(flashback) prise la clope au bec (happy)

Et bien que dire, chacun a ses petites cachotteries. Certaines sans doute plus bizarres que d'autres. Ludmi a une multitude de tics étranges qu'elle assume complètement. Elle est complètement toquée et contradictoire dans sa façon d'être. « Non, c'est bon … . Mais c'est vrai que la fumée est dérangeante. Je n'aime pas être à côté de quelqu'un qui fume lorsque je ne fume pas » Et voilà histoire de rajouter un peu plus de bizarrerie. Si une personne fume à côté d'elle lorsque de son côté elle ne fume, elle ne supporte pas l'odeur et la fumée. Ça a toujours été ainsi. Et le jeune homme vient de tiquer sur le second point qui gêne la russe. Elle risque d'empester, surtout qu'elle vient de s'asperger de parfum. Elle ne dit rien de plus, Happy n'a pas l'air de se moquer. Donc autant ne pas en rajouter. Et même s'il se moquait d'elle, répliquer serait inutile. Ludmi a mauvais caractère, mais elle sait lorsqu'une embrouille est bête et stupide. Se prendre le chou pour si peu, une véritable perte de temps. L'étudiant semble partir dans le même sens. Tant mieux. Du coup la belle se débride un peu et lui répond. « ça me semble être une bonne idée. Dis-moi si je me trompe, ton prénom c'est bien Happy ? » Elle a déjà croisé l'étudiant, mais ils ne se connaissent pas plus que ça et Ludmi souhaite simplement confirmer son prénom. C'est un bon début pour repartir de zéro. « Une journée stressante sur le dos … ? » S'aventure-t-elle à demander.

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Curieusement, Happy ne trouvait pas du tout étrange que la fumée puisse indisposer quelqu’un, qu’il soit fumeur ou pas. Vrai que ce n’était pas spécialement agréable comme odeur, outre le fait qu’elle puisse en prime empester et créer une série de questionnement autour d’elle. L’américain l’avait bien saisi, inutile d’attirer une fois encore l’attention sur cet état de fait. C’était parfaitement le droit de Ludmilla de se cacher. Au pire, cela resterait leur petit secret. « Je te comprends. Quand je ne suis pas en train de fumer, je trouve que ça schelingue grave » renchérit-il en toute bonne foi, ne cherchant aucunement à se faire mousser ou à se rendre intéressant. Le jeune homme n’était pas tombé aussi bas, il faisait juste preuve d’un certain respect, n’aimant pas particulièrement se prendre le chou avec quelqu’un qu’il connaissait peu, et qui ne lui avait pas réellement donné de raison d’être mauvais jusqu’ici. Sa bonne volonté alla même jusqu’à proposer à Ludmilla de repartir sur de bonnes bases, chose sage à laquelle elle sembla adhérer, au plus grand soulagement du beau blond. « Ravi que tu sois d’accord, en tout cas. Et oui, je m’appelle bien Happy. Enchanté ? » demanda-t-il en tendant sa main pour que les présentations soient faites dans les règles de l’art, et approfondir sa bonne volonté. « En effet ! La fin de mes examens. Si je ne réussis pas mon année, je suis dans la merde. Un gros prêt sur le dos… et toi, journée stressante aussi je présume ? »

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Finalement il partage son avis, tant mieux. Et il semble lancé pour oublier cette petite incartade pour passer à autre chose. Même si Ludmi peut être chiante, agaçante, elle n'aime pas se prendre la tête pour des broutilles. Surtout avec quelqu'un qu'elle connaît à peine finalement. « Je suis également enchantée » Elle lui serre la main qu'il lui tend histoire d'officialiser les présentations. « En effet tu as de quoi être stressé … » dit-elle sur un ton plutôt compatissant. Elle n'a pas ce genre de soucis. Les études se déroulent plutôt bien, elle s'en sort sans grande difficulté. L'argent n'a jamais posé un problème également. Donc elle se rend compte qu'à côté les petits soucis qu'elle rencontre, ce n'est pas grand-chose. Ça lui apprendra à se plaindre pour des bêtises alors que des personnes rencontrent des galères bien plus grandes. « « Oui, plutôt. J'organise un évènement et … ça me prend un peu la tête, surtout que rien ne se passe comme je l'avais prévu » Pour la demoiselle qui contrôle absolument tout, c'est le cauchemar. Au final, ses soucis s'avèrent ne pas être si importants. Ce sont des choses qui peuvent se régler dans la minute. « Mais du coup je me sens mieux en t'entendant, ma journée parait soudain moins merdique et stressante que la tienne … » Son honnêteté lui jouera des tours un jour. Encore une fois, ce n'est absolument pas méchant ce qu'elle vient de lui dire. Elle exprime juste sa pensée sans poser de filtre.

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Dans le fond, Happy n’était pas le dernier connard venu à profiter de la moindre faiblesse de quelqu’un… surtout qu’à bien y regarder, Ludmilla semblait nettement plus sympathique qu’elle ne le laissait présager de prime abord, avec sa franchise, son côté demoiselle parfaite et son humour personnel. Il fallait creuser au-delà de la carapace, en somme… la preuve, elle se déclare également enchantée et finit par serrer la main que l’américain lui tend, signant pour ainsi dire une sorte d’armistice entre eux. « C’est le cas de le dire… » admit-il sans honte à propos de son propre stress. Cela expliquait notamment le fait qu’il soit chatouilleux et plus susceptible que d’ordinaire. Mais apparemment, il n’était pas le seul à rencontrer des difficultés, puisque Ludmilla lui expliqua brièvement être en train d’organiser un évènement, ce dernier lui prenant en prime la tête. « En général ça ne se passe jamais vraiment comme prévu, mais l’imprévu serait vraiment totalement négatif au sujet de ton évènement ? » Sans être d’une curiosité maladive, Happy s’intéressa néanmoins à ce qu’elle venait de lui dire, pas uniquement par pure politesse. Ils n’en n’étaient plus à ce stade. La preuve, le nouvel élan de franchise de son interlocutrice lui arracha un petit sourire amusé, ne le vexant aucunement. « Tu peux dire que j’ai une journée de merde, effectivement ! Au moins, si tu t’es sentie mieux, je peux dire que j’ai pas fait que de la merde non plus aujourd’hui, c’est en soit rassurant… »

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