, et me voilà prêt. Mon paquet de clope dans ma poche, un pack de bière, et l'arme que j'ai loué cette après midi... Et me voilà vraiment prêt. Je marche, l'arme calé sous ma ceinture, faisant attention de ne pas la faire tomber, que personne ne puisse la voir, j'ai pas vraiment envie d'avoir d'emmerde, je veux juste m'amuser, et pour ça, j'ai trouvé la personne parfaite. Sage, cette fille que j'ai rencontré l'autre soir, cette jeune femme qui avait décidé de mettre fin à ces jours. Elle avait accepté de me rejoindre, elle avait accepté de faire partie de cette soirée où nous allons juste boire et tirer dans des canettes, comme de vrais Texans. J'étais pas Texan, mais on en a rien à foutre. Bref, j'étais enfin arrivé, j'étais le premier d'ailleurs. Alors, m'asseyant sur un tronc d'arbre, je posa les bières sur le sable, gardant l'arme dans mon dos, derrière ma ceinture, et j’allumai une cigarette... •

J'avais prit mes affaires, laissant Harlow dormir, pour moi, ma nuit était terminée, un court sommeil dont je commence à prendre l'habitude. Je dépose un chaste baiser sur sa joue, doucement et je prends la porte sur la pointe des pieds. J'arrivais plus à dormir seule, même Baptiste je l'esquivais ces derniers temps, c'était lâche de ma part, tourner l'dos à tout le monde comme ça mais j'y pouvais rien. J'étouffais trop, j'ai besoin de m'éloigner, de me retrouver seule pendant un bon moment, sûrement le temps d'arriver à remonter la pente. J'avais pas besoin que le monde entier voit à quel point j'suis faible, Harlow suffisait, largement même.. J'aimais pas ce que j'étais en train de devenir, cette image de zombie morbide qui ne sait pas où elle va, ni même qui elle est. Tout était remit en question, plus rien n'avait de sens, j'venais de tout perdre en un claquement de doigt. Les portes de l'ascenseur s'ouvrent, mon portable vibre au fond de ma poche et le message me fait froncer les sourcils. J'me rappelle plus ou moins d'ce mec, de ce qui s'est passé ce soir là, ni lui ni moi étions dans un très bon état. J'comprenais pas trop ce qu'il me voulait, pourquoi il cherche à me revoir, j'apporte jamais rien de bon et j'sais pas si c'était vraiment une bonne idée que d'accepter sa proposition. J'appréhendais, j'le connaît pas plus que ça, voir quasiment pas en fait et pourtant la réponse à son message est positive. J'essaye d'me foutre en l'air, m'amusant avec le danger, me faire du mal un peu plus, provoquer la douleur comme je peux, inconsciemment.

La nuit tombée, des bouteilles au fond de mon sac à dos qui s'entrechoquent et je plisse les yeux pour le chercher. Il fait sombre, un peu frais et y'a personne dans les alentours. La respiration qui s'accélère en fonction de mes pas, je me rapproche un peu plus, tout un tas de scénarios gore qui me passent par la tête à ce moment-là et je sursaute en entendant le bruit d'un briquet. Je tourne légèrement la tête, je peux vaguement apercevoir une barbe grâce à la lueur de la flamme. Bizarrement.. Je me sens plus.. Rassurée ? Ouais c'est ça. - La prochaine fois que tu prends mon portable, c'est toi qui finit noyer au fond d'la plage ! Je lance moqueuse en avançant petit à petit vers lui. - T'as peut-être le nom d'un meurtrier mais moi j'suis pas aussi sage que peut l'dire mon prénom.. J'arrive jusqu'à sa hauteur, me débarrassant du sac à dos à l'épaule, prenant mon paquet de cigarette avant de le poser doucement au sol. - Tu m'passe ton feu ? Dis-je en calant ma clope entre mes lèvres, lui tendant la main.

(Invité)

• Mon prénom est synonyme de mort. Né dans les néants d'une famille déchirés par la violence et la drogue, j'ai mis plusieurs années avant de me rendre compte de tout ça. Vous savez, un enfant battu depuis la naissance pense que son mode de vie, ces claques qu'il se prend sur le coin de la gueule à longueur de journée, est quelque chose de normal... Il pense que tous ces amis à l'école y ont droit eux aussi, il pense que c'est comme ça, qu'on élève un enfant et qu'on en fait un homme. C'est à peu près pareil pour moi, j'ai toujours pensé que de voir ma mère se détruire avec de la drogue, mon père trainer dans des affaires louches, et bien... J'ai pensé que c'était tout à fait normal. Et un jour, j'ai compris, un jour, je me suis réveillé, un putain de jour, je me suis rendu compte que partout où je posais les pieds, j'apportais la mort avec moi, m'entourant de personnes pas très fréquentables, pensant plus à m'amuser, à faire la fête, à me défoncer le crane plutôt que d'être quelqu'un de saint. J'aurais toute la mort, l'éternité pour devenir quelqu'un de bien, entre deux coups de fouets en enfer. J'ai jamais prétendu avoir une place au Paradis, Caïn n'y a pas eu droit, Caïn a été le premier échec de Dieu, je serais surement une copie, un clone... Du moins, si j'avais pris la décision d'écouter mon père, si j'avais fait le choix d'être à la tête de l'empire qu'il a bâti. J'suis un junky, j'suis un putain de craqué qui finira surement un jour par se rentrer une seringue dans le bras pour voir quel effet ça fait, j'suis ce mec qui a de la thunes mais qui ne l'utilise pas, ce mec qui a choisi d'avoir la vie de monsieur tout le monde, j'suis ce branleur, tatoué de partout, fumant clope sur clope, complètement en marge de la société, comme un anarchiste cherchant un but. Je n'étais rien. Je n'ai jamais été quelqu'un, de toute façon. "Et tu viendras me sauver !" Pas besoin de lever la tête pour savoir que la personne qui vient de s'adresse à moi n'est autre que Sage, cette jeune femme que j'ai rencontré il y a plusieurs jours. Je ne savais pas pourquoi je l'avais invité elle, pourquoi je n'avais pas décidé d'exercer cette activité seul, sans personne pour me faire chier. Quelque chose m'attirait chez elle, une envie d'apprendre à la connaitre, comprendre ce qui se cache derrière toute cette douleur et cette peine que l'on peu lire à travers son regard. Je faisais parti des personnes qui s'autodétruisait, et elle avait l'air d'être de ce genre, juste... Elle avait été trop loin. Si je pouvais servir à quelque chose, si pour une fois dans ma vie, je pouvais aider quelqu'un à aller mieux et à reprendre gout à la vie, à ma méthode évidemment, je le ferais. Lui tendant mon feu tout en tirant sur ma cigarette, je regarda le sac qu'elle venait de poser à terre, entendant par la même occasion le bruit des bouteilles se heurtant. "T'en as déjà tenue une ?" Soulevant légèrement mon t-shirt pour qu'elle puisse voir l'arme, et non pas autre chose, ne vous méprenez pas hein. Je n'étais pas du genre à beaucoup parler et à faire de longs discours, j'agissais, tout simplement. •

Pourquoi j'ai toujours le don d'effleurer le danger, de jouer avec jusqu'à ce que ça me tombe dessus ? J'en avais eu la preuve, plusieurs fois, la dernière en date c'était Noah. J'avais joué, j'avais plus que joué en fait parce que je m'étais laissé aller à des sentiments pour c'mec, il mérite pas un clou au final. Je l'ai bien comprit aujourd'hui, je l'ai bien comprit quand j'ai reçu son texto de merde qui me disait qu'il se barré.. Ahah ! Forcément, c'était prévisible, c'était tellement prévisible qu'en vrai je sais même pas pourquoi j'ai relevé, pourquoi j'ai cherché à comprendre, pourquoi j'ai cherché à le retenir malgré moi, qu'il n'a jamais lu entre les lignes de mes messages qui le supplié de rester. Non, il s'est juste cassé. Et bien soit ! Dégage de ma vie, dégage pour de bon et son départ à finit par mettre un point final à toute cette mascarade médiocre. Parce qu'en fait, rien n'avait de sens entre nous, rien ne valait la peine que je donne autant pour à la fin récolter que la merde et la trahison. C'est p'tetre pour ça que j'avais accepté de voir Caïn aussi, j'tente d'occuper mon esprit de n'importe quelle façon que j'puisse et ce soir, je suis là. Je viens me planter face à lui, lançant quelques menaces au passage auquel il réplique rapidement. Il m'arrache un petit sourire et je prends son feu d'entre ses doigts pour allumer ma clope avant de lui rendre. Dos à lui, je jette un coup d'œil au ciel, ses étoiles, et ses milliers d'énigmes. - J'miserais pas trop sur moi pour te sauver à ta place.. Dis-je en tournant légèrement la tête par dessus mon épaule, esquissant un petit sourire en coin. Je lui faisait finalement face, sa main passe doucement sous son t-shirt pour le soulever à peine, mes yeux se baissent jusqu'à l'objet en question et je secoue négativement la tête. - Non, jamais. Soufflais-je avant de tirer une latte sur ma clope. Je viens m'asseoir près de lui, je passe ma main sous son haut à mon tour pour lui retirer l'arme de l'étreinte de son bas. - Mais tu vas m'apprendre ? Je dis doucement avant de détourner mon regard vers le flingue, le tournant lentement dans tous les sens.

(Invité)

• Une énigme, cette fille est une énigme qui ne cherche qu'à être résolue. J'ai jamais été très bon aux devinettes au passage, mais j'ai toujours su comment soulever le problème, comment trouver des solutions de rechange. J'suis à la limite d'être surdoué, alors trouvé des solutions et savoir m'adapter dans n'importe quelle situation, c'est mon domaine, j'excelle dans cet art. L'un des seuls arts ou j'excelle d'ailleurs. J'suis bon en défonce, mais c'est pas vraiment de l'art, rouler des joins en forme de plante, c'est pas de l'art, c'est de la connerie. Connerie que j'exerce. Elle lâche un sourire à ma proposition qu'elle vienne me sauver, première fois que je la vois sourire. J'ai failli lui dire que c'est bien mieux comme ça, que son visage était plus radieux avec un sourire, mais ça l'aurait surement coupé dans son élan, alors je n'ai rien dit, je l'ai juste gardé pour moi, dans un coin de ma tête au cas où l'envie de sourire ne lui reprenne pas. "J'oublie l'idée, c'est vrai que justement tu sais pas nager !" Elle me laisserait, comme une grosse merde, elle me laisserait m'échouer sur une plage voisine, elle laisserait mon corps se faire heurter par les vagues, elle me laisserait me noyer, en pensant que c'était réellement mon choix, en pensant qu'elle devrait le respecter. Chose que je n'ai pas fait, lors de notre première rencontre. Et temps mieux, car aujourd'hui, elle ne serait pas là, elle ne serait pas à mes côtés, attrapant l'arme que je venais de lui montrer, levant mon t shirt pour la prendre entre ces mains. "J'vais t'apprendre ouais mais déjà évite de la tourner comme ça entre tes mains là, j'ai pas envie qu'un tir perdu me défonce le crane là !" Elle est dangereuse, j'aime bien, le danger. Du coup, je replace l'arme entre ces mains, gardant ma cigarette entre mes lèvres. J'vais ensuite me placer derrière elle pour lui montrer comment tenir l'arme. "Prends là avec tes deux mains... Ce doigt là, tu le places là, tu tends tes bras, mais pas trop... Tu respires bien avant de tirer, et fait attention au retour de force, ça va pas être puissant, mais tu vas avoir l'impression que l'arme recule un petit peu..." J'avais placé ces mains comme il faut sur l'arme, et je l'avais guidé tout au long de mes paroles... •

C'était.. Bizarre avec ce mec, j'le connaît pas, je l'ai vu qu'une seule fois et dans des circonstances pas vraiment agréable on va dire et il prend quand même la décision de récupérer mon numéro, de m'inviter à venir passer la soirée ici avec lui. J'sais pas, pourquoi ? C'est la question que je me pose, je vois pas l'intérêt de côtoyer une pauvre camée au bord du suicide pour pas dire que je baigne dedans -petitjeudemot- . Il est sado ou un truc dans le genre parce que toute personne saine d'esprit prendrait la fuite en m'voyant, je pue la défaite, la tristesse, tout ce qui est morbide et j'vois vraiment pas ce qu'on pourrait bien trouver en ma compagnie ces temps-ci. C'était dur, tellement dur. Je peux pas m'empêcher de pouffer un petit rire quand j'entends sa remarque sarcastique, au moins lui, il me regarde pas avec pitié, il me traite pas comme si j'étais en sucre et son regard sur moi est juste.. Banal. - J'sais nager quand j'veux ! Probablement que c'est à cause de ça que j'ai eu l'envie de le revoir, de passer du temps avec lui, il me fait me sentir juste "normale" et non pas "la pauvre meuf" au fond du trou. Je m'approche près de lui, le poussant légèrement de son tronc d'arbre pour me faire une place et j'attrape son arme sous son tee-shirt. C'était la première fois que j'avais une arme à feu entre les mains, j'avais jamais utiliser ce genre d'trucs, ça ne m'était même jamais venu à l'esprit jusqu'à ce soir. - Oh c'est bon arrête de faire la tarlouze là, j'suis pas débile je sais où se trouve la détente ! Je me lève, il vient à se mettre derrière moi et sentir le corps de quelqu'un d'autre contre moi ça m'fait paniquer, ça me fout l'angoisse, j'reconnais pas l'odeur de Noah ni celle d'Harlow et.. Et j'ai l'impression d'être étouffé. Un sentiment inexplicable, je me sens juste misérable, j'écoute à peine ce qu'il me raconte, mes mains tremblent doucement, le souffle coupé, et le coeur qui bat beaucoup trop vite. - J'ai soif ! Dis-je fermement avant de le repousser doucement, lui passant son arme au passage pour me diriger jusqu'à mon sac anxieuse, stressé. Une bonne excuse pour me dégager de son étreinte, pour remettre la distance dont j'ai besoin entre nous. Je me sentait tellement ridicule à ce moment-là, tellement conne.. J'avais honte de moi, c'était p'têtre pas une bonne idée de me ramener ici.

(Invité)

• Je ne vais pas me vanter d'être de bonne compagnie, j'suis loin d'être le gars le plus drôle sur terre, le plus compréhensible ou le plus amicale. J'aime juste m'amuser, et c'est peut-être ce qui fait que j'arrive facilement à me faire des amis, même si au premier abord j'ai pas l'air du gars le plus sympathique. Premièrement, quand on me regarde, on voit un mec grand, tatoué, et bourré de tatouages partout sur le corps, limite on pourrait croire que j'ai fait parti d'un gang, alors que c'est pas du tout le cas. Du moins, pas vraiment. Pourtant, elle avait accepté de venir passer la soirée avec moi, Sage. Elle n'avait pas refusé, et, j'avais compris dès notre première rencontre qu'elle avait besoin d'air, pas parcequ'elle était en train de se noyer, là c'est logique qu'elle est besoin d'air en fait, mais... Je sais pas, une intuition. J'avais vu cette tristesse dans son regard, elle ne l'avait pas dit clairement, mais son geste était en quelque sorte un appel au secours, et si personne ne lui aurait tendu la main, on l'aurait retrouvé échouée sur une plage, un corps inerte. Alors, je rigolais de la situation, pas que ça soit drôle d'essayer d'en finir avec ces jours, mais franchement, qui aime se faire prendre en pitié ? Se faire traiter comme si on était du sucre ? Peu de monde. J'comptais pas la prendre en pitié, elle avait fait le choix d'essayer de mettre fin à ces jours, je l'avais empêché de le faire, point final, maintenant c'est du passé, on en rigole. "J'demande à voir alors ! J'apporterais les brassards au cas où..." Qui a dit que j'étais taquin ? Pas moi... Surtout qu'elle me le rendait bien, elle me sort d'arrêter de faire la tarlouze... Sérieusement ? "Ouais bah j'suis pas débile non plus mais bim ton doigt il se pose dessus sans faire exprès, bah... Bim bam dans ma tête j'suis mort, ko technique." Je m'étais ensuite placé derrière elle, lui montrant comment se servir de l'arme, je voyais ces mains qui tremblait, je voyais qu'elle n'avait pas l'air ultra à l'aise. C'était surement ça, dont elle ne voulait pas parler la dernière fois. Elle n'est pas lesbi, elle a eu un problème avec un homme, cœur brisé... Est-ce qu'un homme lui aurait fait du mal ? Possible, c'est la seule hypothèse qui me passe par la tête en ce moment précis. Mais je ne dis rien, parler du passé n'est pas au rendez vous ce soir, juste de l'amusement, de l'adrénaline et de la détente. J'attrapa l'arme lorsqu'elle me la rendis au moment où elle s'écarta pour aller chercher de l'alcool, précisant qu'elle avait soif. "Cul sec alors, tu vas la poser sur un tronc là-bas, et tu me montres si j'suis un bon professeur !" Je tendais la main par la même occasion. J'comptais bien boire moi aussi. •

Une rencontre inattendue, une rencontre que j'pensais pas vouloir faire à ce moment précis de ma vie, à ce tournant, au beau milieu de cette chute mais y'avait ce petit truc chez lui qui fait que j'avais accepté de le rejoindre ici.. Un endroit un peu paumé, désert, au beau milieu de la nuit, tout pour me faire fuir en temps normal depuis tout ce qui s'était passé mais, non. Même pas. Je le rejoins, sans savoir pourquoi, sans avoir d'explication plausible, mon instinct m'avait juste incité à y aller. C'était toujours mieux d'être là que de déambuler dans les rues en ressassant les mauvais souvenirs ou encore piiiire me retrouver au Québec avec une connasse de fouine dé québécoise (Cc VZ ). J'hoche activement la tête à sa réponse, ouais, c'était mieux pour lui s'il prenait l'option des brassards parce que miser sur moi.. C'était pas trop trop une bonne idée. Je récupère son arme, jouant quelques secondes avec avant de me lever pour essayer de m'en servir. Caïn me rejoint et son approche me fait perdre pied, mes moyens, me déstabilise en un touché, en une sensation que j'arrivais plus à accepter de la part d'un homme. - Au pire tu seras pas une grande perte ! Lançais-je en ricanant avec peu d'entrain, juste histoire de détendre l'atmosphère après cette mini crise d'angoisse que je venais de faire. Un mauvais bad trip, un trop plein de sentiment, je saurais pas l'expliquer mais j'avais besoin de m'écarter, l'air devenait irrespirable avec cette proximité entre nous. J'abandonnais l'arme dans ses mains, filant jusqu'à mon sac à dos pour sortir deux bouteilles de verre et je lui en tend une en me relevant. J'arque un sourcil provocateur envers lui, il m'a prise pour une petite joueuse ou quoi ?! Je décapsule la bouteille avant de l'enfiler cul sec comme il le voulait sous ses yeux. Je retire le goulot d'entre mes lèvres, secouant légèrement le bout de verre vide entre mes doigts et j'peux m'empêcher de retenir un rot. - Pardon ! Lançais-je en faisant les gros yeux, posant ma main devant ma bouche en riant. Vive la féminité chez moi j'ai envie d'dire ! Je pose la bouteille sur le tronc et récupère son arme. Je tends les bras, fermant un œil en me mordant la lèvre, respirant un coup comme il me l'avait dit, c'était le seul truc que j'avais retenu en fait et j'appuie d'un coup sec sur la détente. - Merde ! Fait chier ! Grognais-je alors que la balle passe à côté. Je baisse les bras en faisant la moue en me retournant vers lui, faisant la moue, je m'écartait pour lui laisser la place.

(Invité)

• Je ne serais pas une grande perte... Cette phrase me fit rire, mais elle me fit réfléchir l'espace de quelques secondes. Non, je ne serais pas une grande perte. Sur ce point, elle avait raison... A qui je manquerais ? Je n'ai plus de famille, mon père est en prison et il va y passer le restant de ces jours, je n'ai plus aucun contact avec lui depuis plusieurs années... A qui je manquerais ? Personne. Peut-être mon patron au bar, car il va devoir retrouver un employé et ça va le faire chier, mais, c'est tout, et ça ne sera l'espace que de quelques minutes... Je ne manquerais à personne... Dit comme ça, c'est vachement triste en fait, savoir que si un jour tu meurs, personne ne viendra te pleurer, que personne ne sera là pour venir déposer des fleurs sur ta tombe... J'suis seul, c'est triste, c'est con, mais je suis seul, et je passerais surement toute ma vie sans vrai attache. J'compte pas mes amis... J'ai pas vraiment de vrais amis en fait, c'est plus des potes de beuverie et de défonce plutôt qu'autre chose. Alors, un mec qui bois, ça se remplace facilement. Je n'étais qu'un pièce ajoutée à ce monde, un pion posé ici par hasard, juste pour combler un vide, occupé la chaise d'une salle de classe... J'ai vraiment une vie de merde en y pensant. Je chasse ces pensées de ma tête, on est pas là pour être triste, on est pas là pour être mal, non, on est là pour s'amuser, se détendre et se changer les idées, elle doit en avoir plus besoin que moi. "Ouais c'est pas faux, mais... Tu finirais en prison, et là bas, tu te ferais encore plus chier qu'ici !" Et tu pourras pas essayer de te suicider, à l'entrée, on te confisquera tes lacets, on te mettra dans la cellule d'une femme qui s'appelle Josiane, qui est enfermé depuis de longues années, de très longues années, elle fera de toi son jouet, son esclave, et elle fera tout pour te garder en vie... Triste fin. Bref, elle m'écouta, me passant une bière, je la remercia d'un signe de tête avant de limite m'étouffer lorsque je l'entendis roter... Sérieusement, elle vient de me poser un rot ? J'avale ma gorgée avant de faire mine de vomir. "T'es la meuf la plus sexy de toute la planète toi ! Gratte toi le cul un peu histoire de me faire kiffer encore plus !" Niveau classe, je pense qu'elle doit battre des records, je suis sur que c'est le genre de fille à baver la nuit et à mettre des coups de tête. L'arme en main, elle se concentra pendant quelques secondes avant de tirer et de... Manquer sa cible. "C'est pas grave c'était ton premier tir, ça va venir ! J'ai plusieurs boites de cartouches de toute façon !" Avais-je répondu en déposant ma bière sur un tronc d'arbre, prenant l'arme qu'elle me tendait. J'me place au même endroit qu'elle était au moment de tirer, je ferme un œil, j'essaie de viser le bon endroit, j'essaie de ne pas me ridiculiser. Je respire, et doucement, mon doigt appuie sur la gâchette, éjectant la balle du canon. Je rate... Sauf que j'aime pas raté ma cible. "Allez j'ai réussi admire le pro ! Tellement j'ai bien visé la balle elle a traversé la canette elle est même pas tombé !" C'est physiquement impossible, mais bon, j'essaie... •

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