Gauthier Bushnell • Juan Betancourt

Le vivre avec. Une connerie qui n’a toujours aucun sens aujourd’hui. Les années n’ont rien atténué et mes souvenirs troublant ont persisté. Malgré l’alcool et la drogue, ces souvenirs troublants persistaient dans mon esprit. Et ils persistent toujours. Faisant de moi l’être ignoble que je suis devenu. Je ne me souviens plus d’avoir connu le calme plat, celui qui vous donnes envie de vous affaler sur un transat pour ne penser à rien d’autre que la bouffe du soir ou de la prochaine fille que vous vous taperiez bien. Mes yeux se ferment bercé une nouvelle fois par ce tumulte qui ne me quitte pas.


Mon regard fuyant. Caché derrière la porte de ce petit salon. Ma mère sur le canapé et ces putains d’enculés juste devant elle. Je me souviens de tout. Du masque noir qui recouvraient leur putain de visage. Des mains insistantes sur les courbes de ma mère. Ce souvenir trop douloureux faisait partie de mes points sensibles. Le point de non retour que je m’obligeais de garder dans un coin isolé de mon crane. Cette nuit là, il l’avait violé devant moi. Mes yeux n’avaient pas pu se détacher de ma mère. M’hurlant de ne pas regarder, hurlant d’arrêter. Et mon père, mon enculé de père n’était pas là. Trop occupé à boire, à baisé une autre que ma mère. Ce putain de bushnell, nous avait rendu la vie impossible. Il s’était immiscé en moi, provoquant chez moi le plus grand des troubles. Je le hais depuis ce jour. Je le hais tellement que je pourrais lui défoncer la gueule contre ce putain de planché.

Et malgré toute cette haine, je porte son nom. Bushnell. Gauthier Bushnell. Je le déteste d’avoir son sang dans mes veines, je le déteste d’être l’abruti fini qu’il a toujours été. C’est un connard et grâce à lui ou à causse de lui. Je suis devenu bien pire.


« Gauthier ! Gauthier !» ce son était peine perceptible. Il me tirait à peine de mon sommeil. L’alcool tournoyait encore au dessus de ma tête et les joints que j’avais fumé ne me laissait aucun répis. Je n’étais pas d’humeur à ouvrir mes pauvres yeux injectés de sang. Je ne le voulais pas et ma réponse fut un simple grognement. « Tu ne dors pas ici !» mes sourcils se froncèrent instinctivement. Cette voix ? je ne la connaissais pas et pour causse. Cette fille était une inconnue, sortie tout droit de ces films porno qu’il m’arrivait de regarder en temps de désespoir. Je me mis à grogner et lui fis : « Tu peux fermer ta gueule !» je n’avais jamais été très diplomate. Reconnu pour n’avoir aucun filtre, je ne prenais pas le temps de mesurer mes paroles. Je parlais et je réfléchissais après. Cru et parfois chiant. Je revendiquais mes défauts avec hâte. Je ne mentais jamais ou du moins je ne disais jamais non plus la vérité. La psychologie de l’être humain ne m’avait jamais intéresser et pour causse je passais le plus claire de mon temps à blesser mon entourage. Mes amis n’étaient pas vraiment mes amis, ma famille n’était pas ma famille et mes copines passaient à tour de rôle dans un cercle sans fin. Je n’ai jamais été stable et la stabilité ne m’a jamais vraiment attiré. Je ne veux pas d’avenir ! ou du moins je ne veux pas d’avenir en commun. Ma liberté m’appartient et dépendre de quelqu’un est tout simplement inenvisageable. J’en oubliais presque la fille qui se trouvait à côté de moi. Amateur de sexe. Je ne m’en cache pas. J’avais sans doute du la baisé avant de m’endormir. Les souvenirs étaient flou, je ne me rappelais même pas de son visage ou de son corps et sans grande gêne je lui fis en gardant les yeux ouverts. « Dit... on a baisé ensemble ?» allez laisser moi tranquille femme ! Je me tournais sur le côté pour continuer à dormir avant de sentir ces ongles s’enfoncés sauvagement dans ma peau. La garce, sa faisait mal. Elle me poussa de son lit et dans une furie sans précédent ma main se porta à son visage m’arrêtant à un millimètre de sa joue. Mes doigts étaient serrés en un poing. Prêt à riposter, mon souffle s’était coupé. Je voulais la frappé, la défoncé pour ce qu’elle venait de me faire et je finis par lui dire : « Tu sais quoi pauvre pute ! Tu n’en vaut pas la peine !» mon regard se détourna de cette garce avant de prendre délicatement mon téléphone. Placé derrière mon dos, je sortis le combiné pour le placé juste en face de moi et pour pouvoir prendre cette fille nu sur son lit. « Allez souris connasse !» dis-je avant d’envoyer la photo à tout mes contacts. Je venais de réduire sa réputation au néant. Elle me fusilla du regard et cria. Je me souviens du son de sa voix. Aussi stridente qu’énervante. Doucement, je pris mes affaires qui étaient étalé sur le sol. Je titubais presque. Les restes ne s’étaient pas dissipés. « Allez à plus ma poupée.» dis-je en rigolant fière d’avoir ruiner encore une nouvelle vie.


Son regard me hantait. Depuis cette fameuse soirée blanche à la piscine, je n’arrivais pas à l’oublier. Ces courbes, son corps, ces seins parfaitement dessinés et son affront presque impossible à nier. Cette fille avait réussi à attirer mon attention. Je n’arrivais pas à m’en défaire et cette séance de baise en témoignait. Cette fille me paraissait fade face à cette inconnue. Je ne la connaissais pas et pourtant je la désirais déjà. Elle était mystérieuse et élégante. On s’entant une certaine forme de joie dans son regard. Même si elle avait voulu me tuer pour ce que je lui avais fait. Je lui faisais de l’effet. J’en étais persuadé ! « Gauthier ! Qu’est-ce que tu fous ?» mes pensées divaguaient une nouvelle fois vers cette déesse sortie de nul part. Je n’avais rien d’elle à part un putain de téléphone cassé. Ma paranoïa m’avait poussé à découvrir ces moindres petits secret. Cette fille était à moi. Attention Shaina ta bonté te quittera si tu t’accroches à moi. Tu es prévenu ! " Lucky j'arrive ! " dis-je froidement à ma meilleure amie.

Harvard, l’université qui a réussi à m’éloigner du gros bordel que représentait New-York pour moi. J’ai prétendu y aller pour mes études mais en réalité, je m’y suis inscrit pour une seule et bonne raison. Fuir ma ville, fuir mes troubles et reconstruire quelques choses. Mon intégration à l’université s’était plutôt bien passé. En parfait connard, je me suis approprié ces lieux, ces gonzesses et ces problèmes. Rien n’a changer. Je reste l’abruti au problème infime qu’on déteste pour son manque de tacts et son besoin de tout détruire. Ma vie est resté la même. Solitaire dans l’âme j’emmerde le premier couillon qui aura le courage de venir m’emmerder. Harvard n’a rien changer ! Bien au contraire, mes emmerdes ne m’ont pas quitter.