i shall be for you there. (feldt)

Je m'apprêtai à sortir rejoindre un groupe d'amis sur la plage quand soudain ma poche du jean vient à vibrer. Je plonge ma main à l'intérieur pour y récupérer mon téléphone. Je lis un sms de Feldt comme quoi elle avait besoin de parler mais, surtout de boire dans l'urgence. Sans plus attendre, j'abandonne mes amis en leur expliquant la situation. Je prends la route de la plage jusqu'au bar où Feldt se trouvait en ce moment. Il m'a fallu un peu de temps pour pouvoir tout remonter à pied. Faut dire que la plage se trouve de l'autre côté du bar. Je dois avoir vingt minutes de retard à mon compteur. Toutefois, je suis là c'est mieux que rien. Je pénètre à l'intérieur de l'établissement tout en cherchant du regard la jeune femme. Son sms m'a intrigué sur l'instant. Comme un goût d'inachevé. Je m'attends à une mauvaise nouvelle. Absolument pas à ce qu'elle compte m'annoncer pendant la soirée. Une fois la chevelure trouvée, je me dirige vers elle d'un pas décidé pour ensuite la prendre dans mes bras par derrière. Étant donné qu'elle avait son dos contre mon torse. « J'ai essayé de faire au plus vite ! » Déclarais-je avant de venir l'embrasser sur la joue. « J'ai abandonné tous mes plans, pour te rejoindre. » Au moins, elle sait pourquoi j'ai mis autant de temps à arriver sur les lieux.

Journée de merde, soirée de merde, vacances de merde, vie de merde. Feldt commençait à saturer de tout. Elle avait cette impression que sa vie se répétait à nouveau. On l’abandonnait à nouveau, sans l’informer alors que Feldt était vulnérable. La jeune femme avait pensé pouvoir passer un Summer Camp agréable avec ses enfants, sa soeur qu’elle soutenait dans sa situation, et son copain. Ce dernier ne faisait cependant plus partie de l’équation. Feldt pensait que Hardin allait rester après la période difficile, mais la rousse s’était trompée. Après le Spring Break, ils avaient eu une période pas très facile avec l’amnésie de Feldt. Elle avait pensé que les choses allaient s’arranger, que son amnésie n’allait pas poser une problème, et que ses souvenirs finiraient par revenir doucement. Feldt avait cherché une solution, un moyen pour l’aider à retrouver ses souvenirs. Elle n’aimait pas cette sensation de se retrouver enfermer dans son propre corps. Feldt étouffait. Elle avait besoin de trouver de l’air, un endroit pour respirer, mais ses pieds la trainaient jusqu’au bar. Hardin l’avait abandonné lâchement, sans rien lui dire. Feldt se sentait comme une merde. Il était juste parti. Si il ne l’aimait pas, il pouvait au moins le lui dire, au lieu de simplement partir comme un violeur. Laissant les jumeaux avec Alaska pour le reste de la journée, Feldt se rendait au bar pour noyer son chagrin. Elle envoyait un message à Maxence. Même si la jeune maman était du genre à préférer rester seule dans ses moments de tristesse, elle avait besoin de compagnie ce soir, quelqu’un qui serait là juste pour ne pas être seule. En attendant l’arrivée de son ami, Feldt commandait déjà un verre de whiskey, qu’elle enfilait avant d’en commander un autre, puis la bouteille tant qu’elle y était. Est-ce que c’était l’heure pour boire autant? Elle n’en avait aucune. La jeune femme ne portait pas ses yeux sur l’horloge, refusant de se donner aux stéréotypes quelconques. Si elle voulait boire, elle le ferait, et personne ne lui ferait changer d’avis. Soudain, quelqu’un passait les bras autour d’elle, refermant son emprise de derrière elle. Si elle ne savait pas mieux, Feldt aurait crié. Les cauchemars de cette nuit étaient revenus la hanter récemment, enclenchant son cycle de l’enfer. La diplômée d’Harvard sourit à son ami. « Merci. Mais tu n’aurais pas dû. J’aurais continué de faire ami-ami avec ma jolie bouteille. » Lui dit-elle en désignant sa magnifique bouteille déjà bien entamée.

J'accours toujours auprès de mes amies quand ils vont mal. J'ai toujours été ainsi. Pour le peu que mes parents ont pu m'éduquer, ils m'ont appris ces valeurs-là. Ayant plus de famille, à l'heure actuelle. Je me rabats sur mes amies qui sont devenues ma seule famille. Autant vous dire que j'en ai pas énormément. Ils se comptent sur les doigts d'une main. J'ai trouvé ça normal de débouler au bar en face de l'hôtel pour venir soutenir Feldt qui était dans une mauvaise passe de sa vie. Je ne pouvais pas la laisser cogité toute la soirée seule. Il en était hors de question. Ça ne fait pas partir de tes principes. Pour cette raison, que je m'approche de la table où elle était installée pour passer mes bras autour d'elle, avant de l'embrasser tendrement sur la joue. Elle semble déjà avoir bien taquiner l'alcool. Ce n'est pas l'idéale pour moi, qui essaye d'arrêter de boire ... mais, je suis prêt à faire l'exception ce soir. Je recommence à m'interdire de toucher un verre demain. Ce soir, tout est permis. mais, pas avec arthur. Je m'installe face à-elle en remarquant sa petite mine. Elle vient de vivre quelque chose d'atroce. C'est l'impression qu'elle me donne, en ce moment. « Ce n'est pas dans mes principes de laisser une amie dans la tristesse. » Répondais-je à son encontre. Je viens à réclamer un verre au barman avant de venir prendre la bouteille de Feldt pour me servir un verre. « Si tu me racontais ce qui te tracasse l'esprit ? » Lui questionnais-je. Je récupère mon verre pour boire le contenu d'une seule gorgée tout en gardant Feldt dans mon champ de vision.

Feldt n'avait jamais été du genre à parler de ses problèmes ou à demander de l'aide. Elle voyait cela comme un signe de faiblesse que de montrer quand on allait mal. Elle ne voulait pas non plus qu'on la prenne en pitié. Elle voyait cela comme un signe de faiblesse, et ne s'autorisait aucun. Cela ne faisait pas parti de sa nature ni de son éducation. Il fallait croire que grandir dans un pays où montrer ses sentiments étaient un tabou lui avait forgé ce caractère froid. Feldt se renfermait a chaque fois dans un cocon quand elle allait mal, ne laissant personne entrer. Elle voulait se protéger de la sorte, s'assurer que personne ne lui ferait du mal. Elle se faisait souvent abandonner depuis la mort de ses parents. Elle devrait y être habituée, après tant d'années à être seule, Feldt continuait de faire les mêmes erreurs. La jeune rousse ouvrait son coeur à quelqu'un pour se le faire briser. A chaque fois, c'était le cas. Elios aurait dû être un message pour lui faire comprendre qu'importe qui elle aimera, cette personne finira par la laisser tomber. Et pourtant, elle était tombée dans les bras d'Hardin. Elle s'y était sentie si bien, et pouvait oublier ses peines. Aujourd'hui, il était la raison de son mal, de cette bouteille d'alcool qu'elle tentait tant bien que mal d'éviter. La diplômée avait besoin de soutient, et elle ne pouvait pas demander à Alaska. Qu'allait-elle lui dire? Qu'elle aurait voulu la prévenir par rapport au comportement infecte de Hardin? Ça Feldt le savait, elle qui le détestait auparavant. On ne choisit pas ses sentiments. Observant sa bouteille, la jeune femme était obnubilée par ses pensés noires qu'elle n'avait d'abord pas vu son ami Maxence arriver. Il l'avait surpris. Sa présence lui faisait du bien, et peut-être qu'il arriverait à lui faire changer les idées. Feldt se sentait un peu coupable de l'avoir pris de ses amis, l'égoïste qu'elle était remontait. Le jeune homme vient s'asseoir en face d'elle commandant un verre pour lui. Était-ce une bonne idée? Si Feldt se souvenait bien, Maxence voulait arrêter l'alcool, et elle ne l'aidait pas du tout. Quelle horrible amie était-elle donc. Reprenant une gorgée de son breuvage, elle se demandait si elle devait lui dire, ne voulant pas se lamenter sur ses malheurs. "Tu as devant toi, la nouvelle célibataire de la ville!" Elle levait son verre comme pour un toast. "Santé à moi pour m'être fait larguer une nouvelle fois!" Enthousiaste comme un gamin qui n'avait pas eu ce qu'il voulait, Feldt bu son verre d'un coup sec.

Je ne parle jamais de mes problèmes où à réclamer de l'aide. Justement. Je suis le premier à envoyer valsé tous les gens qui cherchent à m'aider avec mon alcoolisme. Je suis comme je suis, on m'accepte où on passe sa route. C'est comme ça que je vois les choses. J'apprécie bien trop la solitude dans ma vie. C'est ainsi depuis la mort de mes parents, ainsi que celle de mon petit-frère. On ne cesse de m'abandonner constamment. J'en ai pris l'habitude. Une chose qui ne m'aide pas dans mes relations amoureuses. Étant donné que je ne cesse de briser les cœurs de jeunes femmes inoffensifs. Ce soir, j'ai décidé de passer une soirée entre amis sur la plage. Pour éviter de toucher à une seule goutte d'alcool. Or, j'ai reçu un sms de Feldt qui me demandait de la rejoindre au bar de l'hôtel. Voyant que le message avait une signification assez étrange. J'abandonne ma soirée pour accourir jusqu'au bar. J'ai dû mettre vingt minutes avant d'arriver à destination. Je m'installe en face de la belle rousse avant de commander un whisky glace. Hors de question que je laisse Feldt picoler toute seule. J'essayerais de m'arrêter avant l'ivresse pour essayer de ramener la jeune femme dans sa chambre d'hôtel. Je veux être un gentleman pour Feldt. Elle le mérite tellement cette femme. Elle a tout ce dont on désire chez quelqu'un. Du moins, de mon point de vue. Je donnerais n'importe quoi pour avoir une femme comme Feldt dans ma vie. Sauf, que je ne l'avouerais jamais à voix haute. « Il est où le connard qui t'a brisé le cœur une nouvelle fois ? » Dis-je surpris des révélations de la jeune femme. Il ne comprend pas pourquoi ce Hardin a larguer Feldt. Il avait tout pour être heureux avec elle. Pauvre idiot. « Donne-moi une adresse que j'aille lui casser la gueule. » J'ordonnais-je à Feldt. J'attrape la beuverie que le serveur me tends et le boit d'une seule traite en plaquant le verre sur la table où fois terminée. « Je t'interdis de dire ça Feldt ! » Ce n'est pas joyeux ni même fêtable ce que tu viens de vivre. Merde, réveille-toi bordel ! « Tu as tout ce qu'un homme rêverait d'avoir dans la vie ! » J'essaie tant bien que mal de remonter le moral à Feldt. Et, c'est loin d'être facile à faire, au vu de la situation actuelle.

Feldt n’était pas vraiment là pour parler de ses problèmes de coeurs, ou même de sa lamenter. Elle voulait juste oublier à l’aide de cette bouteille. C’était un cercle infernal. Feldt voulait essayer d’arrêter de boire pour le bien de ses enfants, mais dès que sa vie prenait une chute, elle retombait en plein dans ses mauvaises habitudes. Elle vivait une vie qu’elle ne voulait pas et dans laquelle on lui imposait à chaque fois un choix. Est-ce qu’elle n’avait pas son mot à dire? Ou même être averti au préalable. Elios l’avait laissé comme cela après son accident, et là Hardin, il partait sans rien dire, même pas une explication. C’était ce comportement qui blessait le plus la jeune rousse, comme si elle n’était pas assez importante aux yeux de ses soit-disants copains. Maintenant, elle se retrouvait seule, mariée à sa bouteille d’alcool qui ne l’abandonnerait jamais. Feldt avait quelques amis sur qui elle pouvait compter. Ils étaient peu mais cela voulait tout dire pour elle. Ne voulant pas rester seule ce soir, elle avait demandé à Maxence de la rejoindre, ne se rendant pas compte qu’il pouvait peut-être occupé. « Quelque part dans le monde. Il est parti. Il a quitté le Summer Camp sans rien me dire, il est juste parti. » Dit-elle en guise de réponse. Elle pouvait le trouver, facilement traquer Hardin sur le net pour savoir ce qu’il faisait. Mais a quoi cela pouvait-elle lui servir? Rien. Elle voulait pas savoir ce qu’il faisait. « T’as pas besoin de faire cela. Si il a mieux à faire, ça sert à rien de perdre son énergie pour lui. » Toujours les paroles qui devraient lui remonter le moral, mais c’était tout le contraire. Remplissant son verre, Feldt le descendit d’une traite. « Bah pourquoi ils se cassent tous alors? Je dois être trop bonne, trop conne un truc comme ça ! »