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Plongée dans ton peignoir de soie léger, caressant ta peau nue en dessous tel un voile fin qui résiste face à la froideur de ton corps. Corps aussi froid que peut l'être ton âme, âme que tu as vendue au diable depuis maintenant des années. Tu desserres la ceinture doucement, soulevant tes cheveux brillants hors du doux vêtement avant de le faire glisser le long de tes bras. Tu aimes la chaleur que procure cet endroit, à croire que tu es dédiée à côtoyer les flammes de l'enfer où que tu ailles, qu'il n'y a que dans ses sous-sols morbides où tu te sens le mieux, rejetant toute once d'humanité ou d'empathie que peut t'offrir ce monde. Il y a bien longtemps que tu as renoncé à tout ça, renoncé à vivre comme n'importe quelle jeune femme depuis que ta mère est morte, elle t'as emmené avec elle. Accrochant ton déshabillé sur un bout de fer, tu te dirige vers le jacuzzi. Tu aimes la solitude et le calme que te propose ces lieux, te retrouver avec toi-même, en tête à tête, libérée de toute emprise néfaste que te propose et te dicte ton malheureux cerveau noircit par la vie. Ta bouche se crispe à peine quand tu aperçois une silhouette de dos, déçue, tu n'as pas envie de compagnie, tu n'aime pas la compagnie. Sauvage, insociable, tu ne veux pas être obligé de sourire comme à ton quotidien lassant. Tu déglutis, pinçant les lèvres avant d'avancer d'un pas certain, ton regard ne s'attarde même pas une seconde sur la mystérieuse personne qui va partager aujourd'hui ton bain. Fidèle à toi-même, classe, aux allures arrogantes, supérieure, tu te glisse à l'autre extrémité du bain à remous mit à votre disposition pendant le séjour. Tu te fige un instant quand ton regard se pose sur lui. Tommen. L'inaccessible, le désir, l'interdiction et la trahison, tous mélangés. Non, Zia, tu n'as pas le droit d'y goûter, tu ne peux pas y goûter. - Ça fait longtemps. Tu lâches alors sèchement, baignant tes mains dans l'eau tiède, tu finis par succomber à lui adresser un regard de tes yeux bleus, froids comme la neige. - Tes vacances se passent ? Tu demandes, faussement intéressé. La vie d'autrui, tu n'y porte que peu d'intérêt toi, bien trop égoïste pour ça. Discussion banale, te permettant de te concentrer sur autre chose que tes mauvais rêves, rêves où tu dis bonjour à la tentation irrépressible de ses lèvres. À une envie échouée dans le creux de ta tête, là où elle ne devrait surtout pas être.
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