FLORA K. JONES ► Miracle Watts

APRÈS LES AGRESSIONS ET LA PRISE D'OTAGES.
    Lorsque j’ai appris les nombreuses nouvelles concernant les multiples agressions survenues sur le campus, je ne pouvais être plus dévastée. D’abord parce que n’importe quel étudiant devrait pouvoir se sentir en sécurité dans un lieu où il passera une grande partie de sa vie, un lieu étant censé incarner et inculquer des valeurs intègres. Mais surtout, parce que les agresseurs, ces êtres abjectes, s’en sont pris à une personne de mon entourage, à savoir ma petite sœur. Je ne pourrais exprimer l’immense courroux ainsi que le dégoût que j’ai éprouvé lorsqu’au cours d’une journée qui sur le coup se présentait comme étant banale, j’ai reçu un coup de fil des plus troublants concernant Fidji. Mettez-vous un peu à ma place : comment vous sentiriez-vous si, du jour au lendemain, la vie d’une personne de votre entourage est bouleversée à jamais à cause d’une bande d’étudiants soi-disant « en colère » ? Ce soir-là, pléthore d’émotions et de sentiments m’ont traversé l’esprit, et ce à une vitesse fulgurante : de l’inquiétude et de la frayeur, parce que personne n’a envie d’apprendre brusquement que la vie d’un membre de sa famille est en danger. De la colère et du dégoût, envers ceux qui ont osé poser la main sur ma petite sœur et lui ôter par la même occasion toute dignité. Et enfin, de la culpabilité, parce que je n’ai cessé de me dire : « pourquoi n’étais-je pas là pour la protéger ? » ou encore « j’aurais dû être à sa place. ». Ces événements m’ont rendu aussi vulnérable que Fidji, mais m’ont aussi rapproché un peu plus d’elle, comme si c’était encore possible pour nous d’être encore plus soudées.