L. NELSON STOCKENFIELD ► hunter parrish

Nelson, si vous voulez avancer, il faut me parler, je suis là pour vous écouter. me disait-il avec son calepin dans la main, son stylo en or plaqué dans l'autre. Je le fixe même pas, non je préfère regarder mes mains liées par mes doigts, je suis pas à l'aise, j'aime pas parler de ce que je ressens, et pourtant j'en ai gros sur le cœur. Après les prises d'otages l'année dernière, une cellule psychologique à été installée, pourtant j'étais pas là quand l'horreur s'est produite, j'étais à Londres depuis presque six mois Je sais mais je suis pas comme ça. ça fait combien de temps que je lui répète ça ? A chaque séance je crois,je ferme ma bouche, j'attends que le temps passe, il essaye, il me pousse à parler mais je suis muet comme une carpe, je veux toujours tout garder pour moi, ne rien montrer parce que je dois être fort. Ecoutez Nelson, je ne vais pas vous forcer à parler directement de ce traumatisme que vous avez pu vivre d'accord, c'était visiblement la mauvaise méthode après toutes ces séances à vous voir silencieux. Commencez par me parler de vous, dites moi ce dont vous avez envie. En quoi ça va m'aider de lui parler de moi ? Il a fait combien d'années d'études en psychologie ? Je sais pas, c'est con, insensé mais faut croire que ce quarantenaire dans son pull Lacoste à réussit à attirer mon attention, je me regarde enfin, détachant mes mains, il a peut-être raison au fond, enfin j'en sais rien, pourquoi je suis là sérieusement ? J'ai pas besoin de tout ça. Je viens de Londres, l'aristocratie anglaise vous voyez ? Ma famille nage dedans, j'ai été élevé comme un vrai petit bourge. On est catholique dans la famille et je vais pas à l'Eglise.. enfin j'y allais avec mes parents mais depuis que je suis là, j'y met plus les pieds. Je parle plus à mon père. et voilà je crois que j'ai jamais déballé autant de ma vie à un mec que je connais pas, j'ai fais un effort, et je le vois noter sur son calepin, il hoche la tête, il attend peut-être à ce que j'en dise plus ? Non, c'est trop bizarre, parler de moi, de ma vie mais je vois qu'il attend Continuez Nelson. Je sais que ce n'est pas évident mais continuez. Pourquoi ne parlez vous plus à votre père ? Laisse-moi partir par pitié, j'aime pas cette situation. Parce que j'ai décidé de ne pas être le fils à papa qu'il voulait que je sois. C'est un avocat, on lui dit pas non, je suis venu à Harvard parce que ça commençait à dégénéré à Londres, j'ai pris mes clics et mes claques il y a trois ans et j'ai débarqué à Cambridge. J'avais une bourse d'études en suspens pour mes études, j'avais commencé à l’Université de Londres et j'ai continuer avec Harvard. c'est bon t'as ce que tu veux ? Mais bordel pourquoi tu hoches encore ta tête, arête ta prise de notes. Et votre mère ? Quoi ma mère, elle a rien à voir dans ce que j'ai subis et je le fixe, j'ai pas envie de continuer mais pourtant au fond j'ai envie de déballer, c'est ça non ? Je me suis forgé quelque chose mais je suis un sensible derrière cette carapace non ? Quoi ma mère ? Je lui parle encore si c'est ce que vous voulez savoir, d'accord ils m'ont coupés les vivres, depuis trois ans je suis serveur pour pas mourir de faim et payer mon appartement... enfin c'est mon père.. ma mère n'as pas eu son mot à dire, et on s'appelle souvent depuis que je suis revenus de Londres. Doc.. en quoi ça va m'aider avec Gaby ? Bordel, j'ai vraiment parler de Gabriel ? Non, je veux pas y croire, ça m'a échappé, j'ai jamais parler de lui depuis qu'il est parti, et un inconnu y arrive sans même me forcer à lui parler de lui. Justement Nelson, ça vous aide à en parler, nous avons eu dix-huit séances ensemble et c'est la première fois que vous parler de Gabriel. Stop, je veux plus, arrête Je veux pas en parler... j'étais pas là pour lui c'est tout et j'aurais ça sur la conscience jusqu'à la fin de mes jours. Désolé doc mais j'arrête. et là je me lève, perturbé comme jamais alors que je reprends mon sac de cours et il me fixe, suit tous mes mouvements du regard avant de se lever à son tour et d'aller me raccompagner à la porte de son bureau, m'ouvrant même la porte Nelson, ma porte reste toujours ouverte, je serais là. Pourquoi ses foutus mots raisonnent dans ma tête comme des cymbales ? J'ai plus envie de faire ça non, mais j'arrive pas à croire qu'il est réussit à m'en faire déballer autant sur ma vie, sur Gabriel, sans rien faire, juste comme ça, en me demandant de parler de moi. Peut-être que je devrais aller le revoir ? J'en sais rien, d'habitudes ce sont les filles qui me prennent autant la tête mais ça finit toujours pas échouer et là il a réussit à me dérégler complètement, on verra bien, moi parler aussi ouvertement ? Des choses arrivent finalement encore à me surprendre, même après un tel traumatisme.