SLOEIA • He brought out the worst in me, and was the best thing that ever happened to me

Without friends, no one would want to live, even if he had all other goods
Pour une fois depuis son arrivé à la Nouvelle Ecosse, Sloan avait décidé de ne rien faire de sa journée. Ce n'était pas vraiment son genre de rester sans rien faire mais parfois, il devait bien avouer que cela faisait un bien fou. Perché sur le toit, le beau brun terminait son joint. C'était la deuxième fois de la journée qu'il montait ici pour fumer. Sa consommation de drogue augmentait de jours en jours et il assistait, impuissant, à sa dégringolade. L'air était très agréable, il faisait bon mais pas trop chaud, pour une fois. Le regard rivé vers l'horizon, l'Eliot contemplait le paysage. Il profitait d'un peu de solitude pour faire le point sur sa vie et sur son séjour, un peu catastrophique, au Summer Camp. Il s'éloignait de Charline ou plutôt non, Charline s'éloignait de lui, pour son plus grand désarroi. Voilà plus d'une demi-heure qu'il était là, il prenait tout son temps pour fumer. Il s'octroyait une petite pause bien méritée. Alors qu'il apportait le joint à ses lèvres, il inspira une dernière fois dessus avant de le balancer par dessus bord. Ce n'était pas très malin de sa part de faire ça, il n'était déjà plus en état de réfléchir. Sans trop chercher à comprendre, Sloan attrapa son t-shirt qu'il avait enlevé, histoire de bronzer un peu, et descendit rejoindre le rez-de-chaussé de l'hôtel. Il emprunta les escaliers qu'il dévala rapidement. Le beau brun ne mit pas longtemps avant de descendre la tour entière. Il se retrouva donc dans le hall. Machinalement, il se dirigea vers les extérieures. Il comptait rejoindre le bar pour boire un petit verre mais lorsqu'il passa devant la baie vitrée, il remarqua une présence familière. L'Eliot afficha un petit sourire sur le coin de ses lèvres et changea de direction. Une fois dehors, il s'avança vers cette petite tête blonde. Sans chercher plus loin, il vint s'installer sur le transat juste à côté de celui de Veia. « Ciao, bella Veïa. » lui lança-t-il, le sourire aux lèvres. Son accent laissait à désirer mais il y mettait du sien. Il était trop mignon. Sloan apprenait l'Italien depuis quelques semaines déjà, un pari fou qu'il s'était lancé tout seul. Question de business.

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He brought out the worst in me, and was the best thing that ever happened to me
— Sloan

J’avais cette tendance fâcheuse d’oublier de dormir correctement ces derniers temps. J’en oubliais même parfois de rentrer à ma chambre et je m’égarais comme une vagabonde sans gêne dans un nouvel endroit douillet quand on a l’esprit éméché par l’alcool. Je m’étais donc assise au aux aurores sur ce transat face à ce paysage plein de merveille qui me faisait voyager. C’était l’endroit parfait pour rêver un peu plus longtemps dans un sommeil profond. Lorsque les rayons du soleil chaud avaient fait leur rentrée ils avaient doucement réchauffé ma peau et m’avait tiré de mes rêveries enfantine. Je n’avais pas vraiment la force de bouger, l’endroit le plus loin que je pourrais m’aventurer aujourd’hui sera le bar non loin pour m’abreuver de nouveau ou plutôt me déshydrater d’avantage. J’avais besoin de m’égarer le plus possible avant de devoir rentrer à l’université de nouveau, je voulais oublier le fait que j’avais du rattrapage à faire et que cette année ne serait pas de tout repos. Pourtant j’étudiais une matière qui ne m’intéressait plus au moins, surtout à cause de la langue, mais je n’avais pas le choix mes pauvres écrits ne pourraient pas me mener loin. La journée semblait être bien avancée, je ne pouvais pas dire l’heure. Malgré ma paresse elle pourrait sans doute m’apporter quelque chose alors je restais assise à regarder les passants. Et voilà que j’avais prédis de la compagnie que Sloan se joignais à moi. Il se forçait même à me parler un peu en Italien. Je sourie, car il avait de l’effort et c’était beaucoup plus beau lorsqu’il s’exprimait dans ma langue maternelle. «Tu t’améliore ! » Une pensée sincère et surtout un encouragement pour que je puisse continuer à lui donner ses cours. C’était une situation plutôt ironique, car au final il me payait pour ses leçons ce que j’avais refusé au départ, car au fond je pensais pouvoir me débrouiller par moi-même ce qui était complètement faux. Je ne savais pas gérer mon argent et ce n’est pas mon petit boulot à la boulangerie qui m’aidait beaucoup. Il était difficile de croire que j’ai pu grandir dans le luxe toute mon enfance et adolescente. J’étais fais pour une vie modeste, la vie d’une clocharde un peu hippie et quand même un peu aisée. «Tu veux continuer tes cours ?» Avec cette nouvelle langue en poche il pourrait en séduire plusieurs.

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Without friends, no one would want to live, even if he had all other goods
Apprendre l'Italien ne faisait pas vraiment parti de ses plans et pourtant, Sloan n'avait pas vraiment le choix. Son beau-père s'était lancé sur ce marché, sans qu'il ne puisse avoir son mot à dire. En même temps, il n'allait pas faire le difficile. Si les plans de George marchaient, il allait récolter des millions. Il n'était pas vraiment en mesure de râler. L'Eliot aimait les langues, il apprenait avec une facilité déconcertante. Deux ans en France lui avaient permit de parler couramment cette langue difficile et hostile. Lorsqu'il était motivé, Sloan était doté de capacités plutôt évidentes. Il était très intelligent, surtout lorsqu'il ne mettait pas ce don à profit pour faire des conneries. Quoiqu'il en soit, il aimait prendre des cours avec la petite Veïa. Cette dernière lui apprenait la langue depuis quelques semaines déjà et il avait fait d'énormes progrès. Le beau brun avait bien compris que cette petite faisait ça pour l'argent et non pour lui. Elle semblait en difficulté financière et il comptait bien l'aider. Même si pour ça, Sloan devait ralentir le rythme et faire semblant d'avoir des difficultés. Il s'était prit d'affection pour cette petite et n'allait, certainement pas, la laisser tomber. Par contre, il mettait un point d'honneur à ce qu'elle ne s'en rende pas compte. Son geste était totalement désintéressé. Il avait bon coeur le Bushnell. Il afficha un large sourire lorsqu'elle remarqua les progrès qu'il avait fait. Il était fier de lui, ce petit con. « T'as vu, je m'entraîne devant mon miroir. » dit-il avant de rigoler. Sans réfléchir, il vint joindre ses doigts, pour imiter le parrain. « Tu vas faire de moi un véritable parrain, je compte sur toi Veïa, ne me déçois pas. » lança-t-il en imitant la voix rogue et cassée du parrain. Sloan éclata de rire face à sa propre connerie. La blondinette lui demanda s'il avait envie de continuer les cours. Un large sourire vint orner son visage, pourquoi pas, après tout, il n'avait absolument rien à faire. Retrouver une Charline qui fait la gueule ? C'est bon, il avait donné. « Vas-y, apprends-moi à draguer. Les Italiens sont réputés pour être de beaux parleurs, apprends-moi. » demanda-t-il, une lueur d'amusement dans ses yeux. Sloan était un grand enfant et comptait bien s'amuser avec cette nouvelle langue.

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