COLIA • " High off of love, Drunk from my hate "

La piscine de l'hôtel regorgeait de monde en journée, toi tu n'es pas faite pour la compagnie, pour entendre les rires agaçants de ces personnes naïvement heureuse dans ce monde où l'hypocrisie, la rage et le vice règnent. Non, toi, Zia une éternelle solitaire ne trouvant pas ton bonheur au milieu de ce tas d'humain pâle et platonique au plus haut point. Tu aimes les bonnes choses, tu aimes ta famille, ton petit monde, ta petite personne et c'est déjà bien, déjà trop pour un cœur aussi mince que le tient. Tu prends place sur une chaise longue, un verre frais d'eau gazeuse dans la main, tu attends Cole. Tu aimes bien Cole, tu aimes ce qu'il dégage, sa prestance, sa façon d'enivrer toute une pièce de sa présence et ce petit jeu qu'il met en place pour essayer en vain de te charmer. Pauvre Cole, s'il savait à quel point tu ne ressent rien à l'intérieur, ni le mal, ni le bien, ni le plaisir ou encore la passion. Rien, un sombre néant seulement. Pourtant, dans ce néant tu trouves l'infime motivation à lui adresser la parole, l'avoir près de toi ne t'agace bizarrement pas en comparaison avec les autres. C'est tout bonnement ridicule, tu n'y voit pas l'intérêt mais c'est le cas. Tes lèvres se décrispent, dévisageant la silhouette parfaitement sculpté du jeune homme, ton regard part de ses pieds en remontant doucement jusqu'à son visage. Ta main se lève avec grâce pour venir placer le verre entre tes lèvres et boire une gorgée de ta boisson, ne le quittant pas des yeux au fur et à mesure qu'il se rapproche. - Bonsoir.. Une voix douce, un sourire limite malsain que tu arbores si bien, sûrement par habitude. Tu ne connaît pas les sourires sincères, les sourires heureux toi, tu es loin de tout ça. - Tu te fait désirer dit moi ! Et tu te redresse, te levant pour rester debout devant ton transat, ton verre levé, ton bras sur ta poitrine, un maillot de bain pour seul vêtement.

Rendez vous avec Zia à la piscine de l’hôtel… Je ne l’avais pas revue depuis la fin de l’année scolaire. Oui, parce qu’à la EH, on se croisait régulièrement et qu’avec le SC et ces aléas, on avait pas pris le temps… Peut être aussi que les conseils de Nina étaient toujours restés ancrés dans ma tête, elle m’avait dit de ne pas accepter d’entrevue avec des demoiselles qui me plaisaient, qu’il fallait que j’apprenne à leur dire non. Enfin, elle avait dit ça au sujet de celles qui m’invitaient dans leur chambre non ? Elle n’avait rien dit au sujet des invitations au bord de la piscine ? Donc je ne faisais rien de mal. C’était ce que je me répétais en me préparant pour ce petit tête à tête avec la sulfureuse brune que j’avais désespérément essayé d’attirer dans mon lit ces six derniers mois. Et aujourd’hui, j’allais devoir adopter l’attitude inverse. Parce que oui, tout avait changé. J’étais désormais un homme en couple. J’ajustais mon chapeau canotier sur ma tête avant de me diriger vers le bassin de l’hôtel, avec un peu de retard, comme à mon habitude. En me voyant arriver, Zia se leva et instinctivement, malgré moi, mon regard jaugea de haut en bas son corps aux courbes divines. Je n’aurais pas du venir… Je devrais faire demi-tour même, il est encore temps là ? Mais je n’en fis rien, c’était tout le contraire plutôt, entrant dans son jeu : « Je me fais désirer oui, ça fonctionne ? » répliquai-je avec un sourire amusé avant de demander: « Comment ça va Zia ? T’as l’air en forme… » Et mon regard s’égara quelques secondes de trop sur sa poitrine que son bras masquait en partie avant de se relever vers ses prunelles.   

Tu essayes de profiter de ce voyage comme tu peux, toi, ce genre de destination et de jeu complètement débile autour d'une compétition à la noix c'est pas vraiment ton genre. Tu préfères planifier tes plans sur "comment dominer le monde en trois étapes". C'est ça ton but dans la vie, c'est ton objectif premier avant tout et n'importe qui. Tu n'as pas le temps de te prêter à ce genre d'enfantillage débile, non, toi, Zia, tu préfères donner rendez-vous à un homme de ta confrérie au bord d'une piscine. Tu ne sais ni pourquoi, ni comment mais son absence se faisait ressentir. Est-ce le jeune brun ténébreux manquerait-il à la reine des glaces ? Sûrement, puisque en le voyant arriver tu ne peux t'empêcher d'esquisser un semblant de sourire. Déjà trop pour toi, petite princesse diabolique. Il s'approche, te lance une remarque subtile et tu pouffes un petit rire en baissant la tête. - Tu sais ce qu'on dit Cole.. Tu t'aventure en faisant un pas en avant vers lui, tu aimes plaire toi, tu aimes séduire, attirer les hommes dans ton piège pour finalement les laisser sur le carreaux. - Qui se fait trop désirer, se fait vite remplacer. Tu murmures alors au creux de son oreille dans un souffle chaud, émanant de ton intérieur brûlant, tel l'enfer, pire que l'enfer. Et tu viens finalement poser tes lèvres sur sa joue dans un baiser amicale, coupant court à la tension qui s'élevait doucement.- Je suis toujours en forme ! Ça va et toi alors ? Tu dis simplement en lui retournant la question. Tu attrapes la bouteille d'eau gazeuse avec un verre dans lequel tu verses la boisson. - Quoi de beau ? Tu te fait un peu trop discret à mon goût.. Et dans un geste fin tu lui tend le verre, venant te rasseoir à ta place en tapotant le pouffe de ta main pour l'inciter à venir prendre place.

 Je m’approchais, avec une répartie toute trouvée à sa remarque. Mes mots l’amusèrent, et je vis une lueur joueuse éclairer ses yeux. Zia avança un peu plus, sensuellement, comme si c’était la seule façon dont elle savait se mouver, et ses lèvres s’approchèrent de mon visage, pour venir au creux de mon oreille me murmurer le risque encouru à trop se faire désirer : se faire vite remplacer. Un sourire amusé étira mes lèvres, bien décidé à ne pas me laisser déstabiliser par le souffle chaud de la demoiselle contre ma peau, ni même ses lèvres qu’elle déposa furtivement sur ma joue. Allumeuse. « Et tu sais de quoi tu parles pas vrai ? » Parce qu’en la matière, -se faire trop désirer- Zia excellait. Depuis janvier que je lui courrais après sans jamais l’attraper. La tension sexuelle qui avait pu planer durant les quelques premières minutes de notre échange passa ensuite, quand d’une manière plus amicale on se mit à discuter. Elle était en forme, et ce n’est pas son sexy maillot de bain qui me ferait dire le contraire. Mes yeux appréciateurs jaugèrent d’ailleurs un peu la marchandise… On pouvait encore regarder non ? Ce n’était pas pêcher ? Je n’étais pas trop aux faits encore de ce que je pouvais ou ne pouvais pas faire. Ils devraient faire un guide, -les relations de couple pour les nuls- je crois que ça me serait très utile.  « On fait aller… » Je n’allais pas répondre que je pétais la forme. Ma meilleure amie était partie, tout ça après une bonne et houleuse dispute, et elle me manquait cette jolie garce… « Je me fais discret pour mieux revenir à la rentrée. » annonçai-je ensuite, une lueur d’ambition brillant dans mon regard. Et puis la discrétion, ce n’était peut être pas plus mal, surtout quand on finissait sa soirée d’anniversaire au poste. Il valait mieux que ce genre d’affaires ne fasse pas le tour des réseaux sociaux… 

Yeux noisettes. Yeux de lion, prédateur infini, sauvage, volage, espiègle, tu le voit dans ses yeux, tu peux lire en lui et tu as toujours su bien cerner les gens et principalement ceux qui sont susceptibles de t'intéresser. Ce soir, il a l'air plutôt calme, les mains au fond des poches pour les empêcher de trop se balader sûrement, une certaine retenue que tu ne comprend pas encore tout à fait. Analyse préliminaire, tu ne regarde jamais les gens juste pour le plaisir des yeux, tu aimes épier leurs vies, voir au plus profond de leurs âmes pour mieux les détruire.. Ou pas. - En effet, mais c'est toujours plus excitant l'inaccessible je trouve ! Tu esquisses un petit rire, provocateur, un regard en biais qui veut tout dire. - Et donc ? Je me suis faite remplacer ? Que tu lances avec nonchalance en arquant un sourcil, portant ton verre entre tes lèvres à peine rosées pour en boire une gorgée. Venant t'asseoir sur le matelas du transat, tu croises les jambes en l'écoutant parler, levant les yeux vers lui tout en appréciant sa silhouette. Tu comprenais amplement toute cette excitation autour de lui, les femmes qui voudraient croquer dans sa chaire goûteuse. - On fait aller ? Pas très enthousiaste comme réponse je trouve.. Il s'est passé quoi ? Tu demandes à peine intéressé en fait, tu le trouvait un peu distant, un peu trop et ça te plaisait pas toi, Zia tu aimes le jeu et tu n'aime pas perdre.

Le regard perçant de la demoiselle me jaugea pendant plusieurs secondes, surement surprise que ne profite pas de l’occasion de ce rencard pour laisser balader mes mains sur elle, comme trop souvent j’avais pu tenter de le faire par le passé. Bienvenue devant le nouveau Cole ma belle. Et ça commençait par un échange de piques en bonne et due forme. Comme quoi, ça, ça ne changerait jamais. Elle souligna le côté excitant de l’inaccessible. Je savais qu’elle parlait d’elle, de mon petit jeu qui autrefois n’avait eu que pour unique but de la voir craquer, de la voir finir dans mon lit pour lui voler ce précieux bijou de sa virginité… Excitant oui… Ca l’avait été, mais on ne jouait plus. D’ailleurs à la question suivante de la demoiselle, à savoir avait-elle été remplacée, j’haussais les épaules : « Tu ne peux pas être remplacée à une place que tu n’as jamais tenue. » Mon regard dévia alors se perdant sur l’azur de la piscine plutôt que sur ses longues jambes fines… Elle m’avait trop fait perdre la tête par le passé, il fallait mieux jouer la prudence. Après m’être emparé du verre offert par la demoiselle, je me posai sur le transat adjacent au sien, et reprit la parole lorsqu’elle s’inquiéta de ma réponse peu enthousiaste. « Hippolyte. » soupirai-je, la pensée de la blonde s’insinuant dans mon esprit. « Ma meilleure amie, elle est partie. » Je ne comptais pas trop sur Zia pour me consoler de son départ, d’ailleurs je l’avais bien senti l’indifférence dans sa voix, elle avait juste demandé pour être polie surement. Et mon regard affronta le sien pour ajouter, provocateur : « Et elle, elle EST irremplaçable. »  

HJ : Jubile du piédestal que je construis pour ta Hippo

Tu trouves ça comique cette situation avec Cole. Il y a encore quelques temps il était en train de prier pour que tu atterrisses dans son lit et là, le voilà qui met des "distances" apparemment. Tu n'aime pas quand on te file entre les doigts, c'est perturbant, tu en as pas l'habitude et personne ne peut te résister. Tout le monde est attiré par le diable et ses tentations, le diable ? C'est toi. Tu écoutes son malheureux récit sur sa meilleure amie et tu ne peux t'empêcher de sourire malicieusement en secouant la tête de gauche à droite. - C'est beau tout ça.. Mais visiblement tu ne devait pas avoir une si grande place pour elle puisque, comme tu dis, elle est partie. Tu accentuais un peu plus tes mots vers la fin de ta phrase, le regardant prendre place à quelques mètres de toi. - De plus, je suis unique, je ne remplace personne, je ne suis pas une vulgaire personne de substitution. Tu soupires presque dans un agacement en levant tes épaules, tu finis par te laisser tomber sur le fin matelas, ta tête appuyé sur ta main. - Tu as si peur de moi pour fuir aussi loin ? Tu lances sur un ton narquois, visant du menton le transat à l'opposé du mien sur lequel il s'était assit.

HJ : J'aime quand tu me fait honneur comme ça

  Hippolyte était partie, et pas en très bon terme avec ma petite personne, ça avait le don de me toucher plus qu’il ne faudrait. Si elle me voyait à me lamenter un verre à la main, elle rigolerait bien c’était certain… D’ailleurs, je pouvais presque entendre son rire dans ma tête. Zia ne manqua pas d’enfoncer le couteau, de souligner que la place importante que je donnais à ma meilleure amie n’était probablement pas partagée puisqu’elle n’était plus là. « Tu devrais revoir ta technique pour remonter le moral des gens Zia, tu n’es pas très douée en la matière. » répliquai-je. Enfin, elle m’avait servi un verre et c’est dans ce dernier que je plongeais mes lèvres. Du réconfort liquide, c’était déjà mieux que rien. Quand je la piquai sur le côté irremplaçable de ma meilleure amie, elle s’offusqua, soulignant qu’elle, elle était unique et qu’elle ne supporterait pas l’idée d’être une personne de substitution. J’aimais l’offusquer, la vexer et un petit sourire satisfait fendit mes lèvres, mais disparut dès qu’elle reprit les hostilités en m’interrogeant sur la peur qu’elle m’inspirait. « J’ai peur de rien Zia. Surtout pas de toi. » Mon regard se fit défiant, se plantant dans le sien. Et histoire d’illustrer mieux l’absence de crainte de mon côté, je me levai pour venir me poser sur le sien. « Alors heureuse ? » rigolai-je avant de prendre une nouvelle gorgée de mon verre et de reprendre : « Quoi de neuf dans la vie de mademoiselle Villanueva ? Ton SC se passe bien ? »

Tu ne sais pas qui pouvait bien être cette Hippolyte mais en voyant le visage du brun se crisper en prononçant son nom, tu pouvais t'apercevoir combien elle pouvait compter à ses yeux.. Et bizarrement il te faisait relever un défi intérieurement, celui de la faire disparaître de son esprit, de prendre une place qu'elle n'a jamais eu et tu aimes jouer toi. Tu ne recule devant rien, il a touché ton ego surdimensionner en citant la place qu'elle avait pu avoir à ses yeux. Ça te fait doucement sourire, tu sais que tu es forte pour marquer les gens, les manipuler pour faire en sorte qu'il ne puisse plus t'échapper, se passer de toi. Ça t'apporte satisfaction et, à toute attente tu n'avais pas envie de jouer avec Cole. Pas envie de le malmener comme une vulgaire marionnette, un pauvre jouer avec lequel tu t'amuse puis que tu jettes sans remord. Non, faut croire que tu appréciais bien sa compagnie, sa façon de te tenir tête et c'est ce qu'il te faut à tes côtés, quelqu'un qui puisse te tenir. C'est ce que tu as toujours rêvé d'avoir. - Qui a dit que je voulais te remonter le morale Cole ? Tu soulignes alors de manière insolente, le piquant au vif. - Tu as envie d'en parler ? De son départ.. Pas que cela t'intéresse, non, rien ne t'intéresse à part ton petit monde mais il avait ce petit quelque chose qui t'attire, qui te fait décoller ton masque de garce immortelle. Il casse inconsciemment l'armure de pierre qui t'entoure depuis bien longtemps. Tu plisses les yeux en sa direction, le regardant se lever pour venir finalement te rejoindre, tu ramènes tes jambes vers toi pour lui laisser la place et décrispe tes lèvres en un sourire satisfait. - Tu devrais pourtant.. Je sais que je pourrais te faire trembler si tu le désir. Tu souris de manière provocante, venant mordre dans ton verre après avoir déverser ton flot de parole bercé de sous entendu. - Très ! Tu lèves ton verre en sa direction avant de le ramener à tes lèvres et d'en boire une gorgée sans le quitter du regard. Doucement, tu viens faire glisser tes pieds sur lui, profitant de caresser ses cuisses au passage. - Huum.. Je dois t'avouer que je m'ennuie un peu ici, et toi alors ?

  Je la trouvais un peu médiocre en terme de remontage de moral. « T’es nulle Zia, on ne demande pas à quelqu’un comment il va, et ce qui cloche si on est pas prêt à endosser le rôle du remonteur de moral. Ca va de soit. » C’était pour cela, que j’évitais les –ça va ?- et autres –tu vas bien ?- et que j’optais le plus souvent par des affirmations, fermées, ne laissant pas de place aux lamentations de mes interlocuteurs. Mais la solitaire avait surement pas l’habitude de pratiquer ce genre de discussion… C’est un peu hésitante qu’elle me questionna sur le sujet Hippo, me demandant si je voulais parler de son départ. « Je ne voudrais pas qu’elle ait les oreilles qui sifflent, la pauvre… » plaisantai-je en guise de réponse, essayant de masquer la peine qui me gagnait en pensant à ma meilleure amie et son départ précipité. Je finis par me lever, pour me poser directement sur son transat, lui signifiant bien qu’elle ne m’effrayait pas et elle se vanta d’être capable de me faire trembler si je le désirais, jouant ainsi de tendancieux sous entendus. « Que tu crois… » Je la toisais un instant, alors qu’elle mordait son verre avant de sourire de sa petite victoire, m’ayant fait me rapprocher d’elle. C’est sur son summer camp que je l’interrogeai ensuite et je sentis ses pieds contre ma cuisse alors qu’elle me confiait son ennui, me retournant la question. « Je n’ai pas le temps de m’ennuyer. Et de toute façon, je ne vais pas rester. » commençai-je à répondre, avant de venir emprisonner ses chevilles de mes doigts, pour retirer doucement mais fermement ses pieds de ma jambe en ajoutant : « On va à Londres. Ma copine et moi. » Comprends par là que je suis en couple. Comprends ainsi que mon geste pour retirer tes jambes et une barrière que je mets entre nous. Comprends Zia… Parce que si elle ne saisissait pas, j’allais devoir retourner sur ce transat lointain…