LUSTA - i miss u, ok ?

i miss u, ok ?
Tu te baladais au bord du lac, t'avais tes écouteurs sur tes oreilles et t'appréciais la vue. Tu te sentais bien et sereine, tu venais de rentrer de vacances au Mexique où tu avais vu ta mère. A vrai dire, tu ne savais pas trop quoi penser de toute cette situation et tu te plaisais bien à être loin d'elle. Seulement ici, t'étais entourée des Petrov et dans le fond, ça venait te troubler d'autant plus. Tu commençais à comprendre que ta mère avait un lien avec la mort de ton père, ça commençait à te rendre folle mais tu ne savais plus qui croire, ni quoi penser. Alors t'étais simplement là au bord du lac, tu laissais tes idées aller et t'essayais de te vider la tête. Seulement t'apercevais au loin Lukà, bien que ça faisait seulement quelques mois que tu l'avais retrouvé à Harvard, tu pourrais reconnaître sa carrure et son visage au loin entre mille. Il était en quelque sorte, un visage qui représentait la maison. Il était ta famille, oui, même si la situation était difficile. Tu t'approchais de lui, t'enlevais tes écouteurs Tu levais un bras pour toucher le lien, signalant ta présence. "Salut Lukà" que tu te laissais à dire. C'était tendu entre vous, et bordel, qu'est-ce que ça te faisait mal.

Lukà se baladait au bord du lac sans but autre que de s'imprégner de la beauté des lieux. Les gens avaient tendance à sous estimer le pouvoir des balades. Marcher, dépenser de l'énergie, faire quelque chose, ça occupait l'esprit, c'était profitable à tout un chacun. Lukà était en pleine forme, physiquement parlant. Il avait toujours fait beaucoup de sport, goûtant à quasiment chacun de ces derniers à un moment ou à un autre de son existence. Avec cela et en dépit qu'il soit un gros mangeur, il avait été élevé par une ancienne danseuse classique habituée à considérer son corps comme une forme de sanctuaire et qui n'avait de ce fait pas déconner avec l'alimentation de ses enfants. Tout cela faisait que Lukà aurait pu marcher des heures sans mal et pourtant il s'arrêta au bout d'un moment. Il n'était pas fatigué, il n'avait pas besoin d'une petite pause pour boire ou reprendre son souffle ou que que ce soit d'autre. A vrai dire, il s'était arrêté sans même réellement y penser. Il s'était figer dans la contemplation du lac, son regard bleu se faisant lointain alors qu'il s'heurtait au paysage. « Salut Lukà » il sursauta légèrement d'être ainsi arraché à ses pensées et détourna les yeux pour découvrir sa cousine. Kalista avec qui rien n'allait véritablement depuis son retour, ou plutôt depuis qu'elle était partie. Comment avait-elle pu seulement partir d'ailleurs ? Lukà, cela l'avait toujours dépassé. C'était une chose bien sûr que de partir sur le plan géographique, mais c'en était une toute autre que de laisser sa famille derrière soit. Pour Lukà, c'était absolument inenvisageable. Sa famille avait beau être imparfaite au delà des mots, il aurait été bien incapable de vivre sans elle. Même quand il était furieux contre elle, comme ça avait été le cas en découvrant l'infidélité de son père, il n'arrivait pas à s'en défaire et ça lui avait fait un mal de chien que Kalista, elle, en était parfaitement capable. Il se fendit d'un sourire un peu crispé. « Salut » dit-il avant de planter un baiser rapide sur sa joue. « Comment tu vas ? » Il aurait salué de la même façon quelqu'un qu'il connaissait depuis deux jours à tout casser. Cette attitude n'avait rien à voir avec celle qu'il avait avant le départ de Kalista et aussi triste que cela puisse être, il se sentait incapable d'agir comme s'il ne s'était rien passé, comme si elle en l'avait pas abandonné.

i miss u, ok ?
Toi Kali t'es plutôt le genre de personne à dire la famille avant tout, t'es plutôt ce genre de fille qui dit que sans eux, tu ne pourrais pas vivre. Et pourtant, t'avais réussi, ouais. Avec les années, avec le temps qui passe et le décalage horaire, avec la vie tu avais fini par arrêter de donner des nouvelles, tu avais fini par les oublier. En quelque sorte. T'avais eu mal, seulement t'avais eu Harlow et Kyla à cette époque, ils étaient tout pour toi. Et puis tu voulais avancer, t'en avais marre de sentir ton coeur arraché en deux, laissant une partie de toi en Russie avec eux, avec ton père. Toi tu voulais te sentir bien, alors t'avais décidé de laisser tomber. Tu voulais penser à toi. T'avais cessé le contact, même avec ton père qui pourtant, t'envoyait des lettres à tes anniversaires, à noël. Toi tu te cachais la vérité, tu faisais comme si t'en avais plus rien à faire alors que tu voulais pleurer. Dans le fond, ta vie a toujours été en Russie, à Moscou, auprès de ta famille. Mais les contraintes font bien les choses, ta mère avait bien prévu votre escapade à l'autre bout du monde. Tu sentais que Lukà était tendu, et tu pouvais bien comprendre. Il était comme un frère et tu l'avais abandonné au bord de la route, de ton avenir. Mais le hasard et les événements font bien les choses, tu t'étais retrouvé à Harvard auprès d'eux grâce à l'appel d'Oksanna. Et te voilà ici, à ses côtés au bord de ce lac. Tu le regardais de tes yeux trop peureux, tu l'observais comme un enfant regarde son modèle être déçu. Ça faisait mal, c'était étrange. "Ça va plutôt bien, je crois. Et toi ? Tes vacances se passent bien ?" que tu demandais, les mots à moitié mensonger. Parce que ça n'allait pas si bien que ça, non, ça n'allait pas quand tu voyais Lukà être comme ça avec toi bien que tu ne l'avais vu pour la dernière fois à l'âge de treize ans.