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Matthaël - Did I already lost you?

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Did I already lost you?
Matthaël

- Vendredi 15 juillet 2016, tôt le matin -

Depuis hier, en finissant le boulot que je ballote entre différents bus pour me rendre. D'Omnicom au terminus d'autobus, de New-York à Montréal, de Montréal à Truro, Truro à Port Hawkesbury, ensuite j'aurais du attendre normalement des heures, mais j'ai eu la chance de trouver un surfeur qui remontait justement jusqu'au Keltic Lodge avec son camion. Oh miracle! Et joie! Pour le coup, je suis beaucoup plus tôt que ce que j'avais prévu, mais ça va peut-être me permettre de faire une surprise encore plus grande à mon blond et j'ai pas à craindre de devoir le chercher sur tout le site! Bordel que je me suis ennuyé!

Je remonte le chemin, me fiant à la note sur mon cellulaire pour trouver le numéro de son bungalow. Enfin! Trouvé! Une nouvelle vérification sur mon téléphone avant de le ranger dans mes poches et j'entre le code, avant de pénétrer dans le bâtiment sans bruits. Je répose rapidement mon sac près de la porte et me dirige à pas de loup vers la chambre dans le but évident et tout à fait avouable d'aller squatter ses draps pour lui souhaiter bon matin de la plus agréable des façons.

Cependant, je perds rapidement mon sourire, avisant une seconde silhouette sous les draps. C'est quoi ça! Je me crispe un instant, avant d'essayer de me raisonner et de m'étirer pour voir... Une fille. Une blonde! Qu'est-ce qu'elle fait là? Sous ses draps, avec lui. Je bouillonne. Est-ce qu'il a vraiment eu l'audace, le culot, rah what ever you call it! d'inviter une fille dans son lit pendant que je n'étais pas là?? You're gotta be fuckin' kidding me! Serrant poings et machoire, je reviens silencieusement sur mes pas, récupérant un verre qui traine avant de l'emplir d'eau froide. De retour dans la chambre, je vide le contenu au-dessus de sa tête. Je sais que ça le réveillera. Et très mal. Mais la suite risque de pas être plus jolie : il me doit des explications. Déposant, sans délicatesse aucune le récipient sur la table de chevet, je le fixe et laisse ma voix traîner. Glaciale, polaire même.  

- Je dérange peut-être?

PIERROT
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Avec Mecky, on a passé une partie de la nuit à parler, pour arranger les histoires, pour que je lui explique un peu la relation qu'on a eu tout les deux par le passé alors qu'elle s'en souvient un peu. Après notre dispute, ça fait du bien dans un sens de parler comme ça, de savoir qu'elle ne va plus m'ignorer parce que j'ai eu l'audace de vouloir qu'elle se présente comme vice capitaine d'équipe. Puis d'ailleurs à force de parler, le temps était passé et quand on pensait se dire juste bonne soirée, il était déjà tard dans la nuit. Me sentant mal de la faire marcher dans la nuit noire toute seule, je lui ai donc proposé de rester dormir, après tout, il ne se passera rien. Elle sait que je suis avec Oliver et puis de toute façon, je ne veux rien faire, je tiens à mon blond. Je lui en parlerais d'ailleurs pour qu'il sache si jamais une langue de vipère décide de lui dire qu'elle a dormi ici, autant que l'info vienne de moi.

Je me suis donc endormi avec elle à mes côtés dans le lit, dormant comme à mon habitude avec un simple boxer.

De l'eau froide... Je me réveille en sursaut sans comprendre ce qu'il se passe. Il me faut un instant pour saisir l'information. Matthy est là ! Un sourire se pose sur mes lèvre, je suis content de de le voir et alors que je m’apprête à me lever pour le prendre dans mes bras, ayant complétement occulté la présence de la blonde dans mon lit. "Bah non. Pourquoi ?" Parce que je pige pas sa question, je me lève d'ailleurs, me frottant le visage pour enlever les traces d'eau, parce que non, même si je devrais lui en vouloir d'un tel réveil, je suis juste trop content de le voir après tout ce temps pour lui faire la gueule comme ça. J'ai juste envie de le prendre dans mes bras et l'embrasser là, le toucher... Il m'a manqué putain ! Je m'approche donc de lui, sans tenir compte en réalité de tout ses éléments qui auraient du me faire comprendre qu'il me reproche quelque chose... "Je suis content de te voir !" Lui lançais-je alors en cherchant à le prendre dans mes bras.
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Matthaël
Après des heures de route dans le but de surprendre Jaysaël, je dois dire que c'est moi qui se tape une surprise. Massive en plus! Et particulièrement difficile à avaler. Une fille. Dans son lit. Qui dors. AVEC LUI. Dans le genre brique dans le front on fait pas mieux, je vous assure! Réellement de mauvais poil et il en paie pour le réveil, mais disons que présentement, avec ce que j'ai sous les yeux, je me sens pas l'âme d'être délicat avec lui! Un sursaut et il tourne rapidement les yeux vers moi, répondant à ma question tranquillement. Il se fout de moi ou quoi!? Il se lève, comme s'il se passait rien de grave. Tout à fait normal, alors que je boue intérieurement. Et lui il a le sourire aux lèvres en plus! Un instant, mon regard se pose sur son corps, et même, si y'a moins de cinq minutes, c'est tout ce dont je rêvais de le voir ainsi, juste en boxer, là, ça me fait encore plus rager. L'air de rien, il s'approche pour me prendre dans ses bras et je me défile, fichant une claque sur sa main qui passe tout près.  

- T'avises même pas d'essayer!

Mes yeux bleus lui balancent des éclairs, tandis que j'attends qu'il prenne peut-être conscience pleinement de la situation dans laquelle il se trouve actuellement. Si t'es pas réveillé mon grand, c'est pile le moment.

- Ça va, t'as pas trop froid la nuit quand je suis pas là, à ce que je vois! Constatais-je, mauvais.

PIERROT
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Je m'approche de lui, pour le prendre dans mes bras. Sauf que je me raidis à sa réaction. Il se recule, mais pire encore, il me donne une tape sur la main. Je le fixe, sans comprendre, ne sachant aucunement ce qu'il me reproche là. Je pige pas... Et finalement, il s'explique un peu. Je le regarde, ahuri, incrédule et tout ce que vous voulez d'autre. Je tourne alors la tête vers Mecky qui ne semble pas encore réveillé malgré ce qu'il se passe. Tant mieux dans un sens, ça évitera des crises en plus. Je repose mon regard sur mon blond. "C'est ps ce que tu crois !" Lui lançais-je alors, la pièce étant enfin tombé dans un sens. Je sais pas comment lui dire autrement, je sais pas comment lui faire comprendre pour le coup, autrement qu'en disant cette phrase qui fait pourtant super coupable. "On a juste dormi !" Précisais-je alors, pour tenter de lui couper un peu l'herbe sous les pieds, pour qu'il ne crise pas plus... Je cherche alors à m'approcher à nouveau de lui, au risque de me faire encore frapper, j'en ai rien à faire, je veux qu'il comprenne que je ne lui ai pas fait un sale coup. Je m'impose alors à lui, passant mes bras autour de sa taille pour le serrer avec force. "Il ne sait rien passé." Rajoutais-je encore une fois en plantant mon regard dans le sien pour lui montrer que je ne lui mens pas. Espérons qu'il ne va pas croire que j'ai le toupet de lui mentir si... Ouvertement ?
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Il met un temps à comprendre, mais son cerveau s'enclanche finalement assez et son regard dérive sur le corps encore endormi dans son lit. Profite ma petite chérie, c'est peut-être même mieux pour ta pomme!  

- C'est pas ce que tu crois !

Mais bien sûr!

- On a juste dormi !

Évidemment! Je reste silencieux, me contentant de le fixer, les bras croisés et les poings fermés. Quand il tente à nouveau de me prendre dans ses bras, je fais un nouveau pas vers l'arrière, mais rate ma retraite. De force, il me garde contre lui, m'assurant qu'il ne s'est rien passé.

- Oui, acquiesçais-je, étrangement des plus calme. Et tu vas essayer de me faire croire que c'est ta cousine aussi un coup parti? Demandais-je le fixant tout autant que lui.

Puisqu'apparement, c'est la foutue excuse classique de "Tu comprends pas. Tu paniques pour rien : c'est ma cousine/soeur/name it." quand on se fait prendre. Pas que Jaysaël me l'aie sortie, mais c'était pas le premier qui me fait le coup. À croire que je devrais pas sortir avec des mecs qui ont aussi un penchant pour les filles! Parce que je finis toujours par me faire tasser comme un vulgaire pion. Avant ça m'a jamais fait un pli, je les ai laissé à leur nouvelle relation et je me suis effacé, continuant ma vie comme si rien n'était. Là, je suis incapable. Je suis incapable de me tasser ou de me laisser tasser. Incapable de me contrôler pour ne pas faire une scène. Je suis furax. Et je suis blessé. Je le pousse, me défaisant de son étreinte.

- Ne me touche pas, sifflais-je. Ne me touche plus, ajoutais-je.

Je ne cris pas. Mais le pire blizzard, c'est pas plus froid qu'un flocon à côté de mon timbre de voix.

PIERROT
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Je le tiens dans mes bras, cherchant à le rassurer comme je peux alors qu'il ne bouge pas, restant immobile dans mes bras. Ça me fait mal de le voir ainsi, réagir de la sorte. Manque de confiance en moi en plein. C'est ainsi que je le prends, surtout quand il me balance que je vais lui balancer que c'est ma cousine ou une connerie du genre. Je le regarde, surpris. Aucune confiance. C'est certain. Il ne me laisse pas le temps de répondre qu'il me repousse, avec une force que je ne lui connais pas. Je manque de me casser la gueule en me prenant les pieds dans mes chaussures qui traînent près du lit, mais je me rattrape de justesse, évitant de tomber sur le lit et Mecky. Je repose mon regard sur lui. Blesser de le voir réagir ainsi, mais surtout en entendant ses paroles. Je déglutis difficilement. "Matthy... S'il te plait..." dis-je alors doucement, comme incapable de parler plus fort, comme si, si jamais j'haussais le ton, il allait disparaître, s'envoler. j'ai rien à me reprocher alors je ne devrais pas parler ainsi, mais si je parle plus fort, ne risque-t-il pas aussi d'élever la voix ? Je reviens vers lui, à la charge. je ne devrais peut-être pas me montrer aussi obstiné, mais en même temps, qu'est-ce que je pourrais faire d'autre... J'attrape son poignet avec force pour le tirer hors de la chambre, pour ne pas mêler encore plus Mecky à cela, mais aussi pour être plus tranquille. Juste lui et moi. Je l'embarque dans le salon, et une fois là, je ne lâche pas son poignet, même si cela risque de lui faire mal, même s'il me repousse encore. "Je ne te lâcherais pas. Insulte moi, frappe moi. Fait tout ce que tu veux. Mais je ne te lâcherais pas." Je le regarde dans les yeux, déserrant quand même un peu ma prise sur sa main pour ne pas le marquer et ne pas lui faire mal non plus. J'essaie de rester calme et cohérent alors que là, j'ai peur... Peur de le perdre, qu'il me dise que c'est fini à cause de ça, alors qu'il n'y a rien eu du tout...
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Contrairement à ce que je lui ai intimé, il revient à la charge, me saisissant le poignet et m'embarquant vers le salon. Loin du lit, loin d'elle, loin pour ne pas la réveiller. Et je suis contrains de le suivre. Mais ça me rapproche de la porte que j'ai vachement envie de prendre! Une fois passée, peut-être que réaliserai que c'était qu'un cauchemar. Que je me réveillerai pour me retrouver face à un douanier de mauvais poil qui me demande mon passeport pour venir voir mon copain. Pour de vrai. Et ne pas me retrouver à nouveau face à ce calvaire. Mais évidement que c'est la réalité, que je suis pas en train de dormir, mal planqué dans mon banc de bus. C'est la réalité, et la descente aux enfers.

- C'était une suggestion Jaysaël, c'était un ordre, affirmais-je en attrapant son poignet, serrant et tirant pour qu'il lâche le mien.

Je veux ficher le camp. Reculer dans le temps, ne pas entendre que j'ai congé pour un long weekend, ne pas être tenté d'acheter les billets de correspondance, ne pas courrir pour être certains de ne pas manquer le métro qui me conduira au terminus. "Ce qu'on ignore ne peut nous faire de mal." J'aurais préféré continuer d'être aveugle. Je me débats encore pour le faire lâcher prise.

- Laisse-moi partir bordel! Finis-je par crier.

PIERROT
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"Non !" Ma réponse est rapide, peut-être trop même, mais je refuse catégoriquement de le lâcher et de le laisser partir comme il semble le désirer. Je ne veux pas le lâcher et encore moins le laisser partir comme ça, dans cet état... je ne veux pas le perdre. je ne veux pas qu'il me dise que c'est fini. Qu'il pense ça. Qu'il continue de croire que je l'ai trompé. Je m'y refuse ! Parce qu'il n'y a plus que lui qui compte pour moi ! Parce que je l'aime et que j'ai fait une fois la connerie de trompée, je ne veux pas recommencer et je ne le ferais pas avec lui... Je l'aurais fait pour lui ! J'auras trompé Lottie avec lui s'il le fallait, pour continuer d'avoir nos moments tout les deux, mais le tromper lui avec un autre ou une autre comme il semble le croire ce matin, je ne pourrais pas.

Mon regard est posé sur lui, désespéré, le suppliant de ne pas me laisser alors que je le retiens de force près de moi. Je le tire une nouvelle fois vers moi, pour passer mes bras autour de lui, de sa taille et le prendre dans mes bras, au risque qu'il crie encore. "Je n'ai rien fait avec elle !" Lui répétais-je alors d'une voix brisée, parce que je réalise clairement ce qu'il se passe maintenant. Il est probablement sur le point de me quitter, de me dire que j'ai assez jouer avec lui, parce qu'il doit penser ça... Sauf que pour moi, ça n'a jamais été un jeu.
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- Laisse-moi, j'ai dit! Répêtais-je, mon timbre de voix ayant grimper depuis qu'on est au salon.

Au contraire, il me prends à la taille alors que je cherchais déjà à libérer mon poignet. Je grogne, rage et me me débat encore. Il va finir par me lâcher putain! Pourquoi est-ce qu'à chaque bordel de fois où j'ai besoin d'être plus fort que lui, de me défaire de sa prise, j'y arrive jamais!

- Non, c'est certain que t'as rien fait avec elle, raillais-je. Aussi certain maintenant que t'as rien fait au Japon avec Mira. Ou qu'avec moi à New-York! Pendant que t'étais fiancé à Lottie! Y'avait quelqu'un à Berlin aussi? Demandais-je, par pure provocation parce que rendu là, je sais plus si ça me fera plus mal de l'apprendre. Ça te réussi vraiment bien les voyages Jaysaël! Constatais-je en poussant encore contre lui.

Acéré. Cruel. Oui, je remets en question ce qui avait déjà été réglé. Ce qu'on s'était déjà expliqué. Mais je trouve que ça s'accumule beaucoup trop pour que j'aie pas passé pour l'imbécile de service. Le naïf à qui on peut faire gober n'importe quoi! J'ai l'impression que ce que j'ai pu connaitre de lui, sur ce point, c'était que des conneries. Qu'au final, il s'est seulement foutu de moi. Et que moi, j'ai foncé dans le panneau. Tête première dans le piège, je suis tombé pour lui.

PIERROT
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"Non." Répétais-je alors, réellement décidé à ne pas le laisser partir, à ne pas le lâcher, peut importe ce qu'il pourra bien me dire ou même me faire... Du moment qu'il ne me dit pas que c'est fini, j'ai encore une raison de me battre pour un nous et même s'il venait à me dire que c'était fini, je ne le laisserais pas détruire comme ça notre histoire. Je m'y refuse. Je le laisse se débattre, affirmant bien ma prise pour ne pas le laisser filer. Je me fiche des coups, des bleus que j'aurais ensuite. Ce n'est pas important maintenant... Seul lui compte, lui et ce qu'il pense à cet instant...

Il m'insulte, me traite d'infidèle en plein, marquant bien qu'il n'a aucune confiance en moi, malgré tout ce que je lui ai dit, tout ce que l'on a fait ensemble, notre relation que l'on a construit, à deux. J'inspire profondément, pour ne pas lui céder, pour ne pas craquer, pour retrouver un certain calme alors qu'il me balance que je me tape toute les filles qui passent ou même les mecs quand je suis pas à Harvard. "Que toi." Murmurais-je alors sans même savoir s'il va m'écouter... Je reprends alors d'une voix un peu plus forte. "Depuis les Hamptons, il n'y a plus que toi." Que toi qui compte à mes yeux, que toi que je veux réellement, que toi qui puisse me faire du mal comme tu le fais maintenant alors que j'essaie de ne pas craquer, de ne pas paniquer plus que je ne le fais là... J'ai réellement peur, peur de le voir partir, de me faire abandonner par lui. Je serre un peu plus fort ma prise, cherchant à cacher mon visage dans le creux de son cou, pour ne pas qu'il voit à quel point je souffre de le voir ainsi, mais aussi parce que j'ai peur, peur que ça soit là notre dernière étreinte...
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