Artist vs poet • Lennox

Artist vs poet  
— Lennox

J'avais envie d'une soirée tranquille, de quelque chose de loin de mes folies. Il y a avait ce besoin de me retrouver avec moi même ouvrir mon cahier et me plonger dedans. Laisser l'encre barbouiller mes doigts et ne pas m'arrêter, comme l'écriture automatique, écrire sans penser, écrire aussi facilement que l'on respire. J'avais longé les couloirs de l'hôtel à la recherche d'un endroit, pour ensuite sortir à l'extérieur pour être en contact avec la nature. Ma chambre ne m'apportait pas ce moment paisible j'en oubliais même de dormir à l'intérieur de mon lit. Je marchais sans avoir une destination précise. Je m'arrêtais lorsque je vis le sol changé pour un sable fin qui était bordé par la mer et un coucher de soleil dans toute sa splendeur. Je regardais rêveuse l’horizon, il n'avait rien de plus inspirant que toutes ces couleurs qui lèchent le ciel avec perfection. Mon regard parcourait l'endroit beaucoup plus calme qu'à son habitude et j'espérais qu'il en reste tel quel le plus longtemps possible. Il y a avait une personne que je semblais reconnaitre même de dos assis au sol concentré sur quelque chose. Je m'avançais doucement pour découvrir Lennox dans une séance de dessins. Je m'assoyais à ses cotées au risque de me faire envoyer promener, peut-être que mon silence ferait en sorte qu'il ne dirait rien.

Artist vs poet  
— @Veïa Alvisio

Des fois, il ne se comprenait pas lui-même. Des fois, il lui semblait être un étranger à lui-même. Des fois, il avait ces besoins de s'isoler, de jouer un autre rôle que le Lennox insupportable et imbu de lui-même que même son propre frère avait du mal à supporter. Et des fois, putain, qu'est-ce que ça fait un bien fou ! Surtout ici, à Cape Breton, où chaque soir était signe soit de compétitions infantiles entre ces groupes de camps ou soit signe de débauche. Et bien que Lennox ne soit clairement pas le dernier à appeler à l'aide quand soirées débauche il y a, de temps en temps, il avait besoin de s'évader ? De dessiner. Oh ciel, on dirait qu'un Lowell a pris possession de son corps. Le dessin était une réelle passion qui l'avait mené à faire arts appliqués à Havard certes, mais quand bien même, il n'était pas encore prêt à admettre qu'il était un artiste dans l'âme, m'voyez. Non, lui, c'est un gros coureur de jupons en manque constant de sexe, pas un artiste doux et paisible qui savait faire part du bien et du mal, ou une connerie de ce genre. Pourtant, ce soir, alors qu'un coucher de soleil resplendissait dans le ciel, il était assis, sur la plage, crayon en main et dansant sur le papier, reproduisant exactement, trait pour trait, ce qui se tramait devant ses yeux. Ce merveilleux spectacle. La plage, la mer, le sable, le coucher de soleil, la tranquillité, la solitude. Ou presque. Une présence se fit ressentir à côté de lui, une présence calme, douce et silencieuse, et s'était invitée, sans son consentement. Sans lever la tête de son travail, Lennox eut un sourire en coin. « Je ne crois pas vous avoir donné la permission de polluer mon espace privé, mademoiselle Alvisio. » Son ton était tranchant, mais cachait une pointe de taquinerie. Veïa, évidemment. Qui d'autre oserait l'approcher dans son moment de calme et de paix sans avoir peur des représailles ? Car il semblerait que malgré toutes les fois où il l'avait renvoyé chier, littéralement, elle persistait à revenir vers lui. Soit elle était folle et inconsciente, soit elle était juste folle. Peu importe, c'est à ses risques et périls.

Artist vs poet  
— Lennox

J'ai toujours aimé ces personnes froides, elles cachent des secrets, de belles choses qu'on ne trouve pas forcément ailleurs. Il faut seulement briser la glace juste un petit peu, s'appliquer pour la faire fondre avec un peu de chaleur et de douceur. Certains disent que je suis masochiste et que j'aime bien jouer avec les flammes. Oui je me brule trop souvent je porte des marques sur ma peau transparente, mais je les ressens lorsque je tombe de nouveau, bientôt je serai en morceaux, mais au moins j'aurai vécu. Je rejoignais donc Lennox sur le sable qui perdait lentement sa chaleur au rythme que le soleil descendait sur l'eau calme presque endormi. Il avait une âme d'artiste que très peu de personnes ne soupçonne, j'avais été là au bon moment pour observer son crayon rencontrer les feuilles de papier, une union parfaite. Ils créaient des merveilles, il avait un vrai talent quelque chose de trop bien pour être caché. J'étais contente de pouvoir avoir la chance de voir son travail, un privilège que je devais chérir et faire attention de ne pas faire une gaffe pour le perdre. J'étais aussi secrète que lui après lui, je ne laissais personne poser leurs prunelles sur mes écrits, sur mes histoires personnelles une partie de mon imagination trop grande pour reposer dans un seul recueil, je me demandais même s'il avait assez de feuille de papier sur terre pour renfermer toutes mes pensées. Peu de temps après mettre assise à ses cotées son ton tranchant parcours l'atmosphère. Je restais neutre face à cette rencontre et je me contentais de lui faire un doux sourire pour l'envelopper dans ma douceur pour éviter qu'il s'envole de nouveau. Non tu ne m'as pas donner l’autorisation, mais tu as tendance oublier que je suis muette comme une tombe quand il le faut, une brise fraiche, une poussière sans importance qui s'envole rapidement. «Tu as toujours autant de talent.» Non je ne suis pas folle, je suis amoureuse du talent imprimé à l'intérieur de ses mains de cet art parfait jamais partagé.

Artist vs poet  
— @Veïa Alvisio

Vous savez qui elle lui rappelle ? La blonde dans son monde, empreint d'un peu trop de gentillesse et de naïveté dans Harry Potter, Luna Loufoque. Physiquement aussi, elle en était pas loin. Et lui il était Harry Potter, juste Harry qui cherchait la paix, à être isolé du monde, à faire son casse-couille - parce que oui les gars, Harry Potter est casse-couille. Veïa s'obstinait après tous ces mois à venir à lui, et il ne savait vraiment pas pourquoi parce qu'il était pire qu'un con avec elle, et elle l'épatait. Depuis vingt-deux ans, toutes les personnes qu'il avait renvoyé balader avaient écouté, parce qu'ils avaient peur vous voyez, pas de lui mais de sa personnalité changeante, et y avait de quoi quand on savait de quoi il était capable. Mais pas Veïa, pourtant elle n'était pas stupide et sentait bien que Lennox ne voulait pas d'une intrusion dans sa vie privée, surtout de ce côté-là de sa vie qui était vraiment beaucoup trop privée, mais elle persistait. Elle vivait dans un autre monde, sûrement.  « Et toi tu es toujours autant invasive. » Rétorqua-t-il sur le même ton que sa première réplique, yeux et mains toujours occupés par son dessin, ne lui adressant pas un seul regard, espérant la faire partir. Parce qu'elle avait beau être adorable ou gentille ou on ne sait qu'elle autre connerie et elle avait beau être la seule à lui payer des compliments volontairement sur son travail, il chérissait son temps calme et solitaire, voyez. Des fois, il s'excuserait bien de son comportement, parce qu'elle ne le méritait pas, mais il se ravisait tout le temps, considérant qu'elle était celle qui devait s'excuser de ses intrusions intempestives, pas lui. « T'as rien de mieux à faire que d'être ici ? » 'Et m'emmerder', mais il se retint, de temps en temps conscient qu'il était injuste envers elle. De temps en temps.