(jusia) darling I hope, that you'll be here, when I need you the most

Je ne cachais pas que depuis quelques jours, j'étais sur mon nuage. C'était étrange comme sensation. Ça l'était car j'étais convaincu que ce bien-être apparent était relié aux moments agréables que je partageais avec Jules. Plus le temps passait, plus notre relation évoluait d'une façon dont je ne l'avais pas imaginé. Il fallait juste sentir les papillons dans mon ventre quand le sourire du De Lacroix apparaissait. J'y comprenais rien à tout ça... vous savez, les relations dites "amoureuses", mais je commençais à comprendre que j'étais entraînée dans une pente glissante et que je n'avais aucun moyen de freiner. Aujourd'hui était une journée de plus avec mon mather préféré et cet après-midi, nous nous rendions avec un groupe de personnes sur les falaises pour faire de l'escalade en pleine nature. Le paysage était magnifique et passer un moment avec l'étudiant était ma seule motivation. J'avais peur de la hauteur, de me faire mal, du vide qu'il allait y avoir sous mes pieds. Du coup, je restais silencieuse, attendant sagement que ça commence le plus rapidement possible et surtout, que ça se termine tout aussi vite. J'étais beaucoup trop anxieuse. « Il est encore temps d'annuler l'après-midi escalade De Lacroix... Je sens que tu n'es pas dans ton assiette ! » m'exclamais-je en essayant de faire diversion avec mon propre malaise. Plus sérieusement, vous avez vu la hauteur ? Un homme nous équipe de nos harnais de sécurité, je me laisse faire en me disant simplement qu'avec le nombre de boucle, il ne devrait rien nous arriver. Enfin, je me rassurais comme je pouvais. Me tenant derrière Jules, j'exerçais une légère pression dans son dos à l'aide de mes mains pour le pousser en avant. « Toi d'abord ».

Pour ce qui était de se changer les idées durant le summer camp, on peut dire que c'était réussi. Des choses, il s'en était passé et encore, les vacances n'étaient pas terminées. Jules n'avait pas eu une seule minute pour penser à Boston et à tout ce que de désagréable cela pouvait signifier. Et aujourd'hui n'y faisait pas exception puisqu'il devait passer une journée de plus avec sa blonde préférée : Anastasia. Leur relation s'était pas mal dégradée à partir du bal de fin d'année mais depuis le début du séjour; les choses s'étaient arrangées et même, améliorées. Même si le mather préférait ne rien voir ni avouer, au fond de lui, il savait bien que les deux n'avaient jamais été aussi proches que ces deux derniers mois. Il n'était plus question de seulement partager quelques moments sous la couette régulièrement mais de se voir, d'être ensemble. Et cette après-midi, de l'escalade était au programme. Ça n'inquiétait pas du tout Jules qui n'avait pas peur de se trouver les pieds dans le vide. Après tout, ils étaient attachés et il y avait quelqu'un avec eux pour tout leur expliquer et surveiller leurs mouvements alors, que risquaient-ils ? Rien, s'ils faisaient un minimum attention et que la personne chargée de les assurer était compétente - ce qui était censé être le cas. Cependant, à en juger par la tête que faisait Ana, il était évident qu'elle ne devait pas être du même avis que lui. "J'ai plutôt l'impression que c'est toi, qui n'est pas dans ton assiette..." Il ne put réprimer un large sourire en regardant la blonde, comme fier de sa réponse. Mais c'était vrai, il allait parfaitement bien. En fait, il avait même hâte de commencer à escalader ce mur rocheux qui devait être encore plus impressionnant vu de haut. On venait de l'équiper alors, il n'attendait plus que le feu vert. "Mais avec plaisir... Et ne t'inquiète pas, nous sommes attachés." Alors, elle n'avait qu'à profiter de la vue et si vraiment ça la dérangeait, qu'elle ne quitte pas des yeux le mur. Lui pour sa part, commençait déjà à grimper en douceur.

Une journée de plus aux côtés de De Lacroix. Bientôt, Jules allait me connaitre par cœur au point de devancer mes gestes et mes pensées ou même au point de terminer mes phrases... De connaitre mes goûts. Finalement, je me demandais si nous n'y étions pas déjà ? Je me demandais aussi s'il fréquentait d'autre femme que moi. En tout cas, pour ma part, Jules était le seul homme à occuper mes pensées et à qui je m'offrais et comme nous l'avions déjà deviné auparavant, je serais plus que jalouse de savoir qu'il voit une autre femme que moi. Mais ce n'était pas le moment de penser à cela. Aujourd'hui, nous allions faire de l'escalade et il fallait que je me concentre, que je mette mes angoisses de côté. J'essayais de charrier le jeune homme, essayant de me redonner du courage par la même occasion, mais bien évidemment, Jules avait tout compris à mon petit manège, s'en amusant même. Je restais silencieuse, fronçant légèrement les sourcils à cause de l'inquiétude. De toute façon, quelqu'un arrivait pour nous équiper et ce n'était plus le moment de parler... Sauf quand je décidais de pousser Jules vers l'avant pour qu'il commence le premier. Je pinçais mes lèvres en le suivant tout de même. « On sait jamais, t'imagines... la corde lâche, je tombe et je m'écrase plus bas... » Je me faisais des films, mais bon... « En tout cas, j'suis derrière toi et j'vais pouvoir mater tes fesses » lui confiais-je en gloussant derrière lui. C'était clairement l'avantage que j'avais de passer derrière lui. Parce que bon, si j'avais montré beaucoup d'enthousiasme à venir faire de l'escalade aujourd'hui avec mon beau brun, une fois au pied de la falaise, je me dégonflais très clairement.
Jules était quelques mètres plus haut. Nous ne parlions pas. Mes yeux étaient rivés sur la parois rocheuse et je commençais à fatiguer. Je n'étais pas très haut du sol, seulement dix mètres peut-être et c'était amplement suffisant. « Je vais arrêter... Je ne me sens pas très bien ». Je le dis assez fort pour que Jules l'entende, mais aussi la personne en bas. Quand on me donna le feu vert, je lâchais simplement et doucement quand soudain... La chute libre. Un hurlement se fit entendre : le mien. Puis mon corps heurta lourdement le sol, chassant l'air de mes poumons, me faisant paniquer par la même occasion. Je suis toujours en vie. Je ne sais pas de combien de mètres je suis tombée, peut-être une dizaine. Ma tête me fait mal, mon dos aussi et mes jambes... Je crois bien que c'est la partie la plus douloureuse. Je ne peux plus bouger, je ne peux plus rien dire. J'en suis incapable, je n'ai plus d'air.

Même si c'était la première fois que Jules allait escalader un véritable mur de roche tel que celui-ci, il n'était pas anxieux à l'idée que cela puisse être dangereux puisque au-dessus du vide. Non, au contraire, le mather était content de partager un moment tel que celui-ci avec la blonde qui s'était même montrée plutôt enthousiaste jusque là. Mais maintenant qu'ils y étaient, le mather n'avait aucun mal à sentir la crainte et l'hésitation qui gagnait la jeune femme. Bien sûr, ça le faisait rire et bien sûr, il se devait de faire une remarque sur le sujet, parce que c'était Jules et qu'il ne savait pas faire quelque chose d'autre. Mais en cas de pépin, Ana pouvait comptait sur lui et ça elle le savait très bien. Peut-être qu'en apparence, c'était un enfoiré mais il était loin de n'être que ça. Il suffisait de faire partie du petit cercle de privilégiés pour s'en rendre compte. Enfin bref, il n'y avait aucune raison de s'inquiéter de toute manière, c'est d'ailleurs pourquoi le français s'amusait de la blonde plutôt que de la prendre au sérieux. "C'est une possibilité..." Il soutint le regard de la blonde, un sourire taquin au coin des lèvres. Oui, c'était vraiment morbide, mais ça restait une possibilité. C'était à croire que l'optimisme, elle connaissait encore moins que lui. Parce que vraiment, pour que la corde lâche, celle-ci devait déjà être bien usée et fragile or, ce n'était pas censé être le cas. Sinon ça servait à quoi de leur donner de l'argent, à ces types, s'ils se fichaient complètement que leurs clients se retrouvent écrasés au sol comme une crêpe ? "Ouais, ça t'évitera de penser à des trucs glauques comme ça..." Mais bon, fallait pas non plus qu'elle ne fasse que ça, sinon c'est sûr qu'elle risquait de tomber et de s'écraser, comme elle le disait si bien elle-même. Enfin, si cette pensée la rassurait tant mieux, c'était déjà ça parce que pour ce qui était d'apaiser, Jules n'était pas très doué. Provoquer était tellement plus simple et amusant... Même escalader ce mur lui semblait plus facile que de trouver les mots lorsqu'il le fallait. Choisir les meilleures prises n'était pas évident mais le mather s'en sortait plutôt bien, en profitant pour jeter quelques coups d'oeil par moments vers le bas pour vérifier qu'il en était de même pour sa blonde. Jusqu'à ce que celle-ci annonce qu'elle préférait arrêter. "On se retrouve en bas !" lança-t-il, légèrement déçu avant de se retourner pour continuer à avancer. Il n'allait pas la forcer si elle n'en avait pas envie puis c'était déjà pas mal de toute façon. Peut-être qu'ils auraient dû choisir une autre activité que l'escalade, genre le canoë par exemple ou bien juste aller faire un tour à la piscine. Sûrement oui. Parce que l'instant d'après, c'est un cri qui brisa le silence, le cri de la jeune femme. Tournant brusquement la tête, Jules assista à la scène, complètement impuissant et terrifié par cette vision d"horreur. "ANA !" La corde avait lâché, Ana était tombée et désormais en bas, sur le sol. Sous ses yeux, le corps de la jeune femme étalé et immobile. Le mather sentit son sang ne faire qu'un tour tandis que son coeur battait la chamade et cette fois, impossible de garder son calme. "Faites moi descendre ! Maintenant !" hurla-t-il en se préparant à descendre en rappel. Pas question de rester une minute de plus accroché à ce mur, il devait être en bas et tout de suite. Elle lui avait dit et il ne l'avait pas cru. Et voilà, ça s'était produit. Elle était tombée et c'était sa faute. Jamais Jules n'aurait dû lui proposer de faire un truc pareil, c'était complètement idiot. Désormais, la seule chose qu'il se demandait, c'est si elle était encore envie. Il le fallait, elle le devait, ça ne pouvait pas être autrement. Ça ne pouvait pas se passer comme ça.

Le hasard faisait bien les choses. J'veux dire, j'avais pensé à cette corde qui lâche et de moi en train de m'écraser au sol. Bien sûr, je n'étais pas superstitieuse, alors ça restait un simple hasard. Je ne pouvais plus bouger. J'étais paralysée, totalement, et pourtant, je sentais mon corps. Je supposais que c'était bon signe, ça voulait peut-être dire que j'allais aller bien ? Puis, j'étais encore vivante pour le moment, je n'arrivais juste plus à respirer. Tout l'air de mes poumons avait été chassé et désormais, je suffoquais, souffrant de la douleur intense de tout mon corps. Impossible de bouger, de parler, de respirer. Franchement, ça ressemblait à la mort quand même. Le pire, c'était de voir Jules en train de hurler et de s'agiter au dessus de moi et de ne pas pouvoir le rassurer. Tout va bien. Ouais, j'aimerais pouvoir lui dire que tout allait pour le mieux. Plusieurs personnes se précipitaient sur moi et les secours arrivaient tout aussi rapidement. Jules aussi. Il était là et ça me rassurait. Après, plus rien. Je suis tombée en les vapes quand l'on m'a embarqué.

Je me réveillais doucement. J'avais terriblement mal. Je grognais, mais ça ressemblait plus à un sanglot. Si après la chute, j'étais calme, ce n'était plus le cas. J'avais l'impression d'être à vif. Ce que je ne savais pas, c'est que mes parents étaient là. Mes sœurs aussi. Jules ne devait pas être très loin. Je ressortais du bloc opératoire pour mon genou gauche. Des fourmillements étaient présents dans mes jambes et je sentais des douleurs dans mes côtes. Pour finir, je sentais une minerve autour de mon cou. Ça devait être tellement glamour. Je portais ma main droite à mon cou, essayant de tirer sur le bazar en sanglotant de plus belle. Les perfusions m'empêchaient de faire des mouvements brusques. J'étais encore un peu dans les vapes, mais beaucoup plus consciente qu'après l'accident. La chambre était vide, jusqu'à ce que la porte s'ouvre et.. « Jules.. » me plaignais-je doucement en panique. Il avait dû faire une petite pause, ou bien il venait juste d'arriver. Je n'en savais rien, j'avais perdu la notion de tout et surtout du temps.

"Vous ne savez pas ? C'est votre job et vous ne savez pas ? Elle aurait pu y rester !" Comment cela avait-il pu arriver ? C'était ce que Jules essayait de comprendre, en vain. Et pour la première fois depuis longtemps, il était vraiment remonté contre quelqu'un. Il ne criait pas mais avait haussé le ton, n'ayant aucune envie de contenir toute la colère qu'il avait accumulé en lui ni de rester calme. La peur et la panique qui l'avaient envahi là-bas, alors qu'il se trouvait suspendu dans le vide et impuissant y étaient sûrement pour quelque chose. Mais là, ce qui lui tapait vraiment sur le système, c'était cet enfoiré qui avait eu le culot de se pointer devant la chambre d'Ana alors qu'il n'avait même pas été foutu de l'assurer correctement lors de sa descente. S'il n'avait pas encore pensé à démissionner, il était peut-être temps qu'il s'y mette parce que à cause de lui, la jeune femme se retrouvait à l'hôpital et en très mauvais été qui plus est. Là, tout de suite, Jules n'avait qu'une envie : lui foutre son poing dans la gueule pour évacuer toute cette rage mais il ne le ferait pas. "Je me fous de vos excuses, je n'en ai pas besoin. C'est plutôt à celle que vous avez failli tuer que vous devriez en faire." Sauf que ça, c'était juste hors de question. Fallait pas se foutre de la gueule du monde quand même, des excuses ça n'allait absolument rien changer. Ce connard pouvait bien pleurer que ça n'allait pas régler le problème ou l'atténuer. "Mais je la connais assez pour savoir qu'elle ne voudrait pas vous voir. Alors vous feriez mieux de dégager maintenant et d'aller vous chercher un bon avocat." Bah oui, parce qu'il pensait quand même pas qu'il allait s'en sortir comme ça hein ? Lui comme ses autres collègues mais surtout lui. Le mather se foutait pas mal de récupérer de l'argent pour les dommages - à part pour payer l'hôpital - mais c'était juste pour le principe. Ça le mettait tellement hors de lui de voir ce mec se tenir là, dans le couloir, alors qu'il ne la connaissait même pas. Une blague, voilà ce que c'était. Lançant un regard noir à celui qu'il avait bien envie de tuer là tout de suite, Jules s'approcha finalement de la porte, une main sur la poignée, tentant de faire redescendre toute cette pression, avant d'entrer dans la chambre. ses yeux verts croisèrent aussitôt ceux d'Ana. Elle était réveillée, elle pouvait parler et elle le reconnaissait, c'était déjà ça. Pour le reste, on repasserait. Pire que les murs blancs et cette ambiance morbide d'hôpital, il y avait l'état dans lequel la blonde se trouvait. C'était comme une vision d'horreur, de la voir ainsi, devant lui et de ne pouvoir rien y faire. "Hey..." dit-il faiblement en s'approchant du lit dans lequel se trouvait la jeune femme. Elle devait sûrement l'avoir entendu s'énerver à travers la chambre mais pour maintenant, ça n'était plus tellement important. La colère était redescendue et puis, ce n'était pas à elle qu'il devait s'en prendre de toute façon mais à lui-même, en plus de l'autre gars. "Comment tu te sens... ?" osa-t-il demander alors que sa main venait délicatement glisser sur le visage de la blonde pour écarter une mèche de cheveux. C'était évident qu'elle avait connu mieux, mais que pouvait-il dire d'autre ? Qu'il était désolé ? Ouais, c'était une option mais ça serait légèrement hypocrite après ce qu'il venait de balancer au gars. Il avait encore tout le temps pour le lui dire mais pour le moment, ce n'était pas ça qui comptait le plus.

Je me réveillais dans un état pitoyable. J'avais mal partout et je ne comprenais pas très bien ce qui m'arrivait. Est-ce que j'étais une miraculée ? Faire une telle chute et m'en sortir si bien... C'était inespéré. Je détaillais petit à petit mon corps sans pouvoir voir mon visage, je supposais que j'avais une sale mine. J'étais seule dans cette chambre d'hôpital qui elle-même ne comportait qu'un seul lit, le mien. Plus les secondes défilaient, plus mon pouls commençait à s'énerver. Je m'énervais. C'était stressant d'être allongée, de ne plus pouvoir bouger et d'être seule face à tout cela. Le pire, c'est que d'ordinaire, je ne cherchais pas la compagnie. Mais là, c'était difficile. Puis au moment où je commençais à tirer sur la minerve que je portais en écharpe, Jules arriva dans la pièce. Je prononçais son prénom comme si je le suppliais d'arrêter tout ça et aussitôt, il vint en ma direction. « Hey... ». Il avait le don de me rassurer, mais cette fois moins que d'habitude. « Comment tu te sens... ? » - « Mal » me plaignais-je aussitôt. Profitant de la caresse du jeune homme en fermant doucement les yeux avant que cela ne se transforme en grimace. « J'ai mal partout ». Sans vraiment le vouloir, je me mettais à pleurer. C'était plus fort que moi, mais là, j'étais au bout de ma vie.

La réponse ne tarda pas à sortir de la bouche d'Ana qui se mit aussitôt à pleurer. C'était la deuxième fois que le jeune homme voyait les larmes couler sur ses joues mais cette fois, il ne pouvait pas la prendre dans ses bras ni la rassurer. Alors il laissa glisser sa main sur celle de la blonde, quelques secondes, avant de se laisser tomber dans la chaise qui se trouvait juste à côté, lâchant un soupire à peine audible. S'il avait pu échanger sa place avec elle, le mather l'aurait fait sans hésiter, parce que ça n'aurait pas dû lui arriver, à elle, parce qu'il se sentait coupable et que ce n'était pas juste. Mais Jules était bien placé pour savoir que dans la vie, rien n'était jamais juste, oh que non. Alors c'était Ana qui se trouvait dans ce lit d'hôpital aujourd'hui, elle qui avait pourtant voulu arrêter avant d'avoir commencé à escalader ce mur, elle qui avait vu juste mais bien sûr, il l'avait pris à la rigolade, comme toujours. "Tu avais raison..." lança-t-il la tête légèrement baissée, les yeux rivés ses mains entrelacées, n'osant pas regarder la blonde qui avait besoin d'être réconfortée. Sauf que Jules, il ne savait pas trop quoi dire pour cela, lui il n'était pas doué avec les mots et puis, peu importe ce qu'il dirait, ça ne changerait en rien le fait qu'elle avait mal. "On aurait pas dû faire ça." ajouta-t-il en fronçant les sourcils, avant de relever les yeux vers Anastasia. C'était une mauvaise idée, c'était dangereux mais désormais, il était un peu tard pour s'en rendre compte. Elle était en vie et c'était tout ce qui comptait mais, Jules commençait à se demander si sa place était vraiment ici, auprès d'elle. Ou plutôt, s'il méritait de se trouver là. Après tout, la famille Reynolds avait fait le déplacement pour voir sa fille et lui... il était juste le mec incapable de la protéger, une fois de plus.

Je ne pouvais pas retenir mes larmes. C'était plus fort que moi. Je venais de me réveiller, j'avais mal partout, j'étais complètement perdu et je ne comprenais pas forcément ce qui était en train de m'arriver. Pourtant, je peux vous affirmer que la chute que j'avais faite, je l'avais senti passer. Heureusement qu'il y avait Jules à mes côtés pour me soutenir dans des moments difficiles tels que ceux-ci. Les mains de Jules virent s'agripper à la mienne. Ce n'était pas assez pour arrêter mes larmes de douleur, mais il était certain qu'il était le meilleur remède que je puisse trouver pour me remonter le moral. Alors la seule chose que je trouvais à faire, c'était d’agripper ses mains pour être certaine qu'il ne s'éloigne pas. « Tu avais raison... ». Son cœur semblait lourd. Je tournais délicatement la tête vers lui, du mieux que je le pouvais. « On aurait pas dû faire ça. ». Mon pouce vint caresser le dos de sa main pour tenter de le rassurer. Je le voyais venir à se dénigrer et à tout rejeter sur lui. « Ce n'était que de l'escalade Jules... Nous n'avons rien fait de dangereux. ». Et s'était vrai. Nous n'avions pris aucun risque, c'était juste du pur hasard. Quand je croisais enfin son regard, je comprenais que rien n'allait. « Tu ne vas pas m'abandonner hein ? » demandais-je doucement d'une voix cassée.

Même s'il avait déjà passé de longues heures assises à ne rien faire, Jules préférait se poser dans le fauteuil à côté d'elle plutôt que de rester debout à la regarder pleurer. La réconforter et la rassurer, c'était juste au-dessus de ses forces, lui qui n'était déjà pas en paix en son propre intérieur. Ce qui était arrivé n'était pas rien alors le mather voyait mal comment minimiser la situation ou trouver les bons mots. Il se contenta donc de glisser sa main dans celle de la jeune femme qui ne voulait plus la lâcher. Oui elle avait eu raison sur toute la ligne, son pressentiment ne s'était pas trompé, pas une seule seconde alors Jules ne comprenait vraiment pas comment Ana pouvait dire que ce n'était "que de l'escalade". S'il n'avait s'agit que de ça, elle ne se trouverait pas dans un lit d'hôpital en cet instant, avec les deux jambes fracturées et son cou immobilisé. "Tu n'en serais pas là si ça ne l'était pas." Pourquoi faisait-elle comme si ce n'était pas grave, comme si ce n'était qu'un petit accident sans importance ? C'était elle qui pleurait tellement elle souffrait alors elle n'avait pas à dédramatiser la situation. "Seulement si tu me le demandes..." Ce qu'il comprendrait très bien au vu des circonstances. Mais Jules savait bien qu'elle n'en ferait rien. Parce que pour Ana, ce n'était la faute de personne et surtout pas la sienne. Alors elle ne lui demanderait jamais une chose pareille, ça il en était certain.