Z. SAMMY CLARK ► justin bieber

Un jour Jacob, tu seras assez vieux pour que je puisse tout te dire cela, cependant, à 5 ans, il y a certaine chose que tu ne peux savoir, alors je dois l’écrire. Cela me fait d’ailleurs du bien puisque je ne parle qu’à peu de personne. Et c’est un choix! Ce n’est pas que je suis mal entouré, je ne me sens tout simplement pas prêt et peut-être que je ne le serai jamais d’ailleurs. Je devrai simplement continuer et garder tout cela de côté, mais d’ici là, je m’occupe de toi et j’étudie. On ne pourrait se plaindre que je fais cela, c’est pour ton bien après tout. Je ne veux pas que tu grandisses dans la misère, tu en as déjà assez avec l’absence de maman. Je me sentirais bien coupable de te faire subir plus. Mais commençons par le début!

Un jour, lorsque tu seras plus grand, je t’amènerai où tu es né. C’est loin, très loin, et je n’y suis pas retourné depuis qu’on a posé les pieds en sol américain. En effet, bien que tu ne dois que te souvenir de Boston, de l’Amérique, tu es né à Perth en Australie, tout comme moi d’ailleurs. Ta maman aussi y est née, la même année que moi, en 1991. Je l’ai connu en cours. J’étais ce garçon confiant, sportif, drôle, que tout le monde voulait parler. Elle était la fille un peu timide, toujours le nez dans ses livres. Je mentirais si je disais que dès le début je l’ai remarqué, mais lorsque je l’ai connu, ça je ne peux qu’admettre que j’ai craqué pour elle. On avait à peine 16 ans mais on croyait connaitre l’amour. C’est fou non? C’est aussi ce que mes parents croyaient. Ils m’ont toujours laissé faire ce que j’avais envie. J’étais leur fils unique et ils répondaient généralement à mes caprices, sans abuser non plus. Bref, je ne me suis jamais plaint d’eux. Je crois cependant qu’ils n’ont jamais apprécié ta mère et pourtant, elle avait une très bonne influence sur moi, elle m’a appris à aimer l’école! Si ce n’est pas déjà génial cela. Plus jeune, je détestais, préférant bouger plutôt que de me poser et écrire, calculer, etc. Mais aujourd’hui, j’en suis très reconnaissant, puisque ça me permettra de faire un métier qui nous aidera. Je disais donc, on était jeune et on profitait simplement de la vie. Perth est une très belle ville. Il y a autant les quartiers avec les boutiques et les bars, que les plages qui sont proches. C’était le paradis quoi, le notre.

À 18 ans, en ayant marre d’avoir de la difficulté à se voir du à nos parents, on a pris notre premier appartement ensemble. On avait tous les deux de petits jobs, elle caissière et moi travaillant sur des bateaux. Juste assez pour se payer ce qu’on avait besoin quoi. Puis tu es arrivé. Oh Jacob, j’aimerais te dire que nous t’avons attendu si longtemps, que tu étais projet, mais nous n’avions que 20 ans et nous n’étions certainement pas prêt pour cela, mais pourtant, nous t’avons gardé et tellement aimé. On n’en a même pas discuté avec ta mère. Dès qu’on a su qu’elle était enceinte, c’était clair qu’on te garderait, qu’on te ferait une place dans notre vie. Bien sûr, nos parents n’étaient pas du même avis. Enfin, surtout les miens. Ils avaient de grands projets sur moi. Étant leur fils unique, il espérait que je fasse toutes les choses bien, dans le bon ordre et pour eux, ce n’était pas ainsi que ça devait se passer. Je devais terminer mes études, demander ta mère en mariage et ensuite avoir des enfants. Mais je n’allais certainement pas les écouter, voilà pourquoi je suis en froid avec eux depuis. Heureusement, j’avais ta mère qui était du même avis que moi, qui me supportait. Ou plutôt, on se supportait mutuellement là-dedans. Elle a arrêté ses études temporairement, tandis que je continuais, bien que ce soit plutôt difficile en sachant que mon amoureuse enceinte était seule à l’appartement.

Puis tu es né, au moins de février 2011. Châtain, les yeux bruns, tu me ressemblais tellement et ta mère adorait cela. On ne pouvait douter un instant, tu étais mon fils et tout le monde le remarquait. On était peut-être serré dans notre argent, mais on était heureux au moins, et c’est tout ce qui était important. De toute façon, ma famille n’était pas riche. Je n’ai jamais connu le luxe, mais je n’ai jamais manqué de rien non plus. On était toujours dans notre petit appartement, avec toi, on faisait attention à nos dépense, mais ton simple sourire pouvait faire nos journées. J’avais pris un peu de retard dans mes études pendant la grossesse et même après ta venue. J’avais voulu devenir entraineur, mais je n’avais pas encore tous les cours. Je faisais le programme plus lentement, afin de pouvoir travailler en dehors et aussi passer plus de temps avec toi et maman bien sûr. D’ailleurs aujourd’hui, je regrette de ne pas en avoir passé plus. Et pourtant, on faisait plusieurs sorties, au parc, à la plage. On s’amusait, on te faisait voir les alentours, on profitait. Ce fut ainsi jusqu’à tes 3 ans.

Tu étais encore jeune alors tu ne peux certainement pas t’en souvenir. J’espère simplement que tu as en mémoire son image, des moments passés avec elle, puisqu’il y en a tellement eu de bons. Elle tenait tant à toi. Tu la cherches toujours parfois et sans que tu ne le saches, cela me crève le cœur à chaque fois. J’aimerais moi aussi qu’elle soit encore à nos côtés, mais je ne peux rien y faire. Plus maintenant. Comme tu le sais, puisque je ne cesse de te le répéter, ta mère est décédée. C’est un concept difficile pour toi à comprendre. Tu n’étais pas assez vieux et tu ne l’es toujours pas assez pour tout réaliser, mais elle est partie. Je passais alors la journée avec toi. J’avais prévu plein de choses, même si je savais très bien que peu te contentait. Je le faisais probablement plus pour moi que pour toi alors. Ta mère en avait profité pour faire une sortie avec ses amies. Cela ne lui arrivait pas souvent, puisqu’on était très occupé entre les études, le travail, notre enfant et notre relation. J’étais donc heureux qu’elle profite de ce moment, jusqu’à ce que je reçoive un appel de la police en après-midi, m’annonçant un accident. Elle était allée à la plage et dans l’eau, une vague de fond l’avait précipité contre des rochers et se cognant, elle n’avait réussi à rejoindre la surface. J’aurais du être là. Mais qu’est-ce que j’aurais pu faire de plus que le sauveteur qui est allé la chercher? J’ai toujours plusieurs regrets par rapport à cela, même si je sais pertinemment que je n’aurais rien pu faire.

À partir de ce moment, ce n’était que toi et moi. J’en avais beaucoup sur les épaules. Je devais plus travailler, mais surtout, finir mes études le plus rapidement possible afin de faire ce métier et gagner plus. Sauf qu’avec tout cela et me mettant la pression, je suis tombé en dépression. À ce moment, je n’étais certainement pas le meilleur pour toi, et je m’en veux de cela aussi. J’ai alors tenté d’aller chercher de l’aide vers mes parents, ce que je n’avais jamais fait auparavant. Toutefois, n’ayant jamais accepté ta naissance et voyant aujourd’hui ma vie comme un échec, ils ont refusé. Je n’avais alors plus rien. Enfin, je n’avais que toi et je ne pouvais pas te laisser tomber moi aussi. J’ai donc décidé de partir et tout recommencer. J’ai passé plusieurs tests auxquels j’ai excellé et j’ai tenté de rejoindre les plus grandes universités de la planète. Avoir un diplôme de celles-ci aide certainement à se trouver un emploi, à être reconnu. Je n’ai donc pas choisi où je partais, je m’en fichais. J’ai pris la meilleure qui m’a accepté.

J’ai tout vendu et je suis donc parti avec toi, il y a de cela 1 an et demi, vers Cambridge aux États-Unis pour rejoindre Harvard à la rentrée. J’ai pris un appartement, je me suis trouvé un petit boulot et une garderie pour toi. Tout ce que je voulais, c’était d’être loin de tout ce qui me rappelait ta mère en plus de ne pas voir mes parents. Je me suis totalement coupé de tout ce que je connaissais pour avoir un nouveau départ. Celui-ci consistait à étudier et m’occuper de toi. C’est en effet tout ce qui compte maintenant. J’avoue ne plus faire attention à moi ni aux autres qui m’entourent. Je ne sors plus trop, sauf pour aller travailler et en cours. Je ne vois pas beaucoup de monde. Je ne m’amuse pas, en dehors d’avec toi. Je veux simplement te donner le meilleur et pour l’instant, cela consiste en terminer mes études afin de ne plus être dans ce petit appartement et manger toujours la même chose. Toutefois, je vais juste commencer ma deuxième année ici dans un mois, alors je suis loin d’être terminé. Je suis désolé Jacob, il faudra encore supporter cette situation encore un moment.