Mira&Milan - I'm on the pursuit of hapiness

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Je vais me la couler douce en soirée mousse. Je suis sortie du boulot, j’ai débauché à 23h et en rentrant chez moi, sur mon skate, pétard au bec, il y a ce mec un peu chelou qui m’a filé un flyer : « soirée mousse ». Clairement, je n’allais pas me faire prier, ça fait mille ans que j’attends l’occasion ici de faire la fête, et ce soir j’ai bien envie de déconner. J’aurais pu y aller directement mais je sens la friture avec ces fringues, je préfère passer me changer … Non, je plaisante, je m’en bats les reins de sentir la friture, c’est juste que chez moi j’ai deux taz et un para qui traînent et quitte à s’éclater, autant faire les choses bien. J’arrive dans mon petit studio de fonction, sérieux, faudrait que je fasse quelques choses pour le ménage, c’est de pire en pire, les cartons de pizza s’empilent et on ne voit même plus l’extérieur avec la pile de vêtements qui trainent. Je passe vite fait pisser un bol, enfoncer dans ma bouche une tranche de pain de mie avec du beurre de cachuette, je vais chopper ma boite magique sous le lit, je prends ce qu’il faut pour la soirée. Et hop, un verre d’eau, petit carton sur la langue et je repars comme je suis venu. Je regarde bien l’adresse de la boite où se déroule la soirée et je crois que je mets un peu plus de temps que j’aurais dû pour y arriver. Mais j’y arrive, tout sourire, chaud pour la fête. Je cache ma planche de skate dans un buisson à côté et je rentre dans l’établissement. Je suis habillé le plus simplement du monde et je sais d’avance que mon tee-shirt blanc ne fera pas long feu. A l’intérieur, je ne réfléchis pas mille ans, je choppe une bière sur une table, peu importe à qui elle est, et je fonce dans la foule me déchainer en appréciant doucement la montée du LSD.

Je suis une idéologiste d'avoir crû, qu'après toutes ces années, je finirai par dompter des rollers. Je fais doucement glisser mes pieds sur le sol, je ne suis absolument pas rassuré avec ces patins, ne cessant de me rattraper sur la rambarde à mes côtés . Il faut une agrégation pour réussir à se déplacer avec ça c'pas possible ! Je finis par m'asseoir sur un banc, grimaçant, jetant un regard noir à un mec qui passe devant moi, aussi à l'aise en rollers qu'à pied . C'est irascible au plus haut point, même lorsqu'il s'avance vers moi, pour me donner un flyer. Je pose mon regard sur le papier qui ne peut pas être plus explicite « soirée mousse » écrit en plein milieu, avec dans un coin l'adresse de la boîte et l'heure à laquelle ça commence. Au moins ce n'est pas amphigourique . Un sourire espiègle s'installe sur mes lèvres tandis que je me relève, essayant de trouver mon équilibre et calquant mes gestes sur le mec d'en face . Je le perds finalement de vue, il va trop vite pour moi. Le soleil commence déjà à disparaître à l'horizon et l'agora se remplit déjà de personne venue profiter du soleil de coucher et des boîtes de nuit qui vont bientôt ouvrir. Je retire mes rollers, et décide de terminer le chemin à pied jusqu'à mon cottage . Une heure et demie pour me préparer… ça devrait suffire.

Je porte ma bière à mes lèvres, en savourant la saveur avant de la redéposer... Mon regard se pose sur les personnes autour de moi. La plupart dansent sur la piste, attendant avec impatience la mousse, ou le reste est au bar en train de boire. J'imagine qu'il doit y avoir une petite foule également à l'entrée, qui doit fumer clopes ou autres . Un petit sourire s'installe sur mes lèvres, tandis que je me lève, ouvrant mon sac pour en sortir mon paquet de cigarettes et sortir à mon tour. La clope au bec, dès que les portes sont passées, je porte mon briquet à mes lèvres, tirant une première bouffée. Je m'appuie contre le mur, envahie d'ampelopsis, posant mon sac au sol. La douleur à mon épaule me prouve que je l'ai peut-être un peu trop chargé, mais dans quelques minutes… il sera de nouveau léger comme l'air . Encore quelques taffes tirées, et j'écrase ma cigarette au sol avant de rentrer de nouveau. , à la recherche de ma bière… qui a disparu. Je vois de dos un mec, brun, s'éloignant avec une bière qui semble être la mienne. Je fronce les sourcils, le rattrapant en me faufilant dans la foule. « T'as pas l'impression de m'avoir piqué quelque chose ? » demandai-je le plus naturellement du monde, en tapotant sur son épaule . Je pose mon regard sur lui, sur sa tenue et son t-shirt blanc. « non et puis… garde là. » dis-je avec un sourire en coin, avant de replacer la bretelle de mon sac sur mon épaule et de m'éloigner. Encore 15 minutes.

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Et là, tout à coup, je me rends compte du fait que depuis je ne sais pas combien de temps, je fixe la boule à facette là-haut. On dirait des flammes violettes, c’est trop impressionnant comme elle bouge, ça me fait marrer tout seul comme un con, là, au milieu de la foule. Mes membres sont engourdis, j’ai l’impression de flotter, comme si la gravité n’existait plus. Tout est ultra lumineux, ultra colorés et j’ai juste envie d’attraper ces espèces de traits de peinture qui se dessinent devant mes yeux. J’ai l’impression que mes mouvements sont lents, fluides, je n’ose même pas imaginer à quoi je ressemble. Mais yolo, c’est bon, je suis complètement perché et je me tape ma première montée sans trop m’en rendre compte. Je remarque un verre vide dans ma main, absolument aucune idée de ce que c’est. Est-ce que j’ai bu dedans ? Putain, je m’en souviens plus. Et je matte ces gens devant moi qui commencent à se mettre à crier quand les canons à mousse envoie la sauce. Putain, je vous jure, leurs cris ressemblent à la chanson du petit papa noël, c’est juste ouf, j’ai presque envie de pleurer de joie tellement c’est beau. Mais ma bière est vide et j’ai la gorge sèche et la bouche pâteuse, donc faut absolument que je trouve de quoi me désaltérer. Je m’éloigne de la piste quelque peu et oh, tiens, un espèce de truc vert fluo sur une table illuminé comme le Saint Graal. Je fronce les yeux parce que je sais que c’est une hallu et je veux voir ce que c’est vraiment. Quelques secondes. Un verre de bière, cool, méga cool. Je ne réfléchis pas plus, je vais, le prends, bois deux gorgées. Ah, j’ai l’impression que c’est du chocolat chaud, c’est trop bon. Et je me tourne et me met en marche prêt à retourner dans la foule. Quand un bras semble m’interpeller. Je me tourne lentement, grand sourire aux lèvres, les yeux éclatés : « T’as des paillettes sur les joues, c’est rigolo ». Aucune idée de si c’est vrai, ou si juste j’hallucine. Je baisse les yeux sur la bière et les relève vers la jeune fille comprenant qu’elle parle sans doute de ça : « T’en veux ? ». Et je la vois s’éloigner alors j’essaye de la retenir en criant à son attention : « Reviens, on va aller se baigner dans … le truc là …. La mousse, on va aller se baigner dans la mousse ».

Mon regard glisse sur les différents corps présents sur la piste de danse. Des corps se déchaînant, laissant tomber la pression de la semaine pour profiter pleinement d'un week-end qui commence à peine, ondulant au rythme de la musique . Je laisse doucement aller le mien, fermant les yeux, laissant la musique et l'ambiance m'envahir l'espace de quelques instants. Je suis venue ici avant tout pour m'amuser, mais je compte m'amuser un peu plus dans quelques minutes. Si seulement un imbécile ne m'avait pas piqué un verre, j'aurai déjà disparu loin de cette foule. Enfin, je laisse un soupir s'échapper de mes lèvres lorsque je constate cette soudaine disparition, rien que le temps de fumer une cigarette. Mon regard se pose de manière incertaine sur un mec, tenant une bière à la main, ressemblant bien à la mienne, mais au fond qu'est-ce que j'en sais ? Juste l'envie de m'en prendre un quelqu'un, de trouver un coupable. Pis merde on lui a jamais appris à ne pas prendre un verre qui traîne comme ça ? Sans savoir ce qu'il y a dedans. Son visage se tourne vers moi croisant mon regard, me faisant doucement hausser un sourcil. Ok, non il est déjà sacrément atteint celui-là, pour se soucier de ce qu'il a dans son verre. Un léger sourire amusé s'affiche malgré tout sur mes lèvres, lorsque je l'entends me parler de paillettes sur mon visage. « Non je crois que c'est toi qui as un voile devant les yeux . » dis-je en haussant doucement les épaule, tout de même amusé de cette façon dont il me regarde, un regard … je ne serais pas vraiment comment le qualifié : vide, perdu, est … émerveillé en même temps . Seules les personnes ayant déjà goûtées à ce qu'il a pris doivent pouvoir comprendre. C'pas mon cas, d'ailleurs je m'éloigne déjà, lui laissant volontiers ma bière, de toute façon, dans quelques secondes avec la mousse, elle aura un goût savonneux, rien de très plaisant. Je l'entends me crier quelque chose, que je ne comprends pas vraiment avec la musique, mais à ses gestes, je comprends qu'il me propose d'aller dans un mousse. Un sourire un peu plus important s'élargit sur mon visage, tandis que je lui réponds tout en criant. « T'as qu'à aller sous le second canon à Mousse… je suis sûr que ça va te plaire. » dis-je avec un clin d'oeil, m'éloignant cette fois-ci pour de bon. Je me fraye un chemin dans la foule, se précipitant sur la piste déjà remplie de mousse. Personne ne fait attention à la jeune femme que je suis, tandis que je me faufile jusque derrière le comptoir, disparaissant derrière une porte, pourtant interdite aux clients. Mais les interdictions, ce n'est pas mon genre d'y prêter la moindre intention. Mes pieds montent l'escalier en colimaçon, toujours s'en croiser, ne serait-ce qu'une âme qui vit. Très sécurisé leur canon dit donc,pensai-je tandis que je vois enfin ces derniers, ayant atteint le faux plafond de la boîte de nuit. J'évite les différentes barres me barrant le chemin , jusqu'à l'ouverture de l'un d'entre eux. Le second, qui ne crachera sa mousse que dans quelques minutes, me laissant largement le temps d'ouvrir enfin mon sac et d'en sortir mes différentes bouteilles de colorants . Colorant alimentaire, pour textiles, pour la peinture ; à vrai dire, je ne savais pas lequel arriverait le mieux à teindre la mousse donc...autant foutre les trois non ?

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Non, je crois que c’est toi qu’a un voile devant les yeux. Hein ? J’la regarde autant qu’il est possible de regarder quelque chose de fixe dans cet état sans ne rien comprendre à ce qu’elle me raconte. Wow, c’est trop bon, je flotte, je plane, le sol est un nuage, mes bras son du chewing-gum. Je ferme les yeux quelques secondes, il faut toujours apprécier ses montées, c’est comme un orgasme multiplié par mille. Et j’en oublie presque la fille qui s’adresse à moi, ce n’est que quand elle part que l’interpelle, l’invitant à se baigner avec moi dans ce … truc là, sur la piste, où tout le monde se trouve déjà : « Qu’est ce que tu dis ? J’t’entends pas ! ». Heureusement qu’elle fait des signes pour me montrer l’endroit où, j’suppose, j’dois la retrouver. Un canon, il ressemble à un dragon putain. J’bois quelques gorgées de ma bières, et j’ai encore soif. J’en bois encore … ma bouche est encore sèche. Je finis le verre, j’ai toujours soif, mais j’ai plus de bière. Tant pis, j’en trouverais une autre. Je balance le verre en plastique n’importe où je me faufile entre les gens pour rejoindre le canon. Wow, c’est trop fou, ça remue dans tous les sens, on dirait qu’on passe sous un truc pour nettoyer les voitures là. J’me perds un peu à danser avec la foule, j’me marre comme un cancre à gorge déployée, j’oublie complètement où j’devais aller, et pourquoi j’suis dans cette direction. Attend, j’étais pas entrain de parler à une fille ? J’avais pas une bière dans la main ? Elle est où cette fille ? Elle est où ma bière ? Je lève la tête à la recherche de ma nouvelle rencontre, panique presque quand j’la vois pas. L’idée fixe du drogué, vous connaissez ? Faut que j’la retrouve !

Je hausse un sourcil, un léger sourire aux lèvres, voyant la manière dont ce mec me regarde, totalement péter. Je me demande bien ce qu'il a fumé, parce que franchement on lui a pas vendu de la merde à première vue. Mais je n'ai pas vraiment de temps à perdre avec lui, peut-être plus tard ; je m'amuserai un peu avec, mais pour l'heure, je me suis donné une mission, qui se trouve dans mon sac ; et je compte pas la rater. Alors je m’extirpe de la foule, m'évadant dans un de ses couloirs, réservé aux personnels de la boîte, mais toujours désert ce qui ne peux que m'arranger . Je me retourne de temps en temps, comme pour vérifier que personne ne m'a suivi, et que je me suis faite repérer, mais à chaque fois, fausse alerte . J'atteins finalement sans aucun mal ma destination : le faux plafond , et l'ouverture du second canon à Mousse, le remplissant de liquide coloré, de colorant … Tout ce qui encombrait jusqu'alors mon sac fini dans ce fichu canon. Je prends malgré tout le soin de récupérer mes bouteilles vides ; que je fourre de nouveau dans mon sac, avant de redescendre dans la salle principale de la boîte . Je retourne au comptoir, commande une vodka tagada. Le barman revient quelques secondes plus tard, me tendant mon verre au moment où le DJ indique la seconde vague de mousse. J'attrape la paille de mon verre et bois une gorgée . Je repère finalement le mec défoncé, juste en dessous du canon, lorsqu'il déverse sa mousse, différente de la dernière, par ses couleurs. Surprise les petits chats ! Par contre , l'arc-en-ciel tâche les vêtements... sinon c'pas drôle ! Quelque chose me dit que ça devrait plaire à toxico man !

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J’ai soif, bordel j’ai soif. Ma bouche est pateuse, j’ai plus de bière, j’ai les dents qui claquent, faut que j’occupe ma machoire. Et elle est passé où la fille à laquelle je parlais ? Pendant quelques secondes je panique à l’idée de ne plus la voir, vous savez, ce truc de mec défoncé, quand on se plante sur une idée fixe et qu’on n’arrive pas à en décrocher. J’suis devant le canon, et la musique revient à mes oreilles. J’ai l’impression qu’il y a une rave dans ma tête, alors j’finis par m’oublier, j’finis par me perdre. J’danse comme un demeuré, les cheveux et les vêtements trempés. Y a même cette fille complètement ivre qui s’approche de moi, et j’me mets à me marrer avec elle, on ne sait pas pourquoi, mais c’est comme ça. Puis comme le moment s’y prête, et que j’suis pas du genre à réfléchir mille ans à ce qu’il se passe, plutôt à profiter de l’instant, j’fonce à sa bouche et l’embrasse. Elle me rend ce baiser, j’souris en la regardant, on s’remet à danser puis j’la regarde s’en aller. J’me tourne vers le canon, pourquoi j’suis là déjà ? A peine le temps d’y réfléchir que je me prends un énorme jet de mousse en pleine face. J’suffoque, j’ai l’impression de me noyer, je recule et tombe même en arrière. Sauf que par terre, ça commence à être inonder, j’suis littéralement immerger sous la mousse. J’me relève comme un dauphin sort de le dos, prend une méga inspiration, et après quelques secondes, le temps de réaliser ce qu’il se passe, j’éclate de rire à pleine voix. J’essuie mes yeux, et y a cette mousse qui me fait une barbe de père noël sur le menton. J’ai l’impression d’être en hiver, je me mets à danser, à éclabousser les gens. J’me rend pas compte encore qu’elle est coloré, tout dans ma tête est coloré. Et j’me rappelle que j’ai soif, alors j’reviens vers ce bar et j’vois cette fille, j’me marre : « Tu ne viens pas avec moi ? ». Opla, un verre a été laissé sans surveillance à côté d’elle, j’sais pas ce que c’est, mais je l’attrape : « J’ai chauuuuud ».

Ma petite surprise préparée, je redescends lentement l'escalier en colimaçon, une main sur la rampe, l'autre barre fouillant dans mon sac après mon paquet de clopes que je trouve plus, laissant certainement laisser traîner dehors. Je hausse les épaules, lâchant mon sac qui retombe mollement contre ma jambe, bien trop léger à présent, les bouteilles ayant été vidé dans le canon . Peut-être retrouveront-ils l'auteur de cette soudaine coloration de la mousse… peut-être pas. Je passe le plus naturellement du monde possible le couloir réservé aux personnels de la boîte, toujours sans rencontrer âme qui vive . Le retour dans la salle principale me fait plisser les yeux, les lumières clignotantes, la musique hurlante dans les enceintes, me frayant un chemin dans la foule dansante, je retourne au vestiaire déposer mon sac à présent inutile. Je n'ai plus mon paquet de clopes de toute façon, et mon téléphone sera bien plus à l'abri ici, sans la mousse. J'adresse un sourire à la femme qui prend mon sac, retournant au comptoir, me prendre un nouveau verre, que je sirote tranquillement en regardant la mousse se déverser sur les danseurs, colorant leur jean, t-shirt ou robe, ce qui reste un jolie spectacles pour les yeux. Je pose mon regard vers la personne venue me rejoindre et m’interpellais, reconnaissant le mec que j'ai vu tout à l'heure, qui semble toujours aussi défoncé, lui adressant un sourire amusé. « tu veux qu'on sorte ? » lui demandai-je, même si je sais que ce n'est pas vraiment la température dans la boîte qui lui donne chaud. « Tu n'as pas une clope par hasard… Un vrai clope? » ajoutai-je avec un petit sourire, c'pas de la nicotine lui qu'il fume . Je porte mon verre une nouvelle fois à mes lèvres, avant de le terminer et de le redéposer sur le comptoir, levant mes fesses du tabouret. « 'Coute, on va fumer… et après je danse avec toi ! »

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J'flotte dans de la barbe à papa, y a aucune cohérence aux choses que j'suis entrain de vivre, l'espace d'une seconde j'me demande même si ça se déroule vraiment ou si c'est les hallucinations que j'me tape qui rendent cette mousse arc en ciel. J'danse comme un demeuré sans me préoccuper de rien, la liberté à l'état pur, l'insouciance à l'état brut, la joie de vivre sauvage. J'ai pas d'limite, pas d'questions en tête, la drogue fait ses effets dans mon cerveau et tout ce que j'ressens, c'est cette énorme boule de chaleur qui envahit tout mon estomac. Suffoquant, trempé jusqu'aux os d'humidité ou de sueur, j'reviens vers le bar tout sourire recroisant le regard de la fille de toute à l'heure. Ouai, il s'passe toujours ce truc quand j'suis fait, il m'faut un point de repère, un adjuvent, un truc auquel mes yeux s'accrochent pour ne pas que je m'envole complètement. J'choppe un verre au hasard, le bois sans pressions, et regarde la fille que j'vois en double avec des yeux intrigués. Elle est sereine, pas mouillé, très conventionnel, j'crois que c'est comme ça qu'on dit. Genre, à nous deux côtes à côtes on fait un remake de la Belle et le Clôchard j'crois : "Qu'on sorte ?", que je répète comme si j'cherchais avant tout à comprendre cette question. Elle est très facile à déchiffrer, mais pas pour moi, encore moins quand j'suis dans cet état, j'sais pas pourquoi, j'pense à des tomates. J'hausse les épaules avant de reposer le verre que j'viens de vider sur le bar, m'essuyant le visage avec mon tee-shirt ... mouillé. Et bingo, j'le sens, que mes yeux se mettent à piquer, ils doivent virer au rouge : "Oh, j'aimerais trop avoir des cigarettes en chocolat comme quand on était petit", dis-je tout sourire avant de fouiller la poche de mon jean. Paquet de clope : trempé. Plus rien à fumé, l'angoisse totale, j'lève des yeux ahuris vers elle comme si ma vie en dépendait : "Faut que tu nous trouve des clopes, genre, vite, absolument, genre tout de suite, genre, viens !". Et j'la choppe par la main sans réfléchir traçant tout droit vers l'extérieur de la boite, la tirant presque trop fort sans m'en rendre compte.

Je ne juge pas, je laisse simplement mon regard s'attarder sur le jeune homme, totalement sous l'emprise de ce qu'il a fumé ou pris avant de venir, me demandant même pendant quelques instants ce que cela peut faire. Je n'ai jamais fumé autre chose que la nicotine, ce sentiment d'abandon totalement qu'il a l''air de ressentir je ne le connais pas. La nicotine est un déstressant pour moi, me faisant relativiser mes problèmes, mais lui... cela semble être beaucoup plus fort. Un sourire éclaire mon visage tandis qu'il me rejoint, totalement trempé par cette mousse coloré qui s'est déversé sur lui. Mon regard clair se posant sur son t-shirt ayant pris une couleur légèrement rosée à mon avis, portant mon verre à mes lèvres, je continue à le fixer, lui, ses yeux dilatés, se sourire béa qu'il a aux lèvres . Un gosse attendrissant ! J'essaie d'attraper sa main lorsqu'il tente de s'essuyer le visage avec son t-shirt. » mauvaise idée... » trop tard, je grimace un peu, me doutant que la sensation doit pas être agréable même avec ce qu'il a pris . Je pose mon verre sur le comptoir, le regardant fouillé ses poches. « il n'y avait rien de mieux que les sucettes piquantes » dis-je en secouant la tête . On ne va pas être d'accord sur le sujet là ! Les cigarettes en chocolat c'était trop vite fini, sans sensation, alors que les sucettes… la langue colorée et les lèvres de la même couleur te donnent une certaine allure. Tu étais un looser si tu en avais pas « euh ok... » Bordel ce mec est imprévisible, à peine le temps de comprendre que je suis déjà sorti de la boîte, me retrouvant dans la rue, avec cet inconnu qui me tire par la main. . Je lève légèrement les yeux au ciel, essayant de ralentir l'allure, car je ne sais pas où il nous emmène . « Attends, je sais où en trouver ! »répondis-je, un simple sourire aux lèvres, réussissant à le faire s'arrêter . « Suis-moi ! » lui dis-je par la suite , gardant sa main dans la mienne, pour qu'il ne s'échappe pas encore une fois . Quelque chose me dit qu'il vaut mieux qu'il reste avec moi, le temps que sa drogue fasse un peu moins effet . Je sais pas j'ai l'impression d'avoir le devoir de le surveiller, qu'il ne lui arrive rien de grave ou autres . « Regarde-il y a un bureau de tabac là... » dis-je tournant mon regard vers lui. « Mais je n'ai pas de fric… Alors faut que tu fasses diversion. » dis-je avec un clin d'oeil à son intention. Je pense qu'il est capable de faire ça, de partir dans un délire et d'entraîner le mec, peut-être le faire sortir de la boutique pendant que je me sers.

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