I feel the beat ♠ Sam

Le summer camp c'était génial, et encore plus génial quand on avait une bonne dose d'alcool qui faisait un brin de toboggan dans vos petites veines. Et puis le Summer Camp c'était aussi des rencontres. Il y avait du beau monde chez les Yolow et par exemple Sam. Ils s'étaient retrouvés pour une petite soirée festive bien tranquille. Et présentement, les deux énergumènes étaient entrain de se déhancher sur la piste de danse. La musique s'achevait et Lyra avait plus que soif. « Tavernier ! » lance-t-elle pour elle même avant de se diriger vers le bar où elle avait laissé son verre quelques instants plus tôt. « Tu vois Sam, toi t'es un ami, un vrai ! Le summer camp, c'est le début des vrais amitiés moi je crois ! » qu'elle dit avec une voix un peu pâteuse. « ça a un goût un peu bizarre ce truc, tiens, t'as soif mon roudoudou ? » demande-t-elle en lui tendant le verre avec un grand sourire niais. Mon roudoudou. Oh.my.gosh. Jamais elle dirait ça, la pauvre est complètement saoule, faut dire qu'elle est même pas certaine que l'alcool ait le temps de s'évacuer entre deux soirées, alors à la longue...

Déjà complètement saoul, Sam s'agitait sur la piste de danse. La musique allait fort, beaucoup trop fort pour qu'il ne puisse réaliser ce qu'il était en train de faire. Obnubilé par ses cheveux qui bougeaient en rythme avec le tempo de la chanson, Samaël semblait avoir perdu toute notion de distance, de temps. Son esprit se perdait dans celui de Lyra. Les deux étudiants semblaient être en osmose totale. D'extérieur, on aurait dit deux camés en pleine possession de champignon hallucinogènes. Mais eux ne voyaient pas cette scène de la même façon. A fond dans leur délire, ils s'abandonnaient sur cette foutue piste de danse. Le jeune Dunster avait bu, plus que de raison, il ne semblait plus conscient de ses faits et gestes. Lorsque la musique prit fin, il se passa la main dans les cheveux et leva les yeux au ciel. Bordel, il en pouvait plus. Un peu de repos n'était pas de refus. Il semblait approuver l'idée de Lyra d'aller se rafraîchir le grossier. Sans chercher à comprendre plus loin, il la suivit. « Tavernier. » répéta-t-il bêtement en explosant de rire. Cette fille était formidable, elle pouvait sortir des conneries à la secondes, c'était assez impressionnant. Samaël appréciait particulièrement son franc parlé et ses idées, toutes plus loufoques les unes que les autres. Lyra plaisanta avant de lui refiler son verre. Sam l'attrapa. « Merci la gueuse, t'es un laidron mais tu es bien bonne. » dit-il avant d'apporter le verre à son nez. Il sentit le liquide avant d'hausser les épaules. « Cherche pas, on a voulu te droguer pour te baiser toute la nuit. » lança-t-il et, comme un gland, apporta le verre à sa bouche pour vider son contenu, directement dans le gosier. Samaël fit une grimace en avalant le liquide. Bordel ouais, il avait un sale goût ce cocktail. Le beau brun posa lourdement son verre sur le comptoir et s'approcha dangereusement de Lyra. Il tituba en chemin, rien de bien alarmant vu tout l'alcool qu'il avait ingurgité. « Si ça se trouve, c'est moi qui veut te baiser toute la nuit, qui sait, je ne m'en rappelle peut-être plus. » dit-il avant de terminer sa phrase par un hoquet. Le pauvre, il était vraiment mal. L'alcool faisait des ravages chez lui ce soir.

Elle éclate d’un rire certes un peu trop strident lorsqu’il lui fait part de sa théorie concernant le goût bizarre de la boisson. « Tu parles, j’ai pas besoin d’un truc dans mon verre pour qu’on me baise toute la nuit. »Indécente, elle pose une main sur sa poitrine en lançant un regard lubrique. « Je demande que ça. » Elle sourit à nouveau, parce que ouais c’est les vacances et y’a rien de mal à s’envoyer en l’air franchement. « A moins que le mec ou la nana soit une mocheté exemplaire, là ça se discute c’est clair. » Ouais, elle avait pas non plus le sens du sacrifice en elle, pas suffisamment pour aller donner de son corps à quelqu’un qui lui plaisait pas, ça non. Elle attrape Sam par la main et l’entraîne à l’extérieur de la boîte. « Fais trop chaud, ici, j’suis en chaleur. » Et sa tête lui tournait un peu aussi, en même temps il avait l’air aussi fait qu’elle alors ça ne lui ferait pas de mal à lui non plus d’aller prendre un peu l’air. Une fois à l’extérieur, elle s’allume une clope, sourire béat aux lèvres. « Tu sais si tu veux me baiser toute la nuit, suffit de demander, même si je ne baise pas mes amis d’habitude, c’est la règle. » Faut pas tout mélanger, amitié et cul, c’est un cocktail qu’elle s’efforce d’éviter, mais là en même temps, elle est tellement bourrée qu’elle sait plus vraiment ce qu’elle dit la pauvre.  

Lyra vint se lancer dans un débat, selon lequel elle acceptait de se faire baiser toute la nuit mais pas par n'importe qui. Sam la regarda d'un air bête, il ne semblait pas comprendre la moitié de ce qu'elle disait. Le taux d'alcoolémie contenu dans son sang l'obligeait à écouter un mot sur deux et de former une phrase plus ou moins cohérente dans sa tête. Samaël déglutit avant de cligner des yeux, le regard vide. Il hocha lentement la tête de haut en bas. « Mais ouais, j'suis tout à fait d'accord avec c'que tu dis. » lança-t-il sur un ton pas concerné du tout. En même temps, Lyra aurait pu lui dire qu'elle aimait les balades à poney en pleine mer, il aurait eu la même réaction. Et alors qu'il essaya de déchiffrer ce qu'elle venait de dire, la belle blonde lui attrapa la main et l'emmena hors de la boîte de nuit. Effectivement, un peu d'air n'était pas refus. Incapable d'opposer la moindre résistance verbale, il la suivit. Samaël tituba légèrement jusqu'à l'extérieure du bâtiment. Il fut à peine dehors que la fraîcheur de la nuit vint se plaquer sur ses jours. Un frisson lui parcouru tout le corps. En voyant Lyra s'allumer une clope, le jeune Dunster fit de même. Il apporta une cigarette sur le bord de ses lèvres et tapota ses poches, à la recherche d'un briquet. Malheureusement, il avait dû le perdre en dansant comme un dératé. Il lança un regard amusé à sa partenaire et tendit sa main vers elle. « File ton feu, stp. » dit-il avant d'attraper maladroitement le briquet du bout des doigts. D'un geste mécanique, il pencha sa tête sur le côté et alluma sa clope. Il inspira profondément pour extraire un maximum de tabac. Samaël garda la fumée dans ses poumons quelques secondes avant de lever la tête et recracher délicatement la fumée. Il vint éclater de rire en l'entendant parler. « J'ai qu'à demander ? » répéta-t-il bêtement. « Donc ! Si je veux te prendre contre ce lampadaire là, j'ai juste qu'à demander ? » continua-t-il en pointant du doigt un vieux lampadaire situé juste derrière la jeune fille. Sam éclata, une nouvelle fois, de rire avant d'hausser les épaules. « T'es pas farouche comme fille, pas étonnant que t'aime les balades à poneys en pleine mer. » s'exprima-t-il, le plus naturellement du monde. Ouais, non, fallait pas chercher à comprendre. Les connexions entre son esprit et sa bouche ne se faisaient plus très bien. Il tira de nouveau sur sa clope avant de se rapprocher de Lyra. « En vrai, ça te dit pas qu'on baise dans ma chambre d'hôtel plutôt, j'le sens pas le lampadaire là. Il m'regarde chelou ! » dit-il avant de se retourner et se mettre à marcher en direction de l'hôtel. Il fit quelques pas avant de se retourner de nouveau et de marcher à reculons. C'était dangereux, vu son état lamentable. Il regarda Lyra et haussa les sourcils pour afficher un regard provocateur, limite bestial. « Il doit m'rester une bouteille de Vodka et des fraises Tagada ! La nuit ne fait que commencer ma beauté. » lança-t-il d'une voix forte et puissante. Bah forcément, Samaël n'avait plus les notions de distances et d'ici, elle lui paraissait fort fort lointaine.

Elle est bien trop absorbée par ses pensées et sa réflexion philosophique pour capter que Sam n'entrave rien à ce qu'elle raconte. C'est pas comme si, elle captait ce qu'elle racontait non plus. Le froid vint mordre doucement mais sûrement l'arrière de ses genoux et la Demoiselle entreprit une petite danse sautillante pour se réchauffer. Choppant son briquet dans la poche arrière de son short en jean, elle balance l'objet convoité à son acolyte. Profitant de cette courte accalmie, elle aspire voracement le goudron nuisible pour mieux l'expier en légères volutes. « Demande pour voir. » s'amuse-t-elle avec un rictus alors qu'il se moque gentiment. Elle n'en a rien à foutre qu'il pense qu'elle soit facile, ou même une salope. On est toujours ce que l'autre pense qu'on est et différent en même temps. Mais en l'occurrence , en ce qui concerne Sam c'est loin de la vexer. « Ouais j'adore les poneys, mais je t'avoue que je préfère les étalons. » Elle s'approche du lampadaire et entreprend de lancer sa jambe autour du métal froid, exagérément suggestive, elle amorce un mouvement de bassin. « Je chevauche frénétiquement, sinon rien. » Elle accompagne ses paroles d'un rire puissant, le rire de la fille bourrée quoi. Sorry, pour le glamour, on repassera. Lyra s'arrête brusquement lorsque son roudoudou avoue avoir peur du lampadaire. « C'est parce que t'es jaloux en fait, c'est ça ? T'as pas une aussi grosse tige que lui. » Elle se rapproche et prend la tête du Fêtard entre ses phalanges tatouées, plantant ses prunelles ivres dans les siennes, aussi titubantes. « Et t'as même pas une crinière de poney. Alors que moi. » Ouais tu sais les cheveux de Princesse Raiponce, la classe quoi. « Mais ta chambre ça m'ira chéri, et surtout on se caille non ? Puis peut-être que sur ton pieu ça arrêtera de tanguer comme ça ! » Un peu de chaleur et de silence pour leurs deux âmes en perdition, pour le reste, qui sait de quoi ils seraient capables d'ici là... « Et je peux pas résister à des fraises tagada. » La Blonde passe son index sur le charnu de la lèvre masculine. « Ni à toi. » Ni à What ? Vrai qu'elle l'avait toujours trouvé canon, fallait être honnête mais dire qu'elle avait prévu cette beuverie et de dire des choses pareilles, sans doute pas, quand à les faire c'était encore autre chose. Mais on ne prévoit pas un ordre établi pour une Imprévisible et il semble que dans le domaine, elle se soit trouvé un allié de taille.