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Il se faisait tard. Le soleil avait quitté son perchoir depuis un moment maintenant pour se coucher suavement sur l'horizon. Rapidement, j'enfilais un jeans et une chemise pour rejoindre ma cousine au bar de l'hôtel. Les pieds dans le sable, je m'accordais quelques secondes pour regarder ce spectacle. J'en avais vu des soleils se coucher, aux quatre coins du globe et pourtant il m'offrait toujours la même satisfaction. Ce sentiment de sécurité connu. Même si les paysages étaient différents, il offrait sa splendeurs aux voyageurs avec la même intensité et dans un ordre bien précis. Il était toujours là. Un coup d'oeil rapide à ma montre, je soupirais en me rendant compte que le temps n'offrait pas aux étrangers d'apprécier les délices de la vie. Ivy devait certainement m'attendre. Elle n'était jamais en retard. Je souriais en imaginant son faciès se déformer dans un semblant de colère devant nos minutes perdues. Sauf que si elle lui voulait, je lui offrirais la nuit entière. C'est qu'elle m'avait manqué. La blondeur de ses cheveux me ramenait à notre enfance lorsque nous courrions dans les champs de blés de notre grand-mère. Et pourtant, c'est ses grands yeux bleus que j'avais envie de croiser. Ils étaient aussi émouvants que les romans de Austen. Plus beaux que les écrits de Shakespeare. Ils étaient la fenêtre de son âmes et j'espérais y voir la gaité de l'enfance s'y refléter dedans. Parce que c'est ce qu'elle méritait. Être heureuse. Je m'enfonçais dans le tourniquet du hall d'entrée, cherchant du regard sa douce silhouette. Ses gestes se reflétaient dans la vitre sans teint qui se dressait devant elle. Ivy regardait l'horloge de son téléphone, me maudissant certainement de la faire attendre. Je posais mon menton sur son épaule, encerclant ses frêles épaules de mon bras. Qui est le goujat qui ose te faire attendre ? Je vais le défoncer. soufflais-je dans le creux de son oreille avant de déposer un baiser contre sa joue. Je sais déjà ce que tu vas me dire. Et non, ce n'est pas une femme qui m'a retenu, mais un couché de soleil. Tu me crois ? demandais-je avec ce sourire taquin sur le bout des lèvres. Bien sûr que non elle n'allait pas me croire. Elle me connaissait assez pour savoir que j'aimais me laisser distraire par les courbes d'une femme et pourtant, c'est bien celles du soleil qui m'avait retenu.
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