Assise sur le lit, je grimace. Il faut que je me dépêche. Dans deux heures, on décolle. Alors certes, un taxi nous emmène jusqu'à l'aéroport et tout ce qui va avec mais je n'avance pas pour faire mes valises. Les deux monstres ouverts sur le lit, je les regarde. Je ne prends même plus la peine de plier mes habits. Je balance mes robes, mes jeans, mes sous vêtements comme ça. C'est un gros tas de merde sans forme, sans rien. Mais on va chez Andrew, il y aura bien quelqu'un pour laver mes habits et les repasser non ? Ou il le fera, je n'ai aucun doute là dessus. Andrew est bien assez gentil pour faire ça pour moi. Mon portable vibre sur la table de nuit et c'est un message de Cole. J'y réponds rapidement et mets mon téléphone en mode avion. Je n'ai pas besoin d'être dérangée, surtout pas pour lui. J'attrape les anti douleurs et en prends deux d'un coups. double dose mais j'ai pas le choix, vu l'état dans lequel je suis. La première valise est pleine, je rabats le dessus et soupire. Je suis incapable de la fermer avec tous ces bleus sur mon corps, mon genou en vrac et mon bras en écharpe. J'ai mal dès que je bouge mais je prends sur moi. Ça va aller, ça va le faire, je le sais, c'est obligé. Je n'ai pas le choix de toute manière. J'ai hâte de revoir les enfants, de passer des heures assise sur le tapis de leur salle de jeu et de jouer avec eux. J'ai tellement hâte... Je soupire fortement et les larmes me montent aux yeux. Je mords l'intérieure de ma joue et me lève lorsque j'entends frapper à la porte. J'ouvre un petit peu la porte et vois un gros tas de muscle. Lukà. " Hey " Soufflais-je en ouvrant la porte pour le laisser entrer, essuyant la larme qui coule le long de mon visage bleui où les marques de mes bourreaux sont toujours présentes.
Il n'avait pas vu Kyla depuis un petit moment. Même s'ils allaient dans la même université, il y avait plein de facteur qui faisaient qu'il n'avait pas l'occasion de voir autant qu'il le voulait les gens qui comptaient pour lui. Lorsqu'il était en vacances, c'était nettement plus simple de gérer ce genre de choses. Il avait plus de temps pour lui et donc plus de temps à dédier aux gens par ci par là. Le matin même en se levant, il n'avait pas prévu de voir Kyla, mais il s'était mis à penser à elle dans la journée et voilà comment il s'était retrouvé sur le pallier de la chambre de cette dernière, espérant l'y trouver histoire de prendre de ses nouvelles et puis la voir un peu. Il frappa à la porte et ne tarda guère à avoir une réponse. Kyla entrouvrit la porte, le reconnaissant rapidement. Il faut dire qu'il n'avait pas tant changé que ça depuis qu'ils s'étaient vus la dernière fois. Elle par contre en revanche... Lukà en resta comme deux ronds de flan devant le visage tout violacé de son amie. Il fut envahi d'une colère sourde doublée d'un sentiment de douleur et tristesse intense qui succédèrent à toute vitesse à la surprise qu'il avait dans un premier temps ressenti. « Hey » il avait ouvert de grands yeux qui laissaient aisément filtrer chacune des émotions qu'il ressentait. « Mon dieu Kyla... Qu'est-ce qu'il s'est passé ? » Il détourna douloureusement le regard du visage de la jeune femme pour jeter un coup d'oeil à la chambre s'étendant derrière elle. Il distingua des valises et revint rapidement fixé son attention sur son amie. « Qui t'as fais ça ? Je vais le tuer » gronda-t'il d'une voix vibrante de colère. Dans sa tête il carburait, il cherchait des réponses aux questions qu'il se posait mais il peinait à se concentrer. « Cole ? C'est Cole ? »
Le coeur en vrac. Je ne pensais pas ressentir cette émotion de si tôt. Cette rage mêlée à la colère de tout ce qu'il s'est passé, de ces messages échangés. J'ai mal, tellement mal et pourtant, je dois tenir. Je dois faire la forte, je dois rester forte et continuer ma route, mon chemin. Je l'aime, c'est sur. Mais pas assez pour accepter que ce sont ses erreurs qui m'ont mis dans cet état. Mon visage ne ressemble toujours à rien, mon attelle me maintient la jambe de la cuisse à la cheville et mon bras droit me fait encore un mal de chien quand je tente de le bouger. Les erreurs du passé ont des conséquences des mois après. Je me dirige vers la porte et l'ouvre légèrement. Le regard de Lukà me tord les boyaux mais je prends sur moi, le laissant entrer dans la chambre. " Pas grand chose, t'inquiète pas " Soufflais-je avec un léger sourire qui m'arracha une grimace dans les deux secondes qui suivirent. C'est mal de mentir mais bon, je n'avais pas envie de parler de ça. Je traine ma guibole jusqu'au lit où je me mets assise. Lukà est stressé, tendu et il regarde partout. Quand j'entends le nom de Cole sortir de sa bouche, je sers les dents. Mentir, dire que c'est lui et laisser le colosse de muscle dégommer l'anglais. C'est tentant. Mais... " C'est pas Cole... enfin pas entièrement " Soufflais-je en tendant la main pour qu'il la prenne dans la sienne. Une fois mes doigts dans sa main, je tire le bras pour l'attirer vers moi et l'asseoir sur le lit. " C'est de la faute de Cole mais il a rien fait, il a pas levé la main sur moi " Lançais-je en le regardant droit dans les yeux. " Je me suis fais tabasser par les hommes de Dimitri parce que... " Ma voix déraille. " Parce que je suis en couple avec Cole et qu'il y a quelques semaines de ça, il s'est fait passer pour un autre homme, un ennemi de Dim... " Et que pendant cette soirée, il a couché avec une autre alors qu'on... rien du tout. On était pas ensemble, il l'a répété deux fois en un texto, on était pas ensemble. " Mais ça va aller " Soufflais-je avec un très léger sourire, les yeux pleins de larmes.
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Assise sur le lit, je grimace. Il faut que je me dépêche. Dans deux heures, on décolle. Alors certes, un taxi nous emmène jusqu'à l'aéroport et tout ce qui va avec mais je n'avance pas pour faire mes valises. Les deux monstres ouverts sur le lit, je les regarde. Je ne prends même plus la peine de plier mes habits. Je balance mes robes, mes jeans, mes sous vêtements comme ça. C'est un gros tas de merde sans forme, sans rien. Mais on va chez Andrew, il y aura bien quelqu'un pour laver mes habits et les repasser non ? Ou il le fera, je n'ai aucun doute là dessus. Andrew est bien assez gentil pour faire ça pour moi. Mon portable vibre sur la table de nuit et c'est un message de Cole. J'y réponds rapidement et mets mon téléphone en mode avion. Je n'ai pas besoin d'être dérangée, surtout pas pour lui. J'attrape les anti douleurs et en prends deux d'un coups. double dose mais j'ai pas le choix, vu l'état dans lequel je suis. La première valise est pleine, je rabats le dessus et soupire. Je suis incapable de la fermer avec tous ces bleus sur mon corps, mon genou en vrac et mon bras en écharpe. J'ai mal dès que je bouge mais je prends sur moi. Ça va aller, ça va le faire, je le sais, c'est obligé. Je n'ai pas le choix de toute manière. J'ai hâte de revoir les enfants, de passer des heures assise sur le tapis de leur salle de jeu et de jouer avec eux. J'ai tellement hâte... Je soupire fortement et les larmes me montent aux yeux. Je mords l'intérieure de ma joue et me lève lorsque j'entends frapper à la porte. J'ouvre un petit peu la porte et vois un gros tas de muscle. Lukà.