Ses fiançailles arrivèrent vite au cœur de notre discussion, et, par expérience, je pressentais que ce n’était peut être pas les félicitations qui étaient de rigueur. J’avais vu juste, Gabrielle me confirma alors que cette union avait été conclue sans sa volonté et qu’elle avait cela en horreur…
« Aïe… » soufflai-je avec une grimace compatissante. Le souvenir de ce qui s’était profilé pour moi au moment du SB me revint en mémoire et je ressentis cet étau oppressant dont elle même devait souffrir à l’heure actuelle.
« Je sais ce que c’est Gab… » Et je me lançai alors dans les confidences à mon tour :
« Tu sais comment j’étais… » Elle le savait mieux que personne puisqu’elle avait été une invitée régulière dans mes draps. « J’ai eu une période un peu débauché, où j’avais pris le pli de profiter des plaisirs de la vie et des charmes des jolies filles qui croisaient ma route. » Pour le dire joliment. Pour faire plus cru, on aurait pu simplement s’en tenir à –je m’envoyais en l’air avec toutes celles qui passaient- « Disons que ça a atteint son paroxysme arrivé à Harvard en janvier dernier. » Les américaines m’avaient rendu fou, voilà ce que je pourrais plaider pour ma défense.
« Bref, ma mère en a eu finalement vent et au Sb, elle m’a annoncé qu’elle avait arrangé mes fiançailles avec une aristocrate allemande. Une coincée, vierge et farouche… » racontai-je en me rappelant d’Ombeline et de mes tentatives d’approche auprès de la jeune femme.
« Tu m’imagines marié avec ce genre de nana ? » lui fis-je, espérant ainsi la faire retrouver un peu son sourire. Qu’elle m’imagine ainsi, qu’elle se moque un peu de moi, qu’elle oublie son propre malheur quelques secondes. Pour ma part, j’étais sorti d’affaires, ma mère ayant abandonné l’idée après que l’allemande en question soit retournée dans son pays natal. Amen. Le verre offert par la jeune femme en main, je le levai pour trinquer avant d’y tremper furtivement mes lèvres, l’écoutant me confier qu’elle répondrait présente aux futures invitations, quand bien même son mariage tomberait le même jour, petite remarque qui m’arracha un léger rire :
« Tu veux dire -encore plus- si ton mariage tombe le même jour non ? » N’importe quel prétexte lui paraissait surement bon pour échapper à la sentence. J’avais connu ça, je comprenais. Taquin, je découvris avec amusement le passé de délinquante de la miss parfaite qui me faisait face. Garde à vue qu’elle devait à son père et à sa morale inflexible. Le mien, quand il était encore vivant, aurait surement été du genre à verser des mille et des cents pour empêcher une telle chose de se produire, probablement terrifié à l’idée qu’une telle bavure entache notre nom et notre réputation. Et regardez ce qui était venu l’entacher finalement : la mort de monsieur et le nom de son batard couché sur son testament. C’est avec un petit goût amer que je chassais ces pensées, plongeant à nouveau dans le nectar que m’avait servi mon amie, me concentrant de nouveau sur ses futures noces. Son meilleur ami, Ael, présent à mon anniversaire d’ailleurs, était l’heureux élu.
« Tu aurais pu tomber sur pire non ? Au moins, avec lui, tu auras un allié… Peut être qu’ensemble vous pourrez empêcher le mariage d’avoir lieu non ? » supposai-je alors. Et, quand bien même ils n’y échapperaient pas, en tant qu’amis, ils pourraient sauvé les apparences lors des sorties publiques et laisser l’autre s’adonner aux activités qu’il souhaitait à côté de cela… Cette union arrangée et les tracas qui en découlaient n’étaient pas la seule raison à son insomnie. Il y avait aussi ces gens qui l’étouffaient, qui voulaient la voir agneau alors que je le savais moi, qu’elle tenait plus du loup. Elle m’expliqua alors les deux options qui se présentaient à elle pour régler cela, et je ris à la fin de sa phrase, acquiesçant :
« Inutile en effet. Tu me permettras de plaindre le malheureux, j’imagine qu’il va morfler… » Et d’ailleurs, ça me faisait rire de plus belle, le sadisme féminin m’ayant toujours particulièrement amusé, surtout quand il s’abattait sur quelqu’un d’autre que ma petite personne. Mais c’est finalement avec moi que je l’invitais, par mes paroles, à jouer. Je voulais tout savoir de ses rêves qui troublaient son sommeil, même si je me doutais que c’était uniquement pour me titiller qu’elle avait avoué cela. Elle commença alors, voix sensuelle, propos allusifs, cherchant mon regard pour y lire une quelconque trace de trouble mais c’est juste une lueur intéressée qui y brillait. Un sourire fendit mes lèvres à mesure qu’un tableau se dessinait dans mon esprit, flash de nos nuits passées enlacés l’un contre l’autre.
« Ca me manquerait presque tout ça… » confiai-je avec amusement avant de répéter :
« Presque. » Oui, parce que j’avais Kyla, et que sur ce plan là, j’étais comblé.
« J’ai de la chance d’avoir une reine en la matière, donc je ne souffre d’aucun manque de ce côté là, moi… » Sous entendu que de ton côté Gab, tu dois souffrir de frustration. C’est d’ailleurs clairement ce que je lâchai ensuite :
« T’as personne avec qui assouvir ces rêves ? »Hj : t'inquiètes c'est parfait
Puis y'a pas de taille légale pour les rp chacun écrit comme il veut ^^