Asmahane Ghalia Johnson ► Bar Refaeli

27 Janvier 1992 : C'est en cette belle année que je suis née, à Tel Aviv en Israel. Mon père, ma mère, je ne me souviens pas du tout d'eux, de ce qu'il s'est passé exactement. En fait, j'ai été adoptée deux ans plus tard. Ils me donnèrent mes deux prénoms qui me poursuivirent toute ma vie : Asmahane Ghalia, pour vous traduire mes prénoms, ça donne : Beauté divine de grande valeur. La classe, non ? Mais selon les papiers de l'adoption, j'ai été abandonnée par ces fameux « parents » biologiques, ils ne pouvaient pas s'occuper de moi, ils étaient trop pauvre et donc ils m'avaient confiés aux services de l'enfance pour me faire adopter.

15 Mars 1994 : Je venais d'arriver à Los Angeles, une grande ville américaine, très chaude, très belle, ça ne changeait en rien du climat dont j'étais habituée à Israel. Je ne comprenais pas trop ce que je faisais ici, mais je vis juste deux parfaits inconnus s'approcher de moi en pleurant jusqu'aux larmes. Ils étaient heureux de m'avoir et dès l'instant où l'assistance sociale leur dit que j'étais à présent leur fille, ils me prirent dans leur bras en m'offrant une petite peluche en forme de lapin. Je l'avais serré contre moi, un peu perdue. Je ne les connaissais pas, et pourtant, j'étais loin de me douter que c'était avec eux que j'allais passer les plus belles années de mon enfance.

27 Janvier 2002 : Mes parents venaient de me ramener d'une petite fête que nous avions donné pour mes dix ans. J'avais vu tous mes amis, parce que oui, je faisais partie à cette époque d'une famille plutôt riche, mes parents me gâtaient comme ils le pouvaient. Je tenais « Robby » mon lapin d'une main et de l'autre, je mangeais ma sucette pendant que je regardais les parents discutés. C'est alors que ce fut le trou noir pour moi. D'un coup, comme ça. Je venais de m'endormir, mes parents aussi. Je me réveillais deux jours plus tard dans un hôpital, seule. Mes parents n'avaient pas survécus à l'accident, l'impact avait été très fort à l'avant du véhicule. J'étais à nouveau seule. Orpheline, lorsque je compris que j'avais perdu mes parents, ce fut le drame pour moi. Une douleur que mes nouveaux « parents » essayèrent de calmer.

2 Février 2002 : Je sortais de l'hôpital, avec mes nouveaux parents derrière moi. Touchés par la tristesse de mon accident, ils firent les démarches pour m'adopter. Mais contrairement à toutes les attentes possibles, je ne tombais pas à nouveau dans une famille de situation « aisée » mais plutôt moyenne où l'esprit de famille était encore plus fort que jamais. Et en plus de ça, nous déménagions à Cambridge. C'est ainsi que je rencontrais mes nouveaux frères & sœurs, tous d'origines différentes, certains étaient asiatiques, d'autres venaient d'Afrique, nous étions cinq. J'ai appris beaucoup de choses avec eux, le partage, l'entraide, le sacrifice aussi. J'étais la seconde fille de la famille dans l'ordre des naissances. Mes parents étaient fiers de moi car j'avais des grandes facilités à l'école, je décrochais souvent des prix (avec de l'argent en récompense) ce qui me permis de me distinguer un peu et d'aider un peu ma famille, car même si mon père était un avocat, on était quand même beaucoup à la maison. J'avais même appris l'arabe, pour me raccrocher à mes origines, comme tous mes frères, on apprenait notre langue qui aurait du être « maternelle ». Mais les temps sont durs, mes parents avaient du mal à nous nourrir. L'ainé de la famille et moi-même avions l'âge de travailler. Dès l'âge de seize ans, je chevauchais entre le travail et les petits boulots. J'ai fais livreur, vendeuse, masseuse, et cela sur des longues durées car mes patrons étaient vraiment contents de mon travail. Puis enfin, je recevais mon diplôme à la fin de l'année scolaire, j'ai eu même la chance de pouvoir m'inscrire dans des facultés, réussir mes SATS et décrocher une « bourse » pour pouvoir entrer à Harvard, là où je voulais aller.


15 Juillet 2010 : Ce jour-là, c'était une ascension dans le climat familiale. Mon père venait de décrocher une grosse affaire, et était en passe pour la réussir. C'était la clef pour décrocher d'encore meilleures affaires et surtout, plus d'argent. Avec moi qui avait su après que j'avais réussi mes SATS à Harvard. Mais le meilleur moment, ce fut lorsque je reçus une lettre d'une grande banque américaine qui m'avait retrouvé dans le pays. Je venais d'hériter de la fortune de mes premiers parents adoptifs, ainsi que leurs affaires qui avaient fleurit grâce à un cousin qui s'était occupé de leurs affaires. C'était vraiment les vacances géniales pour notre famille, on montait dans une situation sociale aisée grâce à l'argent que je possédais, mon père commençait à devenir populaire en tant qu'Avocat. Et si je vous disais que ce n'était pas la fin ? Mon père avait une famille modèle selon les autres, nous étions tous issus de pays différents, adoptés par deux bons américains qui furent récompensés de leur travail en montant dans l'échelle sociale. Mon père était connu à Cambridge. En Septembre 2012, suite à la disparition de l'ancien maire Davis, mon père fut élu Maire de Cambridge.


Fin Aout 2010 : Mon entrée à Harvard. C'était vraiment ce que j'imaginais le plus. Au début, j'avais hésité à choisir ma maison malgré le Housing Day, je ne savais pas vraiment où j'appartenais. On me disait avoir des facilités, d'être intelligente, et de réussir tout ce que j'entreprenais. J'avais choisi le cursus d'Anthropologie en majeur. On me voyait naturellement chez les Dunster. Mais j'étais aussi une personne qui adorait faire connaissance avec les personnes autour de moi malgré mon tempérament très dynamique, je suis une véritable pile électrique. Je pouvais faire la fête jusqu'à deux heures du matin un mercredi soir, j'étais toute fraiche le lendemain matin pour aller en cours. Je suis une sorte d'insomniaque, je n'ai vraiment pas besoin de dormir énormément pour aller bien, et généralement, je me rattrape le week-end. C'est bizarre, mais je suis comme ça. C'était une face incroyable de ma personnalité, j'étais une fille intelligente, je n'avais besoin que d'écouter attentivement mes cours et je les connaissais par cœur. Et cela depuis toujours. C'est d'ailleurs de cette façon que je n'oublie jamais la tête d'une personne que j'ai rencontré (sauf si vraiment, je suis complètement alcoolisé). On me disait Mather sur le coup. Mais je ne savais pas trop. En réalité, j'étais aussi une personne plutôt généreuse, j'avais la bonne manie de participer à des manifestations pour des raisons toutes aussi nobles que les autres, je faisais souvent dons à des œuvres de charités d'un peu d'argent, et nous servions souvent des repas chauds aux familles encore plus démunis que nous. J'ai une bonne facilité à aller voir les gens, à me lier vers eux. Je ne suis pas du genre à être hypocrite, je dis les choses comme elles sont. On pouvait aussi me dire Quincy, un peu chieuse. Mais faut dire aussi que depuis que j'avais beaucoup d'argent, j'avais la richesse de prétendre à la maison des Eliots, pourquoi pas ! Mais ce n'était pas ma façon d'être, je ne me prenais pas supérieure aux autres parce que j'avais de l'argent, j'ai été pauvre par le passé. On m'a dit aussi que je pouvais être Cabots, j'étais belle, généreuse, et je savais montrer ma féminité comme il le fallait. Mais je ne savais pas. Et aussi, on aurait pu me dire que je pouvais faire partie de la maison des Lowell parce que j'adorais passer un peu de temps dans un musée et surtout parce que ma seconde option, celle mineure, c'était l'histoire de l'Art. J'adorais dessiner les personnes qui m'entouraient, soit parce qu'ils m'inspiraient, ou alors une idée bien comique me venait en tête, il n'était pas rare de trouver une caricature d'un de mes professeurs sur mon cahier. Mais je ne passais pas ma vie autour de l'art non plus. Le destin en a décidé autrement, et la maison qui me correspondait m'accueillit à bras ouverts. La maison des Dunster. C'est vrai que j'étais une fêtarde, à cause de l'argent qui avait changé la vie, j'avais plus de temps pour moi, pour sortir. Mais je restais une exception, une intello comme dirait le plus jeune de mes frères.