it hurts like hell (dantyla)

Chaque centimètre de mon corps me tire, me fait mal et il n'y a rien pour calmer la douleur, pour calmer toute la douleur. Je refuse les doses de morphine en continu. Je ne veux pas retomber dans mes anciens démons, ceux où prendre des médicaments étaient la solution pour ne plus souffrir. Ou du moins, pour ne plus sentir. Allongée dans mon lit, Cole vient de partir chercher quelque chose à boire ou à manger, je ne sais pas trop. Je n'ose pas le regarder, mon visage meurtri, détruit. J'ai mal de haut en bas, de mon cuir chevelu jusqu'à mes oreilles. Jambe dans le plâtre, bras en écharpe, les ecchymoses et les coupures ne se comptent même plus. Ma lèvre a doublé de volume, les lèvres de Cole se posant délicatement dessus me font un mal de chien mais j'ai besoin de ça. Moi qui croyait que c'était l'annonce de mon histoire avec Dimitri qui allait nous séparer mais visiblement, avec la gueule que j'ai, je comprendrais très bien qu'il parte. À tâtons, j'attrape mon téléphone et grimace en envoyant un message à Delilah pour lui dire que tout va bien, que Méline ou papa et maman ont surement exagéré et, qu'une fois encore, j'ai voulu l'imiter, faisant référence à son agression par Leevy il y a plus d'un an. Je pose le téléphone sur mon ventre et soupire fortement. La porte s'ouvre et je tourne les yeux avec un sourire, pensant voir Cole. Mais ce n'est pas le cas. C'est Dante. Dante, camorra, les mots défilent encore dans ma tête. Et la photo... Je déglutis difficilement. " Hey " J'ai bien envie de lui demander ce qu'il fout là mais je pense  que c'est plutôt clair, quelqu'un l'a prévenu que sa colocataire chérie s'est faite tabasser hier soir, qu'elle a passé un bon nombre d'heures dans la salle d'op et que maintenant, elle doit rester couchée et allongée pour se reposer et reprendre des forces.

Des vacances loin de la Camora lui font un bien fou. Il n'a plus cette pression familiale, ou moins en tout cas ... Il sera toujours de la Camora, peu importe où il est mais qu'importe, là, en ce moment, il n'est pas à s'occuper de trafique d'armes ou de connerie du genre. Il est tranquille, de son côté. Enfin au plus qu'il peut mais ces vacances ne sont idylliques, loin de là. Entre Elena, Sachatte ... Rien ne va vraiment .. Mais il tente de garder le sourire car il faut bien après tout non ? Mais une autre ombre vient s'ajouter au tableau. Kyla est à l'hôpital. Kyla. Pourquoi ? Il n'en a pas la moindre idée mais lui qui d'ordinaire est très calme, panique légèrement. Il court à l'hopital, toc à la porte et découvre celle qui est sa meilleure amie depuis quelques mois maintenant dans un état lamentable. Il doit la fixer comme ça, une dizaine de seconde ... Non pas qu'il n'ai pas déjà vu des blessures, des blessées, lui même, à été dans un pire état que ça une fois quand une mafia ennemie l'a attraper ... Mais là, c'est Kyla. Elle est dans cet état. Elle a la lèvre énorme à la Bogdanof, des bleus ... Il en est ... choqué ... Vraiment ... Il la regarde, sans trop savoir quoi dire en premier lieu mais finit par approchant, prenant sur lui pour ne rien lui montrer et reprendre " Dio Mios ... Kyla ... " il lui attrape la main avec délicatesse avant d'ajouter " Qu'est ce qu'il s'est passé ... ? " Oui pourquoi est-elle dans cet état au juste ... Personne ne lui a expliquer ... Alors il demande ...

Voir son monde idyllique s'effondrer une fois, je veux bien. Deux fois, ça commence à faire beaucoup mais là, c'est complètement fou et impensable ! Comment est-ce que Dimitri peut me pourrir la vie une seconde fois ? C'est pas possible putain. Ma tête tourne et j'ai envie de pleurer quand j'y pense, quand je repense aux coups que j'ai reçu, à ces minutes qui m'ont semblé durer des heures, à cette jeune femme qui est venue m'aider, me sauver. Et cette lettre. Ça ne sort plus de mon esprit maintenant, mission impossible. Et moi qui pensait avoir Cole à mes côtés, c'est fichu. Je l'ai interdis de venir et les personnes qui tournent dans le service sont au courant, le grand brun sexy avec son accent anglais n'a pas le droit de venir. C'est sa faute. Encore et toujours. Les hommes ne m'amènent que des merdes, c'est définitif. Je lève les yeux quand j'entends la porte s'ouvrir et souris légèrement à la vision de Dante. Il change de couleur. Je suis laide, hideuse, cassée de partout. Je sanglote légèrement quand il reste loin de moi, sentant les larmes monter une nouvelle fois. Me laisse pas comme ça Dante. Ces mots en italiens, cet accent chaleureux qui me manquait tant... " Les hommes de Dimitri me sont tombés dessus hier soir " Soufflais-je en le regardant, serrant sa main comme si je n'avais rien d'autre à quoi me rattacher. C'est pas faux à vrai dire. Je le regarde et déglutis. " Cole s'est fait passer pour toi y a quelques temps et il a couché avec une fille... Et les hommes de Dimitri l'ont entendu dire qu'il s'appelait Dante Basini et du coup... " La faute de Cole mais pour faire du mal à Dante. " Dante, je comprends rien... Pourquoi on voudrait faire du mal à quelqu'un de ton entourage, à ta petite amie ? " Parce que sur la photo - que je cache sous ma cuisse - Cole et moi nous nous embrassions... Pourquoi ?! Qu'est-ce que j'ai encore loupé ?